La Bouillote - Deuxième restauration

Alors que la machine roule merveilleusement, un certain samedi 14 mai 2011 en pleine exploitation un tube de fumée perce et fuit abondamment. Daniel qui conduisait ce jour là est obligé d'arrêter le train, de demander la réserve et garer la machine au dépôt.
Le mercredi 17 suivant j'attaque l'extraction du tube. Tube acier sur foyer cuivre, l'extraction n'est pas aisée car le cuivre du foyer diffuse la chaleur du chalumeau et je n'arrive pas à porter au rouge l'extrémité du tube en acier pour le tréfler. Lorsque nous avions détubé la 020T n°3 cette opération n'avait pas été aussi difficile. Tube acier sur foyer acier, on chauffe l'extrémité du tube pour la porter au rouge et avec un burin adapté et une masselotte, on trèfle, l'extrémité du tube qui se rétracte dans l'alvéole jusqu'à se libérer, on répète l'opération côté boîte à fumée puis de retour dans le foyer avec une masse et un outil approprié que l'on positionne en face du tube il suffit de taper pour l'extraire. En général cette opération est inconfortable à cause de l'exiguïté du foyer mais pas insurmontable. 
Mais avec des tubes en acier et un foyer en cuivre il n'en va pas de même car en chauffant l'extrémité du tube, le cuivre du foyer dissipe la chaleur il devient difficile, voire impossible de le porter au rouge pour le tréfler. On y arrive mais très laborieusement. Ça va bien pour un tube mais...  soixante trois !
Côté boîte à fumée en revanche, ça va tout seul, parce que la plaque tubulaire est en acier. Une fois rétracté côté foyer, le tube bien désolidarisé de son alvéole, on tape avec le burin et le tube s'échappe. Une fois sorti de 7 à 8 centimètres on le perce au chalumeau et il suffit alors de le tirer complètement de la chaudière.
Nous profitons de l'ouverture faite sur l'ancienne chaudière de la "Chanteraine" pour prélever un tube de fumée en cuivre. Son diamètre est le même que sur la Bouillote et sa longueur excède d'une quinzaine de centimètres. Découpage à la meuleuse, extraction du tube. Il ne reste plus qu'à le couper à la bonne longueur 1515 mm. puis nettoyer les extrémités. Il faut réaléser l'alvéole des plaques tubulaires pour que la portée soit parfaite. Je positionne le tube dans la chaudière. Avec une pince étau je le bloque côté boîte à fumée et dans le foyer je le dudgeonne. Plusieurs passes, je sens que ça résiste, j'arrête. Je passe côté boîte à fumée et même opération de dudgeonnage. Ici c'est plus confortable car il y a plus de place pour travailler. 
Remplissage de la chaudière allumage, pas de fuite, la machine est bonne pour le service, elle est prête à rouler.

Le mercredi 25 mai, j'allume la machine pour la tester. Premier tour (10 Km) RAS puis tout à coup, une fuite dans le foyer, la vapeur sort par la porte, j'ai compris un autre tube a percé. Réserve, retour au dépôt, feu mis à bas, je vide la chaudière. C'est tout pour aujourd'hui.
Le lendemain je retourne au dépôt pour voir. Je sors la machine, remplis la chaudière et à partir de la deuxième rangée un autre tube fuit. J'ai compris le faisceau tubulaire est à changer pas la peine de remplacer le tube vu l'état, les autres, du moins ceux du bas doivent être complètement oxydés. J'arrête la machine. À son actif depuis sa requalification 408 heures de fonctionnement, 809 Km. Je regarde l'ancien dossier, le faisceau a été changé en 1968. Il aura duré 4 décennies, c'est toujours mieux que sur la Bertha : chaudière neuve, faisceau à changer 19 ans après la mise en service.
OK l'aventure de la Bouillote s'arrête là. Je rentre chez moi déçu, en 2011, elle n'aura parcouru que 10 Km. 

Passent les vacances, il me faut du temps pour admettre que je ne pourrai plus jouer avec cette "brave Bouillote" avec laquelle j'ai passé de bons moments au CFC et ailleurs.

Mercredi 28 septembre 2001
Vu la difficulté d'extraire les deux tubes, je me sens piégé. Autant sur la n°3 l'opération avait été facile et concluante autant, sur celle-ci, je redoute la difficulté. En attendant je démonte les tubes d'admission et d'échappement, je nettoie le souffleur et la boîte à fumée. J'en profite pour retirer le plan de grille et nettoyer également le cendrier en vue de remiser la machine.

Le tube d'amission est en cuivre et courbé pour s'adapter à ses extrémités.
Le tube d'échappement d'un diamètre plus gros est fixé sur la platine du berceau qui fixe la chaudière.

Mercredi 5 octobre 2011
Résigné, j'essaie d'extraire le tube. J'y arrive sur 5 cm puis il reste coincé. La rouille, mêlée au calcaire génèrent des protubérances sur la surface et il passe difficilement par la plaque tubulaire avant. J'y arrive enfin mais il faut que je change de technique sinon je n'en finirai pas d'autant que le tube est resté coincé.
Entre temps Jean-Marie achète une tige filetée trapézoïdale à fort pas pour extraire sans chocs les tubes sur une longueur de plusieurs centimètres. Je reviendrai sur son utilisation.

Mercredi 12 octobre 2011
J'arrive à sortir le tube sur 6 à 7 cm. Pour le tirer pas moyen côté boîte à fumée, le tire fort est cassé et en tapant côté foyer ça ébranle tout le générateur. Alors je le perce, passe la vis d'une manille reliée à un câble relié lui-même à un Plymouth. Je cale la machine et le tube sort, lentement puis saute par terre dès qu'il est libéré. c'est assez spectaculaire mais efficace et sans dommages.

