Mémoire de la ligne
La ligne Port-Marly—Marly-le-Roi (ligne 59)
1,935
Km.
Marc André Dubout
La ligne 59 au gré des archives et au fil des cartes postales
La Génèse
L'histoire de cette courte ligne remonte à 1878 mais les projets de
construction sont antérieurs et liés au "Chemin de fer Américain"
de Rueil-Gare à Port-Marly concédé au Vicomte de Mazenod.
Sans revenir sur le détail de l'histoire du "Chemin de fer
Américain" système Loubat, le Sieur Proust se substitue au Vicomte de Mazenod le
1er février 1860. En effet fortement déficitaire le tramway de Rueil à Port-Marly n'était plus exploitable. Ce changement entraîna immédiatement une
augmentation des tarifs, condition indispensable pour sa survie. M. Proust prévoyait également une extension de la ligne de Port-Marly à
Marly-le-Roi en prolongeant la voie de 1,9 Km en accotement de la
route de St Germain à Versailles. À cela s'ajoutait un projet de règlement (mars 1867) et une amélioration concernant le matériel roulant avec des
voitures d'au moins 50 places dont 6 de coupé, 24 d'intérieur, 20 d'impériale. Il s'engageait aussi
à favoriser la commune de Rueil en mettant à sa disposition une voiture supplémentaire de 25 places entre
Rueil-Gare et Rueil-Ville sans compter l'augmentation de capacité les dimanches et jours de fêtes
à la faveur desquels les parisiens découvraient, avec le chemin de fer et maintenant le jeune tramway,
les plaisirs de la campagne.
M. Proust s'entoure de M. Francq1 comme directeur technique de la compagnie.
Léon Francq est Ingénieur chez Cail grand constructeur de locomotives. C'est
lui qui introduisit en
France, en la perfectionnant notablement, la machine sans foyer mise en
service par le docteur Émile Lamm1 sur les tramways de la Nouvelle-Orléans à
Carrolton.
M. Francq est l'inventeur d'un procédé de moteur à vapeur pour locomotive
fonctionnant à la vapeur comprimée. Il
était par ailleurs concessionnaire des tramways de Versailles.
Il participa aussi aux études du métropolitain de Paris.
Mais le tramway malgré ces améliorations ne donnait pas satisfaction aux
populations des communes traversées par la ligne et qui se plaignaient auprès de leur
maire respectif.
C'est ce qui nous vaut ce brouillon de lettre du 26 mars 1869 écrit par le maire de Marly-le-Roi, certifiant que les
trains complémentaires du tramway à vapeur de Rueil à Marly n'étant pas
arrivés en gare de Marly à 6h15 et à 8 heures, il a prévenu le Préfet et
la brigade de gendarmerie qui s'est rendue à Port-Marly. Le service, à la
lecture difficile de ce brouillon, semble défectueux et on apprend même que
M. Francq ne paient pas toujours les employés qui ont renoncé à prendre leur
service. Le maire détaille les dus de la Compagnie à ses employés.
Archives de Marly-le-Roi
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La France financière publie un article le 6 février 1876 au sujet du Tramway
à vapeur de Rueil Marly-le-Roi. Archives de Marly-le-Roi |
Le
1er mai 1876, M Eugène Tarbé des Sablons écrit au maire de Marly-le-Roi
que par suite aux mesures prises par le conseil d'administration de la Compagnie
Générale des Tramways à Vapeur, le tronçon de Port-Marly à Marly-le-Roi sera mis en
pleine exploitation publique du 1er au 10 août. Il lui demande d'en informer
le conseil municipal car il se peut qu'il ait à dénoncer des subventions
pour le service des omnibus de St Germain. Il propos en outre de reculer la
fête de Marly-le-Roi et de la donner plus brillement les dimanches 13 & 20 août et
d'en faire une fête des Loges qui attirerait les populations de Versailles et
de St Germain.
Archives de Marly-le-Roi |
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Le
22 mai 1876, le maire de Marly-le-Roi écrit à la Compagnie
Générale des Tramways Vapeur pour lui préciser que l'autorisation pour
l'établissement de la Gare sur le site de l'Abreuvoir doit faire l'objet
d'une autorisation par le préfet, l'Administration foncière devant donner
son avis sur toute occupation de terrain.
