Mémoire
Tramways de l'Ouest et Nord-Ouest parisien - les projets inachevés
Marc André Dubout
Les autres projets de tramways qui sont restés dans les cartons
Archives municipales de Croissy
|
Nanterre—St Germain
Chatou—La Celle St Cloud
Le
18 août 1876, le Sieur Gustave Eyries demeurant 42 faubourg Montmartre à
Paris soumet à l'appréciation du maire du Vésinet un projet d'établissement
de tramways allant de Chatou à Bougival en desservant le bas de Chatou,
Croissy et les Gabillons, une partie du Vésinet, Bougival, Port-Marly, Louveciennes et la Celle St Cloud.
Ayant reçu des lettres d'adhésion de la part des maires de Croissy et de
Bougival, il invite son destinataire à le soutenir également et à en donner
avis à la préfecture de Seine & Oise en vue de la prochaine session du
Conseil général.
Archives municipales du
Vésinet
Le
18 août 1876 Archives municipales du Vésinet |
St Germain—Versailles
En
1909, la conférence intercommunale tenue à Versailles le 10 septembre avait
pour objet l'examen d'une proposition de tramway de St Germain à Versailles par
Marly-le-Roi. La commune de Marly-le-Roi était déjà desservie par la courte ligne de
Port-Marly—Marly-le-Roi ouverte en 1878, date du
prolongement du chemin de fer américain de Rueil à Port-Marly et qui avait son
terminus près de l'Abreuvoir.
Alors que le
maire de Marly-le-Roi demandait que la ligne passât par l'Abreuvoir, cette
proposition lui fut refusée à cause de la côte du Cœur-Volant qui présente
une rampe trop importante.
La subvention demandée aux communes s'élève à 5 069 F. par an pendant 50
ans. Il sera demandé également une subvention aux communes limitrophes
(Rueil, Bougival, Croissy, Le Vésinet, Montesson) qui sont également
intéressées par ce projet.
Les maires des communes sont invités à faire voter ces subventions.
L'exploitation sera de quatre trains chaque jour dans les deux sens pour le
transport exclusif des voyageurs et quatre
trains chaque jour dans les deux sens pour le transport des voyageurs et des
marchandises. La durée du trajet ne devant pas dépasser 45 minutes.
Archives municipales du
Vésinet
Dossier
et plan de l'étude demandés par le Conseil général du Chemin de fer d'intérêt
local de Versailles1 à Marly et à St Germain pour relier Versailles au
réseau départemental.
La ligne prend naissance à Port-Marly par embranchement sur la ligne du Paris—St
Germain où elle est raccordée par un triangle. Elle emprunte la voie de la
ligne existante de Port-Marly—Marly-le-Roi jusqu'à la station de St Fiacre en
suivant la R.N. 184 qu'elle suit, en accotement droit. Par une courbe de 200 et
250 m. de rayon, elle continue et passe par Louveciennes dont la première halte se situe en haut
de la côte du Cœur-Volant. Elle suit ensuite la RN 184 en alignement le long
de la forêt de Marly jusqu'à Rocquencourt en s'écartant légèrement de la
route pour se positionner sur le G.C.10 vers Maule et Meulan où se trouve la
deuxième halte de Rocquencourt. Elle suit à nouveau la R.N.184 qu'elle quitte
pour s'orienter vers le village du Chesnay (troisième halte), village qu'elle
traverse pour atteindre le chemin de Versailles à la Celle St Cloud qu'elle
suit jusqu'à l'entrée de Versailles où il y a une quatrième halte. Elle suit
alors le boulevard du Roi puis tourne à gauche dans le boulevard de la Reine et
où elle a son terminus près de la gare du chemin de fer de l'Ouest Versailles
Rive Droite.
Il
est à noter qu'à Rocquencourt le projet rejoignait la ligne Versailles—Maule2
ouverte en 1896 et à voie métrique. Les deux tracés se séparent au niveau du
Chesnay pour se rejoindre à l'entrée de Versailles, boulevard du Roi et
continuer jusqu'à la gare Rive droite.
Archives municipales du
Vésinet
Ce
document non daté et dont on ne connaît pas la provenance invite le Préfet de
Seine & Oise à appuyer le vœu de prolonger de la ligne de Paris—St
Germain et Marly-le-Roi à Versailles et que le projet déposé en date du 18
mars 1893par la Cie des tramways à vapeur de Paris à St Germain soit mis
le plutôt possible à l'enquête, afin de permettre à cette Cie d'obtenir la concession pour exécuter aussitôt les travaux nécessaires.
Plusieurs communes souhaitaient que cette liaisons St Germain—Versailles soit
effective dont celle de Marly-le-Roi terminus de la ligne Port-Marly—Marly-le-Roi
(Abreuvoir).
