Mémoire de la ligne

Rueil-Gare—St Germain-en-Laye par Chatou - ligne 60 - 9/11
8,305 Km.

Marc André Dubout

Le 29 juillet 1927, substitution d'un service d'autobus à la ligne de tramways n°60.
Par lettre du 27 avril 1926, M. B. Conseiller général et Maire de Saint-Germain-en-Laye avait fait connaître à M. le Préfet de Seine-&-Oise qu'il avait été informé par la S.T.C.R.P. qu'elle avait demandé à M. le Préfet de la Seine l'autorisation d'effectuer un essai d'exploitation de la ligne 60 Rueil—Saint Germain par Chatou à l'aide d'omnibus automobiles. La S.T.C.R.P. justifiait cette demande par le fait que la réfection de la ligne entraînerait une dépense élevée et que son exploitation est déficitaire.
Dans un rapport des 6-7 juin 1926 il était indiqué qu'à l'avis de l'Ingénieur ordinaire de la Préfecture de Versailles que la transformation projetée constituait une modification essentielle dans la nature de la concession de la ligne de tramway et qu'elle ne paraissait pas devoir être réalisée, même à titre d'essai, avant que le Conseil général n'ait été appelé à se prononcer sur son opportunité et il était proposé à M. le Préfet de demander à son collègue de la Seine de bien vouloir le saisir des propositions de la S.T.C.R.P. s'il estimait que le projet pouvait être retenu du point de vue du Département de la Seine.
 Depuis, M. le Préfet de la Seine a fait connaître à M. le Préfet de Seine-&-Oise par lettre su 21 juin 1926 que les propositions de la S.T.C.R.P. n'avaient pas été provisoirement retenues pour les raisons suivantes :
- d'une part, les voies de la ligne de tramway, malgré leur état d'usure peuvent être encore utilisées à condition d'y effectuer des travaux d'entretien ;
- d'autre part, si la substitution de lignes d'autobus aux lignes de tramway existantes constitue une économie incontestable en matière de frais de premier établissement il n'en est pas de même en ce qui concerne les dépenses d'exploitation qui sont notablement plus élevées pour les autobus que pour les tramways.
Enfin, en raison de l'absence de disponibilités en matériel automobile, la S.T.C.R.P. devrait pour réaliser les substitutions envisagées, procéder à l'acquisition d'un matériel supplémentaire.
M. le Préfet de la Seine ajoutait qu'il tiendrait M. le Préfet de Seine-&-Oise au courant de la suite qu'il pourrait donner ultérieurement aux premières propositions de la S.T.C.R.P.
Par une nouvelle lettre en date du 10 janvier 1927, M. le Préfet de la Seine a transmis à M. le Préfet de Seine-&-Oise une copie du rapport établi le 2 décembre 1926 par M. l'Ingénieur en chef des Services techniques des Transports du Département de la Seine à la suite d'une lettre du 5 octobre 1926 de la S.T.C.R.P. insistant pour réaliser la substitution demandée.
Il est procédé actuellement à l'étude de ce document en ce qui concerne la ligne 60, il conviendrait que d'ores et déjà, les communes desservies par cette ligne de tramway et dont les habitants sont intéressés au premier chef par un bon fonctionnement du moyen de transport mis à leur disposition, soient appelés à donner leur avis sur le projet de substitution présenté par la S.T.C.R.P. Ces communes sont au nombre de 5, savoir Rueil, Chatou, Le Vésinet, Le Pecq et Saint Germain.
L'Ingénieur ordinaire propose en conséquence à M. le Préfet de communiquer le présent rapport à chacune des communes en les priant d'inviter leur Conseil municipal à délibérer et faire connaître leur avis sur les propositions de la S.T.C.R.P. tendant à la substitution d'un service d'autobus au service de tramway de la ligne 60
Il annexe au présent rapport un mémoire descriptif sommaire établi par la S.T.C.R.P. et relatif à l'opération demandée à titre d'essai. Cette pièce réclamée par ses soins à plusieurs reprises dès le 15 mars dernier lui a seulement été adressée par lettre du 13 juillet 1927 ce qui explique le retard dans l'instruction de l'affaire.

