Mémoire de la ligne
La ligne de
tramway Saint-Germain-en-Laye—Poissy - 5/9
5,4 Km.
Marc André Dubout
La ligne de tramway Saint-Germain-en-Laye—Poissy au gré des archives
(Bibliothèque
Nationale)
Le 8 janvier 1897, Substitution aux concessionnaires de la Société
dite "Compagnie des Tramways Mécaniques des Environs de Paris"
(T.E.M.P.).
Archives
municipales de Saint-Germain-en-Laye
Le 5 février 1897, M. le Maire donne lecture du rapport de l'agent voyer
municipal.
Messieurs, nous avons l'honneur de vous exposer que nous sommes en désaccord
avec la Compagnie du tramway de Saint-Germain à Poissy au sujet du montant de
la subvention à payer par cette Cie pour les frais de pavage de la
rue de la République.
Préalablement à l'exécution des travaux, il avait été convenu entre les
concessionnaires du tramway et l'administration que la Cie du tramway
rembourserait à la Ville les dépenses qu'elle aurait eu à faire si la voie
avait été établie dans l'ancienne chaussée.
Dans cette hypothèse, M. l'Agent voyer municipal a établi un devis indiquant
la dépense d'établissement pour un mètre linéaire de voie dans une chaussée
pavée.
Ce devis s'élevait à la somme de 8f55 et M. l'Agent voyer
prévoyait qu'il y avait lieu de l'appliquer à une longueur de 400 mètres, ce
qui produisait une somme de 3424 fr.
Dans la séance du 6 décembre 1895, le Conseil municipal a adopté cette
estimation et il a été décidé que la somme à payer par la Cie du
tramway serait à modifier suivant les mesures exactes auxquelles on
appliquerait le prix de pavage et de remaniement.
Par une lettre du 21 décembre 1895, MM. Coignet, Francq et Grosselin,
concessionnaires du tramway de Saint-Germain à Poissy ont accepté le devis
dressé au mètre courant par l'agent voyer de la Ville, lequel s'élevait à la
somme de 8f55 mais dans cette lettre ils indiquaient que cette somme
de 8f55 s'appliquerait à une longueur de 350 mètres, ce qui
ramènerait la subvention à 2992f55.
L'Administration d'alors n'a pas accepté comme forfait cette somme de 2992f55,
puisque d'après le vote du Conseil municipal la somme à payer devait être
modifiée suivant les mesures exactes de la voie après exécution.
Lorsque les travaux de la rue de la République ont été terminés, il a été
procédé au chaînage de la voie du tramway et il a été constaté que la
longueur totale des rails posés par la Cie du tramway était de 409
mètres.
La Ville a donc réclamé à la Cie du tramway le paiement d'une
subvention de 8f55 appliquée à une longueur de 409 mètres ce qui
produit une somme de 3496f95.
Aujourd'hui la Cie du tramway n'accepte pas le paiement de cette
somme.
Elle prétend que la somme de 8f55 acceptée par elle au mètre
courant de doit être appliquée qu'à la longueur de la ligne comprise entre
les rues des Bûcherons et la rue de Poissy, soit environ 350 mètres, et non
pas à la longueur réelle de la voie.
Cette prétention est absolument erronée et l'interprétation de la Cie
du tramway ne peut pas être acceptée par le Conseil municipal, attendu qu'il
avait été convenu avant l'exécution des travaux que la Cie du
tramway devait tenir compte à la Ville des dépenses qu'elle aurait à faire
elle-même si elle avait établi sa voie dans l'ancienne chaussée de la rue de
la République.
Or la somme de 8f55 par mètre linéaire acceptée par la la Cie
du tramway représenterait les dépenses à faire pour l'établissement d'une
simple voie en chaussée pavée.
La Ville ayant fait entièrement à ses frais le déblai à l'emplacement de la
voie, la fourniture du ballast, le dépavage et le repavage avec la fourniture
de la ?? en sable, il est donc absolument juste et rationnel que la somme de 8f55
qui représente l'établissement d'un mètre linéaire de voie, soit appliquée
à la longueur totale de la voie posée par la Cie du tramway.
