Baguenaude
Le chemin de fer de Circonvallation en Seine-et-Oise - 1/2
Marc André Dubout
Le chemin de fer de Circonvallation au gré des archives
L'ensemble de ces documents proviennent des archives municipales
de Carrières-sous-Poissy et de Cergy.
Elles traitent du projet (non réalisé) du "Chemin de fer de Circonvallation"
dont l'Ingénieur de génie civil Passedoit avait imaginé, proposé, et consigné
dans un mémoire détaillé avec plan.
Ce projet ne fut jamais réalisé mais il trouva néanmoins un aboutissement dans
la construction de la "Grande-Ceinture" autour de Paris, construite par la
Compagnie de l'Ouest, à la différence que cette dernière sort du Département de
l'ancienne Seine-&-Oise. Il est à remarquer que suite à la défaite de 70 cette
rocade à la fois militaire et économique a vécu et a été utilisée pendant plus d'un siècle
et que son abandon sur certaines parties n'a été qu'endormissement puisque des
réouvertures se profilent dans l'avenir.
La rocade du "Grand Paris Express" (près de 200 Km.) reprend dans son principe cette idée
des ingénieurs visionnaires du XIXème Siècle.
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy
Année 1871
Archives
municipales de Carrières-sous-Poissy
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy et de Cergy
Archives municipales
de Carrières-sous-Poissy
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy & Cergy Il demande à soumettre au Conseil, une observation importante
qui lui a été suggérée par l'un des honorables collègues ; vous savez que
la concession d'un chemin de fer n'est qu'une sorte d'emphitéose3
accordée à une compagnie, si c'est l'État qui concède, c'est à lui que le
chemin de fer fait retour à l'expiration du terme ; au contraire, si c'est le
département qui concède, c'est à lui que la propriété fait retour. Il
appelle l'attention de la deuxième Commission sur ce point qui intéresse
surtout nos successeurs.
Archives.municipales de Cergy & Carrières-sous-Poissy
Archives municipales
de Carrières-sous-Poissy & de Cergy
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy
Séance du 13 novembre 1871, délibération du Conseil général de
Carrières-sous-Poissy, Chemin de fer de Circonvallation dans le Département de
Seine-et-Oise.
Le projet d'établissement d'un chemin de fer d'intérêt local qui
contournerait le département, relierait entre-eux et avec le chef-lieu une
partie notable des Cantons Nord, Sud, et Ouest est approuvé et adopté en
principe.
Le chemin de fer de Circonvallation en projet et dont les études sont soumises
au Conseil général, paraît réunir les clauses et conditions ci-dessus
exprimées le Conseil général aurait pu le concéder immédiatement, mais il a
dû se préoccuper des intérêts généraux qui peuvent se trouver engagés
dans cette question, et d'un autre côté on a pensé qu'il avait besoin d'être
plus complètement édifié sur plusieurs points de cette importante affaire.
En conséquence, la deuxième Commission continuera jusqu'à la fin de la
présente session, l'examen des divers projets d'intérêt local dont les
demandes en concession ont été soumises au Conseil général :
1. - D'étudier tous les détails tels que tracés, exécution, délais,
responsabilité, exploitation, moyens financiers sur les projets de chemin de
fer de Circonvallation et circulaires dont le Conseil général a été saisi ;
2. - D'étudier également les projets de chemin de fer dont les conditions à
peu près analogues que le gouvernement fait lui-même étudier par une
commission spéciale ;
3. - Déléguer M. l'Ingénieur en chef du département deux membres de la
commission départementale permanente auprès de la Commission spéciale du
gouvernement pour y débattre et soutenir l'intérêt local et départementale
plus spécialement confié aux soins du Conseil général et que cet intérêt
ne soit pas sacrifié à l'intérêt général ;
4. - Convoquer le Conseil général en session extraordinaire aussitôt que la
Commission départementale aura été édifiée sur ces différents points en
tout cas dans un délai qui ne devra pas excéder trois mois à partir de la fin
de la session, afin de bien rendre compte de l'état de la question et que le
Conseil général puisse prendre une décision définitive en connaissance de
cause.
Observation de Monsieur. F. Conseiller général à l'audience du 13 9bre
1871.
M. le Président répond que les délégués de la Commission départementale,
qui seront chargés de suivre le études du gouvernement ne perdront pas de vue
ce point qui est en effet de la plus haute gravité.
