Le CFC à la Ferme du Bois-Guillaume
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Comme annoncé dans le précédent numéro, le CFC a participé activement à la très belle et riche exposition "A PIED, A CHEVAL, EN VOITURE... ET EN TRAIN DANS LE VEXIN ET LE PAYS DE THELLE" organisée par l'Association Le Pétillon ouvre ses portes
Nous avons chargé La Bouillote et la voiture salon V11 le vendredi matin à 7 heures direction Le Boulleaume où le camion de l'entreprise Berto est arrivé une heure plus tard dans la cour de la ferme du Bois-Guillaume. Après balisage des routes pour interdire l'accès à l'unique rue du village où la voie devait être installée, nous avons commencé la pose de la voie, vite interrompue par l'heure intelligente de "l'apéro". Que voulez-vous, il y a des obligations incontournables. Enfin après le déjeuner pris dans la cour, on s'y est mis. Je salue par ces quelques lignes les "sapeurs" du Pétillon qui ont été d'une efficacité exemplaire.
Le lorry L07 qui est de service chaque fois que le CFC sort de ses rails. Lui aussi aura parcouru plus de kilomètres sur le bitume que sur les rails. |
Repris à 13h30, le chantier s'est terminé 3 heures plus tard pour poser 190 m de voie éclissage compris.
Le samedi matin à 7 heures, la petite Decauville était posée sur les rails face à la Ferme, suivie des baladeuses, elles posées à l'aide d'un manitou, manœuvré avec précision et délicatesse. Dès 7 heures 30, l'allumette était craquée et vers 10 heures, la machine, astiquée était prête pour le service avec son train d'une trentaine de places.
Le stand du CFC
Le
stand du CFC était installé dans le local évoquant l'histoire de la ligne
Paris-Dieppe par Gisors. Les quelques rayons de soleil nous ont incité à mettre
la table dehors pour profiter des derniers relents d'été.
Les panneaux relatant l'évolution du CFC, depuis sa création en 1984, ont été
lus avec intérêt et à en juger par le nombre de questions qui nous ont été
posées, on se rend compte que le grand public montre parfois autant d'intérêt
que le public de spécialistes.
Nous remercions Arlette,
Marie-Madeleine et Monique qui ont bien voulu tenir notre stand pendant ces
week-ends.
Les rencontres
Ces deux jours ont été
ponctués de rencontres chaleureuses et passionnantes. A chaque voyage, un
accompagnement en cabine était de rigueur et surtout un plaisir pour Vincent et
moi-même. Le plaisir de partager une passion, de faire resurgir des souvenirs,
les bons, ceux pour lesquels la nostalgie s'installe.
Je pense à cet ancien
"taupier" de la voie qui supervisait une centaine de kilomètres
autour de Gisors (31 ans de retraite), l'ancien chef de gare de Gisors cité
dans les discours des officiels et celui de Magny-en-Vexin qui a bien connu les
030 et qui est resté jusqu'à la fermeture de la ligne ou encore cet ancien
"Mécru" de Paris-Dieppe par Gisors.
Tous ont pu ressentir l'odeur de l'huile chaude, les trépidations de la
plate-forme et la chaleur de la cabine. L'émotion était de sortie au cours des
ces deux belles journées.
Et aussi cet amateur de vapeur éclairé qui a construit seul et entièrement
cette magnifique pompe à vapeur, il est venu, revenu
et restait près de la loco avec le dessein secret d'en construire une en 71/4
(t'inquiète pas, on a les plans).
Et puis, bien sûr, tous ceux du pays qui ont été replongés 50 ans
en arrière en l'espace d'un week-end à l'odeur du feu de bois et du
chuintement des cylindres.
Il
y avait aussi les anciens du Boulleaume, ceux qui ont connu le "Tacot".
Un de ces anciens est monté sur la machine et je vous livre ce qu'il
m'a rapporté
J'ai bien connu le Tacot de Liancourt. Je connaissais un des chauffeurs. Y a des moments, il en avait un p'tit coup dans l'nez, il avait un peu bu,
alors la machine sortait des rails. Oh rien de bien grave, il prenait le cric et
il la remettait sur la voie. C'était la voie de 60.
Oh c'était un p'tit train de 3, 4 wagons. Il transportait les betteraves à la
distillerie. Moi je ne l'ai pas pris, mais on le voyait tous les jours. Un jour, le mécano, je l'ai vu boire de l'alcool pur, il s'est écroulé. Je croyais qu'il était
mort et une heure après, il s'est relevé et est parti.
Je vous dirai, j'ai réussi à ce que je voulais faire. J'ai commencé au ch'min
d'fer comme auxiliaire. J'étais l'plus jeune chef d'canton sur Gisors,
après j'étais cantonnier-poseur, puis sous-chef d'canton et puis après, ça
marche par échelle, et j'suis arrivé à l'échelle 9. J'supervisais 100 km.
Sur Pontoise-Dieppe, j'avais Trie-Chateau-Talmontier, et j'avais deux lignes
coordonnées : Gisors-Vernon, (l'ancienne ligne Beauvais-Pacy-sur-Eure, à
Giverny, on passait devant la maison de Claude Monet) et Gisors-Pont de l'Arche.
C'était l'bon temps.
Ce Monsieur âgé de 82 ans a repris le "tacot d'un jour", il était ému et m'a
serré très fort la main en descendant de la machine.
Et puis les questions sur la machine, sur notre chemin de fer, sur notre passion, nous ont montré l'intérêt du grand public pour les chemins de fer touristiques. Nous en avons profité pour évoquer la prochaine installation du chemin de Valmondois à Magny-en-Vexin dans les mois à venir.
Le samedi, le train à vapeur a
transporté 414 voyageurs et effectué 30 voyages et le dimanche 763 voyageurs et 34 voyages soit un total de
1177
voyageurs et 24,7 km parcourus à travers le hameau du Boulleaume.
Le train diesel a, quand à lui, parcouru plus d'une quinzaine de rotations sur
les 65 m de voie.
voyageurs | voyages | distance | |
samedi 30/9 | 414 | 30 | 11,400 |
dimanche 1/10 | 763 | 34 | 12,920 |
semaine 40 | 750 | 46 | 5,980 |
samedi 7/10 | 210 | 22 | 2,860 |
dimanche 8/10 | 738 | 46 | 5,980 |
semaine 41 | 1080 | 54 | 7,020 |
samedi 14/10 | 282 | 39 | 5,070 |
dimanche15/10 | 940 | 68 | 8,840 |
5177 | 60,07 |
A
l'occasion de cette exposition, à la fois riche et très complète,
l'Association Le Pétillon
a publié un livre relatant les différents moyens de transport dans le Vexin et
le Pays de Thelle, ainsi que les métiers connexes et les usagers de la route.
Une large part est consacrée aux anciennes lignes de chemin de fer secondaires,
à voie normale et à voie métrique, qui ont sillonné cette belle région.
Par cet ouvrage bien documenté, le devoir de mémoire a été respecté avec
panache et grandeur.
Prix 22 € plus
port,
s'adresser à Jacqueline Briand
Et pendant ce temps, au CFC, le train tourne toujours. Arrivée du Socofer N1 à Passage de Verdure
en direction de Gennevilliers-RER.
(Photo Guy Deveaux)