Le carnet du CFC
Le Petit Train du Parc Floral d'Orléans-La Source - 8/11
MAD
Le petit train et l'assurance, versement d'indemnités d'assurance
Ce chapitre, qui concerne les divers versements d'indemnités d'assurance, ne
vaut que pour garder à l'esprit les suites données à cet événement
malheureux de l'accident du 6 août 1967.
La société d'assurance auprès de laquelle est liée l'AFO est la Société
d'Assurance Moderne Des Agriculteurs (SAMDA) dont le siège est au 11 rue de
la Baume à Paris. Le bureau régional du Loiret se situe 1, rue des Charretiers
à Orléans.
Dès mars 1967, l'AFO se rapproche de la SAMDA pour assurer son activité et le matériel ferroviaire qu'elle va exploiter.
Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Le 17 mars 1967, le chef de bureau de la SAMDA écrit à M. Charles pour
l'informer qu'il a pris contact avec les Établissements Cadoux afin de
connaître les possibilités dans le domaine de la protection du matériel
ferroviaire.
À l'avant des locomotives, et du locotracteur, il est possible d'installer une grille
en éventail dont la base surplomberait de très près les rails et qui
aurait pour effet de repousser hors de la voie tout obstacle.
Dans la cheminée de la locomotive, il serait possible d'installer un dispositif
pare-étincelles sous forme de cône en treillis métallique.
En post scriptum, concernant la protection latérale des wagons, les marchepieds
eux-mêmes peuvent être considérés comme suffisant en
ce domaine.
Concernant l'accident du 6 août 1967
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Dans cette lettre du 9 août 1967, adressée à M. Turbat, président de l'AFO, compte-tenu des renseignements que le président a donné concernant l'accident, le siège a donné son accord pour prendre les dispositions suivantes :
Par ailleurs, un représentant du Siège prendra contact avec la famille
Andrusiow, en vue d'établir le dossier permettant de régler les indemnités à
la suite du décès de leur fille.
L'enquête judiciaire n'étant pas terminée tous ces réglements seront faits
sans engagements et toute possibilité de recours restera ouverte.
Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Le 9 août 1967, le délégué permanent de la SAMDA, M. Garric, après
intervention auprès des réassureurs qui ont demandé la vérification expresse
"si toutes les mesures de sécurité ont été prises concernant le
fonctionnement du train", a missionné la Société d'Embranchements Industriels
(SEI) et M. Pelletier, géomètre expert, de procéder à un contrôle technique
sur l'utilisation par le petit train des deux pentes qu'il emprunte.
Dans l'attente du résultat de ces contrôles, elle demande à M. Turbat,
Président de l'AFO, de limiter le parcours à la première station dite du
"Pont blanc". La prolongation jusqu'au "Terminus"
ne sera permise que si les spécialistes estiment que la totalité du parcours
est possible.
Dans ce cas, le maintien de l'assurance sera conditionné par la stricte
application des prescriptions formulées par les experts : butée escamotable à
l'arrivée, rame constituée de trois voitures à bogies, ainsi que la
construction à l'entrée d'un muret de protection empêchant le train roulant
à vide d'entrer dans la foule en stationnement.
Il est demandé l'accord sur ces dispositions par retour du
courrier.
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Le 10 août 1967, M. Dupuch du Service des sinistres de la SAMDA (bureau régional),
écrit à Mme Perrin, hôtesse d'accueil des Floralies pour lui confirmer
l'accord de l'assurance concernant l'achat de vêtements pour le compte de
l'assurance en faveur des victimes.
Factures à adresser à l'assurance à Orléans.
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Le 11 août 1967, le délégué permanent de la SAMDA, M. Garric rend compte à M. Turbat de la réunion qui s'est tenue la veille et dont les décisions positives portent sur :
L'assurance a également enregistré l'accord de l'AFO sur les dispositions
qui seront conclues par les experts de la SEI (M. Aubert) qui a procédé à un
examen technique du matériel ferroviaire et de transport.
En attendant il serait bon de procéder à la pose de la butée escamotable à
l'arrivée, à la pose de contre-rail dans la courbe, à la construction d'un muret ou rail de
déviation au niveau de l'entrée dans la courbe, au déplacement du passage des
visiteurs vers les allées de la Rocaille pour interdire strictement la
traversée de voie à cet endroit particulièrement dangereux.