Il en est de même
pour la fête7
dans le parc, pour laquelle, il appartient au préfet de statuer Archives de Marly-le-Roi |
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Le 28 juin 1876, paraît cet
article de "La France Financière" dans lequel est écrit que
M. Tarbé des Sablons ne fait plus partie de la Compagnie Générale de
Tramway à vapeur. La Compagnie formée en Société anonyme possède sa
complète autonomie. La construction du chemin de fer se poursuit. Le signataire en profite pour demander au maire de Marly-le-Roi le nombre d'obligations qu'il doit lui réserver. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 30 octobre 1876, le maire de Rueil écrit à son collègue
de Marly-le-Roi pour l'informer que de son côté il a rendu compte au préfet de
l'état déplorable du chemin de fer américain et de la non exécution du
tramway à vapeur. En conséquence, on statuait que M. Tarbé des Sablons fut
mis en demeure de justifier des ressources nécessaires pour l'exécution et
la mise en service du tramway. Sans satisfaire à ces conditions M. Tarbé
serait déchu de sa concession. L'argent nécessaire aux expropriations est
déposé chez M. Herbette, notaire et il est possible d'espérer que
l'achèvement aura lieu le 17 juin 1877. Les travaux en cours sont
surveillés par l'ingénieur des Ponts & Chaussées.
Archives de Marly-le-Roi |
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Le 3 novembre 1976,
le député de Seine & Oise (signature illisible) écrit au maire de
Marly-le-Roi pour lui dire que le Préfet s'occupe de l'affaire du tramway ainsi
que l'ingénieur des Ponts & Chaussées. M. Tarbé de Sablons est malade et
a été mis en demeure 4 ou 5 fois par le Préfet. Pour Rueil, la voie a été
réceptionnée le 23 juin. Les travaux se sont élevés à 80 000 Francs et il
reste une indemnité à fixer pur la commune de Rueil. Il reste aussi à faire
exécuter aux frais de M. Tarbé des Sablons les travaux restant et
l'obliger à compléter son matériel roulant. Le député a parcouru toute la ligne à pied de Port-Marly à Marly-le-Roi mais les travaux ne sont pas aussi avancés qu'à Rueil8. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
7 novembre 1976, Le notaire M. Herbette écrit au Maire de Marly-le-Roi que les
acquisitions de terrains ont été signées et qu'une une société s'est
constituée pour se substituer à M. Eugène Tarbé mais que l'Administration
supérieure n'aurait pas autorisé cette substitution. C'est à ce moment que le
Conseil municipal de Rueil a pris une délibération dans le même sens que
celui de Marly. Peu de jours après M. Herbette comprenait que M. Edmond Tarbé
prenait en main la direction de l'entreprise et qu'il se procurait les capitaux
nécessaires pour la mener à bonne fin, c'est à dire pour le printemps 1877. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 6 décembre 1876, le député de Seine & Oise écrit au maire de Marly-le-Roi lui disant qu'il est intervenu auprès du Procureur de la République et de la Préfecture pour la mise en état du matériel roulant et de la voie du chemin de fer américain. Archives de Marly-le-Roi |
En prolongeant la ligne, l'objectif était de mettre le chef lieu de canton
Marly-le-Roi en correspondance avec le Chemin de fer de l'Ouest à la gare
de Rueil, bien que
Marly-le-Roi ait également une gare propre depuis 1884 (ligne St Lazare—St
Nom-la- Bretèche). L'approbation du projet remonte au 20
novembre suivant et l'expropriation des terrains pour cause d'intérêt public a
été prononcée le 18 mai 1876. Ce prolongement, par conséquent, ne
connaîtra pas la traction hippomobile mais pendant
cette période de reconstruction tout va mal pour l'exploitation du chemin de fer
américain : mauvais état de la voie et du matériel roulant, insuffisance du
nombre de chevaux, défaillance du service émeuvent le Conseil municipal enclin
à suspendre le service dans sa séance du 12 novembre 1875 et M. Tarbé des
Sablons déclaré déchu de la concession et tenu d'installer un service de
remplacement par omnibus.