Archives municipales
de Carrières-sous-Poissy
Le 16 novembre 1871, l'administration du Chemin de fer le Circonvallation écrit
au Président du Conseil général du Département de Seine-et-Oise.
M. le Président, le Conseil général vient d'ajourner notre demande en
concession du chemin de fer de circonvallation pour plusieurs motifs, d'abord
parce que le cahier des charges que nous avions proposé, a été déposé trop
tard pour être examiné ce jour, ensuite parce que nous n'avions point encore
formé une liste de personnes considérables destinée à composer notre futur
Conseil d'administration, et enfin parce que nous n'avions pas offert de
suffisantes justifications financières.
Nous aurions naturellement désiré que le Conseil général nous accordât
immédiatement la concession que nous avions sollicitée, mais nous nous
inclinons devant cette décision que sa sollicitude pour les intérêts du
Département lui a inspiré. Nous espérons qu'elle lui suggérera aussi le
désir de hâter autant que possible, l'instruction complémentaire à laquelle
il veut se livrer .
Nous sommes disposés, en ce qui nous concerne à lui en faciliter les moyens.
Ainsi, quant au cahier des charges dont la disposition a été empruntée à ceux
des grandes compagnies, nous sommes prêts à la discuter et à modifier, s'il y a
lieu d'accord avec le Conseil.
Nous pourrons également, aussitôt que la demande nous en sera faite, lui fournir
la liste des personnes destinées à composer le futur Conseil d'administration ;
mais le Conseil général comprendra notre réserve, sur les noms propres, tant que
la question de principe n'était pas résolue.
Enfin, en ce qui touche les justifications financières, Monsieur F. avec qui
nous avons traité est en mesure de faire tous les versements de garantie que le
Conseil général peut exiger et les effectuera préalablement dès que vous
donnerez l'assurance que la concession n'est plus subordonnée qu'à cette
condition. Monsieur F. demeure à Paris rue de Balzac n°6. Il désire qu'on le
fasse venir et qu'on l'interpelle directement, alors il fournira les
justifications et indications susceptibles de satisfaire le Conseil général.
Demeurant, toutes ces explications dont la loyauté sera appréciée par le Conseil
général, nous le prions de nous indiquer ce qu'il désire de nous, dans les trois
ordres d'idées que nous venons d'exposer.
Veuillez agréer, etc.
Les demandeurs en concession (avec leur signatures).
Le 16 novembre 1871, l'administration du Chemin de fer le
Circonvallation écrit à M. le Maire de Carrières-sous-Poissy et MM. les
Conseillers généraux de Seine-et-Oise.
Nous avons l'honneur de vous adresser une copie de la lettre que nous remettons
à M. le Président du Conseil général du Département de Seine-et-Oise
Il sera déjà parvenu à votre connaissance que le Conseil général, vu
l'importance de notre projet, et le prenant en sérieuse considération a
ajourné à une époque rapprochée le traité de concession que nous avons
proposé et que vous connaissez, afin d'avoir le temps nécessaire pour examiner
l'affaire dans tous ces détails.
Nous croyons, MM. qu'un nouveau vœu qui serait émis par vous à votre
première réunion et adressé par l'intermédiaire de M. le Préfet, à la
Commission permanente du Conseil général, serait de la plus haute importance
pour hâter la solution qui vous intéresse tous.
Veuillez...
signés : les demandeurs en concession.
Le 18 novembre 1871, M. le Maire de la Commune de Boissy-Saint-Léger envoie à
MM. les Maires du Département de Seine-et-Oise une extrait de délibération de
son Conseil municipal.
Dans sa séance du 18 novembre 1871, à laquelle assistaient (liste des
assistants). Le Conseil municipal présidé par M. L. a pris la délibération
suivante :
Chemin de der de Circonvallation dans le Département de Seine-et-Oise.
M. le Maire, Président entretien le Conseil des divers retards éprouvés pour
le vote du Conseil général à l'égard du projet de ce chemin de fer et des
obstacles qui y ont été apportés.