Mercredi 19 octobre 2011
Je mets au point l'utilisation de la tige filetée parce qu'il y a 63 tubes au total à extraire il faut vite inventer un "mode industrialisation".
Donc côté foyer je chauffe de l'extrémité du tube, puis tréflage tant bien que mal mais au moins pour décoller au maximum le tube de la plaque foyère. Si pour une raison ou une autre on n'y arrive parce que le tube est jouxté à une paroi du foyer ou au ciel, il faut faire fondre son extrémité jusqu'à pouvoir engager la tige à l'intérieur. Une fois passé, je mets une rondelle de force et un écrou qui viennent s'appuyer sur le tube de diamètre inférieur à celui de l'alvéole pour qu'il puisse pénétrer à travers le plaque foyère. À l'autre bout, côté boîte à fumée Jean-Marie a confectionné une pièce qui vient s'appuyer sur la plaque tubulaire et à travers laquelle passe la tige filetée. Il ne reste plus qu'à serrer l'écrou et ça ramène le tube. Une fois sorti à la bonne dimension, suffisante pour pouvoir le percer avec le chalumeau, alors il ne reste plus qu'à mettre le câble et le tirer avec un Plymouth.
Je rentre chez moi en me remémorant l'action complète, qui ne c'est pas trop mal passée. Je vois que c'est possible mais que ça va être du boulot, sans compter que le tube extrait de cette manière était au centre du foyer, par conséquent facile d'accès pour le travailler... mais ceux des bords et des angles, ça va être une autre histoire... On verra bien.

Après tréflage du tube on passe la tige filetée trapézoïdale de 20 mm., pas 2 mm à l'intérieur. Côté foyer on met la rondelle de force et l'écrou de 30 mm. puis côté boîte à fumée on insère une pièce de force qui s'appuie sur les trois autres tubes et l'écrou de 30 mm. Il n'y pas plus qu'à serrer. Si ça ne vient pas du premier coup, il faut chauffer le tube dans le foyer. En théorie c'est facilement compréhensible, c'est la pratique qui pêche.
Video À droite du tube en train d'être extrait, un tube tréflé. La rondelle de force est d'un diamètre légèrement inférieur à celui de l'alvéole (44 mm.)
Une fois que le tube dépasse de 7 à 8 centimètres, on le perce au chalumeau et on passe une manille qui servira à accrocher le câble.
Ensuite on tire avec un tirefort, après avoir calée la machine.
Autre manière d'accrocher l'extrémité du tube, bien plus pratique. Avec l'expérience, on s'améliore...
Video Extraction du tube. Il faut réitérer l'opération 5 à six fois pour ne par endommager la plaque tubulaire. La première fois on graisse un peu le tube pour le faciliter son déplacement. 
Video Le Plymouth en action.
Sur cette photo on voit bien la tige filetée trapézoïdale. Après avoir extrait une quinzaine de tubes, le pas de vis est déformé et il faut alors utiliser une autre partie de la tige. Quant aux écrous il vaut mieux en prévoir d'avance.


Les outils de frappe que j'ai confectionnés pour travailler au tréflage et l'extraction des tubes. En haut et à gauche divers bédanes avec un coté arrondi et l'autre en angle vif pour attaquer le tube et le décoller de l'alvéole. En bas le burin d'un diamètre légèrement inférieur à celui de l'alvéole avec une extrémité plus petite qui rentre dans le tube tréflé pour l'empêcher de s'échapper. Au centre la rondelle renforcée soudée à l'écrou de 30 mm. qui s'appuie sur le tube pour le pousser, à droite la pièce de force sur laquelle s'appuie l'écrou coté boîte à fumée.
Ces outils permettent d'extraire les tubes avec douceur. Nos vielles chaudières n'aiment pas trop les techniques "à l'arrache".

D'autres obligations m'empêchent de continuer et puis j'avoue que je suis un peu découragé.

Janvier 2012, les bonnes résolutions ressurgissent.

Mercredi 4 janvier 2012
Aller on recommence. Dans la journée 6 tubes sont trèflés côté boîte à fumée, un seul, côté foyer. Et oui de ce côté c'est plus difficile.

Mercredi 11 janvier 2012
J'ai extrait un autre tube.

Mercredi 25 janvier 2012
Extrait 2 tubes. Je passe mes journées soit dans le foyer soit au chalumeau soit dans le locotracteur pour tirer, c'est la phase la plus récréative. Cette opération, la plus facile, vient en dernier et est perçue comme un encouragement. Je mets le tube sur le tas de ferraille et le soir je compte. Combien m'en reste-t-il ? et j'attends le mercredi suivant.

Mercredi 22 février 2012
Extrait deux tubes. Toujours la même technique.

 

 

Mercredi 29 février 2012
Extrait deux tubes. La rondelle de la tige filetée accuse des faiblesses. Jean-Marie tourne une rondelle de force, épaisseur 5 mm.

Mercredi 7 mars 2012
Extrait deux tubes.

Mercredi 14 mars 2012
Extrait cinq tubes.

Mercredi 21 mars 2012
Extrait quatre tubes.

vacances de Pâques

Mercredi 18 avril 2012
Extrait huit tubes.

Mercredi 25 avril 2012
Extrait un tube et préparé les prochains (tréflage). Sur cette photo il ne reste plus que quelques tubes à extraire en haut. Le tube au centre est un tube déjà changé lors de l'avarie de mai 2011. On voit qu'il et en bien meilleurs état que les autres en acier.
Noter dans le dôme la commande de régulateur. Vue vers la boîte à fumée. Le tuyau oblique est l'introduction d'eau dans la chaudière (partie eau).

Mercredi 2 mai 2012
Extrait trois tubes.

Mercredi 16 mai 2012
Extrait deux tubes mais avec beaucoup de difficultés, les tubes de côté et d'angle de foyer.

Mercredi 22 mai 2012
Extrait trois tubes. J'en suis au trois quart de l'extraction. Aller on continue !