Le 26 novembre 1876, le maire de
Marly-le-Roi écrit au Procureur de la République retraçant l'historique et la
situation financière de la Compagnie Générale des Tramways à Vapeur entre
Rueil et Marly-le- Roi. Il reprend le contenu de la lettre que le maire de Rueil
a transmis au Préfet selon lequel M. Tarbé des Sablons pourrait
être déchu de sa concession en cas de manquement à l'exécution des travaux.
Le détail du contenu de la lettre.
S'ensuit une correspondance entre le maire de Marly-le-Roi et le député de Seine &
Oise sur les sommes versées ou à verser pour l'exécution des travaux.
Au point où il en est "M. Tarbé des Sablons
est bien incapable d'achever les travaux et de mettre son chemin de fer en service
dans le délai d'une année qu'il lui a été donné à cet effet à partir de
l'approbation de ses plans". Archives de Rueil-Malmaison |
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En effet semble-t-il M. Tarbé des Sablons a eu du mal à se faire livrer
les terrains nécessaires à la construction du prolongement. De plus ce court
tronçon n'apparaît pas d'une utilité évidente pour les deux localités
qu'il dessert et d'aucune pour les autres. |
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Le Conseil municipal de
Rueil lui reproche par ailleurs de ne pas avoir commencé les travaux à partir
de Rueil en direction de Marly et que le tronçon
Port-Marly—Marly-le-Roi ne peut être comme un commencement suffisant
d'exécution ni comme un gage sérieux pour l'avenir.
Entre temps M. Eugène Tarbé des Sablons décède (le 20 novembre 1876) Archives de Rueil-Malmaison |
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Ce
document d'un député de Seine & Oise du 9 janvier 1877
nous rappelle l'historique de l'établissement des voies ferrées
desservies par chevaux et d'un service omnibus par la voie publique de Rueil à
Port Marly (décret n°1883 du 15 juillet 1854). À ce décret est annexé le
cahier des charges et l'article relatif à la prolongation de Port-Marly à Marly-le-Roi.
Puis le décret n°3578 du 28 août 1874 relatif à l'utilité publique de
l'établissement d'une voire ferrée à traction de locomotive de Rueil à Marly
à Marly-le-Roi. Il contient la concession au profit de M. Eugène Tarbé des Sablons et
l'annonce de M. Edmond Tarbé qu'il allait continuer les travaux suite au
décès de son frère Eugène survenu le 20 novembre 1876 mais que la concession
cesse avec la vie du concessionnaire, en conséquence de quoi soit l'État
reprend la concession ou fasse adresser une nouvelle concession au profit d'un
nouveau postulant. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
12 janvier 1877 le maire de Marly-le-Roi écrit à l'entreprise de travaux publics Gorraz
& Dubois de bien vouloir enlever les matériaux sis entre St Fiacre et
l'Abreuvoir qui gênent la circulation en appelant que : "Il est
défendu d'embarrasser les rues, trottoirs et places publiques par des
matériaux ou objet quelconque pouvant empêcher ou diminuer la liberté ou la
sûreté directe du passage. En cas de nécessité, les objets doivent être
éclairés pendant
la nuit". Archives de Marly-le-Roi |
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Le
19 janvier 1877, M. Herbette, notaire informe le maire de Marly-le-Roi qu'une
demande concession a été déposée en décembre 76 au Ministre des Travaux
Publics qui l'a transmise à la Préfecture de Versailles. Par ailleurs les
héritiers (M. Edmond Tarbé et Madame Tarbé) ont continué les acquisitions de
terrains qu'ils seront obligés de prendre puisque les expropriations ont déjà
été faites et sont nécessaires au tracé de la voie. Les acquisitions
réalisées s'élèvent à 51 000 Francs payés. Il ne reste qu'à traiter
qu'avec sept propriétaires. L'ingénieur en chef des tramways à vapeur a
confirmé que les travaux allaient commencer très tôt, les rails seront
livrés par un entrepreneur sérieux fin mars 77. Si le notaire termine sur une
note de confiance, il ne faut pas pour autant relâcher la vigilance. |
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Lettre du 13 mars 1877 | |
Le
15 mars 1877, M. Proust administrateur des tramways à vapeur écrit au maire de Marly-le-Roi Archives de Marly-le-Roi |
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Le
9 avril 1877, le maire de Versailles informe son collègue de Marly-le-Roi des
