Le carnet du CFC

Le Petit Train du Parc Floral d'Orléans-La Source - 10/11

MAD

La vente du matériel ferroviaire

L'exposition des Floralies se terminent le 15 octobre 1967. Trois jours après on pense déjà à la revente du matériel. Divers acquéreurs, professionnels ou amateurs se portent candidats dont certains noms sont bien connus des amateurs de chemins de fer touristiques. Ce ne sont pas toujours les professionnels qui remportent les lots.
Il est regrettable que le locotracteur diesel ait été ferraillé, c'était une pièce historique des années 30 qui a été construit à 4 exemplaires par Decauville et motorisé par Renault pour l'Exposition coloniale universelle de 1931 à Daumesnil (voir
Decauville et l'Exposition coloniale internationale de 1931).
Trois autres exemplaires furent acquis par la sucrerie de Sermaises (45) avant d'être expédiés à Pointe à Pitre.
Tout le matériel a-t-il été vendu ? Le petit train a-t-il continué son exploitation touristique après les Floralies ? Avec quel matériel ? ou y eut-il une interruption. On retrouve sa trace dans la
La République du Centre du 23 février 2013 article dans lequel on évoque sa remise en service avec un configuration de voie différente.
Voici les courriers d'échange concernant le revente du matériel au terme des Floralies.

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 19 septembre 1967, Le Baron Armand de Montesquieu écrit à l'AFO pour savoir si le chemin de fer miniature serait disponible à la vente une fois les Floralies terminées. Cela pourrait intéressé quelqu'un qui possède une parc zoologique à la campagne et qui serait désireux de l'étendre et de l'agrémenter en présentant au public de nouvelles attractions.

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 21 septembre 1967, M. Clappier, Secrétaire administratif de l'AFO répond à M. le Baron de Montesquieu qu'il accuse réception de sa lettre du 19 septembre par laquelle il fait connaître qu'il est dans l'intention d'acquérir un certain nombre de matériel de chemin de fer après la fermeture des Floralies.
Il reste à sa disposition pour lui donner tous les renseignements susceptibles de l'intéresser.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 17 octobre 1967, le directeur des Établissement Louis Patry signale à l'AFO qu'il serait intéressé par le rachat du petit train installé dans le parc de la Source si celui-ci était à vendre et si bien entendu les conditions de prix étaient réunies.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 18 octobre 1967, un inventaire dactylographié de l'outillage et des consommables acquis pour le petit train fait l'objet d'une liste détaillée.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 19 octobre 1967, M. Jean-Yves Guillemont, Directeur de la Société "Études et Équipements" écrit au secrétariat des Floralies pour faire savoir qu'il est intéressé par une partie du matériel qui a servi à l'exploitation du chemin de fer des Floralies et demande de prendre contact avec lui en cas de vente.

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Document du 27 octobre 1967, faisant état du matériel et des bâtiments de la Société florale orléanaise et attribution des entreprises responsables qui ont été en charge. 
La suite du document n'a pas été retrouvée.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Photo non datée mais retrouvée avec le document précédent d'octobre 1967, ce qui laisse supposer qu'elle a été prise pour illustrer la vente de matériel à la fin de l'exposition. En effet cette baladeuse transformée par Cadoux à partir d'un tombereau de Maizy est en parfait état de présentation.
(
NdlR Noter la tulipe mécano-soudée, légèrement différente de la tulipe T.P.T.)

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 31 octobre 1967, M. Turbat, Président de l'AFO, écrit au directeur de la Société "Études et Équipement" (NdlR M. Jean-Yves Guillemont) suite à sa lettre du 19 octobre 1967 qui a fait suite à une conversation téléphonique évoquant la vente du matériel de l'Association florale orléanaise (AFO) à savoir : baladeuses à deux essieux (18 places), baladeuses à bogies (24 places) ainsi que du matériel de traction : locomotives à vapeur transformées et révisées, en parfait état de marche et d'un locotracteur diesel révisé en excellent état.
Tout ce matériel en voie de 60.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 7 novembre 1967, la "Société française des fer et métaux", écrit au directeur (président) de l'AFO, lui rappelant qu'en février 1966, elle lui avait vendu 2800 mètres de voie de 60 par éléments de 8 mètres en rails de 15 Kg au mètre sur traverses métalliques et que dans le cas où il voudrait revendre ce matériel, elle serait prête à faire une proposition.
Elle le remercie par avance.