Mercredi 30 mai 2012
Extrait trois tubes. Je me rends compte qu'il y a des fissures dans les foyer, rangée du haut, des fissures non traversantes entre les alvéoles de la rangée du haut. La plaque tubulaire a 20 mm. d'épaisseur, les fissures un peu moins que la moitié mais c'est inquiétant. Je ne cache pas mon découragement parce que la situation me dépasse. Il va falloir l'intervention d'un soudeur professionnel et en plus sur cuivre. Qui soude encore le cuivre avec un Tig aujourd'hui ? Il ne s'agit pas de soudure de plombier ou de chaudière non soumise.

 

Schéma des fissures observées en haut du foyer.

Mercredi 13 juin 2012
Extrait six tubes.

Mercredi 13 juin 2012
Extrait six tubes. Je reprends le dessus après mon dernier découragement. Où tout ça va-t-il me mener ?

Mercredi 27 juin 2013
Préparation des derniers tubes.

Mercredi 19 septembre 2012
Impossible de retirer un tube du bas. Côté boîte à fumée, il s'est boursouflé par la force de la tige filetée et ne peut plus sortir. Par les alvéoles du dessus je passe le chalumeau à l'intérieur de la chaudière et je coupe le tube. À l'aide d'une tige j'arrive à le replacer en face de l'alvéole. François dans le foyer le pousse, il passe à travers la plaque tubulaire et on peut le sortir sans même l'aide du locotracteur. Il ne me reste plus qu'à découper le bout de tube en petits morceaux pour le sortir par les alvéoles.
La Bouillotte est enfin complètement détubée.
Je pars en vacances rassuré.

Entre temps je travaille avec François sur sa 030-T O&K. Et puis autre mauvaise nouvelle, ce n'est pas une visite des dix-huit mois qui concerne la Chanteraine mais l'épreuve décennale. Il faut tout démonter pour mettre la chaudière à nue en vue de l'épreuve hydraulique... et ensuite le travail sur la N°19... et la Bouillote attend.

Le 24 octobre 2012
J'extrais les trois derniers tubes. La semaine prochaine c'est champagne dans le réfectoire.

Mercredi 31 octobre 2012
Plus aucun tube. On voit bien l'intérieur de la chaudière. J'en profite pour nettoyer avec un fer à béton muni d'une rondelle racleuse à son extrémité. Je retire environ 10 kilos de tarte.
Et l'année se termine ainsi.      

Les deux tubes qui restent sont les deux changés avant l'opération.
Noter les dépôts de calcaire en bas de la virole malgré le traitement de l'eau. Pas mois de 10 Kg en dix ans.
Sur cette photo, on voit nettement le tube plongeur de la chapelle d'introduction. Sur les O &K, les chapelles sont sur les cotés de la virole et donnent directement dans l'eau. Sur les Decauville il faut un tube plongeur, la chapelle étant en haut de la virole.
De la boîte à fumée, vue sur le foyer. Noter au dessus du foyer la ferme qui remplace les tirants. Chez Decauville au-dessus des chaudières de 700 litres, ces fermes étaient remplacées par de tirants de ciel.
Noter la lame d'eau, les entretoises et le rivetage de la plaque foyère. Tout le foyer est en cuivre.
et les attaches rivetées sur la virole et vissées dans la plaque foyère. C'est du solide.
Noter les dépôts de tarte, après huit ans d'utilisation. Il faudra nettoyer tout ça, mécaniquement par grattage puis à l'acide.

Le début de l'année 2013 est dédié à l'épreuve de la Chanteraine et sa préparation pour la saison.

Mercredi 29 mai 2013
Je reviens sur la Bouillote, démontage des injecteurs; mano, sifflet, cloche, dévissage cabine prête à être déposée. 

Mercredi 11 septembre 2013
Avec Jean-Marie, nous entreprenons le détubage de l'ancienne chaudière de la Chanteraine. Les tubes de 1919 sont de très bonne qualité et le tartre n'adhère que peu sur le cuivre. Un coup de brosse et le tube retrouve son éclat. En plus, ces tubes sont d'une bonne épaisseur et... surtout il n'y a pas d'oxydation, le cuivre appartient à la même famille chimique que l'or et le platine.
Les premiers tubes sont accessibles à la meuleuse par l'ouverture faite dans le corps de chauffe mais bien vite l'espace se rétrécit et on perd de la longueur, aussi nous faut-il trouver une autre solution.
Une fois extrait, je coupe proprement une extrémité et la décape à la toile émeri et les range soigneusement. Au moment de les utiliser, je les couperai à la bonne longueur, les décaperai avant de le mettre en place.
Photo Jean-Marie Lemaire

 

 

Mercredi 25 septembre 2013
Avec Jean-Marie, nous continuons le détubage de l'ancienne chaudière de la Chanteraine 

mercredi 2 octobre 2013
Nous avons coupé quatre tubes.

Mercredi 9 octobre 2013
Jean-Marie a apporté une scie sabre qui va mieux mais dans l'espace exigu ce n'est pas toujours bien accessible. Il faut être deux pour cette opération, un qui tient la scie et l'autre qui guide la lame pour éviter qu'elle ne cogne contre un tube voisin. Nous coupons les tubes par groupe de deux. Il faut dire que l'ouverture de la chaudière n'est pas un chantier à ciel ouvert, d'ailleurs Jacques H. jouera du chalumeau pour augmenter l'accessibilité.
Du coup je sectionne les extrémités restantes au chalumeau pour ne pas perdre de la longueur.
Nous avons coupé six tubes.
Photo Jean-Marie Lemaire

Le prélèvement des tubes sur la chaudière (1919) de la Chanteraine.