sommes dépensées pour l'exécution des travaux (80 000 F.) et pour
l'acquisition des terrains à la gare de Rueil (100 000 F.). Une somme de 200
000 F. est à la disposition du nouveau concessionnaire qui achèvera les
travaux. Il conseille à son collègue d'aller au Ministère des Travaux Publics
et faire en sorte que M. Proust ne vienne pas arrêter la marche de l'affaire
par une opposition. |
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Cette
lettre du 20 mai 1877 aborde l'évaluation des terrains cédés pour la
construction du tramway, ici un alignement de 7,80 m. pour un propriétaire qui
en demande l'évaluation financière. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
29 juin 1877 M. Housay, agréé au Tribunal de Commerce de Versailles comme
syndic de la faillite de M. Eugène Tarbé des Sablons, écrit que M. Edmond
Tarbé a entretenu le Ministre des Travaux Publics quant aux
négociations de pouvoir devenir concessionnaire. Une somme de 150 000 Francs a
été déposée à la Caisse des Consignations. Bien que la situation soit
présentement bloquée, le Ministre assure qu'il se montrerait favorable au
projet. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
1er juillet 1877, Le Ministre des Travaux publics écrit au maire l'informant
qu'il prend en considération sa demande relative au retard dans les travaux du
tramway et qu'il a déjà sollicité le syndic de la faillite de Feu M. Tarbé
des Sablons. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
2 juillet 1877, M. Herbette écrit au maire de Marly-le-Roi que le Ministre
des Travaux Publics ne perd pas de vue les intérêts auxquels le tramway à
vapeur doit donner satisfaction, son administration fait tout ce qu'elle peut pour hâter la solution de l'affaire. Le
Ministre a déjà invité le
syndic de la faillite Tarbé pour savoir s'il était en
mesure de terminer les travaux d'établissement de la voie ferrée à bref
délai. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 5 juillet 1877, l'inspecteur
des Travaux Publics informe le maire de Marly-le-Roi qu'il a adressé un rapport au préfet pour être
transmis au Ministre des Travaux Publics et qu'il il y lieu de croire qu'une solution sera
donnée à cette affaire. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
21 juillet 1877, les travaux semblent arrêtés, des dépôts de pierre et de
matériaux font l'objet d'une plainte d'une habitante de la rue de l'Abreuvoir
auprès du maire qui constate les faits, assisté du garde champêtre. Ces
dépôts de matériaux encombrent l'accès à la propriété de cette dame et
contribuent à diminuer la sûreté de la voie publique depuis le décès
d'Eugène Tarbé et la ligne n'est pas exploitée depuis la déchéance. Un
procès verbal a été dressé le 22 août 1877. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
13 août 1877, étape importante pour la suite du projet dans cette lettre du
maire de Marly-le-Roi car le Tribunal Administratif de Versailles a statué
sur la faillite de M. Eugène Tarbé des Sablons. La faillite est reportée. Ses héritiers légitimes sont M. Edmond Tarbé des Sablons, son frère, et Madame Tarbé des Sablons, sa mère qui ont accepté la succession sans bénéficier d'inventaire. Le bénéfice d'inventaire fait que l'héritier n'est pas tenu au paiement de dettes de la succession jusqu'à la concurrence de la valeur des biens qu'il a (illisible). Il peut même de décharger du paiement des dettes en abandonnant tous les biens de la succession aux créanciers, ses biens personnels n'étant pas confondus avec ceux de la succession contre laquelle il a droit de réclamer le paiement de ses créances. L'héritier bénéficiaire est chargé d'administrer les biens de la succession à la condition de rendre compte de son administration à ses créanciers sans être contraint sur ses biens personnels qu'après avoir été mis en demeure de présenter son compte et faute d'avoir satisfait à cette obligation. Après l'apurement des comptes, il ne peut être contraint sur ses biens personnels que jusqu'à concurrence des sommes dont il se trouve reliquataire. Heureusement grâce à l'autorité, au pouvoir suprême du Ministre des Travaux Publics, il appartient à ce dernier soit par dissolution, soit par décret de transmettre, à tous compétiteurs digne de son choix, la concession Tarbé devenue caduque, à moins qu'il juge plus utile de prononcer la déchéance encourue et de poursuivre l'adjudication des travaux exécutés. Le Ministre des Travaux Publics a le droit incontestable de pourvoir à la vacance de la concession qui a cessé d'être avec la vie du concessionnaire décédé. Le vœu du conseil municipal de Marly-le-Roi qui demandait la mise en activité immédiate de la section de la voie ferrée comprise entre l'Abreuvoir de Marly-le-Roi et Port-Marly n'est pas réalisable. Cette partie de la voie qui a été réalisée depuis si longtemps a été établie d'une manière défectueuse :
