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...de Suzanne de
Chatou à Poses
Marc André Dubout
En 2016, la crue de la Seine nous avait empêcher de réaliser notre projet de descendre la Seine avec Suzanne de Chatou à Poses, aussi les bateaux avaient rejoint la base de Léry-Poses par la route pour honorer notre présence aux journées organisées par le Festival Normandie Impressionniste (FNI) les 18 & 19 juin.
2017, plus clémente nous a permis de ré-envivager notre ambition et dès le début de l'année nous commencions à bâtir notre projet.
Les préparatifs
Les préparatifs du voyage avaient été considérés en 2016 pour ce projet, malheureusement annulé en toute dernière minute à cause de la cru. Si nous avions le schéma de ce qu'il fallait faire, il restait néanmoins à le réaliser et avant de mettre les bateaux à l'eau ce furent des réunions, des demandes d'autorisation des kilomètres en voitures pour les déplacements divers (réunions, transport de bois, acheminement des autres bateaux, etc.). Un beau travail d'équipe pour mener à bien cette aventure.
Cela dit...
Tout commença sous les
frondaisons des rives du bras de Marly dans notre belle Île des Impressionnistes à Chatou. Photo Laurence Malcorpi |
Le
départ
8h00
PK 45,3. Départ de la gare d'eau à Chatou Ile des Impressionnistes.
Le matin vers 6h20 Edmond passe me prendre chez moi. Nous avons tous rendez-vous
à 6h30 à la Gare d'eau pour les derniers préparatifs
Avec le Turry, Edmond emmène Joselyne et moi sur Suzanne, amarrée à
couple de la Maison flottante et nous commençons la chauffe. Vers 7h30,
nous atteignons 10 bars, de quoi revenir au ponton par nos propres moyens.
Pendant ce temps Jean Claude et François ont ramené Roasbeef au ponton,
tracté par le Mistral.
Une fois les affaires chargées à bord, nous amarrons Roasbeef à Suzanne
et Gaston à Roasbeef. et après une grande boucle en amont de la Gare
d'eau, la flottille se positionne à gauche du fleuve comme l'indique la
feuille de route.
8h12 le pont-rail de
Chatou, ligne de St Germain (1837)
La ligne de Paris à Saint Germain est la première ligne construite à partir de la capitale, exploitée à l'origine par la Compagnie de Chemin de fer de Paris à Saint Germain. Elle est mise en service le 26 aout 1837. A l'origine, la gare d'arrivée est située au Pecq. La gare de départ -on parle alors d'embarcadère- est située quant à elle sur la place de l'Europe.
La gare du Vésinet-Le Pecq est reliée en 1847 à Saint Germain par un curieux système dit "atmosphérique", qui consiste en un tube fendu dans lequel glisse un piston.. Ce système nécessitait la présence de pompes à vide dans deux stations, et paraissait à l'époque plus adapté pour gravir la pente jusqu'à Saint Germain. L'étanchéité du tube était assurée par des lames de cuir.
Ce dispositif nécessitait l'organisation d'une exploitation particulière: le train en provenance de Paris s'arretait au Pecq. La machine
manœuvrait alors pour se mettre en queue de train, puis poussait la rame contre le wagon spécial lié au piston. Pour la descente, la rame descendait par gravité. Cette
manœuvre de descente particulièrement dangereuse est la cause d'un incident en 1859 et du démontage du dispositif en 1860.
Après l'ouverture de la ligne de Paris à Rouen, l'embarcadère de la Place de l'Europe sera détruit et la gare Saint Lazare sera alors le point de départ commun aux deux compagnies. Il sera très vite nécessaire de rendre commun l'exploitation des lignes au départ de cette gare et les sociétés fusionnent en 1851 pour former la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest.
En 1861, la nouvelle compagnie reçoit 4 machines à 3 essieux couplés, spécialement conçues pour la traction des rames sur la rampe de St Germain. Les trains peuvent désormais atteindre St Germain sans changement de machine.
Peu après La Grenouillière
En quelques dates :
- 1837 Construction de la ligne de chemin de fer Paris Saint-Lazare – Saint-Germain-en-Laye.
- 1852 François Seurin, cabaretier, obtient la concession de passeur entre Croissy, l'île et Croissy.