Après avoir prélever les tubes des rangées supérieures, il a fallu redécouper la virole pour accéder à ceux des rangées inférieures. Jacques H. est en train de découper la tôle à l'oxycoupeur.
Photo Jean-Marie Lemaire
Intérieur de l'ancienne chaudière de la Chanteraine.
Photo Jean-Marie Lemaire
À chaque rangée on décale la coupe vers le centre ce qui nous fait perdre de la longueur, la scie sabre ne passe pas toujours comme on voudrait, alors il faut jouer du chalumeau pour découper (sauvagement) les tubes le plus près possible des plaques tubulaires.
Photo Jean-Marie Lemaire
Une fois extrait, chaque tube est coupé proprement à une extrémité puis nettoyé sur une longueur de 30 mm.
Ils sont ensuite rangés et soigneusement comptés. Il en faut 63 mais c'est l'occasion d'en prélever quelques-uns en plus.
Gros plan sur deux sortes de tubes. En haut ceux de la Chanteraine (1919) en cuivre. Le dépôt de tartre en infime et surtout il n'y a pas d'oxydation. Nettoyé, le tube retrouve son éclat. En bas, ceux de la Bouillote remplacés en 1968. Le tartre et l'oxydation ont aminci l'épaisseur initialement de 3,2 mm. jusqu'à ce qu'il perce.

vendredi 11 octobre 2012
J'ai un moment d'inactivité, je pars aux Chanteraines et dépose la cabine. Ensuite je commence à déboulonner les soutes à eau. La Bouillote retrouve l'allure quelle avait avant la restauration de la cabine en 2002.

 

 

 

La cabine servira pour ranger la tubulure, les accessoires, les barreaux de grille, les barres d'attelage, les timoneries, etc.

 

 

 

Mercredi 15 octobre 2013
Je dépose les soutes à eau et les range sur un wagonnet plat.

 

 

 

Jeudi 16 octobre 2013
Je commence à déboulonner les crinolines et les boulons de fixation de la chaudière sur son berceau, mais ça résiste, il va falloir jouer du chalumeau. Jean-Marie me donne un sérieux coup de main et les dix boulons chauffés au rouge ne résistent pas à la pression de la clé.
Par ailleurs on coupe quatre tubes sur l'ancienne chaudière de la Chanteraine.
Photo Jean-Marie Lemaire

 

 

Lundi 21 octobre 2013
Je dépose la chaudière, le dernier boulon ayant sauté la semaine dernière plus rien ne la retient sur le châssis.
Le chantier avance, c'est spectaculaire contrairement au travail fastidieux dont on ne voit pas la fin. Il me reste un peu de temps, je passe un coup de brosse sur la chaudière. Il n'y a pratiquement pas d'oxydation sauf en dessous des trous de visite qui ont du fuir et laissé une trace.

 

 

Le châssis est à nu et un bon nettoyage au Karcher est nécessaire. L'huile et la graisse l'ont bien conservé, pas d'oxydation. Je nettoie le cendrier et la plate-forme et les passe au gas-oil. 

 

 

 

Je vais en profiter pour déposer une glissière dont le support du tube d'entretoise des glissières est cassé.

Jeudi 4 novembre 2013
François vient me donner un coup de main. Nous déposons les bielles de la machine, bielles motrices et bielles d'accouplement en vue de descendre l'essieu arrière pour changer la glissière de boîte à huile arrière gauche(n°511).

Les bielles d'accouplement et motrices sont nettoyées et rangés sur la plate-forme de la machine.
Levage de la machine par son extrémité arrière. L'essieu reste au sol.
Nettoyage de l'essieu et inspection de la boîte à huile.
La glissière en question. À ressouder ou à refaire en mécano-soudure.

Il reste encore sept tubes à couper. Après il faudra s'occuper de trouver un soudeur Tig sur cuivre.

Référence du cuivre d'apport pour la soudure.

Mercredi 6 novembre 2013
Jean-Marie m'a rapporté la glissière de boîte à huile arrière gauche. Elle a été ressoudée par un professionnel ce qui simplifie la réparation. Il n'y a plus qu'à la remonter sur le châssis. J'en profite, avant de le faire, pour inspecter entièrement une des deux boîtes et d'en vérifier à la fois le graissage et l'usure. Tout semble normal. Avec François nous remontons la glissière tenue par ses quatre boulons qui avaient été nettoyés préalablement. J'aime bien remettre les boulons d'origine tant que cela est possible, garder la machine le plus possible dans sa forme originelle, sur celle-ci moins de cinq pièces ont été changées, tout ce qui a pu être réparé l'a été.
Nous soulevons la machine sous le palan, l'assurons et remontons la glissière, en prenant bien soin de repositionner une petite cale d'un millimètre sur toute la longueur de la glissière. François vérifie les cotes et le parallélisme des glissières entre lesquelles joue la boîte d'essieu, c'est bon. Cette fois nous pouvons remonter l'essieu arrière. On le passe à l'arrière de la machine et on la soulève généreusement pour le faire passer. Jean-Marie est au palan, François et moi chacun sur une boîte pour pour la diriger dans leur glissière gauche et droite.
Il faut que l'essieu soit parfaitement aligné pour que les boîtes s'engagent bien (il n'y a qu'un millimètre de jeu). On s'y reprend à plusieurs fois et enfin le châssis reprend sa place sur les boîtes. La Bouillote roule à nouveau. On la met sur la fosse pour terminer le remontage, mais c'est l'heure du déjeuner on verra après.
Je remonte les entretoises fixées par deux boulons dont un de contre-serrage et ensuite je remonte la conduite d'air comprimé.