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Dans le mémoire descriptif annexé, il est écrit que la ligne 60 est toute entière située dans le Département de Seine-&-Oise et présente cette particularité de relier entre elles deux localités qui sont également desservies par la ligne de tramway Paris—Saint Germain par Bougival.
En effet à Rueil, le terminus de la ligne 60 se trouve aux abords immédiats des voies de la ligne 58 ; le bureau station de ce point est commun à ces deux lignes. À Saint Germain, la voie existant sur le territoire de cette ville est commune aux deux lignes 58 & 60 et leurs terminus sont établis cote à cote sur la place Maurice Berteaux.
Le mouvement des voyageurs partant de Saint Germain et allant vers Paris se fait exclusivement par la ligne 58 ; il en est exactement de même en sens inverse. Il en résulte que la ligne 60 est une ligne d'intérêt exclusivement local.
Le trafic de cette ligne se ressent d'ailleurs très vivement de son caractère particulier. En effet, si le nombre des voyageurs atteint une certaine importance le matin entre 6 et 8 heures et le soir entre 17 et 19 heures, il est par contre extrêmement réduit pendant la plus grande partie de la journée.
Il convient en outre de signaler que l'exploitation pendant les heures de charge est rendue particulièrement difficile par suite de l'impossibilité de disposer de voitures remorquées, les ponts du Pecq et de Chatou ne permettant pas le passage de trains. Puisqu'on ne peut disposer de trains et qu'on est réduit à exploiter avec des motrices seules, il faudrait augmenter la fréquence aux heures d'affluence. Pour cela il serait nécessaire d'accroître le nombre de garages et de disposer d'une plus grande quantité de voitures ce qui viendrait grever encore lourdement les charges qui résulteront déjà des dépenses de remise en état des voies d'une longue ligne qui mesure plus de huit kilomètres et qu'on peut estimer à deux millions et demi.
La ligne 60, telle qu'elle existe actuellement, étant déjà très déficitaire (328 000 Frs en 1926), on voit que les charges considérables pèseraient sur elle si le service par tramway devait être maintenu.
Dans ces conditions, la S.T.C.R.P. propose, après étude, de substituer au service par tramways existant, un service par omnibus automobiles, dont l'exploitation serait nettement plus avantageuse, puisqu'elle permettrait au Département de la Seine d'économiser trois cent mille francs en chiffres ronds, par an et que le trafic serait assuré dans des conditions aussi satisfaisantes.
En effet, la nouvelle exploitation comporterait six omnibus de 36 places, avec montée à l'avant permettant l'emploi d'une seul agent. Ces omnibus seraient remisés dans le dépôt de Levallois avec deux voitures découchantes à Port-Marly pour assurer les premiers départs de Saint Germain.
Le service prévu comporterait semaine et dimanche le même nombre de départs qu'actuellement.

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Le 30 août 1927, document par lequel, M. le Préfet de Seine-&-Oise prie M. le Maire du Vésinet de lui faire connaître d'urgence l'état de l'instruction de la substitution d'un service d'autobus à la ligne de tramway n° 60 de Rueil à Saint Germain par Chatou.
Archives municipales du Vésinet

 

 

Le 22 novembre 1927, L'ingénieur ordinaire du Contrôle des V.F.I.L. invite l'administrateur de la S.T.C.R.P. à prendre toute mesure nécessaire pour régulariser la situation administrative du matériel circulant actuellement sur la ligne 60 suite aux deux accidents de voyageurs tombés de la plate-forme du tramway survenus les 21 novembre 1926 et 25 août 1927.
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Le 29 novembre 1927, le Président du Conseil d'administration écrit à l'ingénieur des Ponts & Chaussées pour lui signaler qu'en août et novembre 1927 deux accidents de même nature sont advenus, à savoir des voyageurs tombés de la plate-forme avant de la motrice. Aussi la Compagnie demande au préfet l'autorisation d'effectuer des modifications d'accès pour éviter que ces faits se reproduisent.
Archives de la RATP

 

 