Sur quoi, le Conseil délibérant.:
- considérant que si le chemin de fer dont il s'agit est appelé à rendre des
services considérables à toute notre contrée, ce n'est qu'à la condition
expresse et condition sine qua non, qu'il embrassera par son réseau circulaire,
le Département de Seine-et-Oise, tout entier, de manière à relier entr'elles
les diverses localités qui ne dépendent, tout en les mettant en correspondance
directe avec leurs Sous-Préfectures respectives et le Chef-lieu Versailles ;
- que c'est là véritablement un intérêt purement départemental, composé de
la réunion de tous les intérêts locaux et que ne saurait détruire ou
amoindrir d'autres avantages qui résulteront de ce chemin de fer ;
c'est-à-dire la mise en communication avec es grandes lignes ferrées qui le
traverseront, soit vers Paris, soit vers les frontières ;
- considérant que, vainement on prétendrait que ce même chemin de fer
perdrait son caractère, ne demandant aucune subvention, ni à l'
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy
Le 20 novembre 1871, extrait du registre des délibérations du Conseil
municipal de la Ville de Longjumeau.
Le Conseil municipal réuni au lieu ordinaire de ses séances, sous la Présidence
et sur la convocation de Monsieur le Maire pour les expéditions des affaires
pendant la présente session, en vertu de la loi du 5 mai 1855 et de la
circulaire de M. la Préfet de Seine-et-Oise en date du 31 octobre 1871.
Étaient présents (liste des présents, liste des absents, nomination d'un secrétaire
de session).
M. le Maire après avoir exposé au Conseil, les motifs de l'ajournement à
trois mois de la solution du projet de Chemin de fer de Circonvallation basé
sur certaines difficultés soulevées par le gouvernement qui voit dans ce
chemin de fer, outre le fait stratégique, un intérêt plus général que local
et par conséquent ressortissant plutôt de l'État que du Conseil général invite
le Conseil à examiner si le chemin de fer dont il s'agit restant aux mains de
l'État, les intérêts du département et des localités qu'il doit traverser
et relier ne seraient point sacrifié
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy
Le 10 décembre 1871, extrait du registre des délibérations du Conseil
municipal de la Ville de Roissy près Gonesse.
Considérant que le Département de Seine-et-Oise qui par suite de sa situation
autour de Paris a supporté la plus lourde part des désastres de la dernière
guerre, supporté en outre, à raison de cette même situation, le passage sur
ses nombreux chemins et routes de tout ce qui des autres parties de la France
afflue vers la capitale d'où il résulte pour lui un surcroît des frais de
viabilité tout à fait anormal ; que par là il a payé et paye sa dette envers
l'intérêt général qu'aucun autre département et qu'il n'est que juste qu'il
puisse alléger ces charges par l'établissement du chemin projeté, lequel en réduisant
les transports par les voies ordinaires, est appelé à diminuer d'autant les dépense
incombant au Département pour l'entretien de ces voies de communication.
Que c'est là un point sur lequel le Conseil croit ne pouvoir trop insister auprès
des représentants du Département.
Qu'il n'apparaît d'ailleurs nullement que l'établissement du Chemin de fer de
Circonvallation puisse faire obstacle à l'intérêt général l'État ne
pouvant se trouver empêché d'exécuter, aux frais généraux de la Nation tels
autres tracés ou tout raccordements, qu'il croira utiles au point de vue stratégique
ou autre, et que la Compagnie concessionnaire ou le Département devant se
suffire à eux-mêmes et ne réclamant aucun concours de l'État.
En ce qui concerne le projet de tronçon de Pontoise à Juvisy :
- considérant que quelles que soient les promesses qui pourraient être faites
pour l'avenir, il est à peine nécessaire d'insister sur ce point que le
promesses resteraient forcément sans effet et que l'exécution de ce projet
(embrassant à peine la moitié de la circonférence du Département et non les
3/4 comme on l'a dit à tort) retirerait purement et simplement à la contrée
la moins favorisée tout espoir d'amélioration et ne procurerait à celle
traversée que la plus faible partie des avantages devant résulter de l'établissement
d'un chemin circulaire.
En ce qui concerne le point de vue légal :
- considérant qu'il est indiscutable que le Chemin de fer de Circonvallation
projeté dans des conditions où il est proposé est essentiellement départemental.
- est d'avis à l'unanimité de maintenir et réitérer le vœu déjà émis en
faveur du Chemin de fer de Circonvallation sans sa séance du 1er
novembre dernier, invitant le Conseil général de Seine-et-Oise à accorder la
concession sollicitée.
Le 15 décembre 1871, lire l'avant projet d'un Chemin de fer de
Circonvallation dans le Département de Seine-et-Oise.
Liste des villes reliées par le Chemin de fer de Circonvallation autour de
Paris.
Longueur 145 kilomètres. 42 stations et haltes. Versailles en communication
avec tous les chefs-lieux de cantons.