Fixation de la glissière, tête de vis à l'extérieur, écrou à l'intérieur. C'est François qui serrera les quatre boulons.
Photo Jean-Marie Lemaire
Gros sur la pose de la glissière.
Photo Jean-Marie Lemaire
Une fois la glissière posée et mesure relevée on approche l'essieu moteur.
Photo Jean-Marie Lemaire
puis on lève la machine pour le positionner en face des glissières.
Photo Jean-Marie Lemaire
Ensuite pose des entretoises sur la fosse.
Photo Jean-Marie Lemaire

Vendredi 8 novembre 2013

Les bielles sont encore sur le tablier de la machine.
Photo Jean-Marie Lemaire

Aujourd'hui j'ai entrepris le remontage des bielles d'accouplement et motrices. Tout d'abord j'ai positionné la machine de façon à passer la bielle par la manivelle de l'essieu arrière puis l'ai reculée sous le palan pour la soulever de manière à libérer l'essieu en vue de pouvoir le faire tourner sur lui-même pour positionner le maneton en face du maneton de l'essieu avant. Une fois fait deux cas de figure soit il est possible de mettre la bielle dans le maneton mais aujourd'hui le maneton était caché derrière les bielles de tiroir donc il a fallu redescendre la machine et répéter la manœuvre de manière à faire passer le maneton de l'essieu avant de façon à pouvoir mettre la bielle. Une fois fait, retour sous le palan, soulèvement de la machine et pose des coussinets essieu moteur sans mettre la cale pour pouvoir bouger la bielle et mettre les coussinets de l'essieu avant. Une fois fait, j'ai mis les cales en les laissant libre de manière à avoir de la marge pour répéter l'opération coté gauche. Manœuvre, soulèvement de la machine, manœuvre, etc. et la deuxième bielle d'accouplement est mise en place. J'approche alors les cales sans pour autant encore les serrer.
Ensuite en fonction de la meilleure position on choisit le coté gauche ou droite, cette fois c'était encore le coté gauche pour mettre la bielle motrice, celle qui relie la tige de piston à la manivelle de l'essieu moteur.
Positionnement de la manivelle de façon à pouvoir passer l'évidement de la bielle motrice puis manœuvre de la machine pour la positionner sous le crosse. Manque de chance la position de la manivelle ne correspond pas à celle de l'attache de la crosse. Il faut encore déplacer la machine. Au moment de bouger la crosse, cette dernière est coincée j'y remédierai à l'aide de la barre à mine. Je monte la bielle sous la crosse mais l'axe ne tombe pas en face d'un rayon de la roue et il faut encore déplacer la machine tout en gardant la coïncidence de la bielle et de la crosse. Je place un tube à la place de l'axe et m'arrange pour tomber en face d'un rayon parce que la longueur de l'axe exige du recul et seul l'évidement d'un rayon permet son passage. Enfin je mets l'axe et visse l'écrou. Il ne reste plus qu'à passer du coté droit pour la même opération. Combien de fois j'ai utilisé le locotracteur, combien de fois le palan je n'ai pas compté mais la prochaine fois j'y penserai. En tout cas le Decauville n°643 est idéal pour ce genre de manœuvres fines et surtout on peut manœuvrer sans avoir à monter dedans.
Pour finir la journée, j'ai commencé l'alésage des alvéoles coté boîte à fumée. La portée n'est pas mauvaise, juste pour rafraîchir.

Samedi 6 novembre 2013
Remise en forme des tuyaux d'alimentation des injecteurs gauche et droite. J'ai aussi continué l'alésage des alvéoles coté boîte à fumée et pour changer d'activité, à l'aide du ringard au bout duquel j'ai fixé une rondelle, j'ai gratté systématiquement l'intérieur de la chaudière pour décrocher le tartre.

Mercredi 11 décembre 2013
Après quelques jours de vacances, reprise du travail sur les tubes. Maintenant il s'agit de les couper à la bonne longueur. Avec François nous sortons la chaudière du dépôt 2 pour mettre le wagon sur la voie 1 afin que je puisse me glisser sous la chaudière et rentrer dans le foyer. En effet la fosse est occupée par un Socofer en réparation et est inaccessible momentanément. Une fois dans le foyer dans une position très inconfortable, François me passe un mètre par la plaque tubulaire de la boîte à fumée et j'essaie tant bien que mal d'en récupérer l'extrémité côté foyer. La longueur entre les extrémités externes des plaques tubulaires et exactement de 1500 mm. Pour garder une marge on retiendra 1515 mm. pour la longueur maximale des tubes. Il ne reste plus qu'à les couper.
Coincé dans l'étau je mesure le tube et fais une marque à la scie à métaux à 1515 mm. puis avec le coupe tube je commence les rotations infernales en prenant bien garde de ne pas faire effet de vis et garder la perpendicularité de l'outil. Si on n'est pas vigilant, on a vite fait de perdre plusieurs millimètres sur la longueur.

Didier vient m'encourager. Dans l'après-midi j'ai coupé 20 tubes soit le tiers. 
Photo Jean-Marie Lemaire

Après un essai, il s'avère que si le tube rentre bien coté boîte à fumée, coté foyer, l'alvéole est un peu sous-dimensionnée. Il faudra peut-être rafraîchir une extrémité côté foyer.

Lundi 16 décembre 2013
À la faveur d'un déchargement de wagons je suis allé aux Chanteraines plus tôt que l'heure de l'opération et j'en ai profité pour continuer le chantier des tubes. J'en en préparé 25. Il a fallu graisser le coupe-tube qui dès lors a beaucoup mieux fonctionné.

Mardi 17 décembre 2013
J'attends François pour travailler sur la 030 O&K. Je termine le chantier des tubes. Quand il arrive, il ne me reste plus qu'à les ranger entre les soutes à eau de la machine que je protège avec des cartons. Bien alignés ils attendent la pose entre les plaques tubulaires, ce sera pour l'année prochaine.
Je range les wagons qui contiennent la cabine, les soutes à eau et les tubes dans le dépôt 2. C'est fini pour cette année.

Mercredi 8 janvier 2014
La trêve de Noël est terminée, les huîtres digérées, les cadeaux rangés, je reprends ma restauration. Aujourd'hui, c'est la visite APAVE de la Tabamar après son rangement je placerai ma chaudière sur la fosse pour commencer à nettoyer les alvéoles coté foyer. Je place l'escabeau et m'infiltre dans le foyer il n'y pas trop de place et armé de la lime demi-ronde, je fais sauter les bavures faites suite au détubage difficile. J'y passerai deux bonnes heures et tout n'est pas fini je continuerai demain.

