Le carnet du CFC
Une journée d'exploitation sur la Compagnie Interurbaine de Tramways et les Chemin de fer et Transport du Sud
Jean Barèdje, Marc André Dubout, Christian Jouen
La
Compagnie Interurbaine de Tramways et les Chemin de fer et Transport du Sud est un réseau imaginaire et pourtant bien réel avec une exploitation à la fois
urbaine et interurbaine situé dans un jardin pittoresque de Marseille dans le
quartier des Trois Lucs.
J'étais aller chez Jean ce jour pour participer aux travaux de la voie mais des
travaux de terrassement dans le jardin près de la maison ne nous ont pas permis
de faire ce que nous voulions aussi nous avons consacré la journée à
l'exploitation. C'est Jean et Christian qui connaissent parfaitement les lignes
qui ont exploité à la fois le réseau urbain (à l'intérieur de la
maison), interurbain et les Chemin de fer & Transport du Sud
(à l'extérieur dans le jardin de rocailles).
Pour sortir le Chemin de fer du Sud rentré à la veille, il est tout d'abord
nécessaire de recomposer la rame (les voitures de voyageurs, le wagon poste et
celui des messageries et d'y adjoindre une motrice qui assurera le service des
la ligne de bout en bout.
Tout d'abord la machine n° 2 a dégagé le wagon poste et celui des messageries
pour les remettre en tête de rame. Ensuite la machine n°2 accompagné de la
n°4, qui avait fait le train de voyageurs précédent, sont rentrées au
dépôt et la machine n° laissée en fond de gare a été remise en tête du
train de voyageurs prêt pour le départ vers Tonna (terminus de la ligne des Chemin
de fer & Transport du Sud)
Il donnera la correspondance pour Marquitta en gare de la Mescla.
Il est a noté aujourd'hui, à cause du chantier, l'Interurbain
s'arrêtera à Marquitta. Le reste de la ligne sera assuré par un bus de
substitution.
La motrice n°1 qui a assuré le train de la Camargue va assurer la manœuvre de recomposition du Chemin de fer du Sud. Elle est dételée de sa rame,
dégager les quatre voitures voyageurs pour isoler le wagon poste et le fourgon des messageries.
Le wagon poste et le fourgon des messageries seront garés en fond de voie pour leur remise en queue puis les quatre voitures attelées en tête.
Ensuite la motrice de manœuvre rentrera au dépôt et laissera sa place à la n°4 qui assurera le train.
Le
train prêt à partir, c'est Roméo qui prend les commandes à partir de la gare
centrale. Christian au fond surveille les mouvements des sortie de la gare et
accès qu tunnel qui débouche dans le jardin.
À gauche le dépôt des motrices, desservi par une plaque tournante.
À droite la ligne de de l'interurbain et du Chemin
de fer du Sud.
Au niveau supérieur la ville avec les magasins généraux.
Ça y est le train est en ligne et débouche du tunnel sur et entre en gare de Travignon, la première
Deuxième volet de
l'exploitation l'Interurbain qui a son départ de Marquitta
qui monte jusqu'à celui de Vitchènian terminus de la ligne interurbaine.
Or aujourd'hui cette section sera assurée par un bus de substitution.
Le pantographe est sur la caténaire, le fil trolley à côté, mais sur la même
voie, est réservée au tramway interurbain.
Comme il n'y a pas beaucoup de voyageurs pour cette première course matinale,
le train repart sans tarder.
Il franchit le premier viaduc en béton à flanc de montagne. À partir de Travignon commence une rampe continue.
Courbes et contre-courbes se succèdent à flanc de rocher où se faufile la double voie.
Ensuite c'est l'arrêt de Jas de Baptiste non marqué puisque aucun voyageur n'attend le train.
En revanche en gare d'Engabua, gare d'arrêt général le train marque l'arrêt un peu avant le BV. À cet endroit, la voie devient unique, la voie montante se termine en voie de garage devant le BV.
Notre train continue par une grande courbe et revient dans sa direction première mais en perdant de l'altitude. la descente constante se fera jusqu'en gare de la Mescla , autre gare d'arrête général et de correspondance pour la ligne de l'Interurbain.
Entré en gare de la Mescla avec cisaillement des voies d'accès au dépôt,
et garage sur la voie 1 en correspondance avec l'interurbain.
Roméo,
notre jeune conducteur a fini sa course. Il va pouvoir boire un grand verre de
grenadine bien fraîche car aujourd'hui, le thermomètre flirte avec les
40°.