Ces infractions
sont graves et il importe de les signaler à l'administration. |
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Le
17 août 1877 le maire de Marly-le-Roi envoie au préfet le compte-rendu de la
précédente délibération en le suppliant de prendre en compte le vœu
formulé à savoir le Ministre
des Travaux Publics concède d'urgence à tous compétiteurs la ligne interrompue
du tramway de Rueil à Marly-le-Roi. Il envoie copie du procès verbal de
reconnaissance des travaux effectués que le conseil municipal juge défectueux
et contraires aux règles de l'art. Cette section a été construite par
l'entreprise Gorraz & Dubois et livrée en octobre 1876. Il attire l'attention du préfet sur la rampe excessive qui demande des machines d'une grande puissance. Archives de Marly-le-Roi |
|
Monsieur
Le Breton, huissier à Rueil, remet au maire de Marly-le-Roi le traité intervenu entre la
compagnie de tramway à vapeur et les entrepreneurs qui s'offrent à donner
satisfaction le plus tôt possible. Il prie le maire d'informer le plus
rapidement possible le Ministre des Travaux Publics de la nécessité qu'il y a
à ce que la concession soit à nouveau donnée et le tramway soit mis
en service. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 17 août 1877, M Herbette informe le maire de Marly-le-Roi qu'il vient de saisir le Ministre des Travaux publics, afin que celui-ci prenne les dispositions pour le prompt achèvement des travaux et la mise en exploitation du tramway. | |
Le 21 août 1877, le Ministre des Travaux
Publics informe que par suite du jugement qui a relevé la succession de M.
Tarbé (Eugène) de la faillite prononcée contre elle, il a demandé à son héritier M. Edmond Tarbé
de prendre d'urgence les mesures
nécessaires pour l'achèvement des travaux et espère un prompt
résultat. Archives de Marly-le-Roi |
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La
réponse du préfet du 30 août n'est pas en faveur de la requête du maire et l'informe
qu'il n'y donnera pas suite, le procès verbal dressé ne relevant pas de
l'autorité municipale. Par ailleurs il affirme s'occuper personnellement de
cette affaire en vue de la faire aboutir au plus vite. Archives de Marly-le-Roi |
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Archives de Marly-le-Roi |
Le texte de la lettre
de M. Herbette, adressée au Ministre des Travaux Publics. Avant le tramway à vapeur, l'omnibus à chevaux de Port-Marly à Marly-le-Roi avait été concédé à M Mazenod puis cédé à Tarbé des Sablons qui demande une substitution de tramway à vapeur par décret du 28 août 1874. Deux plus tard M. Tarbé des Sablons décède laissant son entreprise inachevée et à peine commencée, l'acquisition des terrains ayant été réalisée par ses héritiers (sa mère et son frère Edmond) qui n'ont accepté la succession qu'après inventaire et cette mesure de précaution s'est trouvée bientôt justifier par la mise en faillite d'Eugène Tarbé des Sablons. Les héritiers sont décidés, sur leurs fonds personnels, à continuer l'établissement de la voie ferrée pour leurs intérêts et celui du public. Or semble-t-il les P & C leur ont enlevé qualité pour continuer, ce qui produit une situation intolérable qui fait l'objet de cet exposé. Par ailleurs, le tramway à traction par chevaux de Rueil à Port-Marly est dans un tel état de délabrement (voie, matériel et cavalerie) que la municipalité de Rueil a demandé la cessation de l'exploitation et la déchéance de M. Tarbé des Sablons de sa concession. La situation du tramway à vapeur est guère plus reluisante, les travaux interromps présentent des dégradations des trottoirs de droite de la Route Nationale 13, rendue impraticable aux promeneurs et aux riverains par