Jeudi 9 janvier 2014
Je vais partager ma journée entre la Bouillote et la machine de la Vigie. 

Jean-Marie m'a laisser une machine capable d'aléser les alvéoles. Trois patins fixés sur un axe animé par une perceuse portative alèsent l'alvéole par centrifugation. Une tige flexible permet d'aligner le trépan dans l'axe même si la perceuse n'est pas dans l'axe et vue l'exiguïté du foyer c'est bien pratique pour les alvéoles situées dans les coins et au ciel de foyer. Ce n'est pas sûr que l'alésoir traditionnel, assez encombrant puisse passer et même, pour le manœuvrer il n'y aurait pas suffisamment de recul. Ça va bien pour celles qui sont au centre mais les coins ne sont pas très accessibles.

 

Au bout d'une heure dans le foyer la lassitude se fait sentir. Rappelons que les dimensions sont seulement de 500*600*700,.
J'en profite pour photographier les entretoises qui maintiennent le foyer. Quelques-unes ont déjà été remplacées.

Mercredi 22 janvier 2014
Aujourd'hui l'entreprise spécialisée vient pour souder les fissures détectées dans le foyer. Après un café partagé dans la salle de réunion l'intervenant installe son matériel, poste à soudure, bouteille de gaz, etc. Il monte à l'intérieur du foyer et je lui passe les différents matériels. Il commence par ouvrir les fissures à l'aide d'une meuleuse puis commence à souder. Je lui tiens la torche à l'intérieur du foyer. L'intensité n'est pas suffisante, il me demande de monter à 250 A puis 300 A, mais rien n'y fait, l'intensité est loin d'être au niveau pour exécuter la soudure. Après renseignement téléphonique, il faut un poste plus puissant. Il reviendra dans deux semaines avec le matériel adéquat.

Ouverture des fissures entre les alvéoles où les criques se sont amorcées.
Le poste ne produit pas suffisamment d'intensité, alors on chauffe à l'aide du chalumeau, mais ce ne sera pas encore suffisant.
 
Anyway, on continue la journée par l'installation et le branchement du tour Ernault-Batignoles Somua...
Et Jean-Marie l'inaugure avec le tournage des embouts de tubes à fumée. En effet deux petites adaptations sont à prévoir. Côté foyer, l'alvéole a un diamètre de 40 mm., le tube aussi. Malgré l'alésage il faut réduire le diamètre du tube à 39 mm. pour pouvoir l'enfiler dans la plaque tubulaire. Deuxième petite intervention le coupe-tube a rétreint les extrémités et le dudgeon ne passe plus.
le mot dudgeon est le terme britannique pour désigner un outil que nous appelons en français un dudgeon et bien sûr par contamination linguistique le verbe est devenu dudgeonner au lieu de dudgeonner.

Samedi 25 janvier 2014
Séance de préparation des extrémités de tubes. 

Tout d'abord à l'aide de la lime demi-ronde on nettoie les bavures laissées par le coupe tube de manière à pouvoir rentrer le dudgeon à l'intérieur sans forcer.

Coté boîte à fumée les alvéoles ont un diamètre de 42 mm. pour des tubes de 40 mm. Comme il serait fastidieux d'expandre les tubes de 2 mm. pour les sertir sur la plaque, il vaut mieux les approcher à l'étau pour ensuite n'avoir que peu de travail dans une position souvent inconfortable. 
Le principe de dudgeonnage d'un tube dans une plaque à tubes est de créer une expansion radiale du tube par mandrinage, entraînant une déformation plastique du tube. Les contraintes résiduelles se traduisent par une pression de contact tube-plaque ayant pour conséquence la réalisation d'une liaison mécanique résistante entre le tube et la plaque. Les outils utilisés ne doivent pas provoquer d'empreintes à pentes brusques sur le métal, ni arrachement, ni bien sûr d'amorces de fissures.

Quelques définitions pour savoir de quoi on parle

Le dudgeon manuel est constitué : 

  • D’un barillet (enveloppe de maintien des galets avec 3 cages légèrement inclinées par rapport à l'axe de l'outil qui maintiennent les galets appuyés contre l'intérieur du tube.
  • De galets tournant qui par rotation et l’expansion de leur circonférence s'appuient sur l'intérieur du tube et font effet de vis pour pénétrer à l'intérieur en l'expendant, grâce à la broche conique.
  • d'une broche conique qui mis en rotation avance à l’intérieur du barillet et augmente la circonférence des galets tout en les mettant en rotation.
  • Le jeu : C’est celui qui existe entre le tube et l’alésage avant l’opération d’expansion.
  • La zone de transition : C’est la discontinuité géométrique entre la partie expansée du tube et la partie non expansée de celui-ci.
  • Le coté primaire : coté intérieur tube (côté boîte).
  • Le coté secondaire : coté extérieur tube (côté calandre).

Bien évidemment dans l'industrie, il existe des dudgeons pneumatiques et leur utilisation est bien plus commode qu'avec le dudgeon manuel qui nécessite de sentir la limite à ne pas franchir avant la déformation ou amorce de fissure du tube.

Exemples de dudgeons manuels.

Tout d’abord il faut connaître le diamètre de l’alvéole dans la plaque tubulaire (40 mm.), l’épaisseur du tube, 3,2 mm. et choisir l’outil idoine.
Pour que la chose soit plus visible j’ai fait l’opération à l’étau. C’est aussi plus confortable car à l’intérieur d’un foyer de 600 mm. par 500 mm. en équilibre sur un escabeau entre les deux rails (600 mm.), à 1,5 m. du sol, les bras en l’air, ça complique quelque peu l’opération.

