Les Mariniers de Vitry participent à la Coulée douce - 2/5

Marc André Dubout

Dimanche 21 septembre 2025 - Saint-Satur - Gien

C'est sous la pluie qui est tombée toute la nuit et dans le froid que nous nous réveillons à 7h30. Rangement du campement et nous déjeunons debout sous un velum qui nous protège de l'ondée persistante (oxymore pour nous rassurer).

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9h40, départ. Les Kaways sont mis de bonne heure, la pluie continue de tomber sans interruption.
Sur les bateaux le premier travail est d'écoper l'eau de pluie qui a rempli les fonds.

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9h40, ancien pont-rail de la ligne Bourges
Cosne-sur-Loire (1893) désaffectée. Un énorme tuyau passe au-dessus du tablier, peut être un aqueduc ?
Cet ouvrage a été construit sur l'ancienne voie ferrée militaire « Bourges
Toul » par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, d’où le nom qui lui est donné localement de « pont du P.O. ». D’une longueur totale de 828 m, il figure parmi les plus longs ponts en treillis ferroviaires de France.

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9h54, on arrive au pont suspendu de Cosne-sur-Loire. Ce pont dit « nouveau », a été construit par l’entreprise Baudin-Chateauneuf2 et inauguré le 7 juin 1959.

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10h17 Myennes.

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On aperçoit la centrale de Belleville-sur-Loire mais nous n'y sommes pas encore. Il pleut, il fait froid, nous sommes gelés. On voit les gouttes infernales sur la Loire.
À gauche la photo couleur, à droite la même en noir & blanc.

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12h11, l'éclusée de la centrale de Belleville-sur-Loire. L'écluse est de petites dimensions. La centrale a été construite en 1980 et mise en service huit ans plus tard.. Elle produit 14,51 TW annuellement. 781 salariés y travaillent.
Il a fallu pas moins de trois éclusées pour passer l'ensemble de la flottille, le dernier bateau se trouvant seul entre les portes. Tous les bateaux étaient manœuvrés au moteur ou à la bourde. Seule notre plate Le Héron cendré est rentrée aux avirons. 

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Les fûtreaux sont serrés comme des sardines.

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Il pleut toujours. Vincent, Bertrand et Dom. Ne cherchez pas Pépette elle est sous la bâche à l'arrière.

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Thierry sur son Kayak et Rocher au moteur du Héron cendré.

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12h53, le pont suspendu de Bonny-sur-Loire. La longueur de l'ouvrage est de 361 mètres. Il est constitué de trois travées de 120 mètres chacune. La première pile du pont est construite en 1899 sous la conduite de Ferdinand Arnodin1. Après guerre, le pont est reconstruit sous une forme et des dimensions similaires avec des pylônes en béton et un tablier en acier de 1947 à 1951 par l’entreprise Baudin-Châteauneuf2.

Pause déjeuner. 14h05 départ de Bonny-sur-Loire.

14h42 Ousson-sur-Loire. le nom de la commune provient de la rivière Ousson (affluent de la Dhuy) qui se jette dans la Loire en rive droite.

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14h53 écluse de Mantelot3

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14h58, nous passons sous le pont routier de Chatillon-sur-Loire et atteignons quelque temps après le magnifique Pont canal de Briare.

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Le pont canal de Briare4

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Magnifique piles construite par Gustave Eiffel.

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L'ancien canal de Briare, ici latéral à la Loire, qui aboutit à l'écluse des Combes en rive droite du fleuve.

C'est la fête à Briare, de charmantes dames en habit de la Belle Époque se promènent dans les rues en offrant aux passants des chansons d'antan.
L'usine élévatoire5 a ouvert ses portes au public après une restauration menée par une toute récente association qui a su mettre en valeur les quatre turbines électriques alimentées par une machine à vapeur disparue.

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Intérieur de l'usine élévatoire avec vue sur une des quatre turbines qui pompent l'eau de la Loire pour alimenter le canal de Briare.

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Chalumeau découpeur sous-marin Picard H17, modèle de 1937 qui utilise l'oxhydrique avec l'hydrogène En 1950 l'hydrogène a été remplacé par du propane (C3H8).

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D'anciennes photos de l'intérieur de l'usine montrant les installations techniques.


Schéma d'alimentation en eau du canal de Briare6. 