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Matériel ferroviaire mise en vente par l'Association Florale Orléanaise (AFO) avec les prix.

 

Le deuxième document comprend des prix majorés de 500 francs pour chaque véhicule.

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 28 février 1968, M. René Hulot écrit au président de l'AFO, suite à avoir été informé que l'AFO mettait en vente du matériel du petit train des Floralies et l'informe qu'un adhérent serait intéressé de connaître les conditions de vente de baladeuses et 18 et 24 places assises.

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 1er mars 1968, M. Clappier, Secrétaire administratif de l'AFO, écrit à la "Fédération des Amis des Chemins de fer Secondaires" suite à sa lettre du 28 février pour proposer :

Dans le cas où l'adhérent de la F.A.C.S. serait preneurs d'une certaine quantité de matériel, les prix indiqués pourraient faire l'objet d'une réduction.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 1er mars 1968, les "Établissements Louis Patry", accusent réception d'une offre signalée :

Il leur est très difficile de faire une contre-offre étant donné le prix de ce matériel, car en partant des montages standards, le prix de tels wagons, même exécutés en fer neuf, en atelier serait nettement moindre.  
Dans ces conditions, il est impossible de proposer une reprise. En revanche s'il dispose de rails, voies, etc. il aurait intérêt à leur en parler.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Document non daté du matériel du Parc floral à vendre avec des prix révisés à la baisse.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 6 mars 1968, M. Clappier, Secrétaire administratif de l'AFO écrit à M. Pierre Virot du Chemin de fer de Meyzieu intéressé par la vente du matériel dont il fait la proposition de :

Une réduction pourrait être envisagée en cas d'achat d'une certaine quantité.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 16 avril 1968, le Chemin de fer touristique de Meyzieux, sous la plume de M. Pierre Virot, écrit à l'AFO pour l'informer que le prix maximum qu'il pourrait offrir sera it de 500 francs pour une baladeuse à essieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 16 avril 1968, M. Turbat, président de l'AFO lui répond que ce prix n'a aucune mesure avec le prix de remise en état et l'adaptation qui a été faite pour ce matériel.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Autre évaluation non datée de prix du matériel roulant :

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 24 mai 1968, M. Turbat écrit au directeur des Établissements Cadoux pour lui demander s'il pouvait l'aider à revendre le matériel que les Établissements Cadoux ont remis en état et dans quelle mesure il pourrait rechercher des acheteurs éventuels.
Il lui demande son opinion sur les possibilités de vente un tel matériel et sa valeur. 
Onze baladeuses à essieux et la locomotive Henschel n° 23.735 de 1937 sont disponibles.

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 15 janvier 1969, M. Jean-Yves Guillemont, Directeur de "Études et Équipements" écrit à M. Turbat, Président de l'AFO pour lui faire une contre-proposition pour les baladeuses à deux essieux de 24 places. Il serait possible d'en acheter quatre au prix de 14 000 francs, départ Orléans-La Source enlevées par ses soins et paiement comptant

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 11 mars 1969, M. Jacques Pradayrol écrit à M. Turbat pour lui faire l'offre de 2 500 francs pour la plus grosse locomotive et et 1 500 francs pour la plus petite.
Il l'informe qu'il ne lui est pas possible de tenir compte des remarques de l'APAVE, laquelle impose une révision sérieuse des chaudières, en particulier le remplacement des tubes, ce sui est une opération coûteuse de l'ordre d'un 1/2 million de francs
pour une trentaine de tubes.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 10 avril 1969, M. Turbat, Président de l'AFO demande à M. Jean-Yves Guillemont, Directeur de "Études et Équipements" de préciser définitivement ses intentions sur l'achat de quatre baladeuses à deux essieux pour un montant globale de 14 000 francs. Il obligerait l'AFO en se fixant rapidement sur ce litige.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 10 avril 1969, M. Turbat donne à M. Jacques Pradayrol son accord pour l'enlèvement de la machine (la plus grosse) au prix de 25 000 francs taxes comprises, enlèvement à sa charge et lui demande de l'informer que le délai.

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 23 avril 1969, M. Jacques Pradayrol, suite à sa lettre du 11 mars et en réponse au courrier du 10 avril, confirme son offre d'achat de la locomotives Henschel n° 23735 (la plus grosse) au prix de 25 000 francs taxes comprises. Il joint un chèque de 1000 francs, le complément suivra sous huitaine.
Il informe qu'il s'est mis en rapport avec M. Pinat qui accepte de conserver l'autre locomotive dans l'enceinte des Floralies pour une durée limitée de quelques mois et serait en mesure de prendre une décision.