On a vu que M. Léon Francq qui avait repris la concession de cette ligne et qui
par ailleurs était administrateur des tramways de Versailles et des Tramways
Mécaniques des Environs de Paris (T.M.E.P.) avait déjà l'idée de ce
prolongement en installant initialement son terminus sur le côté gauche de
l'avenue de l'Abreuvoir
Archives
municipales de Chatou
Ce
plan retrouvé aux archives de Chatou montre le détail de ce prolongement avec
en rouge le tracé du projet initial de M. Francq difficilement réalisable à
l'époque de la vapeur à cause de la rampe importante pour ce mode de traction
et la variante en accotement.
Archives
municipales de Chatou
Argenteuil—Versailles
Le
19 mai 1913, le Préfet de Seine & Oise
écrit au Maire de Chatou pour lui transmettre la délibération du Conseil
général suite au vœu formulé le 4 mars par le Conseil municipal de sa
commune en faveur de l'établissement d'une ligne de tramway entre
Argenteuil et Versailles par Carrières-sur-Seine, Chatou, Croissy et
Bougival.
Archives de
Chatou
Le
30 mai 1913, le Conseil municipal de Bezons donne lecture d'une délibération
du Conseil municipal de Chatou en faveur de l'établissement d'une ligne de
tramway entre Argenteuil et Versailles par Carrières-sur-Seine, Chatou, Croissy
et Bougival.
Le Conseil considérant que les relations avec Versailles sont longues et
difficiles, que pour se rendre de Bezons au Chef-lieu, il faut passer,
selon l'horaire, par Bécon Asnières ou Paris, ou se rendre à la gare de
Courbevoie en empruntant deux lignes de tramways, considérant qu'il importe de
relier le canton d'Argenteuil au Chef-lieu du département émet le vœu : En
utilisant la ligne Argenteuil—St
Germain, qu'il soit établi, en passant par Chatou, Croissy et Bougival une
ligne de tramway assurant en même temps les communications des cantons
d'Argenteuil et de St Germain avec Versailles.
Archives de
Chatou
Le
? septembre 1902,
le Préfet de Seine & Oise
écrit au Maire de Croissy pour l'informer qu'un projet de tramway reliant
Argenteuil à Versailles par Chatou, Croissy et Bougival a déjà été déposé
depuis un certain temps. Cette ligne doit se raccorder par la ligne de Chatou à
Montesson à celle du Pecq à Houilles à Bezons et Argenteuil, toutes
concédées à la Cie des Tramways Mécaniques des Environs de Paris.
Le projet de de ligne reliant Argenteuil à Versailles présente des
difficultés non résolues à ce jour, dont celle de la traversée à niveau du
Chemin de fer de l'Ouest de Paris à St Germain.
En conséquence, le Préfet regrette de ne pouvoir prendre acte de la
délibération du Conseil municipal en date du 4 août courant ans lequel étai renouvelé
le vœu tendant à l'établissement tramway reliant Argenteuil à Versailles.
Archives de Croissy
Le 25 mai 1903, suite à la déclaration d'utilité publique de quatre nouvelles lignes de tramways :
Monsieur Weyl déclare
s'être porté candidat à la concession qui bénéficiera des mêmes
subventions que les lignes du réseau général départemental. Il bénéficiera d'un
concours sérieux de financement que si les lignes sont subventionnées à la
hauteur de celles du réseaux général départemental6.
Les ingénieurs du département ont reconnu que ces lignes coûteront plus de
100 000 F. par kilomètre. Le vote du Conseil général assure une part
importante des subventions du département et de l'État. Les communes
intéressées devront participer à la subvention pour un quart de celle du
département. Cette participation leur donnant droit à une part de bénéfice
à partir d'un certain chiffre de recettes. M. Weyl attire l'attention du maire
sur la délibération du Conseil général en faveur de sa région et l'invite
à faire son possible pour que la subvention annuelle soit accordée par
la conseil municipal vu les services que rendront ces lignes pour la commune. Le
calcul de la subvention est en train, d'être étudié par les ingénieurs du
département. Le maire sera prochainement fixé par le préfet sur le montant de
cette subvention. Marly-le-Roi est situé sur le tracé avec Versailles,
St Cloud, St Germain, Poissy, Rueil, Nanterre, Chatou. Le réseau départemental
mettra Marly-le-Roi en communication avec un grand nombre de localités et sera
relié avec le métropolitain7
de Paris et permettra une pénétration rapide dans la capitale.
Archives de Marly-le-Roi.
Le 26 janvier 1914, le Préfet de Seine & Oise demande au Maire du
Vésinet de lui renvoyer le bordereau relatif au stationnement des
voitures de la ligne St Germain à Argenteuil et Maisons
Archives de Croissy
Si
la ligne de tramway n'a jamais été construite, une ligne d'omnibus automobile
a relié les deux villes.