On introduit le dudgeon dans le tube jusqu'à la moitié des galets
puis avec un maillet on enfonce la tige conique jusqu'à la coincer en faisant bien attention que le dudgeon ne change pas de position (la moitié les galets doit être toujours visible). Les galets se trouvent ainsi coincés entre l'intérieur du tube et la tige de l'outil.
Ensuite il suffit de tourner la tige avec un cliquet pour faire pénétrer le dudgeon dans le tube jusqu'à disparition. Dans ce cas, il faut une trentaine de tours pour obtenir un diamètre extérieur du tube de 41 mm.
Mesure du diamètre extérieur à l'aide du pied à coulisse.
Une fois ainsi préparé, on positionne le tube entre les plaques tubulaires et on le coince avec une pince étau de manière à ce qu'il ne tourne pas pendant le dudgeonnage qui se fait en général d'abord côté plaque foyère mais ce n'est pas obligatoire. Une fois serti de ce côté on répète l'opération coté boîte à fumée.

On arrête lorsque l'on sent que l'extérieur du tube est fermement serti mais il ne faut pas aller trop loin car on risquerait de déformer le tube, de l'amincir et donc de fragiliser sa résistance. Il et préférable d'avoir à y revenir même si on perd du temps : car dans ce cas il faut remplir la chaudière et faire une épreuve hydraulique.

Video Le dudgeon en action. Les trois galets légèrement inclinés par rapport à l'axe de la tige prennent appui sur le diamètre intérieur du tube et lorsque on tourne la tige, il se produit un effet de vis et les galets pénètrent à l'intérieur du tube en l'élargissant.

Si les galets sont introduits jusqu'à la moitié ils ont suffisamment de prise pour assurer le sertissage, c'est la meilleure position. Trop enfoncés la résistance est trop grande, pas assez ils n'adhèrent pas à la paroi interne du tube. Il vaut mieux faire deux passes sans effort qu'une seule en forçant, c'est mieux pour le tube... et pour les bras.

Et surtout on ne se laisse pas impressionner par le nombre de tubes à mettre en place.
Sur la Decauville type "Progrès" de 1910 il y en a 63.

Aujourd'hui j'en ai fait la moitié.

Mercredi 29 janvier 2014
Aujourd'hui Jean-Marie m'a préparé l'outil sur le nouveau tour que nous avons acquis il y a quelques semaines. Il arrive à point nommé parce que grâce à ce nouvel outil je vais pourvoir reprendre le diamètre des embouts de tube. Ainsi, j'ai pu tourner l'extrémité des tubes et en nettoyer une partie que je terminerai samedi. Côté foyer les alvéoles ont un diamètre qui varie de 39 et 38,5 et 38 mm. Tous les tubes sont maintenant à 39 mm. il me restera à ajuster à la demande au fur et à mesure du montage.
Pour les nettoyer j'ai utilisé le tour et avec un papier émeri.
L'après-midi nous aurons profité de la grue pour ranger les coupons de voie du 5ème Génie.

Samedi janvier 2014
Je termine le tournage des tubes côté foyer avec un diamètre de 39 mm.. J'y passerai l'après-midi sans interruption.

Mercredi 5 février 2014
Grande journée décisive. 5h30 réveil, petit déjeuner, toilette et en route pour les Chanteraines. l'objectif de la journée la soudure des fissures. Tout est de notre côté, aujourd'hui nous bénéficierons d'un Tig de 400 A. Si je pars tôt, c'est pour chauffer la plaque tubulaire. Hier je suis venu pour installer le chalumeau dans le foyer de manière à ne pas avoir à le tenir manuellement et ça avait l'air de fonctionner. Donc par de surprise je commence à chauffer, il est 6h45, j'arrêterai à 9 heures. Inutile de dire que passé 5 minutes à l'intérieur, on ne tient plus. Idéalement il faudrait atteindre 350°, c'est la théorie, en pratique avec la diffusion du cuivre on n'y arrivera pas, mais on essaie. Le soudeur arrive, branchement du poste, il s'enfile dans le foyer, et commence à souder et la déception vient très vite, le fusion ne se fait pas.
Après déjeuner je commence à mater les bords de chaque fissure, une à une, de manière à ramener les lèvres bord à bord. Le cuivre se prête bien à ce travail et à la réflexion c'est pas là que j'aurais dû commencer. J'avais eu le même problème il y a dix ans lors de la première restauration, il a fallu mater des entretoises.

Le chalumeau est fixé à une tige qui passe à travers du corps cylindrique et orienté sur une partie de la plaque tubulaire. La chauffe est au départ relativement douce puis au fur et à mesure que la température augmente, j'augmente la flamme.
Vue par le gueulard.
Vue de la fosse. Toujours un peu d'émotion quand on voit un chalumeau à l'intérieur d'une chaudière.
Inutile dire que je ne m'éloigne pas de la flamme et monte toutes les trois minutes dans le foyer.
Vue insolite de la boîte à fumée
Matage des fissures qui sous les coups du marteau disparaissent peu à peu
Un petit coup de lime pour atténuer les bavures.

Samedi 8 février 2014
Après tant de semaines de démontage, de récupération, de préparation arrive enfin le premier jour de retubage de la chaudière. Cette fois va commencer la reconstruction véritable.

