Le tramway électrique Decauville de 1890 - 1/7
Marc André Dubout
Présentation de Paul Decauville
Paul Decauville (1846-1922) était un ingénieur et industriel français célèbre pour ses chemins de fer portatifs à voie étroite. Son invention a révolutionné les transports, en particulier dans les secteurs agricoles, industriels, militaires et coloniaux. Les voies Decauville, légères et faciles à installer, ont été utilisées dans le monde entier, et notamment pendant la Première Guerre mondiale pour l’acheminement rapide des troupes et du matériel.
Son entreprise, la Société Decauville Aîné, est devenue une référence mondiale
dans le domaine ferroviaire. Connu sur les cinq continents, Decauville symbolise
l’innovation industrielle française de la fin du XIXème siècle.
C’est un personnage clé, son invention a
vraiment marqué l’essor des chemins de fer à voie étroite. Ce qui est fascinant,
c’est que ses rails portatifs étaient non seulement pratiques sur les chantiers
et dans l’agriculture, mais aussi essentiels en tant de guerre.
Decauville a conçu ses voies portatives en 1875, inspiré par un besoin agricole
: débarder 9 000 tonnes de betteraves sur son domaine. Comme il ne veut pas
perdre sa récolte, il imagine un chemin de fer avec de petits wagonnets à 2
essieux circulant sur des voies de 40 cm de large.
Ces voies sont faites d’éléments : rails et traverses solidaires de 40 kg facilement transportables.
Pendant la Première Guerre mondiale, les voies Decauville ont permis d’acheminer
et tout lieu et rapidement des troupes, du matériel et de rapatrier les blessés, jouant un rôle clé dans la
logistique.
Engagé volontaire dans l'Artillerie pendant la Guerre de 1870, il a connu, comme
simple canonnier, les difficultés pour les charrois d'acheminer sur les champs de
bataille les lourds canons à pied-d'œuvre sur les sols détrempés.
Ses chemins de fer ont été exportés dans de nombreux pays, notamment pour les
plantations coloniales, les mines et les travaux publics.
Une exportation mondiale et une véritable expansion coloniale prouve son
rayonnement international.
Au-delà des chemins de fer, la société Decauville a produit, dans ses usines, des wagons, des
locomotives et même des voitures et des cycles.
L’invention de Paul Decauville a profondément marqué le monde des chemins de fer
grâce à son concept novateur de voies ferrées portatives. Concept qui s'est
exporté dans une cinquantaine de pays et chez plus 3410 clients, sans compter les 1 600 ingénieurs à travers le
monde.
Paul Decauville a marqué de son empreinte l’industrie ferroviaire mondiale, les
nombreuses expositions nationales et internationales faisant de son nom un
symbole d’ingéniosité et de progrès.
Dans l'esprit de M. Decauville cette courte ligne entre la gare de Corbeil et ses ateliers a été, comme on le verra, pour transporter, les décideurs et clients potentiels des divers pays jusqu'au mur de sa nouvelle usine de Corbeil installée dès 1881-2 et qui a été le lancement ses grand succès.
L'exposition
internationale des Sciences et Arts Industries qui s'est tenue au Palais de l'Industrie en 1890
a eu lieu de juillet à novembre et fut l'occasion de mettre en valeur "La
science électrique et ses progrès successifs".
Dictionnaire théorique et pratique
d'électricité et de magnétisme - Georges Dumont - P. Larousse - 1890
En cette fin XIXème Siècle, l'électricité encore balbutiante
est une promesse d'un grand avenir et les scientifiques s'en occupent
activement.
Alors que les machines à vapeur perfectionnées consomment 1 kilogramme de
charbon par cheval et par heure, si on pouvait envoyer électriquement la force
produite à l'aide de machine à vapeur fixe entraînant une machine
dynamo-électrique, on pourrait réaliser une sérieuse économie.
Il est à observer cependant que dans le cas de la traction sur une voie, le
véhicule ne pouvant produire son propre courant, il devient nécessaire de
créer en des points déterminés du parcours des usines de production
d'électricité.
Les grands promoteurs de ces inventions est sans conteste MM. Siemens.
Alimentation
par voie filaire (1879, Exposition de Berlin et tramway électrique de Lichterfelde 1881)1 ou par
accumulateurs. Les tramways électriques apparaissent dans les grandes villes
bien avant la fin du siècle.
Dans le cas des tramways, on peut se servir de l'électricité accumulée dans
des batteries placées sur le véhicule et qui se déplacent avec lui.
En 1881, lors de l'Exposition internationale d'électricité, à Paris, MM.
Siemens installèrent un tramways électrique du Palais de l'Industrie et la
place de la Concorde.