Archives de
Chatou
Il reste bien entendu d'ailleurs, que la répartition indiquée dans ces
tableaux est une simple indication, qu'une entente entre les conseil
municipaux pourra modifier selon les circonstances locale et le degré
d'intérêt que pourra présenter pour les communes intéressées,
l'établissement des lignes projetées.
Le préfet demande en conséquence aux communes de soumettre la question à
leurs conseils municipaux et leur propose un projet qu'il joint à faire
approuver par le conseil municipal.
Archives
municipales de Chatou
Le 11 août 1903 l'ingénieur civil Weyl - Michel envoie au maire de Chatou un plan des lignes qu'il projette de construire par demande en concession:
Les lignes seront à traction électrique au moyen du trolley aérien et
répondront aux derniers perfectionnements réalisées dans la traction
électrique.
Les départs seront fréquents. Dans la saison d'été, ils seraient, au
minimum, d'un par par heure dans chaque sens pour toutes les lignes. Dans
la saison d'hiver les départs seront au minimum d'un part par heure dans chaque
sens pour la ligne de Versailles au pont de St Cloud, par Vaucresson et Garches,
et de huit départs par jour dans chaque sens pour les autres lignes.
Le tarif des transports en seconde classe sera au maximum de 0f,075 par
kilomètre et par voyageur.
Archives
municipales de Chatou
Le
11 juillet 1913, le Préfet de Seine & Oise écrit au maire de Chatou pour
l'informer que le Conseil général
de Seine & Oise a décidé l'établissement d'une ligne de tramway à voie
normale de St Coud à Rueil et que les commune intéressées doivent
maintenant voter leur part contributive dans la dépense.
Le contingent total des subventions demandées doit atteindre le quart de la
charge incombant au département.
Ces allocation devront être consenties sous forme d'annuité pendant une
période de 37 années. 'ensemble des annuités supportées par les communes
s'élèvera à 5175 F. Les commune concernées sont St Cloud, Garches, Rueil
et Chatou.
Le Préfet laisse aux Conseils municipaux décider du degré de
sacrifice qu'ils consentiront, son administration ne se préoccupant que le
contingent soit atteint.
Les vœux pourront être émis.
Archives
municipales de Chatou
Archives municipales de Chatou
Le tracé de la ligne projetée de Rueil à St Cloud.
Archives municipales de Chatou |
La
notice descriptive émanant de la
Préfecture de Seine-&-Oise le 11 juillet 1913 décrit le tracé de la ligne
dont on a admis le raccordement à Montretout (place Magenta) avec celle de St
Cloud (place d'Armes) à Garches (station du Chemin de fer de l'État) devant
être exploitée par la Compagnie Générale des Omnibus de St Cloud. Les
départs pourront s'effectuer soi de la place d'Armes, soit de la station de St
Cloud-Montretout (ligne de Paris St Lazare à Versailles) des Chemins de fer de
l'État.
La nouvelle ligne se détache donc à St Cloud de la place Magenta de la ligne
de St Cloud à Garches, au kilomètre 1,672 de cette ligne. Elle emprunte
ensuite dans l'axe du boulevard de Versailles, la voie exploitée actuellement
du tramway de Suresnes à Garches dont elle se détache au kilomètre 0,215 pour
remonter la rue Pigache, où la voie s'établit, en chaussée empierrée à
droite. À la rue de la Guette, qu'il emprunte ensuite, le tracé se poursuit en
trottoir élargi, du côté droit, puis tourne dans la rue Jacoulet où la voie
revient en chaussée empierrée à droite au kilomètre 0,698. À l'extrémité
de la rue Jacoulet, la ligne occupe le côté droit de la chaussée empierrée
de la rue de Buzenval jusqu'à l'octroi de St Cloud (kilomètre 1,200) puis
l'axe de l'empierrement du chemin de Grande Communication n°180 jusqu'au
kilomètre 1,848 à Buzenval, où un garage a été prévu et enfin le côté
droit de ce même empierrement, dans le restant de la traverse du hameau de
Buzenval. Au Km 2,650, la voie emprunte la rue du 19 janvier, d'abord en
chaussée empierrée jusqu'au Km 2,782 puis en accotement élargi, toujours à
droite jusqu'au Km 3,068. Le tracé entre ensuite en déviation jusqu'au Km
3,239 après avoir traversé à niveau le chemin de Fouilleuse. Jusqu'au Km
3,644 il se place en bordure des chemins ruraux n° 95 & 96rectifié
légèrement, puis rejoint par une déviation au Km 3,765 le chemin de Grande
Communication n° 39 qu'il emprunte ensuite en accotement du côté gauche
jusqu'au Km 3,936 puis du côté droit en chaussée empierrée (boulevard
Richelieu), enfin du côté gauche et en pavage (rue du château et place de
l'église).
