A la recherche de son histoire

Farcot - l'homme

Source http://www.ville-saintouen.fr/index.php?pge=116

Le servomoteur de Farcot se trouve actuellement dans les collections du CNAM à Paris.

A propos du régulateur parabolique Partie 2 une histoire de la régulation en France


Les grandes expositions

Machines Farcot
MM Farcot père et fils exposent deux machines horizontales accouplées de 80 chevaux chacune. Les cylindres sont horizontaux et parallèles ; ces machines, fonctionnant avec une admission de
1,15 à vérifier, sont construites d'une manière remarquable tous les éléments qui concourent à l'emploi économique de la vapeur sont réunis, et l'ensemble des organes présente une caractère de solidité et d'harmonie des plus satisfaisants. Toutes les machines sortant de ces ateliers sont à détente variable par le régulateur à bras et à bielles croisées ; les cylindres sont entourés d'une enveloppe de vapeur, ainsi que les fonds et couvercles, garnis de matières non conductrices et recouverts d'une boiserie. Les glaces des tiroirs sont en fonte de qualité spéciales et rapportées. Les pompes à air sont à double effet.
Parmi les machines de MM. Farcot, on peut citer celles établies sur le quai d'Austerlitz, pour le service hydraulique de la ville de Paris. Ces deux machines, de la force de 100 chevaux sont du système Wolf, à balancier, mettant chacune en mouvement deux pompes. Elles aspirent l'eau de la Seine et l'envoient aux réservoirs de Ménilmontant à un niveau de 50 ou 60 mètres supérieur, en parcourant une conduite de 5 ou 6 kilomètres. Le travail effectué, mesuré par l'eau élevée, a été obtenu au moyen d'une consommation de moins de 1 kilogramme par cheval et par heure ; avec des houilles de qualité inférieure, la consommation reste encore au dessous de 1,200 kilo ; si l'on tient compte de la perte de travail de l'appareil élévatoire, il reste pour la machine seule un rendement qui nous le croyons, n'a pas encore été réglé.

Schéma de la distribution Corliss-Farcot identique à celle des machines de Bonnières-sur-Seine.


Farcot est cité dans 


Farcot et les brevets

"Les dépôts de brevets au XIXè s Témoins de la Révolution industrielle à Saint-Ouen", extrait de février 2004 (p.42)

Les lois du 7 janvier et du 25 mai 1791 reconnaissent aux inventeurs le droit de protéger leurs découvertes. Les brevets sont relevés dans les bulletins officiels. Ces derniers permettent donc de compléter l'histoire économique du XIXè siècle à Saint-Ouen. Ainsi, le 30/09/1871 un brevet est accordé à Guillaume Louis Ternaux propriétaire d'une manufacture de cachemeire afin de fabriquer un nouveau type d'étoffe., en 1827, il dépose également un brevet pour la fabrication de bretelles. Le 18/03/1833, M. Farcot ingénieur mécanicien obtient un brevet de cinq ans pour sa pompe circulaire, il construit des ateliers. De 1854 à 1863, il dépose 41 brevets, de 1864 à 1873: 88...

Source : http://biosoc.univ-paris1.fr/ahmo/presse/ancind.htm


Farcot dans les archives

Sous-série 19S : Fonds Norbert Montaudouin, documents sur deux expositions réalisées en 1980 et 1999, portant chacune sur d'anciennes entreprises de la ville : l'usine Farcot et l'usine Roques, histoire des usines, conditions de travail, etc.

http://biosoc.univ-paris1.fr/histoire/lieux/departmt/ssd29.htm
http://saintouenluttes.free.fr/archives2001.html