Si les conclusions de l'expertise sont favorables, le fonctionnement du petit
train sur la totalité du parcours pourrait être ainsi repris dans les
meilleurs délais et dans des conditions telles que les obligations
contractuelles se trouveraient également remplies.
Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Le 2 septembre 1967, le délégué permanent de la SAMDA, M. Garric adresse
à M. Turbat le rapport d'expertise établi par M. Aubert, ingénieur de la
Société d'Embranchements Industriels à la suite de sa visite du 10 août et
compte-tenu du tracé topographique effectué par M. Pelletier,
géomètre-expert.
Au terme de son étude, il s'avère absolument nécessaire de procéder à
d'importants travaux (assainissement du terrain, corrections de voie,
dispositif de blocage, etc.) avant la reprise de l'exploitation.
L'assurance considère que l'AFO devra rigoureusement observer les conclusions
contenues dans ce rapport et déplacer le passage des visiteurs vers les
allées de la Rocaille pour interdire la traversée de la voie à un
endroit particulièrement dangereux.
Le rapport d'expertise Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Dans son rapport du 30 août 1967, L'ingénieur de la SEI, M. Aubert constate que la formation des trains et en particulier celui de l'accident était
composée du locotracteur d'un poids de 10 tonnes, d'une alternance de deux voitures à essieux et deux voitures bogies, respectivement d'une tare de 3,6 t et
d'une autre de 5 tonnes plus 7,8 t de voyageurs soit 130 personnes à 60 Kg en moyenne soit un total de 30,4 tonnes et une charge à l'essieu de 4,7 t pour le locotracteur.
En ce qui concerne le tracé et la voie, aucune étude préalable n'a été faite et son implantation aurait été dictée sur les instruction de M.Poyet, Directeur du Parc
floral. Cette méthode est à déconseiller d'autant plus que M.Poyet n'est pas un spécialiste
du tracé ferroviaire et que les passages obligés ont conduit à des courbes de 15 mètres sans alignement entre courbe et contre-courbe, une déclivité allant jusqu'à 9,5 %, des dévers de 0 à 30 mm. et des écartements variant entre
0,594 à 0,612 mètre.
Dans la zone où a eu lieu l'accident, il a constaté des rayons de 26, 33m (acceptable)des écartements de 0,595 à 0,602, un dévers de 0 à 5 mm.
M. Pelletier, géomètre expert a relevé dans la courbe du tunnel une courbe de 23 m. de
rayon à l'entrée du tunnel, des courbes de 20 et 25 m. à l'intérieur, alors que la valeur de 25 m. aurait ou être réalisée. Les déclivités sont variables entre le Pont blanc et le point B (1,47 %) et entre le point b et le point 35 (2,02 %°, entre le point 35 et l'entré du tunnel (3,3 %) et dans le
tunnel 3,1 %). (
En première urgence, il y a lieu d'assainir la plate-forme de la voie et
d'installer un dispositif de récolement et d'évacuation des eaux de pluie (abaissement de la fouille et pose de sable blanc d'Étampes sur un hauteur de 20
centimètres sous le ballast).
Reprendre le tracé et améliorer les courbes de rayon inférieur à 25 m.,
reprendre les écartements, le nivellement, dans les alignements droits,
reprendre les déclivités pour qu'elles soient uniformes dans les tronçons
bien définis. À ce sujet dans la courbe Gobson les déclivités de 4,5
et 9,5 % auraient pu être une moyenne de 6,4 % sur tout sa longueur.
Disposer un contre rail de guidage sur le rail de petit rayon dans les courbes
serrées. Prévoir un dispositif d'arrêt avant la pente en courbe de Gobson
(taquet de verrouillage).
Prévoir une impasse de sécurité en bas de la pente du tunnel en cas rupture
d'attelage car une dérive pourrait entraîner un déraillement à l'endroit où
une allée de visiteurs est tracée en bordure du Loiret. Un aiguillage
talonnable à simple calage suffirait. La construction d'un muret de protection
en bas de la courbe de Gobson serait souhaitable pour arrêter les wagons
qui auraient déraillé.
Consigne de limitation de vitesse. Vérification journalière de la voie. La
pose d'une voie plus lourde sur traverses bois serait plus stable et l'entretien
de moindre coût.