Et oui nous sommes à Marseille en plein cagnard, les mouchoirs épongent le
visage des hommes de l'exploitation et les trains sont à l'heure.
Deuxième volet, nous allons parcourir la ligne en accotement de l'Interurbain
qui vient de Marquitta.
Rappelons que du terminus de Vitchènian à Marquitta, en raison de
travaux, non pas sur la voie, mais dans le jardin le service est assuré par un
bus.
Marquitta est la gare principale de la ligne secondaire.
Petit Jean installe le train interurbain en gare de Marquitta pendant que Christian nettoie la voie car c'est la reprise de l'exploitation et herbes, feuilles, brindilles sont tombées sous l'influence du Mistral et empêche le bon déroulement de l'exploitation si la voie n'est impeccable.
Vue
générale de la petite gare champêtre de Marquitta.
En haut à droite, le voie qui se faufile entre le petit dépôt et la halle
marchandises se dirige vers La gare de la Mescla. En bas à droite c'est la
direction du terminus de Vitchènian.
La gare a trois voies dont une qui passe devant le BV munie d'un tiroir qui
dessert la petite halle marchandises. Parfois un wagon y stationne quand le
besoin le demande.
Le dépôt à deux voies permet à l'agent de garer sa motrice lorsque le
service de l'interurbain est partiel. C'est d'ailleurs le cas. La rame attend la
mise en t^te de la motrice encore garée dans le dépôt.
Le bus descendu de Vitchènian est arrivé de bonne heure.
Ça
y est la rame est formée et prête au départ pour rejoindre la gare de
correspondance de la Mescla.
Elle se compose de la motrice, d'un court fourgon et d'une remorque fermée bien
que ce soit un été chaud.
Peu de voyageurs sont présents, peut-être à cause de la chaleur étouffante.
Mais c'est l'heure du départ. Le petit train attaque la rampe de 80 %
o et serpente en accotement de la route étroite et sinueuse.
Le train passe devant la menuiserie qui a demandé l'autorisation de traverser la route à la Préfecture. L'autorisation accordée, la voie a été posée, reste terminer la voie de garage dans l'enceinte de l'établissement. On prévoit la réception d'un wagon par semaine et deux ou trois pour les expéditions.
Le
tramway arrive ensuite à la gare de Lou Favo ( La fève en Provençal).
Par manque de place la gare est située entièrement sur la route aussi bien
l'évitement que la courte voie de débord.
Elle est bordée par le ruisseau d'un côté et le précipice de l'autre.
C'est exactement la gare de La Barbelosas en Suisse quia la même disposition.
Dans
certaines courbes, la voie occupe le milieu de la route pour permettre au
débattement des voitures de s'inscrire entre les rochers et le précipice.
La vpoie continue toujours sur route jusqu'à la halte de la Chabrière.
Puis
la voie quitte la route pour évoluer en site propre et gagner par une série
continue de courbes et contre-courbes la voie du Chemin
de fer du Sud et rentrer ensemble en gare de La Mescla.
Mais avant ce sont des ponts en arcades ou de simples tabliers lancé d'une rive
à l'autre qui permettent à ce véritable tramway de montagne de desservir les
contrées isolées.
Arrivée
en gare de Kindore Lac.
Une voie d'évitement au niveau du BV permet le croisement des trains. Une
petite halle est desservie par une court en impasse à côté du BV.
Les travaux du barrage n'étant pas encore terminés, le lac n'est pas encore
constitué, aussi faut-il encore attendre pour que cette gare prenne toute son
importance.
Se
succède ensuite une autre série de courbes et contre-courbes dans un payasage
de montagne arides et tourmenté qui rappelle la ligne de Sospel qui a inspiré
ce passage singulier.
Encore une dernière courbe et la voie rejoint celle du Chemin
de fer du Sud que l'on distingue en haut de la photo et dont l'armement
de la voie est plus fort.
Un dernier tunnel et les deux simples voies entrent en gare de la Mescla après être passé sur une TJD.où le Chemin de fer du Sud donnera correspondance.
La
gare de La Mescla et ses trois voies à quai plus une de desserte
marchandises.
À droite une autre vue de la gare de la Mescla prise, le soir, au retour
du train.
La correspondance pour Marquitta est assurée.
Troisième volet le Chemin de fer du Sud descendra à son terminus en gare de Tonna (terminus provisoire en attendant le prolongement de la ligne jusqu'au port.
La gare principale de La Mescla est le point de séparation des
La correspondance donnée le grand chemin de fer va partir, empruntant la
plate-forme en tronc commun des deux lignes.
C'est Petit Jean qui est aux commandes.