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 2 mai 1969, le directeur des "Établissements Clary" à Orléans écrit à M. Pinat de l'AFO qu'il serait acheteur du locotracteur sur la base de 5 000 francs la tonne, enlevé par ses soins.

 

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Réponse non datée de M. Turbat aux Établissement Clary à Orléans qui serait preneurs de la carcasse du locotracteur sur la base de 5 000 francs la tonne, frais de démontage et d'enlèvement à la charge de ce dernier, paiement comptant par chèque et lui donne son accord.
Il propose les restes du matériel s'il avait un client éventuel.

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

le 14 mai 1969, M. Pierre Bardinon écrit à M. Turbat de la part de M. Alain Clary au sujet d'une locomotive à vapeur d'occasion et d'un wagonnet de 24 places disponibles à la vente.
Intéressé par ce matériel, il est d'accord pour payer 2 500 francs la locomotive mais trouve que 3 000 francs pour le wagonnet est un prix excessif et demande de le ramener à 2 500 francs.
Paiement à la réception de la facture.

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 28 mai 1969, M. Turbat répond à la lettre du 14 mai de M. Pierre Bardinon pour lui donner son accord pour la fourniture d'une locomotive à vapeur d'occasion et d'un wagonnet de 24 places pour la somme de 5 000,00 francs tout frais d'enlèvement à sa charge, paiement comptant à l'enlèvement.
Il lui demande dès que possible la date de prise en charge.

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 28 mai 1969 M. Jean-Yves Guillemont répond à M. Turbat que son projet n'est pas abandonné mais que des événements l'on retardé et amènent un décalage dans la signature des contrats qu'il attend.
Il lui demande d'attendre trois semaines pour régler définitivement cette affaire et assurer l'enlèvement de ce matériel après la période des vacances.
Il le remercie de sa patience.

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 2 juin 1969, M. Turbat, Président de l'AFO lui répond qu'il considère sa lettre du 28 mai comme étant preneur quatre baladeuses à deux essieux pour le prix de 14 000 francs et lui demande de confirmer par retour du courrier car il a d'autres opportunités.

 

 

 

 

 

Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 40

Le 8 juin 1970, M. Noêl Mailliary du "Musée Provençal des Transports Urbains et Régionaux" (MPTUR) écrit à l'AFO pour acquérir une machine à vapeur en souvenir du remarquable réseau.
Il lui demande comment il pourrait obtenir une machine et éventuellement du matériel en voie de 60.

 

 

 

 

Épilogue

Après l'année 67, la grande aventure du Petit train du Parc floral était bel et bien terminée. Les archives n'en disent pas plus. La voie est restée en place et peut-être une partie du matériel roulant aussi. 
Les deux locomotives Henschel ont été vendues, le Decauville-Renault a malheureusement été ferraillé, quelques baladeuses de Maisy et les baladeuses Pershing de Pithiviers ont trouvé preneurs mais à part celles de M. J-Y Guillmont, en est-il restée sur le site, Quid du Gmeinder n° 4184 ? 
Le chemin de fer a peut-être continué à tourner au ralentit mais sûrement pas avec l'enthousiasme des Floralies... et pendant combien d'années ? 
Semble-t-il, le Petit train s'est éteint doucement comme une bougie. Les frais de fonctionnement, le recrutement d'un personnel qualifié qui se tient loin des caboulots, le personnel d'entretien, qualifié pour la maintenance de la voie et du matériel roulant ne devait pas non plus courir les rues si bien qu'à un moment il a du s'arrêter. À quelle date ? Autant de questions qui n'attendent que des réponses.
En 2000, lors de la création de la boucle de Bellébat au TPT, ce dernier a bénéficié d'éléments de voie : rails, aiguillages qui ont pu compléter l'existant pour mener à bien la réalisation du terminus actuel.
Le Parc floral en a profité pour remplacer la voie par une plus lourde et solidement armée et remplacé la déclivité cause de l'accident malheureux par deux raquettes en haut et en bas, supprimant la déclivité qui s'est révélée dangereuse.
Avant la création de ces raquettes, le parc avait envisagé "sérieusement" de remplacer le train sur voie ferrée par un petit "train" sur pneus, dont la capacité ridicule a fait avorter ce projet.

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