Baguenaude
Baguenaude sur la ligne Meyrargues—Nice (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes Maritimes)
Marc André Dubout
Cette ligne, aujourd'hui oubliée, ne manque pas d'intérêt même s'il ne reste plus grand chose de son existence et encore, il suffit de la parcourir pour en retrouver les traces de son ancienne vie.
Meyrargues—Barjols | 28 Km |
Barjols—Draguignan | 55 Km |
Draguignan—Grasse | 52 Km |
Grasse—Nice | 47 Km |
Total | 182 Km |
La ligne d'intérêt
général Meyrargues—Nice est une des deux grandes lignes à voie
métrique qui traversent le Var d'Ouest en Est au Nord du département. Sa
longueur totale est de 182 Km. La seconde ligne Toulon—St Raphaël est située sur le littoral.
La section Draguignan—Nice a été déclarée d'utilité publique en 1881-82 et
prévue à l'origine
en voie normale.
C'est seulement en 1885 que la Société Marseillaise de Crédit Industriel et
Commercial devient concessionnaire de la ligne dite du "Centre Var"
1.
De Nice à
Draguignan, l'autorité militaire exigea que le gabarit puisse accepter des
matériels à voie normale. Certains tronçons ont d'ailleurs été équipés du
troisième rail, cependant les courbes les plus faibles ont 150 m de rayon et
les déclivités atteignent 27 à 30 %o.
Certaines sections ont vu ainsi passer de nombreux matériels en voie normale
dont des Mallet 020+020T des Chemins de fer d'intérêt local du département de
l'Hérault.
La Compagnie du Sud de la France (S.F.) est créée en 1885.
Les différentes sections de la ligne sont ouvertes de 1888 à 1990 et
immédiatement mises en service.
En 1925, le Réseau change de nom pour devenir la Compagnie des Chemins de fer
de la Provence (C.P.).
En 1933 les finances de la ligne ne permettent plus l'exploitation qui finit par
cesser son activité. La concession n'est résiliée qu'en 1951.
Entre temps, l'administration de séquestre va améliorer le réseau en mettant
en circulation des autorails, mais la destruction de plusieurs ouvrages d'art
par faits de guerre pousse l'exploitant à abandonner la ligne, le dernier train circulera fin
1949.
La voie était armée de rail de type Vignole de 25 kg au mètre remplacé par du
39 Kg. De nombreux ouvrages d'art ponctuaient le parcours, les plus imposants étant
le pont de la Manda sur le Var, le viaduc du Loup et le viaduc de Tanneron sur
la Siagne.
La signalisation était du type P.L.M., gares protégées par des disques
rouges mobiles plus parfois des "carrés" à damiers. Les gares furent
construites assez
largement dimensionnées.
avec deux
aller-retour sur chacune d'elles.
Après la vapeur, les autorails ne firent qu'une brève apparition sur la ligne
avec une navette Draguignan—Nice et une autre Nice—Vence.
Ligne
de Nice à Meyrargues par Grasse & Draguignan et vice-versa. Horaire trouvé dans un livret à Flayosc. |
Les destructions de 1944 sonnèrent le coup de grâce au chemin de fer et des autobus prirent la relève.
La traction était assurée par des
De Meyrargues à Barjols 28 Km
Meyrargues
Meyrargues, ville comptant un millier d'âmes en ces temps a eu la chance à la Belle Époque de
bénéficier de
trois gares.
À l'observation
des cartes anciennes, on pourrait croire que les lignes BdR et Sud-France
étaient continues. En fait il y avait deux terminus sans intercommunication de chaque côté de la gare
P.L.M.
Meyrargues a gardé
ses trois gares même si seule celle ex. P.L.M. voit encore des trains circuler.
À la sortie de Meyrargues, la ligne Sud-France suit celle du P.L.M. sur
quelques kilomètres, traverse la RN96 avant d'atteindre Peyrolles.
Peyrolles
Première gare de la ligne. La gare a subsisté malgré son environnement
qui ne le laissait pas entendre, en effet le B.V. à deux travées s'élève
modestement au milieu des immeubles.
La ligne quitte alors la vallée de la Durance pour s'orienter vers le Haut Var en suivant la vallée descendant vers la Durance.
Jouques
Joliment restaurée, le jardin a épousé la cour des voies délimitée par l'abri voyageurs direction Meyrargues. |
À la sortie de Jouques, la ligne suit la RN 561. Certaines tranchées ont du être creusées dans la roche.
Roques-Port Sec (h)
Première halte dans le département du Var ne desservant aucun village.
Rians
Le village construit en colimaçon au pied de la tour de l'horloge, à 385 m d'altitude, jouit
du climat méditerranéen.
Site préhistorique important, on peut penser que de nombreux visiteurs y
venaient, c'est en tout cas ce que laisse penser les cartes postales de
l'époque.
Artigues (h)
Esparron
Petit village perché sur une colline ce qui l'éloigne de la gare qui ne
quitte pas la Plaine qui y prend sa source.
La gare et la petite vitesse ont été vendues en deux lots et sont magnifiquement restaurées | |
L'ancienne petite vitesse d'Esparron. |
En général ces deux bâtiments encadraient les voies mais il arrivait qu'elles soient construites en alignement comme à Rians.
St Martin-de-Pallière
La gare est encore plus éloignées du village qu'à Esparron.
Site
merveilleusement conservé, il ne manque que les rails et bien sûr les
trains. Vue en direction de Nice. |
|
La gare côté place. |
La ligne quitte la plaine pour entrer dans des gorges escarpées avant d'atteindre Varages.
Varages
Varages est renommée pour ses poteries qui connurent une réputation nationale.
Barjols-Tavernes
La gare se situe au nord du village près du ruisseau des écrevisses. Devenu terminus, Barjols bénéficiait d'installations importantes, installations
qui sont restées en place et investies par la DDE.
Notes
Sources
Sites |
Si une image de cette page vous paraissait non libre de droits, merci de m'en faire part