Plusieurs trains quotidiens dans chaque sens au départ de Versailles.
Correspondances avec les lignes qui partent de Paris.
Pas de passages à niveau, seulement des passages supérieurs ou inférieurs.
Aux correspondances, le Chemin de fer de Circonvallation aurait ses propres gares mais la ligne serait reliée
à celle des grandes Compagnies.
Ligne à voie unique avec croisement dans les stations.
Construction en prévision d'une double voie.
Tarifs pour le voyageurs et les marchandises semblables à ceux des grandes
compagnies.
Construction dans un délai de un an sans subvention de l'État.
Possibilité de devenir une ligne d'intérêt général.
Ligne stratégique.
Possibilité de construire une plus grande ceinture à 60 kilomètres de Paris
reliant Dourdan, Rambouillet, Houdan, Mantes, Magny, Marines, Beaumont,
Luzarches, Dammartin, Meaux, Coulommiers, Mormant, Melun, et Milly.
La partie de Pontoise à Juvisy est la plus avantageuse à exploiter.
Pas de concession de tronçons indépendants.
La ligne pourrait être exploite par un syndicat comme la petite ceinture de
Paris.
La ligne forme un réseau complet.
À proximité de la ligne de circonvallation des fabriques, des entrepôts
viendront s'établir. Desserte des forts (on sort de la guerre de 70).
"Le Gaulois" Parle d'un chemin de fer de Grande
Ceinture, projet de la Compagnie de l'Ouest qui n'aurait que 32 kilomètres.
Projet confié au Ministère des Travaux publics, section Chemins de fer.
Le projet de M. Passedoit, Ingénieur civil, est bien placé, il est à la
Commission de l'Assemblée nationale depuis un mois et au Ministère des Travaux
publics depuis quelques jours.
En 1869, une demande en concession d'une ligne de Juvisy à Pontoise a vu le
jour qui desservirai les mêmes pays que le CFC sur ce tronçon plus deux
embranchements, l'un sur Versailles et l'autre sur Paris jusqu'à la place de la
Concorde (ligne de moyenne ceinture).
Le tracé établi par la Compagnie de l'Ouest, après modification est appelé
Chemin de fer de Ceinture4.
La ligne reprend le tracé de Saint-Cyr à Pontoise par Noisy, Mareuil,
Saint-Germain et Conflans, laissant de côté Bailly, Marly, Fourqueux,
Chambourcy, Poissy, Carrières-sous-Poissy, Andrésy, Maurecourt, Éragny, etc.
Ligne pas d'intérêt local avec la gare de Saint-Germain au milieu de la forêt
et la station de Conflans à deux kilomètres du village.
Autre projet de relier Meaux à Versailles d'une quarantaine de kilomètres de
Paris (Petit Moniteur du 8 juin 1871). Ligne sans intérêt, traversant
des contrées peu peuplées et présentant peu d'intérêt stratégique.
La ligne de Grande Ceinture proposée par la Compagnie de l'Ouest, excepté
qu'elle sortirait du Département de Seine-et-Oise serait intéressante économiquement
et stratégiquement.
Le siège de la Compagnie du Chemin de fer de Circonvallation est 11 boulevard
Hausmann à Paris.
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy & Cergy
Archives municipales de Cergy
Article paru dans " l'Union libérale démocratique de Seine-et-Oise "
Archives municipales de Carrières-sous-Poissy
Le 15 décembre 1871,
l'Agent général de la Compagnie du Chemin de fer de Circonvallation écrit au
Maire de Carrières-sous-Poissy pour lui donner l'avis de l'Ingénieur de la
Compagnie M. Passedoit qui a mis à l'étude un projet de réseau départemental
pour la Seine-et-Oise et que le tracé graphique ainsi que le mémoire à
l'appui ont été remis à la Commission départementale du Conseil général de
Seine-et-Oise.
Ce réseau comprendrait, en outre de la ligne de circonvallation et les
embranchements de Pontoise, de Méry, de Montlhéry et d'Argenteuil, étudiés
et prêts à être exécutés, les vingt et une lignes ou tronçons suivants,
reliant tous les cantons aux arrondissements et ces derniers à Versailles.
(Lire le tableau).
Le 15 Xbre
1871, L'Agent général de la Compagnie du Chemin de fer de Circonvallation
adresse au Maire de Carrières-sous-Poissy la copie de la délibération du
Conseil municipal de la Ville de Roissy.
Notes
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