Répertoire Compagnie universelle du canal maritime de Suez

TE 353 1 - Pose d'un câble téléphonique de l'E.S.S.T.T. à Port-Saïd, 1931-1934.
2 - Poste de transformation des bureaux de Port-Saïd : décisions, correspondance avec l'Egypte, avec la Société alsacienne, avec la Société Oerlikon, commande à Oerlikon, plans, 1934-1936.
3 - Alimentation en eau douce de Port-Saïd : commande de machines hydrauliques à Joseph Farcot et de réservoirs pour relais à Schneider et Cie, 1885-1886.
TE 382 1 - Installation filtrante à Ismaïlia. Commande de quatre hydro-élévateurs et accessoires pour l'usine élévatoire d’Ismaïlia (entreprise Duroxoi), 1906.
2 - Arrosages :
- Arrosage du jardin du palais khédivial à Ismaïlia, 1878-1880.
- Arrosage des rues d'Ismaïlia et des arbres des avenues, 1879.
- Insuffisance de l'alimentation et de l'arrosage, 1883-1885.
- Arrosage des jardins du gouvernement, 1885.
3 - Machines :
- Machine n°2 (Farcot), 1877-1903.
- Anciennes machines (vendues), 1878-1879.
- Machine n°3, 1888-1890.
4 - Machines de relais entre Port-Saïd et Ismaïlia, 1874-1893.
5 - Canal de ceinture, 1869-1880.
6 - Travaux, architecture, construction, travaux publics, technique municipale (Editions, Sciences et industries, Paris, 1938).
7 - Réservoir Méfiche (marché 1906).
8 - Filtres, 1892-1931.
9 - Réservoirs du Kil, 1888-1889.
TE386 Usine des eaux
1- Commande de béliers hydrauliques pour l'usine des eaux à Ismaïlia : Ernest Bollée, 1878-1880.
2 - Commande d'une machine hydraulique à M. Joseph Farcot, 1880-1887.
- Installation d'une nouvelle machine hydraulique à Ismaïlia, 1882.
- Projet de remplacer les machines à vapeur d'Ismaïlia envoyant l'eau à Port-Saïd par des béliers hydrauliques, 1877.
3 - Alimentation d'eau potable le long du canal, 1882.
4 - Quatrième tranche filtrante : projet C. Chabal et Cie de 1919 (plans).

http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/orientation/egypte/suez/division6.html

Historique de la manufacture impériale d'armes de Saint-Etienne

Le projet de l'installation des moteurs à vapeurs et transmission fut établi par le capitaine BOUCHARD à qui furent alors adjoints 3 officiers et 3 gardes. Elle reposait pour les ateliers sur quatre machines à vapeur Farcot alimentées par huit chaudières établies dans une excavation de 2 mètres de profondeur, enterrée. Ces machines étaient positionnées dans une construction particulière isolée au centre de l'usine. Un arbre principal dans l'axe transversal des ateliers communiquait le mouvement aux arbres secondaires au moyen d'engrenage d'angles. Les transmissions des usines étaient portées par des colonnes en fonte de 4 mètres 50 de haut réunies par un système de poutres en fer à double T et d'entretoises portant les paliers et les chaises des arbres.

http://vieux.saint.etienne.club.fr/patrimoiMAShist.htm


Farcot et Giffard

Dans le numéro 646 du 26 février 1905 de la revue "Les Contemporains" page 4, Wilfrid de Fontvieille montrait à Henry Giffard un rapport de E. Farcot de 1876 "recommandant pour la direction des ballons, un moteur à explosion de pétrole. Giffard répondit, non sans un légitime orgueil : Je suis l'homme de la vapeur, je ne peux abandonner la machine qui a fait ma réputation et ma fortune : nous devons vaincre ou succomber ensemble".
Bel hommage rendu à la vapeur, mais hélas, Henry Giffard, grand spécialiste des ballons, en son temps, dû renoncer à la machine à vapeur pour les grands ballons, ceux de 24000 m3, machine "qu'il trouvait trop lourde et consommant trop d'eau. A son grand désespoir, il ne put inventer de condenseur assez rapide".