- 1858 Etablissement des deux barges flottantes avec le café-bal et les cabines de bain.
- 1869 Monet et Renoir peignent côte à côte à la Grenouillère, laissant 5 toiles célèbres. Napoléon III et Eugénie visitent la Grenouillère.
- 1889 Un incendie détruit les deux barges. La Grenouillère s'établit sur la berge.
- 1928 Michel Saint-Léger, le propriétaire de la Grenouillère, perd son procès et est exproprié. La Grenouillère est ensevelie suite à l'élargissement du bras droit de la Seine.
La Grenouillère se trouvait sur la digue reliant l’île de Croissy à l’île du Chiard de Chatou. Actuellement, le site se situe sur l’île en face du Château Chanorier, côté Croissy ou du stade Esso, côté Rueil.
Suite à la destruction de la Grenouillère en 1928, l'Association des Amis de la Grenouillère a reconstitué l'endroit initial du Camembert (îlot emblématique de la guinguette) en 1999. On y accède à partir du pont de Bougival ou du parc des Impressionnistes à Chatou.
La machine de Marly était un gigantesque dispositif de pompage des eaux de la Seine, construit sous le règne de Louis XIV à Bougival, œuvre du maître charpentier et mécanicien liégeois Rennequin Sualem. Elle était destinée à alimenter en eau les jardins du château de Marly et le parc de Versailles. Construite entre 1681 et 1682, elle s'inspirait des machines d'exhaure des mines de Liège et du Harz, ce qui en faisait l'une des machines les plus complexes de son temps. Cependant, elle ne parvint jamais longtemps à fournir le débit attendu, mais fonctionna 133 ans avant d'être remplacée en 1817 par plusieurs pompes successives plus performantes, jusqu'à des électro-pompes en 1968.
« Cette machine immense qui frappe d'étonnement tous ceux qui la voient, par l'énormité de sa construction, est une grande chose qui fera toujours un honneur infini à son Inventeur, malgré ses défauts. »
— Denis Diderot, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 17511
« Il ne paraît pas que l'on ait jamais exécuté de machine qui ait fait autant de bruit dans le monde que celle de Marly... »
— Bernard Belidor, Architecture Hydraulique, ou L'art de conduire, d'élever et de ménager les eaux pour les
différents besoins de la vie, Tome Second, 1737
L'idée d'amener l'eau de la Seine jusqu'à Versailles était déjà dans l'air. Mais plus que la distance - le fleuve se situe à près de 10 km du château - se posait le problème du dénivelé à franchir, près de 150 mètres. Depuis 1670, Colbert s'était ainsi opposé à plusieurs projets, dont celui de Jacques de Manse, tant pour des raisons de faisabilité que de coût3.
Mais Arnold de Ville (1653-1722), un jeune et ambitieux bourgeois de Huy dans le pays de Liège, qui avait déjà fait construire une pompe à Saint-Maur, réussit à présenter au roi son projet pour pomper les eaux de la Seine pour le château du Val en forêt de Saint-Germain, en assurant pouvoir faire de même pour alimenter Versailles. Cette machine, sorte de modèle réduit de ce que pouvait être la machine de Marly, ayant été mise en œuvre avec succès4, le roi accepta alors de lui confier la réalisation d'une machine sur la Seine pour approvisionner les jardins de Versailles, mais aussi ceux du château de Marly3 alors en construction.
Un peu plus loin sur le
petit bras, le Rowing club de Port Marly
Dans les années 30, deux clubs existaient dans la région : la Société Nautique de Saint-Germain alors basée au Pecq au niveau de l’Ile Corbière (on y pratiquait également la voile) et le Woodmilne Sports basé à Chatou du nom d’un fabricant de talons et de semelles en caoutchouc et dont les couleurs étaient l’orange et le noir.
Ces deux clubs vont subir progressivement les affres du développement urbain et de l’emprise routière pour finalement se retrouver sans locaux en 1947.
C’est alors que M. Bourgeois, Maire de Port-Marly, leur offrit l’hospitalité sur un terrain communal en bordure du bras de Marly dans l’ancien hangar des pompiers.
C’est ainsi que naît en 1948 le Rowing Club de Port-Marly sous l’impulsion de son premier président Albert Bonzano, auparavant rameur à la SN Marne et champion d’Europe en Huit en 1931.
