Mémoire de la ligne
Rueil-Gare—St Germain-en-Laye
par Chatou - ligne 60 - 1/11
8,305 Km.
Marc André Dubout
Par décret du 19 février 1901, les Tramways Mécaniques
des Environs de Paris (T.E.M.P.) se
voient attribuer la gestion administrative du Paris St Germain (P.S.G.).
Les T.E.M.P. administrés par les
Sieurs, Francq, Coignet & Grosselin, viennent de recevoir la concession du
tramway Courbevoie—Le Pecq et abandonnent, la section Courbevoie—Chatou
par Nanterre faute d'habitants dans la plaine des Groues, ils
s'associent avec la Compagnie du Tramway à Vapeur de Rueil
à Marly-le-Roi
mais en fait ce sont les Tramways de Paris et du Département de la Seine
(T.P.D.S.) qui exploitent déjà la ligne de Courbevoie à l'Étoile qui
reprendront l'exploitation de la ligne Rueil-Ville—Le Pecq par Chatou.
La courte section Rueil-Gare—Pont de Chatou fut alors construite en 1903 donnant à la ligne sa configuration finale : Rueil-Ville—Le Pecq par Chatou.
Le 1er mars 1904, le T.P.D.S. ouvre la
ligne ouvre en traction vapeur. Elle sera électrifiée en 1911 et prolongée
jusqu'à St Germain-en-Laye l'année suivante.
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Les projets (non réalisés)
Archives de Marly-le-Roi
Le tracé
Dans Nanterre, elle part de la place de la Boule
royale, emprunte l'avenue Gambetta jusqu'à la Place du Martroy puis
la rue de St Germain en respectant les rayons des courbes selon la prescription
de 1880, continue et passe sous le pont de chemin de fer de Paris à St Germain2
(ligne de l'Ouest) (PK 1,3) pour rejoindre l'accotement de la RN 190. Sur 734 m,
la chaussée de la route a été élargie. La voie traverse la Seine sur le Pont
de Chatou (côté droit), suit la rue du Pont et entre dans celle de la
Paroisse par une courbe de 28 m de rayon. Elle change d'accotement au PK 3,385
et rejoint la rue de St Germain dans son axe (PK 3,846) par une autre courbe
serrée de 25 m. de rayon. De là c'est sur le large trottoir de gauche sur toute
la traversée de Chatou, du Vésinet et du Pecq qu'elle prend l'accotement.
Entre les PK 6,129 et 6,293 un jeu de quatre courbes de 50 m. de rayon est
employé pour le passage au dessus des voies de la ligne de l'Ouest.
Au Pecq, quai Voltaire une voie d'évitement permet la remise en tête de la
machine et son stationnement.
Suit un tableau avec les distances, les alignements et courbes de la ligne avec
leurs longueurs, angles, rayons de courbure, longueurs des tangentes et directions
des courbes sur la totalité du tracé. Un tableau récapitulatif de
l'ensemble nous apprend que les courbes vont de 25 à 1000 m. de rayon et que leur
longueur totale est de 850,48 m., soit 11,8% de la longueur de la ligne, contre
6352,52 m. pour les alignements.
Le profil en long de la ligne nous apprend que les paliers représentent une
longueur de 970, 79 m., les pentes 3769, 97 m. et les rampes 2462,24 m. La plus
forte déclivité étant de 2,25 %o.
La voie
Elle est du type Vignole rail en acier de 20 kg/m. Le travelage est composé de 8 traverses
espacées de 0,74 m. et de 0,60 m. à l'éclissage. Chaque traverse en chêne a
les dimensions suivantes : 2,40*0,15*0,22 m. La hauteur du ballast est de 0,35
m. d'épaisseur et 2,50 m. de largeur. Au droit des traversées de chaussée, l'entre-voie
est pavée et munie de contre-rails.
Bâtiments et accessoires
L'emplacement du dépôt est prévu entre Nanterre et le Pont de Chatou à un
endroit non déterminé précisément. L'exploitation se fera avec ou sans
transbordements des voyageurs à Nanterre La Boule Royale.
La voie unique sera raccordée sur la double voie du tramway Courbevoie—St
Germain par un aiguillage et un croisement. Six autres aiguillages serviront aux
voies d'évitement.
Installation électrique
L'autorisation pour l'exécution du projet d'équipement
électrique de la ligne date de novembre 1911. Elle est délivrée par
l'ingénieur en Chef des Travaux Publics selon des articles qui en précisent
les conditions, essentiellement concernant la traversée des deux ponts de
Chatou et du Pecq ainsi qu'à la traversée des lignes électriques et
télégraphique qui ne doivent pas être perturbées. La ligne sera mise en
service qu'après la délivrance d'une autorisation de circulation du courant
électrique. Les essais devront être faits en présence d'un représentant du service
des Postes & Télégraphes.
Archives municipales de Chatou
Service
Seuls les voyageurs, leurs colis et la petite messagerie seront assurés.