Conscient de ce développement innovant, Paul Decauville s'intéressa au tramway
électrique et eu l'idée de relier la gare de Corbeil à son usine afin
d'accueillir les nombreux visiteurs intéressés par l'extension sans précédent
des chemins de fer à voie étroite.
Voyons comment cette idée a muri dans l'esprit de Decauville et la chronologie
de cette réalisation à travers les archives conservées à Corbeil-Éssonnes et au
département de l'Essonne.
La ligne
de Corbeil au gré des
archives
L'ensemble des feuillets ont été consultés aux Archives communales de Corbeil-Éssonnes que je remercie à travers ces quelques lignes.
Nous mettons en annexe
Le cahier des charges des tramways parisiens document de 1873, indispensable et préalable pour répondre aux besoins et contraintes en vigueur pour la construction de ligne de tramway.
Brouillons manuscrits des années 1880, réflexions en devenir sur la disposition
de la voie sur la chaussée, distance par rapport aux conduites d'eau et de gaz,
montant de la redevance annuelle que devra payer l'exploitant pour l'occupation
des chaussées, etc.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 28 aout 1883, une lettre officielle est envoyée au Maire de la Ville de
Corbeil2.
Paul Decauville demande l'autorisation d'établir un tramway à voie étroite entre la gare de
Corbeil et la limite du territoire d'Éssonnes
Cette ligne à voie étroite de 0m,60 sera noyée dans le sol, partout
où elle sera susceptible d'être traversée par les voitures.
Elle sera établie, partie avec des rails à ornières dits rails tramway et partie
avec des double rails Vignoles car il désire que cette installation permette de
comparer les différents systèmes de voies
Pour cette même raison, afin de comparer les différents systèmes, la traction
aura lieu avec deux chevaux ou des locomotives à air comprimé ou électriques,
mais il m'abstient de demander l'autorisation par locomotives à vapeur en
raison des inconvénients qui en résulteraient pour le voitures.
Ce tramways se continuera jusqu'au territoire d'Évry-Petit-Bourg en
traversant une partie du territoire d'Éssonnes et il adresse par même courrier
semblable demande à Monsieur le Maire d'Éssonnes.
Il se propose de faire payer dix centimes par personne allant à la gare de
Corbeil jusqu'au territoire d'Évry-Petit-Bourg, appelé le " Bras de fer ", même
prix pour le retour.
Si il prolonge la voie jusqu'au centre du village d'Évry, la taxe sera portée à
vingt centimes.
Il espère que le Maire de Corbeil appréciera, les avantages qui résulteraient
pour sa Ville de cette facilité de communication qui permettra aux habitants
des villages voisins de se rendre plus rapidement au Chef-lieu d'Arrondissement
pour leurs affaires et dans ces conditions, il pense qu'il lui conviendra
d'accepter l'offre qu'il a l'honneur de lui faire, de payer une taxe annuelle
de trente francs pour l'occupation d'une partie de la voie publique dans la Ville
Il offre également d'entretenir la voie publique comprise entre les rails et les
trente centimètres qui seront de chaque côté.
Il lui demandera de vouloir bien faire à 15 ans la durée de cette
autorisation et joint à sa demande le plan d'étude qui a été établi par M. l'Agent voyer
cantonal.
Il ajoute qu'il ne doute pas que cette première tentative de
tramway à Corbeil ait un réel succès et s'il n'est pas déçu dans ses
espérances, il aura l'honneur de demander l'année prochaine une concession
pour une autre ligne qui irait de la gare de Corbeil jusqu'au quai de la
Pêcherie.
Veuillez...
Signé Decauville Aîné.
Malheureusement le plan d'étude n'a pas été retrouvé dans le dossier d'archives.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Brouillon non daté, conséquent à la requête de Paul Decauville d'établir une ligne de tramway de la gare à la limite d'Éssonnes et prolongement à Petit-Bourg.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 20 février 1887, Paul Decauville écrit au Maire de Corbeil pour lui rappeler
que par sa lettre du 25 janvier 1884, il l'a informé que le Conseil municipal
dans sa séance du 9 novembre 1883, avait lieu de rejeter sa demande d'emprunter
deux cents mètres environ du trottoir entre l'extrémité de son usine et le
passage à niveau du Bras-de-Fer, parce que la réalisation de son projet de
tramway serait contraire aux intérêts de la population agglomérée de la Ville
d'Éssonnes.
Il n'a donc pu donner suite à son projet.
Depuis cette époque il a apporté des perfectionnements nombreux à son matériel
de tramway, mais avant de chercher à le propager, il a besoin de faire circuler
pendant un certain temps les voitures qu'il destine à un service public.