M. le Maire dit que les pourparlers très longs ont été engagés, la Cie
du tramway a demandé l'arbitrage des ingénieurs du Département, ceux-ci
pressentis ont donné raison à la Cie, en disant Qu'en matière de
chemin de fer, les voies sont payées au mètre qu'elles soient en double ou
non.
Quant à lui, il soutient avoir l'avis d'une Commission.
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Le 12 février 1897, M. le Maire informe le conseil municipal que le
lendemain de la réunion de la Commission chargée d'examiner le différend
survenu avec la Cie du tramway de Poissy, il a écrit au Conseil
d'administration pour lui demander s'il n'avait pas de nouvelles propositions à
faire.
Il vient de recevoir un message téléphoné par lequel la Cie a
accepté la proposition faite à M. Francq de trancher par moitié le différend
relatif aux travaux de pavage exécutés rue de la République, entre le chiffre
demandé par la Ville et celui stipulé par les concessionnaires par lettre du
21 Xbre 1895.
M. le Maire prie d'ajourner la question jusqu'à ce que la Commission ait donné
son avis, ce qu'elle fera dès que ce message aura été confirmé par lettre.
M. G fait remarquer que l'allure des trains de la Cie du tramway de
Paris à Saint-Germain est parfois inquiétante pour la sécurité du public,
principalement au tournant de la rue Thiers et l'avenue Gambetta.
M. le Maire a également fait la remarque aussi va-t-il écrire à
l'administration pour la rappeler à l'exécution du règlement.
M. L. demande si la Cie du tramway de Poissy ne va pas installer un
abri pour les voyageurs qui attendent les trains.
M. le Maire dit qu'il en a déjà parlé aux administrateurs depuis longtemps et
que depuis il a été fait par la Cie une demande d'agrandissement de
la station.
M. M. dit que l'administration du tramway ne fera jamais de grandes dépenses
car elle a toujours pour objectif d'en placer le point terminus sur la place du
Château.
M. D. dit qu'on devrait leur proposer d'établir un abri démontable qui
pourrait leur resservir plus tard.
M. le Maire répond que l'on réclamera à nouveau.
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Le 26 février 1897, lettre du directeur de la Cie du
tramway de Paris à Saint-Germain, annonçant que les ordres très sévères ont
été donnés au personnel pour que l'allure des trains soit considérablement
ralentie dans la traversée de la ville.
M. le Maire donne lecture d'une lettre de la Cie du tramway de
Saint-Germain à Poissy, qui confirme le message téléphoné du 12 février,
par lequel, elle accepte la proposition faite pas la Ville à M. Francq de
trancher par moitié le différend relatif aux travaux de pavage exécutés rue
de la République.
M. le Maire dit qu'il n'a pas proposé cette transaction. La Cie
ayant soumis l'affaire aux ingénieurs du Département, celle-ci fut à un
moment donné renvoyée à M. M. Conducteur des Ponts et Chaussées et c'est lui
qui proposa cette transaction aux deux parties.
M. le Maire croit que la Ville a absolument raison mais qu'il vaut mieux éviter
les frais toujours coûteux d'un procès.
M. G. dit que la Commission a conclu à l'acceptation de la transaction.
M. R. vote contre.
Le 30 avril 1897, Profil de la voie et de la conduite d'écoulement des eaux.
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Le 1er mai 1897, Nous, Maire de la Ville de Saint-Germain :
- vu la demande en vote du 2 décembre 1896 présenté par la Cie du
tramway de Saint-Germain à Poissy, dont le siège est à Paris rue de Londres
n°20, à l'effet d'obtenir l'autorisation d'exécuter des travaux de drainage
dans la voie du tramway, sur le trottoir de la rue de Poissy à Saint-Germain
entre la place Saint-Pierre et la rue d'Ayen d'une part et entre la rue d'Ayen
et la place Vauban d'autre part ;
- vu l'état des lieux et le plan annexé à la demande de la Cie du
tramway ;
- vu l'avis de M. le Préfet de Seine-et-Oise du 1er janvier 1897 ;
- vu l'avis de l'agent voyer municipal ;
- considérant que les travaux projetés peuvent être autorisés sans
inconvénient à condition que la Cie du tramway se conforme aux
prescriptions suivantes :
Arrêtons :
Article 1er - La Cie du tramway de Saint-Germain à Poissy
est autorisée à exécuter des travaux de drainage dans la voie du tramway, sur
le trottoir de la rue de Poissy à Saint-Germain entre la place Saint-Pierre et
la rue d'Ayen d'une part et entre la rue d'Ayen et la place Vauban.