Le 2 décembre 1927, extrait de la Conférence du Service du Mouvement sur une lettre de l'Ingénieur du Contrôle de Seine-&-Oise concernant la ligne 60 à la suite de deux accidents survenus sur cette ligne (voyageurs tombés de la plate-forme du tramway).
Cette question est du ressort du Service M.T.T. mais l'Ingénieur du Contrôle demande de donner des instructions très précises ne tolérant aucune surcharge sur lesdites plate-formes. 
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Le 9 décembre 1927, l'accord est donné par le Service de la Traction pour condamner l'accès avant des voitures de la ligne 60, la montée des voyageurs se faisant exclusivement par l'arrière de la voiture.
Archives de la RATP

 

Le 11 décembre 1927, l'Inspecteur Divisionnaire de la Traction écrit au chef du Mouvement du Groupe Nord pour l'informer qu'il est de son avis concernant la condamnation des portes avant des voitures de la ligne 60. Il s'avère cependant que les motrices A2 sont dépourvues d'un troisième portillon nécessaire à cette réalisation.
La même année deux personnes sont tombées de la plate-forme du tramway à la suite de quoi l'affaire remonte jusqu'à la préfecture qui demande des dispositions pour éviter ce genre d'accident.
Archives de la RATP

Le 18 décembre 1927, extrait des délibérations du Conseil municipal du Vésinet au sujet de la substitution d'un service d'autobus à la ligne de tramway n° 60 de Rueil à Saint Germain par Chatou.
Après examen de cette question, le Conseil municipal, par 8 voix contre 7 donne un avis favorable à cette substitution sous réserve que le nombre des autobus soient doublés aux heures d'affluence et que le service de cette ligne soit assuré pendant toute la durée de la concession du tramway.

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Le 17 février 1928, l'Inspecteur divisionnaire s'adresse à l'Ingénieur en chef du Service M.T.T. au sujet d'une demande de transport de marchandises des usines Donnet sises à Nanterre.
Il s'agit de la traction de wagons de marchandises entre le réseau de chemin de fer et les usines Donnet. C'est à dire la livraison de wagons dans l'enceinte de l'usine. Le branchement direct avec des voies du chemin de fer entraîne des achats onéreux de terrains

Tonnage journalier de l'usine :

Raccordement

Conditions financières

Réalisation

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Donnet-Zédel

Fondée en 1915 par le suisse Jérôme Donnet (ancien de Donnet-Lévêque) et François Denhaut, l'entreprise s'installe à Neuilly-sur-Seine au 13 boulevard de Levallois.

La société fabrique à cette époque une série très réussie d'hydravions de patrouille pour la Marine française. Après la première guerre mondiale, en 1919, l'entreprise devient simplement Donnet lorsque Denhaut la quitte (remplacé par Maurice Percheron) et oriente alors ses activités uniquement vers l'industrie automobile.

Jérôme Donnet achète alors les automobiles Zédel (société créée par Ernest Zürcher et Herman Luthi) à Pontarlier et change le nom de l'entreprise en Donnet-Zédel. Il produit la Donnet-Zédel CI-6 à moteur 2 120 cm3, sur la base d'un modèle de 1912. Une nouvelle voiture, la Type G à moteur 1 098 cm3, produite dans l'ancienne usine parisienne d'hydravions de l'ile de le Jatte, est présentée en janvier 1924 et son succès fera de Donnet le cinquième producteur d'automobiles de France en 1927, après Renault, Citroën, Peugeot et Mathis, et juste avant Chenard & Walker.

En 1926, l'entreprise acquiert l'usine Vinot & Deguingand de Nanterre qui bien que de taille modeste, offre des possibilités d'extension. Une usine ultra-moderne qui sera inaugurée en 1928 est alors construite sur un terrain de 100 m x 100 m -sur cinq niveaux- et est équipée de 2 chaînes de montage à l'américaine. Tous les ateliers existants y sont alors regroupés. Les véhicules sortant de la nouvelle usine portent simplement la marque Donnet. L'usine Zédel de Pontarlier, désuète, et dont les machines ont été transférées à Nanterre, cesse son activité en 1929.

