Mémoire

Tramways de l'Ouest et Nord-Ouest parisien - les projets inachevés

Marc André Dubout

Les projets au gré des archives et au fil des cartes postales

Chemin de fer jusque dans les campagnes et même au cœur des villes et des bourgs
Personne n'ignore qu'en cette deuxième moitié du XIXème Siècle le réseau de chemins de fer a connu en France et en Europe un développement sans précédent mais aussi sans descendant. Tout le monde veut son chemin de fer. Alors que l'État concède aux grandes compagnies, les départements eux s'intéressent aux "secondaires" amenant le chemin de fer, là où les grandes compagnies ne peuvent ou ne veulent aller, reliant les bourgs entre eux et favorisant les transports qui à cette époque ne se faisaient qu'à l'aide du cheval. Alors que les grandes compagnie relient les grands villes à la capitale avant de les relier entre elles, les chemins de fer secondaires désenclavent la ruralité. Le chemin de fer devient vite un enjeu politique surtout électoral et intéresse même les maires à en lire les délibérations des conseils municipaux et le terme de "tramway" revient souvent dans les registres. Chaque ville veut son "tramway" tout comme chaque département acquiert son "secondaire". Alors que les lignes d'intérêt général sont celles à la charge de l'État, celles d'intérêt local sont à la charge des départements et maintenant les lignes de tramways qui intéressent les communes vont être administrées par la préfecture avec participation financière des villes concernées.
C'est la loi Migneret du 12 juillet 1865 qui donne le cadre du développement de ces petites lignes secondaires et urbaines en autorisant les départements et les communes à concéder des lignes de chemin de fer "d’Intérêt Local". Immédiatement une multitude de petites compagnies apparaissent construisant ici et là des lignes dont beaucoup péricliteront financièrement. Certaines ne seront peu ou pas exploitées. Entre 1854 et 1880, un nombre élevé de constructeurs de chemins de fer, tramways, souvent entrepreneurs de travaux publics et hommes d'affaires, demandent la concession de lignes de tramway ce qui entraîne autour de Paris des lignes éparses, sans cohérence, construites plus pour relier que pour desservir sans aucune vision de réseau. 
À Paris, (au début réfractaire au tramway) et dans les Départements de la Seine et de la Seine-&-Oise, les premiers tramways apparaissent dès 1854 avec le "Chemin de fer Américain" de M. Alphonse Loubat.
Le 9 août 1873 poussé par la forte demande en concession de lignes de tramway un décret concède au Département de la Seine :

Les premières lignes de tramways apparaissent :

très vite suivies d'une quarantaine supplémentaires en vue d'améliorer les transports pour l'Exposition Universelle de 1878. En 1879, le plan Freycinet vise à réorganiser le réseau des grandes Compagnies (Nord, Est, PO, Midi, AL, PLM et État), en définissant un programme de lignes dites "secondaires", mais d’Intérêt Général, 
qui intègrera la plupart des lignes de la loi Migneret au réseau national.

L'année suivante, le 11 juin 1880 une autre loi vise cette fois à la création rapide de lignes d'intérêt local parce que la demande est forte mais aussi pour rétablir un esprit de cohérence. La loi de 1880 définit un certain nombre de standard qui évitera les incohérences irréversibles en terme de normalisation du futur réseau. La loi du 11 juin 1880 réglemente l'écartement des voies ferrées avec pour standards les écartements de 1,435, m., 1 m. et 0,60 m. Elle autorise la construction des voies ferrées en accotement des routes ce qui lève définitivement le problème des expropriations pour les chemins de fer vicinaux et surtout elle définit les modalités de subventions par les collectivités (département, communes) sous la tutelle du préfet.
En cette fin de Siècle, c'est une véritable explosion de lignes qui se répandent sur le pays. En 1914 pas moins de 23 000 km de ligne secondaires sillonnaient nos campagnes alors que dans les villes les tramways régnaient en maître. Après ce furent le camion et l'autobus qui prirent le relais.

Cet engouement pour la construction de lignes de tramway laissa néanmoins de coté un certain nombre de projets qui ne sortirent jamais des cartons. Oubliés à l'époque, insoupçonnés aujourd'hui, ce sont ces cartons que nous tenterons d'ouvrir pour y découvrir des lignes voire des réseaux entiers qui n'ont jamais vu le jour et qui pourtant sont satisfaits aujourd'hui par le réseau d'autobus. Il est évident que cette étude modeste n'est pas exhaustive et que son mode de diffusion permettra de la mettre à jour en fonction des nouvelles découvertes.

 

Les divers projets de tramway non réalisés (Nord - Nord-Ouest parisien)

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Sources :

  • Archives municipales du Pecq
  • Archives municipales du Vésinet
  • Archives municipales de Croissy
  • Archives municipales de Courbevoie
  • Société d'Histoire du Vésinet
  • Archives municipales de Levallois-Perret
  • Archives de la RATP
  • Cent ans de transports en commun dans la Région Parisienne Tomes 1 à 4 - Louis Lagarrigue - 1956
  • Les tramways parisiens 2è Édition - Jean Robert - 1959.

 

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