La détente Farcot

La détente Farcot se compose d'un tiroir ordinaire, percé de deux lumières b ; ces lumières s'évasent par le haut et forment sur le dessus des ouvertures grillées d, e, f, légèrement espacées entre elles. Sur ce tiroir, en glisse un autre qui joue le rôle de plaque de détente ; il porte des butoirs r et j intérieurs et extérieurs ; la pression de la vapeur l'applique sur le tiroir principal avec assez de force pour qu'il soit obligé de le suivre par entraînement quand le premier se met en mouvement. Or une came m est disposée entre les deux butoirs intérieurs et les extérieurs viennent heurter contre les parois latérales de la boîte à vapeur : il en résulte que le mouvement de la plaque de détente est limitée à une excursion dont l'amplitude peut varier avec la position de la came m. Cette came a une forme circulaire excentrée, ou bien celle d'une développante de cercle : elle peut se tourner à la main, mais le plus souvent on la relie au régulateur.
Ce la pose, nous pouvons nous rendre compte facilement du fonctionnement du double tiroir Farcot : supposons que la tiroir principal, conduit par son excentrique, aille de gauche à droite, nous voyons que l'admission
b' est encore libre, mais que la grille supérieure est couverte par la plaque de détente, ce qui supprime toute entrée de vapeur et produit la détente; d'autre part l"échappement se fait par a. Mais le tiroir principal va bientôt ouvrir la lumière a' la vapeur traversera d, e, j, et pénétrera dans le cylindre aussi longtemps que les ouvertures de la paque de détente correspondront avec les ouvertures du tiroir. Tout à coup r butera contre la came m ; la plaque restera en place tandis que le tiroir continuera d'avancer et la grille supérieure sera fermée ; c'est le moment ou commence la détente.
Ce que nous venons de dire pour un sens de marche s'appliquera exactement à l'autre ; nous verrions dans l'intervalle de deux butées contre la came
m, les butoirs extérieurs, rétablir chaque fois la correspondance des lumières du tiroirs et de la plaque de détente. Ainsi la came a pour office de fermer les lumières et les butoirs extérieurs ont pour mission de l'ouvrir.
Cette détente Farcot a été extrêmement appréciée et elle a presque uniquement employée pendant de longues années ; elle a permis de réduire sensiblement la consommation des machines tout en augmentant leur régularité. On en fait encore largement usage aujourd'hui (1902). Son seul défaut était d'être un peu compliqué; mais on n'avait guère à regretter cet inconvénient puisqu'on réalisait d'autre part sur le dispositif de Meyer, l'économie d'un excentrique. D'autre part, on a reproché à cet appareil d'agir par chocs, ce qui est une condition peu avantageuse pour la conservation des organes; mais la critique a été exagérée.
En somme la détente Farcot a marqué une époque dans l'histoire de la machine à vapeur.

d'après : "La machine à vapeur" - Aimé Witz - Édition J. B. Baillière & Fils - Encyclopédie industrielle - 1902


La chaudière Farcot

La chaudière Farcot a une disposition intéressante et originale avec des bouilleurs latéraux. Le corps cylindrique principal a est chauffé directement par le foyer. Quatre bouilleurs sont placés latéralement les uns au-dessus des autres, dans un bâti latéral divisé en quatre compartiments ou carneaux par lesquels les gaz de la combustion sont obligés de passer successivement avant de se rendre dans la cheminée. De plus, c'est le bouilleur a' qui reçoit l'eau d'alimentation. Comme les gaz cheminent de haut en bas, tandis que l'eau suit un chemin inverse pour aller de a' dans la chaudière; il en résulte que ce sont les parties les plus chaudes des gaz qui sont en contact avec la paroi les plus chaudes de la chaudière ; les parties les plus froides perdent encore leur chaleur à échauffer l'eau la plus froide avant de s'échapper dans la cheminée.

d'après : "La vapeur" - Amédée Guillemin - Librairie Hachette et Cie - Troisième édition - Bibliothèque des merveilles - 1881 - pages 105-106


Farcot - Les autres inventions


Farcot - A la recherche des autres machines


Ancienne Usine Farcot de St Ouen

Les luttes des ouvriers de Saint-Ouen ne datent pas d'hier. Elles sont apparues avec l'industrialisation de la commune qui a commencé notamment avec l'implantation peu avant 1848, par l'industriel Farcot, d'ateliers auparavant situés à Paris. Située au bout de l'avenue de la Gare, actuellement avenue du Capitaine Glarner, et longeant le côté nord de la rue Farcot, l'usine sera rachetée en 1915 par la Société d'outillage mécanique et d'usinage d'artillerie (Somua) puis par Citroën en 1923, usine qui, après de nombreux licenciements, fonctionne toujours au même endroit. L'usine Farcot était spécialisée dans la fabrication des pompes et des machines à vapeur et comptera jusqu'à 700 ouvriers, dans les années 1850, ce qui est énorme pour l'époque.

En 1848, Saint-Ouen ne comptait qu'environ 1500 habitants ; le recensement de 1846 fait état de 1316 habitants et celui de 1851 de 1507 habitants. Mais, dans le quart de siècle qui va suivre Saint-Ouen va voir sa population multipliée par sept pour monter à 11 255 habitants en 1876 puis par 3 dans les 20 années qui vont suivre pour atteindre 30 715 habitants en 1896 (aujourd'hui, la ville compte un peu moins de 40 000 habitants). Les événements principaux de la révolution de 1848, se sont essentiellement déroulés à Paris. Mais, des ouvriers de Saint-Ouen ont participé à cette histoire ; ils travaillaient pratiquement tous chez Farcot.