Article 2 - Dans la partie comprise entre la place Saint-Pierre et la rue
d'Ayen, le drainage sera établi dans l'axe de la voie et le tuyau formant drain
viendra déboucher dans l'égout de la rue d'Ayen qui appartient à la ville.
Article 3 - Dans la partie comprise entre la rue d'Ayen et la propriété n°110
de la rue de Poissy, la tranchée formant drainage devra être faite dans l'axe
de la voie du tramway ;
- à partir du n°110 jusqu'à la place Vauban, le drainage pourra être établi
sur le trottoir, latéralement à la voie du tramway.
Le tuyaux de 0m10 de diamètre placés perpendiculairement au
drainage et destinés à recueillir des eaux de la tranchée de 0m20
de diamètre établie par la Ville de Saint-Germain ;
Article 4. Tous les travaux indiqués ci-dessus seront exécutés entièrement
aux frais de la Cie du tramway :
Après exécution desdits travaux, le sol du trottoir devra être convenablement
nivelé et remis en bon état d'entretien ; une couche de gravier fin devra
être répandue sur la surface du trottoir.
Article 5. En raison des amas de sable ou de terre que les drainages ci-dessus
autorisés pourront amener dans la canalisation de 0m20 de diamètre
établie par la Ville, la Cie du tramway de Saint-Germain à Poissy
sera tenue de faire à ses frais tous les nettoyages ou les dégagements qui
deviendront nécessaires par la suite pour assurer le bon fonctionnement de la
canalisation établie par la Ville de Saint-Germain.
Article 6 - La présente autorisation qui n'est accordée que sous réserve des
droits des tiers, ne sera valables que pendant une année à dater de ce jour,
et elle sera périmée de plein droit s'il n'en a pas été fait usage pendant
ce délai.
À l'Hôtel de Ville le 1er mai 1897 signé le Maire.
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Le 2 juillet 1897, Lettre de la Cie de Saint-Germain à Poissy
rappelant que dans l'intérêt des services que doit rendre cette ligne aux
populations, il paraît nécessaire que ce tramway pénètre davantage vers le
centre de circulation de la Ville. Elle insiste de nouveau pour que la question
du prolongement de la ligne vers la place du Château, qui s'impose comme une
amélioration d'intérêt général, soit examinée.
M. le Maire dit que la question a déjà été examinée.
M. le Maire donne lecture de la lettre du Préfet en date du 16 mai 1896 qui
déclare que l'autorisation peut être accordée à la condition que la Ville
s'engage à élargir la rue de la République dans un délai de 3 années.
Le Conseil, consulté tout en étant partisan du prolongement, a voté contre
l'élargissement à délai fixe de la rue de la République à cause de la
situation financière de la Ville.
Il est toujours disposé à étudier à nouveau la question si on le désir.
Le Conseil à l'unanimité désigne des membres, chargés de reprendre cette
question.
M. le Maire demande au Conseil d'émettre une avis favorable au prolongement du
tramway de Poissy à Saint-Germain rue des Bûcherons jusqu'à la place du
Château. Il explique qu'actuellement, les voyageurs, ne sont à proximité ni
de la gare de Saint-Germain ni du tramway de l'
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municipales de Saint-Germain-en-Laye
Le 16 juillet 1897, M. D., relativement à la question du prolongement du
tramway jusqu'à la place du Château, dit qu'il était primitivement partisan
de ce projet mais que depuis, il a changé d'avis.
Il est ensuite procédé à la nomination d'un secrétaire. M. G. est nommé à
l'unanimité.