En 1966 est créé le Centre d’initiation scolaire avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports. Un permanent alors rémunéré par la DDJS, René Peton y sera affecté avec le statut d’assistant résidentiel.
le 28 juin 1967, le Syndicat Intercommunal de l’Aviron est créé. Regroupant les moyens de neuf communes (21 pressenties à l’origine) il va permettre le 25 octobre 1970 que soient inaugurés les nouveaux locaux que nous connaissons aujourd’hui. Albert Bonzano signe alors au nom du club la première convention avec le Syndicat dont les termes actuels ont peu variés. En contre partie de l’usage des locaux dont l’entretien courant est à sa charge, le club accorde une réduction de cotisation à ses membres qui résident dans les communes du Syndicat.
La structure était là. Restait à remplir le garage de bateaux, à motiver de nouveaux rameurs et rameuses, à disposer de cadres techniques professionnels et bénévoles capables d’amalgamer le tout.
D’influence régionale, notre club va rapidement prendre une toute autre ampleur grâce à ses membres dirigeants, ses bénévoles et bien évidemment ses entraîneurs.
Le RCPM est deuxième club français en 1982 puis obtient deux titres par an en moyenne au cours des années 80.
De la fin des années 90 à aujourd’hui, la progression rapide de l’aviron loisir, les contraintes réglementaires, la mise en place des emplois « jeunes » financés pour partie par l’état ont permis une professionnalisation de nombreux clubs et du même coup rendu plus difficile le recrutement de cadres expérimentés notamment en région parisienne avec son coût de la vie élevé.
Du coup, bon gré mal gré, Port-Marly s’est inscrit dans cette tendance et a contribué à la formation de nombreux jeunes éducateurs sportifs. Ce schéma d’organisation plus compliqué nous a permis néanmoins de continuer à affirmer notre présence lors des championnats et des critériums nationaux chez les jeunes et les moins jeunes avec pas moins de 16 podiums dont 6 médailles d’or depuis 2000. Parallèlement au développement du secteur compétition, la pratique Loisir s’est considérablement développée au cours de ces vingt dernières années. Environ 200 de nos membres entrent aujourd’hui dans cette catégorie. Après une certaine période d’observation, le loisir a trouvé sa place au côté de la compétition dans la gestion et le développement de notre club. Les loisirs contribuent avec l’ensemble des autres membres du club à la pérennisation de l’école d’aviron chez les jeunes. Des passerelles se sont naturellement créées entre les deux types de pratique. Les uns profitants des randonnées organisées par le secteur loisir, les autres, bien que souvent venu tardivement à l’aviron, sont de plus en plus nombreux à vouloir venir s’essayer à la compétition. Les nombreuses courses proposées désormais aux vétérans y contribuent.
10h33 PK 54,5, le pont le l'autoroute A14.
10h51, PK 56,1, nous
passons devant la pointe amont de l'Ile de la Borde au Mesnil-le-Roi qui se
prolonge vers Maisons-Laffitte en prenant le nom de Île de la Commune. Il semble bizarre que sur le fleuve une même île change de nom en fonction de sa position par rapport aux communes sur le territoire desquelles elle se trouve. |
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Mesnil-le-Roi | |
10h59,
Marie-Pierre et Paulette, attendent notre passage devant le Club de voile
de Montesson. 50 Kg de bois. |
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Montesson était une centre d'essais d'hydravions et aérostats L’hydro aéroplane Paulhan-Curtiss à Monaco en 1912, lors des réglages de son stabilisateur avant, effectué sous les yeux de Louis Paulhan, à l’extrême droite de la photo. (Cliché Musée de l’Air). voir http://www.hydroretro.net/etudegh/paulhancurtiss.pdf |
Sur l'autre rive Mesnil le Roi
(la pompe à feu)
Une pompe à feu est une pompe actionnée par la vapeur. C'est probablement la première applications des machines à vapeur.
Une première pompe à feu est inventée par Thomas Savery et Thomas Newcomen suivie des apports de Denis Papin et James Watt.
Les pompe à feu furent employées pour l’exhaure et en fontainerie.