Excepté Bouttonot né à Saint-Ouen, les "quarante-huitards" de chez Farcot venaient d'un peu partout, Boissière était né à Rouen, Cardinal venait de Plouguenast en Bretagne, et Augsburger de Suisse. Ils étaient ouvrier serrurier, charpentier, mécanicien, modeleur... Ils étaient impliqués dans différents courants politiques socialistes et une partie d'entre eux firent partie de la "Société fraternelle et industrielle des Ouvriers Mécaniciens" et à des organisations, comme "la Cité fraternelle", située au Port de Saint-Ouen, qui permettait aux ouvriers de se retrouver pour prendre leurs repas en commun à meilleur marché, ou pour faire des achats collectifs de vivres. Ces organisations représentaient les embryons des syndicats et des coopératives ouvrières de production qui ont marqué 1848. Ces associations furent interdites ou mises sous tutelle par l'Etat et les notables après la chute de la IIème République. Elles étaient des moyens d'organiser l'entr'aide entre les ouvriers, mais étaient aussi des lieux à partir desquels pouvaient se mettre en place la résistance ouvrière.

Il n'est donc pas étonnant de voir ensuite les "quarante-huitards de chez Farcot" prendre les armes lors des émeutes de Juin 1848 suite à la mise au chômage des dizaines de milliers de travailleurs consécutive à la fermeture des Ateliers nationaux. Boissière aurait combattu en Juin 1848 à la barricade Rochechouart. Chassé de son atelier à son retour, il fut signalé par le patron Farcot qui ne lui pardonnait pas de ne pas avoir accompagné ses fils dans les rangs de la garde nationale qui réprima les émeutes et d'avoir demandé une augmentation de salaire. Arrêté, il sera envoyé en travaux forcés dans les colonies (transportation), jusqu'en 1849.

Avec le Coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851, la répression s'abattit à nouveau sur ces militants. Bouttenot et d'autres ouvriers de Farcot qu'ils auraient harangués, furent pris lors de la fusillade rue d'Hauteville, le 3 décembre 1851. Augsburger qui faisait partie des ouvriers en contact avec Blanqui et Louis Blanc, fût arrêté, accusé d'avoir été aux barricades, rue de Lancry. Cardinal avait quitté Saint-Ouen et Farcot le 21 mars 1850 pour retourner à Plouguenast où il se livra à une très active propagande socialiste. Il revint sur Paris en juin 1851 et même s'il ne semble pas avoir participé directement à la lutte contre le Coup d'Etat, il fût arrêté le 14 janvier 1852 à la suite de la saisie de lettres qui traduisaient ses sentiments.

"Transporté", c'est-à-dire envoyé de force, en Algérie, il faisait partie des "Algérie moins", c'est-à-dire des condamnés qui avait une vie à peu près libre dans la colonie à la différence des "Algérie plus" dont la transportation était suivie d'internement. Il s'évadera d'Afrique.

Source : http://logar.chez-alice.fr/textes/douze/lesarticles12.html

 

L'usine Farcot à St Ouen dans les années 80. Photo transmise à Monsieur Durand par des anciens ingénieurs de chez Farcot venus visiter la machine de Tourny.

L'usine Farcot dans les dernières années à St Ouen. Photographie tansmise à Monsieur Durand de Touny par des anciens ingénieurs de chez Farcot


L'usine de Bonnières


Farcot et la peinture

D'autres artistes, également sous le Second Empire, ont reçu commande de grands tableaux destinés aux établissements d'enseignement. Le Conservatoire Impérial des Arts et Métiers avait ainsi reçu, en 1865, deux toiles de Charles Lepage, Atelier pour le travail mécanique du bois et Distribution des eaux au quai d'Austerlitz , offertes par Jean-Louis Perin et Marie Joseph Denis Farcot. Il s'agissait, dans l'esprit des donateurs, de fixer pour la postérité (il était plus traditionnel de déposer ses inventions), et pour les auditeurs ou visiteurs du Conservatoire, l'image contextualisée des machines qui avaient valu leur célébrité. Deux machines à bois, dont une " scierie à lame sans fin " conçue par Perin, encadrent la première composition , alors que dans la seconde, les machines à vapeur de Farcot, exactement reproduites, trônent, majestueuses, au sein d'un espace inondé de lumière, immaculé, ne laissant rien transparaître du vacarme et des odeurs : " Tout renforce cette mise en scène de la technique et des machines à vapeur, symbole du progrès technique de ce siècle " . Tout concourt à donner aux élèves une impression de puissance et de majesté, une sérénité propice à séduire les futurs ingénieurs.

Peindre dans l'usine. La mise en scène des espaces de travail industriel dans la peinture française, v. 1760 - v. 1890
Nicolas Pierrot Avec la collaboration de Marie-Laure Griffaton

http://www.tribunes.com/tribune/alliage/50-51/Pierrot.htm