À
gauche la voie unique du
Chemin
de fer du Sud et à droite celle du réseau interurbain.
On voit sur la photo de droite la séparation des deux voies et au premier
plan les lacets en courbes de 25 cm de rayon de l'interurbain qui a
déjà perdu de l'altitude.
Notre train arrive en gare de la Mailleraye, une grande gare d'intérêt général qui verra se développer des industries. En effet des usines vont s'implanter près de cette gare dont le trafic marchandises est attendu par la Compagnie.
Ensuite
la ligne suit une grande boucle, passe sous un premier tunnel puis un second
avant de passer sur le pont du Yunnan lancé au-dessus du "Grand Cañon du
Petit Verdon".
Le "vrai" pont sur arbalétriers se trouve au Km. 111 de la ligne
Ho-Keou à Kuming, construits par les français de 1902 à 1910.
Elle serpente ensuite à travers la montagne dans laquelle de très hautes tranchées ont été creusées.
Elle arrive ensuite à la petit gare isolée de Oiraviv dont la halle se situe en bout d'évitement sur un éperon rocheux.
Elle
continue de descendre traversant ponts et tunnels taillés dans la roche et
toujours à flan de montagne.
la pente est de 45 %
La
voie continue et arrive en gare de Creysset coincée entre roches et précipice. Cependant une voie en
impasse peut recevoir un wagon de marchandises, le cas échéant.
La gare est photographiée au retour du train.
Encore
quelques courbes et le train arrive à son terminus en gare de Tonna.
Mais la journée n'est pas terminée pour le mécanicien. La rame voyageurs est dételée
et la motrice n°1 poursuit sa route en fond de gare avec l'allège postales et
le fourgon de messageries.
Ces deux véhicules sont garés au bord du quai qui leur ait affecté puis la motrice n°1 en fin de service rejoint un des deux petit dépôts pour passer la nuit en attendant le retour du train demain de bonne heure.
Pour isoler la motrice de la ligne de contact, il suffit de baisser le pantographe... ou alors de mettre une feuille morte en le panto et la ligne aérienne.
Petit Jean pose son manipulateur et nous allons boire un coup.
Quatrième volet : exploitation des trois lignes du réseau urbain (tramways avec perches et fil
trolley) :
- ligne n°3 Clagny—Gare. C'est la ligne la plus longue assuré par la
"1200" (des Tramways marseillais)
- ligne n°2 Théâtre— Gare, assurée par une "B vestibulée"
et aussi par la "Stéphanoise"
- ligne
n°1 Clagny—Théâtre, ligne de proche banlieue qui arrive au
terminus de "Clagny" où il se trouve le dépôt des tramways. Elle
est souvent desservie par les motrices ouvertes surtout en été.
La "1200" au départ de la "Gare" avec sa remorque à essieux vestibulée puis en circulation en direction du "Théâtre"
Vue
générale de la place du Théâtre avec le nez d'une motrice du l'interurbain
sans doute égarée sur le réseau.
Elle arrive au "Théâtre" et va
où elle va croiser le 1 qui sortira de "Clagny". Elle continuera ensuite jusqu'au terminus de "Clagny" .
Christian
surveille attentivement la marche de son tram composé d'une motrice à essieux
suivie d'une baladeuse ouverte et d'une petite voiture fermée.
Cette rame qui assure le desserte de banlieue est ici en direction de
"Clagny" où elle déposera ses voyageurs avant de rentrer en
refoulant au dépôt.
Elle passe devant le "Bar des Tramways"
Un
autre tram avec motrice et attelage vestibulé se dirige vers le dépôt des
tramways.
La courbe d'entrée au dépôt fait 16 cm. de rayon. C'est plus forte de tout le
réseau.
Maintenant
toutes les rames ont fini leur service et sont garées sur les quatre voies du
dépôt.
On aperçoit en haut à gauche la "Stéphanoise" et sa remorque.
Noter à droit la "Boîte à sel" qui assure les trains de travaux
d'entretien des lignes urbaines.
La journée est terminée. C'est l'heure de l'apéro que suivra une pizza. Je
rentre avec Christian, il est plus de 22 heures. Une vraie journée
d'exploitation comme sur les vrais chemins de fer, avec horaires, croisements,
correspondances, bus de substitution en cas de travaux sur les lignes, etc.
Une journée bien remplie, où le rêve et la réalité se côtoient, où le
plaisir et le sérieux font bon ménage, une journée comme on aimerait en vivre
d'autres.
Demain nous poserons de la voie sur le Petit train de la Sainte
Victoire.