Il est signalé à ce sujet qu'un rail de 30 Kg au mètre a une inertie de 837
cm4, alors que celui de 15 Kg au mètre n'a que 170 cm4.
Pour un poids linéaire double, l'inertie est 5 fois supérieure.
Un relevé topographique du terrain aurait du être fait pour définir un
tracé en accord avec les données techniques, d'autant que des voyageurs
devaient être transportés.
Le 30 août 1967, l'additif au rapport concerne essentiellement la
courbe Gobson.
Le plan communiqué par M. Pellerier, géomètre expert appelle les remarques
suivantes. (
À remarquer que, après l'étude faite par le Service technique de la Ville d'Orléans, des dévers de 3 à 5 mm. avaient été relevés dans cette zone. Il faut en déduire que des affaissements se sont produits, dus aux pluies stagnantes sur un terrain glaiseux, imperméable, sans aucun drainage évacuant les eaux.
En conclusion il est possible de dire que la situation telle qu'elle a résulté de l'examen du plan du Cabinet Pelletier est plus critique que celle résultant de l'étude faite par le Services technique de la Ville d'Orléans.
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Le 8 septembre 1967, M. Garric, le délégué permanent de la SAMDA,
écrit à M. Turbat pour l'informer que le siège de la SAMDA a confirmé que l'AFO
doit prendre toutes les mesures nécessaires en vue de se conformer
rigoureusement aux prescriptions de sécurité édictées dans le rapport de
l'expert sans quoi, la SAMDA serait conduite à apprécier les conditions
d'application de la garantie prévue au contrat.
Elle demande avant toute reprise du service sur les deux courbes, de lui faire
parvenir un document détaillé des travaux réalisés dans le sens des
prescriptions.
En outre, par référence à la notification du juge d'instruction en date
du 9 août, les trains devront être essentiellement composés de wagons
équipés de bogies, l'utilisation de wagons à essieux étant subordonnée à un
nouvel accord de l'Autorité judiciaire.
La SAMDA considère qu'il conviendrait de déplacer le passage des
visiteurs au bas de la courbe Gobson vers les allées de la Rocaille
et d'interdire la traversée de la voie à un endroit particulièrement
dangereux.
L'assurance serait reconnaissante de bien vouloir donner acte de la présente et
de faire connaître ses intentions.
Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Le 22 novembre 1967, M. Dupuch, du Service des sinistres de la SAMDA revient vers M. Turbat pour compléter l'instruction du dossier concernant l'accident du petit train et demande :
Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Le 22 novembre 1967, le président Turbat accuse réception de la précédente lettre et répond à la SAMDA.
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Le 20 décembre 1967, M. Dupuch, du Service des sinistres de la SAMDA revient vers M. Turbat pour lui demander :
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Le 13 février 1968,
le Directeur départementale de la Défense et de la Protection civile écrit au Directeur général de la Mutualité agricole Direction de la Préfecture de la Région Centre) concernant la sécurité du petit train des Floralies.Cela dit il s'est rendu sur les lieux, accompagné de M. Gitton et rapporte ses observations :
Ces deux précautions apportent une amélioration à la sécurité, elles devraient être complétées par
Il termine par la qualité du personnel choisi et la conscience professionnelle de ce dernier, garant de la responsabilité des exploitants.
Ce dernier document concerne la reprise de l'exploitation l'année suivant l'exposition des Floralies, suite à une interruption de l'activité pendant l'hiver 67-68.
Archives départementales du Loiret, cote 1848 w 50
Le 4 mars 1968, M. Garric, le délégué permanent de la SAMDA,
écrit à M. Turbat suite à sa requête de faire circuler à nouveau le train
du Parc floral pendant les mois d'été, les samedis et dimanches.
La SAMDA accepte d'assurer l'activité compte tenu des améliorations apportées
suite à l'accident du 6 août et à la condition de respecter rigoureusement
les mesures édictées par M. Aubert l'expert de la SEI, ainsi que celles
émises par le Directeur départemental de la Défense et de la Protection
civile dans sa lettre du 13 février 1968.
Ces dispositions seront reprises dans le nouveau contrat.
L'assurance ne rajoutera que le choix du personnel attaché au fonctionnement du
train qui fera l'objet d'une enquête en ce qui concerne les compétences
techniques de ce personnel.
Elle demande néanmoins pour la couverture de ce risque de renseigner les points
suivants :