Il vient demander au Maire de vouloir bien lui confirmer son autorisation du 25
janvier 1884 sous les mêmes conditions qu'il relate ci-dessus, mais en
l'informant que le tramway ne devant faire qu'un service expérimental entre la
gare de Corbeil et ses ateliers, transportera gratuitement les personnes qui
viendront les visiter.
Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal de la Ville de
Corbeil, séance du neuf novembre 1883.
De ce rapport, il résulte que la Commission avait à l'unanimité approuvé l'autorisation
qu'il sollicitait pour établir entre la gare de Corbeil et la limite du
territoire d'Éssonnes un tramway qu'il désirerait prolonger jusqu'à la partie du
village d'Évry-Petit-Bourg, appelée " Bras-de-Fer ", moyennant un payement de dix
centimes.
Il n'a pu profiter de cette autorisation car après une longue étude de la
question, le Conseil municipal de la Ville d'Éssonnes a décidé dans sa séance du
8 novembre 1882 qu'il y est d'avis :
- d'autoriser en principe l'établissement du tramway proposé selon la demande
ci-dessus du 28 août 1883 et aux conditions ci-après :
-
1. de poser les voies dans le sens longitudinal et à une distance minimale de
deux mètres des conduites d'eau et de gaz :
-
2. de faire à ses frais la dépose et la repose des parties de voie traversant
des conduites toutes les fois qu'il y aura lieu, d'y faire des réparations ;
-
3. de payer à la ville une redevance annuelle de dix centimes par mètre courant
de voie qui profiteront à la caisse des Écoles ;
-4. et enfin à l'expiration de la concession, si la Ville le désire M. Decauville
devra enlever les rails et rétablit la chaussée à ses frais, les droits des
tiers sont expressément réservés.
L'autorisation ne pourra être donnée que pour une période de quinze années,
selon la demande.
Le conseil, à l'unanimité vote l'approbation de ce rapport.
Il joint le plan représentant la voie projetée, étudiée pour se conformer au § I
relaté ci-dessus.
Il demande au Maire qu'il veuille bien ajouter l'autorisation de s'installer
dans la rue du Chemin de fer sur toute la longueur du trottoir qui borde
l'huilerie, trottoir qu'il élargira à 3 mètres, à ses frais pour pouvoir y
expérimenter les genres de voies qui ne devraient pas être noyées dans les
pavages ou le macadam.
bien entendu, il s'engagerait à l'expiration de sa concession à remettre le
trottoir à sa largeur actuelle si le maire le désire.
Il lui reste à ajouter que cette installation rapportera Fr 75 par
an, à la caisse des Écoles.
Elle ne pourrait gêner personne puisque les voitures de tramways remplaceraient
ses omnibus actuels.
Au cas où il réussirait dans ses essai, il serait heureux de proposer à la Ville
de Corbeil l'exploitation d'une ligne de tramway allant de la gare jusqu'à la
Pêcherie.
Cette installation présenterait comme démonstration un intérêt bien plus grand
que sa ligne expérimentale et il espère qu'il ne se passera pas beaucoup
d'années sans qu'il puisse soumettre cette offre au Conseil.
Veuillez...
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 20 avril 1887,Paul Decauville écrit au Maire de Corbeil pour accuser
réception de sa lettre de la veille dans laquelle il apprend avec plaisir que sa
demande a été favorablement accueillie.
Il propose d'aller lui rendre visite demain jeudi à 2 heures et le prie de lui faire prévenir si le jour et l'heure sont à sa convenance.
Veuillez ...
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 26 avril 1887, Paul Decauville écrit au Maire de Corbeil, pour lui accuser
réception de sa lettre du 24 et s'empresse de l'informer qu'il préférerait de
beaucoup installer la voie dans l'avenue Darblay, du côté des maisons, c'est de
cette manière qu'il avait fait l'étude du tramway qui était jointe à sa première
demande, mais dans l'autorisation que la Ville de Corbeil lui avait accordée le
9 novembre 1889 et dont il a remis copie dans sa récente lettre du 20 février
1887, il avait été écrit parmi les conditions :
-
1. de poser les voies dans le sens longitudinal et à une distance minimum de 2
mètres des conduites d'eau et de gaz. Il lui fait remarquer qu'il a du prendre
sur le nouveau plan qu'il a soumis, cette situation anormale de couper deux fois
l'avenue Darblay pour se conformer à l'article ci-dessus mais il est bien évident
qu'il vaudrait mieux laisser le tramway s'installer à une distance quelconque
et même sur les conduites d'eau et de gaz, puisque l'article 2 disait :
-
2. de faire à ses frais la dépose et repose des parties de voie traversant des
conduites, toutes les fois qu'il y aura lieu d'y faire des réparations.
Il croit que l'obligation d'enlever les portions de voie à des intervalle plus
ou moins longs serait un inconvénient moins grand pour le tramway que
l'inconvénient qu'il résulterait pour le public de ces deux coupures de la
circulation des voitures.