M. proteste énergiquement contre le prolongement du tramway jusqu'à la place
du Château par la place de la Paroisse. Cette assemblée n'appuierait qu'un
projet tendant à faire passer la ligne par les rues de Poissy, du Vieux Marché
et ce pour aboutir à la place Thiers ou à la place Royale.
Ce vœu est renvoyé à la Commission du tramway.
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Le 1er septembre 1897, M. le Maire communique une lettre en date du 4
août de MM. les ingénieurs de la Cie du tramway, MM. Coignet,
Francq et Grosselin, lesquels informaient qu'ils sont tout disposés à demander
la concession d'un tramway à traction mécanique, pour relier directement Triel
à Poissy et par conséquent à Saint-Germain.
Mais ils ne pourraient donner suite à cette proposition que dans le seul cas
où ils seraient certains d'obtenir des subventions du département et des
communes intéressées.
Ces MM. demandant que la commune de Poissy prenne l'engagement de voter
annuellement en leur faveur la somme de 2 500 francs tant que la recette brute
moyenne de la ligne Saint-Germain—Triel serait inférieure à dix huit mille
francs (18 000) le kilomètre.
Cette somme serait abaissée de 1/20 par chaque cent francs.
De recettes brutes réalisées au-dessus de ce chiffre, de sorte que la Commune
n'aurait plus rien à payer le jour où les recettes de l'ensemble de ladite
ligne atteindrait vingt mille francs (20 000) le kilomètre.
En résumé, MM. les Ingénieurs demandent les subventions suivantes :
au Département | 7500 fr |
à la Commune de Poissy | 2500 fr |
de Saint-Germain | 2500 fr |
de Triel | 2500 fr |
Après avoir donné lecture des propositions énumérées
ci-dessus, M. le Maire déclare qu'on peut en adopter le principe et que la
création de cette nouvelle ligne favoriserait les intérêts des communes
intéressées. Il demande donc l'autorisation d'entrer en pourparler avec MM.
les Maires de Saint-Germain et de Triel.
Approuvé.
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Le 12 novembre 1897, lecture d'une lettre de M. H. président de l'Union des
propriétaires par laquelle cette assemblée renouvelle ses protestations contre
le prolongement du tramway de Poissy jusqu'à la place du Château.
Il transmet en même temps les vœux suivants :
- 1. que le tramway de Poissy ait une halte place Vauban ;
- 2. qu'il y ait une boîte aux lettres pour le service du public à la gare de
Grande-Ceinture ;
- 3. que le prix des voitures publiques actuellement trop élevé soit abaissé
;
- 4. la réfection du pavage dans les parties des voies urbaines placées dans
les attributions du Service des Ponts et Chaussée en particulier dans les rues
Louis IX et de Pontoise ;
- 5. etc. le reste ne concerne pas le tramway.
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M. le Maire soumet au Conseil un projet ayant pour but de rendre plus rapides
les communications postales entre Poissy et Saint-Germain, et réciproquement.
Une boîte aux lettres serait accrochée à l'une des voitures du tramway. On
débuterait par l'organisation de deux services par jour.
Il est évident que la création de ce service serait d'une utilité
incontestable pour les deux communes.
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En conséquence, M. le Maire, en vue de la réalisation de ce projet, et
comptant sur la participation de la Ville de Saint-Germain, demande au Conseil,
le cas échéant, toute autorisation nécessaire en vue de l'établissement de
ce service : faisant remarquer que les boîtes aux lettres sont à la charge des
communes.
Approuvé.
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En conséquence, M. le Maire, informe le Conseil qu'une enquête est ouverte en
vue de modifier l'emplacement de trois poteaux haltes du service du tramway de
Poissy à Saint-Germain.
Le poteau halte qui est au-dessus du pont du chemin de fer de la Grande-Ceinture
serait descendu en face la rue des Capucines.
Celui à l'entrée de la forêt serait ramené à la hauteur de l'ancien chemin
de Maisons.
Enfin celui dit de Saint-Joseph serait reporté un peu plus haut, là où se
trouve le croisement des voies.
Il estime que ces modifications qui à son avis sont fondées ne soulèveront
aucune opposition.
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