Au Km 5,118, le tracé se séparant du chemin de Grande Communication n°
39 emprunte le côté gauche de l'empierrement de la rue Hervet, de la traverse
de la place de la Réunion et de la rue de la Réunion où il se termine au Km
5,440 par un garage occupant la largeur de cette chaussée.
Une voie de raccordement est prévue entre le terminus de la ligne de St Cloud
à Rueil et la ligne de Paris St Germain exploitée par la Compagnies des
Tramways de Paris et du Département de la Seine (T.P.D.S.) entre les arrêts de
la Réunion et de Rueil-Ville de cette dernière ligne.
Conditions admises pour l'établissement de la voie et l'exploitation du
tramway
Les déclivités maxima ne dépasseront pas 7 %
Le rayon minimum des courbes est de 20 m.
Le poids admis pour le rail est de 39 Kg pour le type Vignole et 45 Kg pour le
type Broca.
Le gabarit est de 2m. de largueur.
Lorsque la voie sera posée sur chaussée empierrée, elle sera pavée dans
l'entrefer et sur une zone de 50 cm de chaque côté des rails partout où la
circulation est importante ; dans les cas d'une faible circulation, elle sera
simplement constituée par des rails à ornière noyés dans l'empierrement
reposant ou non sur des traverses.
Le tramway sera affecté au service des voyageurs
La traction se fera électriquement par trolley.
Les voitures comporteront des places de 1ère et 2ème
classe.
Les trains se composeront au plus de 2 voitures : une automotrice et une
remorque.
La longueur maxima des trains ne pourra pas être supérieure à 23 m.
Il y aura 20 à 25 départs chaque jour dans chaque sens.
Dépenses de premier établissement - Conditions communales
La dépense totale prévue pour l'établissement de la ligne est de 410 000
francs.
Dans ces conditions et conformément aux décisions du Conseil général dans sa
délibération du 2 mai 1913, la charge totale annuelle à supporter par les
communes pendant 37 ans (durée probable de la concession) s'élève à 5 175
francs. Cette somme pourrait d'ailleurs être augmentée au cas où l'entente
avec la compagnie des omnibus concessionnaire éventuelle ne s'établirait pas
dans les conditions espérées.
En conséquence le Conseil municipal de Chatou est appelé à faire connaître
par délibération le montant de la subvention qu'il est disposé à apporter au
département pendant une période de 37 ans à titre de part contributive pour
l'établissement de la ligne de tramway de St Cloud à Rueil
Archives
municipales de Chatou
Suit
un tableau synthétique avec en entrée les communes voisines de la ligne, leur
population le nombre de lignes de tramway et leur distance par rapport à celle
étudiée.
Archives
municipales de Chatou
Dans
une série d'exposés au sujet de la réorganisation de
1910 du réseau de tramways, le
Conseil général de la Seine prévoyait au compte du réseau départemental Nord, la ligne Nanterre—Puteaux—Madeleine (boulevard Malesherbes) qui
constituerait le prolongement de la ligne Neuilly-St James—St Augustin avec
une cinquantaine de trains quotidiens dans chaque sens pour le transport des
voyageurs avec leur bagages à main. Le Conseil général de la Seine évoquait
par ailleurs
l'embranchement de Nanterre-Place de la Boule à Nanterre-Gare (Chemin de fer de
l'Ouest) avec 20 trains par jour dans chaque sens desservant Nanterre-Gare, au
moment où la Compagnie du tramway Paris—St Germain sollicitait l'adjonction à son réseau d'un
embranchement entre Nanterre-Gare et Nanterre-Boule Royale. Elle proposait
d'effectuer un service jusqu'à la Porte-Maillot par l'emprunt des voies
actuelles à partir de La Boule.
Le tarif de la section unique Nanterre-Place de la Boule à Nanterre-Gare était
prévu à 15 centimes en première classe et 10 centimes en seconde
classe. L'itinéraire passait par la rue de St
Germain et la rue du Chemin de Fer.
Le
Conseil général était favorable au projet Nanterre—Puteaux—Madeleine3.
En 1877, MM. Frigério & Van Imschoot-Roos déposent une demande de concession d'un tramway reliant Suresnes (pont côté Bois de Boulogne) à Paris (Place du Trocadéro) puis deux terminus envisagés soit : Grand Palais par le Cours La Reine soit rue Taitbout par l'Étoile et le boulevard Haussmann. Malgré le "charme" du Bois de Boulogne qui a servi d'argumentaire, la ligne ne fut jamais construite.
Notes
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Sources :
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