Il a donc l'honneur de remettre ci-inclus un petit plan indiquant le tracé
modifié suivant la demande du maire et dont le résultat sera également pratique
pour le public et pour l'exploitation du petit tramway.
Ce petit plan exécuté à la même échelle que le plan joint à sa demande du 20
février dernier peut être collé sur ce premier plan.
Veuillez...
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Proposition d'un projet de contrat entre le Maire de Corbeil et M. Decauville pour l'établissement dudit tramway.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 4 mai 1887, Expédition de la convention relative au tramway. Retour approuvé et signé demandé.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 24 mai 1887, brouillon de lettre adressée à M. Decauville.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 25 mai 1887, réponse des Grands Moulins de Corbeil adressée à la lettre du
21 mai de M. Decauville.
Les GMC ne voient pas d'inconvénient à l'occupation temporaire que M. Decauville
compte faire du trottoir dans la rue du Chemin de fer, bordant l'huilerie aux
conditions expliquées, sous réserve que libre accès soit ménagé à la porte
cochère située au milieu de la rue et sont à sa disposition pour nous entretenir
avec lui pour déterminer d'un commun accord les dispositions à prendre à cet
effet.
Pour la bonne règle, nous devons également faire réserve de tous nos droits au
cas où nous ferions de nouvelles ouvertures sur cette rue où des constructions
pour commerce, industrie ou habitation et enfin pour le cas où nous cessions
tout ou partie des terrains qui le bordent.
Nous ajoutons toutefois, pour votre gouverne que les éventualités qui font
l'objet de ces dernières réserves ne sont pas dans nos intentions actuelles,
ceci cependant sans engagement de notre part.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 27 mai 1887, M. Decauville informe le Maire qu'il a écrit aux Grands Moulins de Corbeil selon son désir.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Non daté, extrait du plan général de la station de Corbeil.
Archives communales de Corbeil-Éssonnes
Le 15 avril 1887, Délibération du Conseil municipal de la Ville de Corbeil.
Le Président s'adresse à M. P, Rapporteur de la Commission nommée dans une
précédente séance et donne lecture du rapport dont la teneur suit.
Messieurs, par votre délibération du 31 mars 1887, vous avez nommé une Commission de trois membres, à l'effet d'examiner une demande introduite par Monsieur Decauville, pour l'établissement d'un tramway entre la gare de Corbeil et la rue d'Évry, par la rue du Chemin de fer et le quai de l'Apport Paris.
Une proposition semblable, émanant du même industriel a été présentée en 1883 à l'Assemblée municipale qui, après étude approfondie de la question, l'avait favorablement accueillie.
Votre Commission, après un nouvel examen de l'affaire:
Le rapporteur, signé Papelier.
M. Lemaire fait observer qu'il serait utile d'ajouter aux conditions à imposer à M. Decauville, que le circulation devra être interrompue dans l'avenue de la gare, pendant les quinze jours de le fête.
Plusieurs conseillers demandent qu'il soit stipulé que la traction sera faite uniquement par chevaux, et non par la vapeur et que dans l'avenir, si M. Decauville par suite d'innovations ou perfectionnements était appelé à substituer un autre mode de traction à celle par chevaux, cette modification fasse l'objet d'une nouvelle autorisation.
M. Decauville avait demandé que l'autorisation lui soit donnée de porter à trois mètres la largeur du trottoir longeant l'huilerie. Plusieurs membres du Conseil pensent qu'il n'y a pas là inconvénients, cette rue étant large et peu fréquentée par les voitures.
M. Vigne n'est point de cet avis. Selon lui la ligne de tramway en question ne présente aucun intérêt pour la Ville, c'est simplement un champ d'expériences et d'exhibition de matériel que désire faire M. Decauville. Que dans ces conditions, il ne voit pas la nécessité d'accorder quoique que ce soit à M. Decauville qu'en tout cas il y a lieu de porter à deux cents francs l'indemnité à lui réclamer.
M. Haquin observe que le tracé présenté par M. Decauville traverse l'avenue de la gare en deux endroits, ce qui causerait un embarras incessant.
Un autre membre demande qu'il soit stipulé également dans la convention que tout autre constructeur aura le droit d'emprunter la voie établie par M. Decauville, dans le cas où, il demanderait lui-même l'autorisation de faire circuler un tramway sur l'avenue Darblay.
M. le Maire répond qu'il prend note des différentes observations qui viennent de
lui être faites, qu'il les soumettra à l'intéressé et rendra compte à la
prochaine séance de la suite donnée à la demande de M. Decauville.
Fait et délibéré en séance les jours, mois et an que dessus.