Tarifs
Par tête et par kilomètre :
Demi-place pour les enfants de trois à sept ans, gratuit en dessous de
trois ans. Tout kilomètre entamé sera payé, le minimum de perception se fera
sur au moins trois kilomètres.
Les marchandises seront transportées en petite vitesse sur proposition du
concessionnaire et autorisation du Ministère des Travaux Publics. Un barème en
définit les tarifs.
Exploitation
Les arrêts sont répartis comme suit :
Mode de traction
Locomotive à vapeur sans foyer comme celles en usage sur la ligne de Rueil à
Marly-le-Roi conduite par un seul homme. Les machines seront munies du frein continu et
de l'intercirculation permettant au conducteur de pouvoir gagner la machine en
cas de nécessité pour remplacer le machiniste.
La largeur du matériel roulant sera de 2,15 m. La composition des rames sera de
trois voitures. La vitesse maximale de 20 Km/h et 15 en moyenne. Cette vitesse
sera réduite aux endroits dangereux. Douze trains par jour et dans chaque sens
seront en service. Ce nombre sera augmenté en cas de besoin.
Les
deux tracés, initial et final de cette ligne de tramway. Archives municipales de Houilles |
Semble-t-il ce projet ne vit pas le jour sous la forme décrite dans ce mémoire descriptif.
Le
8 février 1899, le Maire de Rueil informe le Conseil municipal qu'une enquête d'utilité
publique est ouverte du 16 janvier au 16 février sur le projet d'établissement
d'un tramway à traction mécanique de Courbevoie au Pecq. Il donne lecture de
l'arrêté de M. le Préfet de Seine-&-Oise en date du 14 janvier ordonnant
le dépôt de pièces de l'avant projet et prescrivant l'ouverture de ladite
enquête. Il expose ensuite que ce projet de tramway empruntant la route
nationale n°190 ne répond à aucun des besoins fréquemment exprimés. Il
aurait de plus l'inconvénient pour Rueil s'il était adopté d'empêcher tout
autre entreprise plus utile pour la Ville, notamment de mettre en communication
Rueil avec Suresnes d'une part et de l'autre avec les communes au delà de
Chatou vers Argenteuil et Saint Germain.
Il fait connaître également l'accueil qui a été fait à ce projet à Saint
Germain-en-Laye dans la réunion publique tenue en cette ville le 31 janvier
dernier.
Après en avoir délibéré, le Conseil, à l'unanimité, considérant que le
projet de tramway de Courbevoie au Pecq, actuellement soumis à l'enquête
d'utilité publique ne donne aucune satisfaction aux besoins des habitants de
Rueil, qu'il serait de nature, s'il était adopté, à empêcher tout autre
moyen de traction entre notre ville et les communes avec lesquelles Rueil
demande une communication rapide, proteste énergiquement contre
l'établissement du tramway du Pecq à Courbevoie.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
Le 19 mai 1899,
le Maire de Rueil donne lecture d'une proposition de MM. Francq et Grosselin en
vue de l'établissement de différentes lignes de tramway se raccordant à la
ligne du Pecq à Courbevoie, entre autre un embranchement de Rueil-Gare au Pont
de Chatou.
Le dossier de cette enquête est déposé à la Mairie de Rueil du 24 avril au
24 mai et le Conseil municipal est invité à émettre un avis sur les projets
présentés.
M. le Maire rappelle qu'appelé à émettre son avis sur le projet de tramway du
Pecq à Courbevoie qui forme la principale artère de l'ensemble des projets
Francq, Coignet & Grosselin, le Conseil regretta que ce projet ne donne
satisfaction en rien à la population qui réclame surtout un tramway traversant
la Ville et la mettre en communication avec Suresnes et Saint-Cloud,
considérant néanmoins que les projets à l'étude auraient pour résultat de
mettre Rueil en relation plus rapide avec Montesson et Carrières et surtout
avec la ligne du Havre à Houilles émet un avis favorable aux projets à
l'enquête et exprime le vœu que l'embranchement du Pont de Chatou à la gare
de Rueil soit prolongé à travers la ville et aboutir à l'un des tramways qui
vont être construits sur le plateau de Buzenval afin de mettre Rueil en
communication plus rapide avec Paris, Versailles et toutes les localités de
cette région.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
Le 19 mai 1899,
le Maire de Rueil fait connaître qu'il a reçu de M. Nave, divers documents et
renseignements concernant son projet de réseau général des tramways
électriques. Ces renseignements ont été également adressés à tous les
Conseillers municipaux.
Évidemment ce projet intéresse au plus haut point la Ville de Rueil,
malheureusement, le Conseil général a déjà donné un avis favorable à
plusieurs demandes de concessions qui sont sur le point d'aboutir et qui
empêcheront probablement la réalisation d'une partie des projets de M. Nave.