Une large gamme de modèles de voitures est produite de la fin des années 1920 et jusqu'au début des années 1930 incluant des modèles luxueux à six cylindres. Mais l'époque faste de l'automobile se termine avec la crise de 1929 qui va plonger l'entreprise dans de graves difficultés financières, et la production cesse définitivement avec la mise en faillite de l'entreprise en décembre 1934. L'usine de Nanterre est rachetée par SIMCA en 1935.

Le 16 mai 1928, à l'occasion de la substitution par un service d'autobus il avait été question d'un prolongement de la ligne 60 jusqu'à la gare Pereire de St Germain.
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Le 13 juillet 1928, le Directeur de l'Inspection générale et des Transports en commun de la Préfecture du Département de la Seine publie un avis de conférence en vue du remplacement de la ligne de tramways n°60 Saint Germain—Rueil-Ville par un service d'autobus. 
Cette conférence se réunira le samedi 28 juillet 1928 à 15 heures à la Mairie de Rueil.
Un autobus se tiendra à la disposition des Membres de la Conférence (place de l'Hôtel de Ville - départ à 14 heures).
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Le 20 juillet 1928 une demande de train réversible pour assurer une navette entre ces deux stations aux heures d'affluence du soir. La Société ne possédant pas ce type de matériel déclina la proposition et propose d'augmenter le nombre de places si l'affluence le demandait. 
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Introduire une navette nuirait à l'exploitation à cause du temps nécessité par la remise en tête à Rueil-Ville et à Rueil-Gare. Par ailleurs la distance entre les deux stations n'étant que de un kilomètre, il faut 10 minutes pour y accéder alors que le tramway met 4 à 5 minutes.
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Le 25 juillet 1928 une circulaire de la Direction de l'Exploitation commerciale annonce le remplacement du tramway par des autobus d'indice EM (Circulaire à l'usage du personnel de la ligne 60 relative au remplacement par un service d'omnibus de la ligne de tramways n°60 "St Germain—Le Pecq—Chatou—Rueil-Ville").
Au début le service sera assuré par 7 voitures de 38 places et remisant au dépôt de Levallois. L'itinéraire reste le même, il est précisé qu'à Rueil-Ville les voitures stationneront sur la voie ferrée du tramway. Ce nouveau service sera haut-le-pied sans voyageurs du dépôt de Levallois au Pont de Neuilly puis haut-le-pied avec voyageurs du Pont de Neuilly à Rueil-Ville (5,8 Km). Les sectionnements et tarifs sont indiqués. 
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Le 30 juillet 1928, le Maire du Vésinet écrit au Directeur de la S.T.C.R.P. pour lui faire connaître que sur les nouvelles voitures mises en circulation entre Rueil et Saint Germain, le nom du Vésinet ne figure pas, cette confusion va causer bien des ennuis à ses administrés et aux nombreux visiteurs qui ne sachant pas que ces autobus traversent le Vésinet attendront en vain aux différents arrêts.
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Suppression de la ligne le 30 juillet 1928.
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Le 8 août 1928, le Directeur de la S.T.C.R.P.  répond au Maire du Vésinet pour lui faire connaître, dans le but de lui être agréable, que la Société prend les dispositions nécessaires pour faire figurer sur ces bandeaux le nom de sa Commune, lors de la remise en peinture de ces bandeaux.
Il lui fait toutefois remarquer que tous les dispositifs d'arrêt portant sur la face "principaux points desservis", l'indication "Le Vésinet", les voyageurs qui attendent ne peuvent ignorer que l'omnibus EM, les y conduits.
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Le 21 mars 1930, le Préfet de Seine-&-Oise, vu la demande en date du 31 janvier 1930 par laquelle la S.T.C.R.P. sollicite l'autorisation de déplacer le point d'arrêt de la ligne d'autobus EM "Rueil—Saint Germain" situé actuellement boulevard Carnot au Vésinet en face de la Mairie de cette Commune et de le reporter :
- pour la direction de Saint Germain : sur le boulevard Carnot en face du bureau de Poste, à l'angle et avant la traversée de l'avenue des Pages
- pour la direction de Rueil-Ville : sur le boulevard Carnot au droit du n° 53, à l'angle et avant la traversée de la rue su Maréchal Foch.
Vu le décret du 31 mai 1910 qui a déclaré d'utilité publique l'établissement du réseau départemental Nord des tramways et le cahier des charges y annexé ;
Vu le décret du 31 mai 1910 relatif au rachat et à l'affermage des réseaux de tramways de la région parisienne ;
Vu la délibération du Conseil général de Seine-&-Oise en date du 9 mai 1928 autorisant sous certaines réserves la substitution d'un service d'autobus au service par le tramway sur la ligne n°60 " Rueil—Saint Germain" par Chatou.
Vu le décret du 11 novembre 1916, article 44 ;
Vu la délibération du Conseil municipal du Vésinet en date du 12 novembre 1919 ;
- Arrêtons ;
Article 1er - La S.T.C.R.P. est autorisée à déplacer le point d'arrêt de la ligne
"Rueil—Saint Germain" par Chatou.
- pour la direction de Saint Germain : sur le boulevard Carnot en face du bureau de Poste, à l'angle et avant la traversée de l'avenue des Pages
- pour la direction de Rueil-Ville : sur le boulevard Carnot au droit du n° 53, à l'angle et avant la traversée de la rue du Maréchal Foch.
article 2 - Des plaques indicatrices seront placées par les soins de la Société des T.C.R.P. pour indiquer l'emplacement des nouveaux points d'arrêt.
Article 3 - M. le Secrétaire général et M. l'Ingénieur en chef, Directeur du Contrôle des V.F.I.L. sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera notifié à la S.T.C.R.P. par les soins du Service du Contrôle.