le stockage de rails, ainsi que des cloaques formés à cause du mauvais écoulement des eaux. De plus l'abattage d'arbres magnifiques, laissent les habitants de Bois Préau sans abri du soleil et de la poussière. Cette situation désastreuse s'aggravera avec la mauvaise saison si des mesures énergiques et promptes ne sont pas prises or le syndic de cette faillite ne terminera jamais les travaux qui exigent plusieurs centaines de milliers de Francs sans compte l'achat du matériel roulant et des frais d'installation. Donc à courte échéance il n'y aura plus de tramway du tout, ni à chevaux, ni à traction de locomotives. Tel est le plaidoyer de M. Herbette en faveur des populations dont il vient remettre les intérêts entre les mains du Ministre en lui réclamant de prononcer la déchéance immédiate de la concession de M. Tarbé des Sablons et d'ordonner la mise en adjudication de cette concession. |
Le
19 août 1877, le maire de Marly-le-Roi fait part au Ministre des Travaux
Publics que le Conseil municipal de Marly émet le vœu que la voie ferrée
soit mise en activité mais que cela n'est pas réalisable vu le procès
verbal de reconnaissance qui mentionne les infractions au cahier des charges
établit au 31 octobre 1876. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
26 août 1877, en lui remettant le procès verbal des 22 & 23 août
constatant les diverses infractions, il demande au Préfet que les décombres
soient enlevés, que les accès aux propriétés soient dégagés ainsi que
celui de la ruelle et de la fontaine des Vauillons,
et de rétablir l'écoulement des eaux
Archives de Marly-le-Roi |
|
Le
28 août 1877, le préfet, vu la délibération du Conseil municipal de Marly-le-Roi
en date du 31 juillet 1877 tendant à ce que la dite commune soit
autorisée à mettre en demeure le concessionnaire d'avoir à exécuter la
ligne concédée avant le 1er octobre 77, vu les rapports
présentés par les ingénieurs des Ponts & Chaussées, etc. c'est au
Conseil de Préfecture qu'il appartient de connaître les difficultés
auxquelles peuvent donner lieu les marchés de travaux publics passés entre
les entrepreneurs et l'Administration. Le Préfet arrête donc que la commune
de Marly-le-Roi n'est pas autorisée à être en justice aux fins de la délibération
sus-visée. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 31 août 1877,
Monsieur Herbette, notaire à Rueil près Paris écrit au maire de Marly-le-Roi que le préfet lui
annonçait que le Ministre des travaux publics résoudrait dans un bref délai
la question de confirmation aux
héritiers de la mise en adjudication de la concession dans les délais les
plus brefs. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 8 septembre 1877, le préfet annonce au maire de Marly-le-Roi que M. Edmond
Tarbé des Sablons et sa mère viennent d'être reconnus concessionnaires de
la voie ferrée de Rueil à Port-Marly par décision du Ministre des Travaux
Publics. Rien ne s'oppose plus à le prompte exécution des travaux de la
ligne qui sera livrée le 30 novembre prochain.
Archives de Marly-le-Roi |
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Le 29 août 1877, la lettre du Ministère Public contre M. Housay condamné à payer la contravention due aux encombrements de l'avenue de l'Abreuvoir (manque le deuxième feuillet) et l'annexe de l'architecte Fauconnier chargé de constater et d'évaluer. | |
22
septembre 1877. Les choses semblent s'enliser et M. Herbette doit se
justifier auprès du maire de Marly-le-Roi. Ce sont des problèmes d'acquisition de
terrain en voie de règlement qui retardent l'échéance. En effet le
nouveau tramway à vapeur de M. Tarbé des Sablons doit être re-construit
entre Rueil et Port-Marly non plus au milieu de la chaussée mais en
accotement de la Route Nationale 13. En revanche sur le territoire de Marly
les travaux avancent, c'est la traversée de Bougival qui pose problème,
les ingénieurs du tramway entendant maintenir le nouvelle voie à peu près
à l'emplacement de l'ancienne (au milieu de la chaussée) mais en mordant
plus ou moins du côté droit, c'est à dire sur la promenade ce qui ne
manque pas d'entraîner les plaintes des habitants. Ces derniers veulent
préserver leur unique promenade et souhaiteraient que la voie emprunte le
chemin de halage, ce qui ne convient pas aux intérêts de la navigation.