Le Conseil renvoie Commission de Voirie.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
Le
31 août 1899, tous les Membres du Conseil étant unanimes à constater que le
tramway se trouve à l'origine du chemin n°3 très resserré entre les
propriétés riveraines à à l'endroit même de l'arrêt du vieux-Pont,
demandent que cet arrêt soit reporté en face la rue des Graviers, à 20
mètres du point fixé, vers la Ville.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
Le
31 août 1899, M. L. se plaint que le tramway qui fait le service et la gare3
obstrue parfois le passage de la rue des Bois. Il est fait remarquer que le
tramway n'avance jusqu'à la station que lorsqu'il a des colis très lourds à
charger ou à décharger, néanmoins l'observation présentée sera transmise à
M. le Directeur de la Compagnie.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
En 1900 les T.M.E.P. achevaient la construction de la ligne Neuilly—Maisons-Laffitte et avaient obtenu la concession de quatre nouvelles lignes dans la banlieue Nord-Ouest :
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Archives municipales de Chatou |
Bien évidemment tous les maires des communes traversées sont favorables à ces projets mais seule la première fut construite à traction vapeur. La ligne partait du Pont de Neuilly (rive gauche) puis à Courbevoie passait place Victor Hugo, place Charras et la gare, rue des Fauvelles, traversait Nanterre par la rue de la Garenne et la route de Chatou et suivait ensuite le tracé du projet précédemment exposé. La concession fut obtenue en 1900 et la ligne construite en 1904 mais au moment de l'exploiter, le poids des machines T.M.E.P était trop lourd pour la résistance des ponts de Chatou et du Pecq qui n'acceptaient que 4 tonnes à l'essieu. Suite à un accord entre les T.E.M.P. et le P.S.G., des machines Winterthur du P.S.G. achetées à Genève au nombre de 5 (n° 3, 5, 6, 7 et 8) et à deux postes de conduite assurèrent le service sur la ligne. Les voitures non freinées étaient également de petites voiture P.S.G. provenant du tramway de Rueil—Port-Marly (ancienne voiture BB devenues Bx dont on avait enlevé l'impériale).
Le tracé de Neuilly au Pont de Chatou, |
et de Nanterre au Pecq des T.M.E.P. |
Le projet de ligne Courbevoie—Le
Pecq n'enchantent pas tout le monde et surtout pas l'Union du commerce et de
l'industrie de St Germain qui proteste énergiquement contre.
La réponse du Conseil municipal du Pecq à la
protestation de M. Hocquet ne se fait pas attendre.
Toujours est-il que le Préfet de Seine & Oise, M. Poirson, lance le
14 janvier 1899 l'enquête d'utilité publique de l'avant projet du
tramway à traction mécanique de Courbevoie au Pecq.
Archives municipales
de Chatou
Le
22 février 1900, M. le Maire de Rueil fait connaître au Conseil municipal qu'une
pétition a été adressée à M. le Ministre des Travaux publics par un groupe
d'habitants de Bougival pour obtenir le rétablissement du service direct entre
Port-Marly et Rueil-Gare, sans transbordement à Rueil-Ville.
Il fait remarquer qu'une pareille mesure enlèverait aux habitants de Rueil la
correspondance avec les trains directs de l'Ouest et causerait un grave
préjudice aux nombreux voyageurs ouvriers et employés. Il s'étonne donc que
quelques personnes de cette ville aient signé cette pétition dont elles n'ont
certainement pas examiné les conséquences.
Un contre pétitionnement demandant le maintien de l'état de choses actuel et
son amélioration même, s'il est possible, a lieu en ce moment dans la Ville et
demande au Conseil de s'y associer.
Le Conseil à l'unanimité, considérant que l'importance des relations de la
population avec Paris réclame la correspondance à tous les trains par le
service dit de la "navette" demande instamment le maintien de cette
correspondance.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
Rue St Germain à Nanterre. Les rails ont été enlevés en 1912. Jamais aucun tramway n'y a circulé.
Page 2 Sources :
Sites : Si
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part
Notes :
- C.G.O. Cie Générale des Omnibus (1855-1921)
- Rueil-Port-Marly (1854-1890)
- P.S.G. Paris St Germain (1890-1910)
- Chemin de Fer du Bois de Boulogne (1900-1922)
- T.N. Cie des Tw Nord T.P.D.S. (1874-1890)
- T.S. Cie des Tw Sud C.G.P.T. (1875-1890)
- T.M.E.P. Cie des Tw Mécaniques des Environs de Paris (1896-1910)
- T.P.D.S. Cie des Tw de Paris et du Dépt. de la Seine (1890-1921)
- T.C.R.P. Sté des Transports Communs Région Parisienne (1921-1949)
- R.A.T.P. 1er janvier 1949
2 La Compagnie de l'Ouest exploite la ligne Paris—St Germain
depuis 1837. Il 'agit de la première ligne de chemin de fer pour voyageurs en
France. En 1911 elle sera substituer par les
Chemins de fer de l'État.