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Le 21 juin 1930, c'est l'enlèvement des rails à Rueil qui est demandé par la S.T.C.R.P. au Président du Conseil général de la Seine M. Henri Sellier. 
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Le 7 juillet 1930, l'Ingénieur en Chef des Ponts & Chaussées, Directeur du Contrôle des Voies ferrées d'Intérêt Local de Seine-&-Oise suite à la demande présentée par la S.T.C.R.P. pour l'exploitation à titre définitif des services d'omnibus automobiles établit le rapport suivant.
Une délibération du Conseil général du 9 mai 1928 a autorisé la substitution à titre d'essai, sur la ligne 60, de Rueil à Saint Germain par le Vésinet, de l'exploitation par omnibus automobiles à l'exploitation par tramways électriques, sous réserve notamment que la voie serait conservée jusqu'à nouvel ordre.
Par lettre du 20 novembre 1928, M. le Préfet de Seine-&-Oise, et qui concerne également la ligne 59, de Port-Marly à Marly-le-Roi, sur laquelle une substitution analogue avait été autorisée dans les mêmes conditions, la S.T.C.R.P. a demandé à être autorisée à considérer le nouveau mode d'exploitation comme définitif.
En ce qui concerne la ligne 59, le Conseil général saisi de la question a pris à la date du 16 octobre 1929 la délibération suivante :
- vu la lettre en date du 29 novembre 1928 par laquelle la S.T.C.R.P. demande à être autorisée à considérer comme définitive l'exploitation par omnibus automobiles de la ligne de tramway n°59 Port-Marly—Marly-le-Roi ;
- vu la lettre de M. le Préfet de la Seine, du 28 mai 1929, donnant un avis favorable à cette proposition ;
- considérant qu'il n'est pas opportun d'entreprendre la procédure de déclassement de la dite ligne et qu'il y a lieu seulement d'envisager à titre provisoire, le maintien du mode d'exploitation actuel ;
- autorise la Société exploitante à continuer, à titre provisoire à continuer à titre provisoire l'exploitation par omnibus automobile de la ligne de tramway n°59 Port-Marly—Marly-le-Roi ;
- ne s'oppose pas à ce que des autorisations d'espèce soient données à la S.T.C.R.P. pour l'enlèvement à ses risques et périls et à titre provisoire, de certains tronçons de voie intéressés par des opérations de voirie.
- stipule qu'avant toute autorisation de ce genre, la S.T.C.R.P. devra prendre, avec l'agrément de M. le Préfet de la Seine, l'engagement explicite de rétablir la voie à ses frais, sur simple invitation de M. le Préfet de Seine-&-Oise.
En ce qui concerne, par contre, la ligne 60 la question a du être réservée jusqu'à ce jour. L'exploitation par omnibus automobiles de cette ligne, autorisée par une décision spéciale remontait en effet à une date plus récente et avait donné lieu dans ses débuts, à un certain nombre de réclamations, notamment, de la commune de Rueil qui demandait le retour à l'exploitation par tramways.
Depuis cette époque, il semble que le nouveau mode d'exploitation, une fois passée la période de mise au point, se soit révélé aussi satisfaisant pour le moins que l'ancien et n'ait plus donné lieu de la part des usagers à observations justifiées. À certains points de vue, d'ailleurs, il en est résulté une amélioration notable des conditions de la circulation générale sur la R.N. 190, notamment dans la traverse difficile de Chatou et du Pecq. Il paraît, dans ces conditions que le moment est venu saisir le Conseil général de la question de l'exploitation définitive de la ligne 60. Il pense d'ailleurs que cette question se pose pour cette dernière ligne, de la même façon que pour la ligne 59 et qu'elle devrait donner lieu par conséquent à une délibération semblable à celle rapportée ci-dessus.