Malgré les promesses de la préfecture de fonctionner au 1er
novembre prochain, le notaire en charge du dossier n'y accorde pas une
confiance absolue. La substitution de la voie nouvelle se ferait aux dires
de l'entrepreneur au moment où l'exploitation serait la moindre c'est à
dire cet hiver. Par ailleurs reste à examiner si M. Francq peut offrir des
conditions plus sérieuses que les héritiers Tarbé, point sur lequel
l'auteur de la lettre ne peut se prononcer. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 24 septembre 1877,
M. Housay est désigné officiellement syndic provisoire de la faillite de feu
M. Eugène Tarbé des Sablons, de son vivant concessionnaire de la ligne des
tramways à vapeur de Rueil à Marly-le-Roi. Archives de Marly-le-Roi |
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Le 23 novembre 1877,
préfet écrit au maire de Marly-le-Roi pour lui indiquer les stations du
tramway et lui envoie l'affiche de l'arrêté qui prescrit la mise à
l'enquête d'utilité publique Archives de Marly-le-Roi |
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Le 12 décembre 1877, le
préfet écrit au maire de Marly-le-Roi pour l'informer qu'il l'a été nommé
le 23 novembre dernier comme membre d'une commission
appelée à donner son avis sur les projets d'emplacement des stations
à établir sur le tramway à vapeur de Rueil à Marly-le-Roi Archives de Marly-le-Roi |
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Le
14 décembre 1877, M. Herbette, notaire à Rueil près Paris, est appelé à
faire partie d'une commission chargée de définir l'emplacement des stations
à établir pour le tramway à vapeur de Rueil à Marly-le-Roi et demande à
M. Louis Maziau maire de Marly-le-Roi de lui faire part de ses observations sur le
sujet. Archives de Marly-le-Roi |
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Dans
ce document, non daté mais très probablement de1877, est évoqué le
changement d'emplacement du terminus de l'Abreuvoir. la commune de
Marly-le-Roi ferait les dépenses de démolition et de reconstruction du
pavage et de la bordure de la voie actuelle et et les dépenses de
démolition et de reconstruction du pavage et de la bordure de la nouvelle
voie. Elle enlèverait également les arbres qui pourraient gêner. Le concessionnaire supporterait les frais de démontage de la voie actuelle et la reconstruction de la nouvelle voie telle qu'elle a été demandée par la commune. Les travaux précités s'élèverait pour la commune à 1 500 F. et seront confié à l'entreprise Berneront Entrepreneur. cette charge est lourde pour la commune mais une série de dons volontaires allègera le fardeau. Archives de Marly-le-Roi |
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Dans
sa délibération du 31 décembre 1877, le conseil municipal de Marly-le-Roi
arrête l'emplacement de la station de l'abreuvoir, non à pas à gauche mais
à droite de l'Abreuvoir avenue Fitz-James dans l'éperon ou contrefort du mur
de clôture du parc. Le concessionnaire prendra à sa charge le remaniement de
la voie pour porter la gare dans l'avenue Fitz-James, chemin de Grande
Communication n°7. En revanche restera à la charge de la commune : - la démolition du pavage et de la bordure pour l'enlèvement de la voie actuelle - la réfection dudit pavage et de la bordure - la démolition et la reconstruction des pavages pour le nouvel emplacement de la voie. Ces travaux se feront sous sa direction et sous sa surveillance. Archives de Marly-le-Roi |
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Le
déplacement de la voie a fait l'objet de dons volontaires proposés par les
habitants de Marly-le-Roi. En voici un feuillet. Le montant atteint la somme
de 780 Francs.
Archives de Marly-le-Roi |
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C'est
l'entreprise Berneront Entrepreneur qui effectuera les travaux selon le devis
proposé et qui s'élève à 1 050 Francs. Archives de Marly-le-Roi |
Notes :
Sources : Sites : |
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