17h00, départ, nous rejoignons nos embarcations arrimées rive droite et reprenons notre route vers Gien à quelques kilomètres, terme de notre navigation du jour.
Nous dînerons à la confrérie des Fils d'Galarne, groupe musical de chants de mariniers. Ils sont avec les Copains d'sabord d'Orléans, les deux seuls groupes loirétains à chanter la Loire et ses Mariniers.


La Confrérie de Fis d'Galarne à Gien qui nous a accueillis pour un repas marinier. C'est dans une ancienne chapelle qu'ils ont élu domicile.
La nuit a été fraîche au camping mais bien moins humide.

Notes

  • 1 Ferdinand Arnaudin, ingénieur et industriel français (1845-1924). Son père travaillait chez Seguin Frères comme chef de travaux. Il suivra les cours du Conservatoire des Arts & Métiers.
    Rappelons que Marc Seguin a construit le premier pont en fil de fer en 1825 à Tournon-sur-Rhône.
     

  • 2 Entreprise française de bâtiment et travaux publics (BTP) basée à Châteauneuf-sur-Loire (45). Cette entreprise a été créée en 1919 par Bazile Baudin, l'ingénieur Georges-Camille Imbault, spécialiste de la conception des ponts, Georges Arnodin et les frères Thuillier, Georges Thuillier (1875-1943), ingénieur (Centrale Paris, promotion 1896) et Étienne Thuillier (1877-1958), officier du génie (Polytechnique, promotion 1897), fondent Baudin et compagnie.
    En 1928 l'entreprise prend la forme d'une société anonyme sous le nom d'Établissements Baudin. La dénomination de Baudin Chateauneuf date de 1952. En plus des ponts, l'entreprise construit des charpentes métalliques (marché de Châteauneuf-sur-Loire).
     

  • 3 Les écluses de Mantelot et des Combles, aménagées dans le lit même de la Loire constituent un ancien Passage en Loire. Ce passage permettait aux bateaux, venant du Sud et allant vers Paris ou l'inverse, de passer de l'ancien canal latéral à la Loire à l'ancien canal de Briare par la Loire.
    En 1880, une chaîne immergée et placée sur chaque rive permettait de retenir le bateau en cas de forts courants en haute eau ou de le tirer en cas de faibles courants en basse eau. Ce système fut remplacé par un toueur qui accompagnait les bateaux pour cette traversée dangereuse.
    Aujourd'hui, on peut toujours voir le chemin de halage, appelé la « levée de l'Escargot » ainsi que la rampe d'accès au pont et les tireurs de câbles sur chaque rive.
     

  • 4 Le pont canal de Briare a été construit pour éviter le passage en Loire entre les l'écluse de Mantelot et des Combes qui était très dangereux pour les bateaux. Sa construction dura de 1827 à 1838 sur le modèle de celui du Guétin par lequel le canal latéral à la Loire franchit l'Allier. Sa construction métallique (acier doux) de 662 mètres fut longtemps le plus long du monde. On doit sa conception à Léonce-Abel Mazoyer (1819-1886), Charles Sigault et Pierre Moreau qui l'ont mis au gabarit Freycinet, comme la ligne fluviale Roanne―Briare. La maçonnerie (piles et culées) fut confiée à Gustave Eiffel entre 1890 et 1896 et la cuvette métallique à l’entreprise Daydé & Pillé de Creil.
    Il est inscrit au titre des monuments historiques (1976).

    5 L'usine élévatoire est un patrimoine bâti emblématique de la ville de Briare. Elle a été édifiée en 1895 par les ingénieurs La Vallée et Huet. Sa fonction  est de participer à l'alimentation du canal de Briare en pompant l'eau de la Loire pour la refouler au niveau du bief de partage 45 m. plus haut. Ce site possède une architecture typique du XIXème siècle caractérisant un patrimoine industriel fluvial.

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    Le canal de Briare permet de relier la Loire à la Seine. C'est un canal à bief de partage. Sa longueur est de 54 kilomètres et il comprend 38 écluses. Il se prolonge par le canal du Loing qui rejoint la Seine à Saint-Mammès (77).
    Il fut commandé par Sully et les travaux commencèrent en 1605 pour se terminer en 1642. C'est Hugues Cosnier (1567-1629), ingénieur tourangeau qui fut chargé de sa construction.
    Une échelle d'écluses fut construite à Rogny-les-Sept-Écluses comprenant sept écluses jointives pour rattraper un dénivelé de 24 m.
    Cette installation de 1642 a été supprimée en 1880 et remplacée par une échelle de 6 écluses contournant l'Ouest de la colline.

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