Toutefois, avant d'adresser au Conseil général les propositions dans ce sens, il propose à M. le Préfet de prendre l'avis des communes intéressées et d'inviter les Conseils municipaux de Rueil, Chatou, Le Vésinet, Le Pecq et Saint Germain à délibérer que la question.
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Le 9 août 1930, le Préfet de Seine-&-Oise prie le Maire du Vésinet de vouloir bien faire connaître, en renvoyant le présent bordereau la suite donnée à l'affaire ci-dessous indiquée qui a fait l'objet de la communication en date du 31 juillet 1930.
Contrôle des Voies ferrées d'Intérêt local, exploitation par omnibus automobiles de la ligne 60 de Rueil à Saint Germain par la Vésinet
Rapport des Ponts & Chaussées au Conseil municipal à charge de retourner l'exemplaire de la délibération intervenue.
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Le 28 novembre 1930, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal du Vésinet en date du 28 novembre 1930.
Le Conseil municipal après avoir pris connaissance de la demande présentée par le S.T.C.R.P. pour l'exploitation à titre définitif de la ligne 60 par des autobus.
Considérant que ce nouveau mode d'exploitation, après une période de mise au point, s'est révélé plus pratique que l'ancien, surtout en ce qui concerne la circulation sur la route nationale n°190, notamment dans les traverses de Chatou et du Pecq.
À l'unanimité donne un avis favorable à l'exploitation définitive de la ligne 60 par des omnibus automobiles.
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Le 17 décembre 1930, l'Ingénieur en chef des services électrique, voie et bâtiments écrit au Maire du Vésinet suite à sa demande de cession d'un certain nombre de poteaux de trolley à provenir des installations de la ligne 60
La Société a l'honneur de l'informer que l'administration préfectorale de Seine-&-Oise n'a pas encore statué sur la suppression définitive de la ligne en question et qu'en conséquence il ne peut être procédé à l'enlèvement du matériel correspondant
La Société ne peut dans ces conditions, que prendre  bonne note de sa demande qu'elle transmettra à l'administration en temps voulu.
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Notes :
  • 1  La Compagnie de l'Ouest exploite la ligne Paris—St Germain depuis 1837. Il 'agit de la première ligne de chemin de fer pour voyageurs en France
  • 2 Il est probable que le service a été suspendu suite à la mobilisation. Dans une autre lettre on apprend que le service des Chemins de fer de l'État tel qu'il est réglé par l'autorité militaire est loin de suffire aux besoins d'intercommunication des localités.
  • 3 Les usines Donnet-Zedel  

Sources :

  • Cent ans de transports en commun dans la Région Parisienne Tomes 1 à 4 - Louis Lagarrigue - 1956 
  • Les tramways parisiens 2è Édition - Jean Robert - 1959.
  • Archives municipales de Rueil-Malmaison
  • Archives municipales de Houilles
  • Archives municipales de Chatou
  • Archives municipales du Pecq
  • Archives de la RATP
  • Wikipedia

Sites :

 

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