Jacques-Constantin Périer et Auguste-Charles Périer avaient installé deux machines à vapeur (la Constantine et l'Augustine) près de la place de l'Alma pour pomper l'eau de la Seine et la refouler dans les réservoirs de Passy. Cette « Pompe à feu de Chaillot » fonctionna du 8 août 1781 jusqu'en 1900. La rue des Frères-Périer est ouverte, en 1900, à l'emplacement de l'ancienne pompe à feu.
La Pompe à feu de Bagatelle (Architecte de Sanges)
Pompe à feu du château de Bagatelle construite en 1783 à la demande du comte d'Artois, futur Charles X, elle fut utilisée jusqu'en 1860, lorsque Léon de Sanges, modifia son apparence extérieure en suivant le style « Rendez-vous de chasse » alors à la mode, et est toujours visible dans le Parc de
Bagatelle
Pompe à feu du Gros Caillou, inaugurée en 1788, construite également par la société des eaux de Paris, sur le Quai d'Orsay, après le succès de la pompe de
Chaillot.
Pompe à feu d'Auteuil, inaugurée en 1828 entre le quai d’Auteuil et la route de Versailles pour alimenter en eau les communes indépendantes d’Auteuil et de
Passy.
12h13, PK 62,4, église de La
Frette-sur-Seine.
70 Kg de bois
12h35,
PK 65 à Herblay. Les ombrelles sont de sortie. Il existe un bac public à cet endroit qui donne accès aux pépinières de la Ville de Paris. |
12h39, nous passons
la pointe amont de l'Ile d'Herblay et laissons à notre gauche le bras de la
Garenne fort sauvage et au loin la forêt de Saint-Germain-en-Laye, forêt domaniale de 3 500 hectares qui occupe une boucle de la Seine à vingt kilomètres environ à l'ouest de Paris. Cette ancienne forêt de chasses royale se trouve en totalité dans le territoire de la commune de Saint-Germain-en-Laye et est limitrophe des communes de Maisons-Laffitte, Le Mesnil-le-Roi, Achères et Poissy. Peuplée essentiellement de chênes rouvres (53 %) et de hêtres (18 %), c'est une forêt désormais entourée par des zones urbanisées et très morcelée par des voies de communication : routes importantes, autoroute A14 en partie enterrée, voies ferrées (y compris l'ancien triage d'Achères). Cette forêt accueille chaque été une importante fête foraine, la fête des Loges. 12h55, PK
67 la pointe aval de l'Ile d'Herblay. le
nom de l'île a changé, c'est maintenant l'Ile Motteau. À couple du Jacques au
ponton de l'AAMB. 16h23, PK 77,8, nous passons sous le pont de Poissy et empruntons le bras du
milieu. 16h34, PK 79,nous quittons l'Ilôt Blanc et longeons les anciennes
sablières. Sur notre gauche, l'Ile Migneaux. Edmond nous attend avec
le repas du soir. Il emmènera la joyeuse équipe à Chatou. Joselyne et moi
resterons à Villennes. Elle dormira sur Suzanne équipée d'une
moustiquaire et
moi sur le ponton à côté du Mistral. Une nuit presque fraîche et humide. Bilan
Chatou—Villennes-sur-Seine
Ile d'herblay
L'île d'Herblay appartient administrativement au Val-d'Oise. Aucun pont ni passerelle ne relie l'île aux rives de la Seine. Dans sa partie ouest elle inclut aujourd'hui ancienne l'île
Motteau.
L'existence d'un moulin muni d’une grande roue à aube latérale qui fonctionna du XVIIIe siècle jusqu'au 1842 est mentionné sur le petit bras de la Seine séparant l'île des berges.
Nous en sommes à 80 Kg de bois.
Un peu avant le PK69 nous changeons de sens et naviguons à nouveau à droite
Photo Laurence
Malcorpi
Laurence
a organisé un "déjeuner sorti du panier" fort généreux qui nous fait du
bien, surtout les bières fraîches.
16h48, PK 80, 3, le bras qui mène au Club d'aviron de Villennes-sur-Seine. Nous
hésitons à passer vu le niveau bas de la Seine.
120 Kg de bois
Nous remontons jusqu'à Villennes pour redescendre le petit bras
35 Km.
11 heures de chauffe
130 Kg de bois