Les tubes sont bien regroupés ensemble près du chantier.
La première opération est de faire un léger chanfrein à l'extrémité tournée, celle qui sera du côté foyer, pour pouvoir faciliter l'entrée du tube dans la plaque tubulaire.
Ensuite j'introduis le tube dans une alvéole mais inutile de dire que très vite il s'incline vers le bas par son propre poids et que plus il est enfoncé moins on a de prise sur lui.
Intervient alors une longue barre que l'on passe à l'intérieur du tube qui par effet de levier va permettre de le positionner  plus ou moins en face de son alvéole côté foyer. Il faut réussir à introduire la barre dans l'alvéole correspondante côté foyer. ce n'est pas pour autant que le tube est en face du trou mais on approche.
Ensuite il faut passer dans le foyer et avec un courte tige, repousser délicatement la barre et l'introduire dans le tube pour l'emprisonner en face de son alvéole foyère. Attention si on repousse trop vite la barre, le tube risque d'échapper et il faut recommencer. J'ai observé que le moyen de le repousser sans que le tube échappe était de le faire tourner et le repousser délicatement. Une fois cela effectué, il faut repasser côté boîte à fumée et pousser le tube au maximum vers l'intérieur, contre la plaque.
On repasse dans le foyer et avec la courte tige, on cherche à positionner le tube parfaitement en face de son alvéole. Avec une main on recherche le bon positionnement avec l'autre on passe un doigt dans l'alvéole voisine et on essaie tant bien que mal de le ramener vers l'intérieur.
Il se maintient grâce au chanfrein précédemment fait. Là on ne touche plus à rien. On laisse la tige au cas où le tube échapperait et délicatement on repasse côté boîte à fumée. On tape pour enfoncer le tube, pas trop fort pour ne pas endommager la plaque tubulaire s'il ne rentre pas il faut retirer 5/10 au diamètre et recommencer.
À ce sujet je me suis fais un gabarit de tube à Ø 39, 38,5 et 38 mm. de manière à usiner correctement l'extrémité côté foyer, avant son introduction, ça évite des aller-retour.
Une fois que l'on a constaté que le tube était correctement introduit, on tape jusqu'à le positionner normalement coté foyer. Dans ce cas il dépasse de 3 à 4 mm.
Rappelons que les extrémités extérieures des plaques tubulaire font 1500 mm et que les tube ont été coupé à 1515 mm.
Deux cas de figure se présentent alors. Soit le tube est rentré en force et l'on peut le dudgeonner immédiatement, soit il est libre dans ses alvéoles et il faut le serrer avec un pince-étau, côté boîte à fumée et le dudgeonner côté foyer.

Pour ma part j'ai préféré positionner l'ensemble des tubes serrés dans leur alvéole pour ne plus qu'ils bougent et je les ai dudgeonnés ensuite un par un selon la technique vue précédemment mais dans une position bien moins confortable que soit d'un côté ou de l'autre de la chaudière.
Voilà tout ça fait beaucoup d'aller-retour entre le foyer et la boîte à fumée. Descendre dans la fosse, remonter entre l'escabeau et le rail, trouver une position d'équilibre, avoir les bons outils à proximité et bien les utiliser.
Aujourd'hui j'ai positionné 11 tubes prêts à être dudgeonnés.
 

Lundi 10 Février 2014
Pose d'une vingtaine de tubes, puis une fois posés approchés côté boîte à fumée. Maintenant il ne me reste plus que 22 tubes à 38,5 et une dizaine à 38 mm. Tout ça, ça fait des aller-retour entre la boîte à fumée et le foyer.

Mercredi 12 Février 2014
Pose de 23 tubes tous approchés au sertissage côté foyer.
Je nettoie et remets les bouchons de cadre de foyer, fais des joints d'autoclave et remets l'arbre de noël sur la chaudière prêt pour l'épreuve. 

Lundi 17 février 2014
Aujourd'hui François allume sa machine pour essayer l'injecteur basse pression, je vais pouvoir tourner le reste des tubes et les poser sur la Bouillote.
Pose du reste des tubes tous approchés au sertissage côté foyer puis côté boîte à fumée.
Et le dudgeon disparaît. En principe maintenant je tourne les tubes à la demande donc je passe du stock au tour, puis du tour à la pose et de la pose au dudgeonnage côte foyer, donc en principe le dudgeon est soit en action dans le tube soit posé sur la poutrelle de la fosse.
Tout d'un coup au moment de prendre le dudgeon impossible de le trouver. Je passe une heure à le chercher sans comprendre ce qui se passe. J'ai alors l'idée de déposer les deux tubes du bas et je vois l'outil au fond de la chaudière. En retirant un des tubes il était resté dedans comme repère et il est tombé dans la chaudière. François l'a alors poussé à l'aide d'une longue tige jusqu'à le mettre contre la plaque tubulaire et avec un tournevis, j'ai pu le soulever jusqu'à le présenter devant l'alvéole. François a poussé délicatement pour ne pas le perdre à nouveau et il est sorti tout aussi délicatement.
À l'heure du déjeuner, je découvre une autre mauvaise nouvelle : les roues de la machine remisée dans le deuxième dépôt sont bloquées, impossible de le déplacer. D'ailleurs samedi dernier l'équipe avait essayé sans pouvoir le bouger.
Nous passerons une partie de l'après-midi à la soulever pour glisser une paire de lorrys en-dessous afin de pouvoir la déplacer. Deux heures après elle reposait sur ses traverses de choc avant et arrière.

 

Mardi 18 février 2014
Tous les tubes sont posés et le sertissage approché, je commence le dudgeonnage systématique d'abord côté boîte à fumée parce que de l'autre ils ont déjà été fixés sommairement. Pour ceux déjà approchés, il s'agit d'une passe fine, c'est à dire le dudgeon davantage enfoncé dans le tube, ne laissant apparaître que quelques millimètres des galets. Comme je n'ai pu poser les tubes d'une manière ordonnée je tombe sur certains qu'il faut reprendre complètement parce qu'oubliés, puis en milieu d'après-midi j'attaque le côté foyer bien moins confortable, je m'arrêterai à la 4ème rangée en partant du haut.

Mercredi 19 février 2014
je termine le dugeonnage des tubes et juste avant de déjeuner je mets la chaudière en eau une quinzaine de fuites apparaissent, côté boîte à fumée, et côté foyer.

Le blocage des essieux de la machine me préoccupe. Le côté gauche est au point mort (bielle en alignement). Avec François, nous passons un vérin sous la manivelle, mais rien ne bouge, c'est le châssis qui se soulève, la roue ne tourne pas. Nous démontons alors les boîtes à vapeur et les fonds de cylindre pour accéder aux pistons et je badigeonne à refus de gas-oil pour dégripper. Quelques temps après nous revenons à la machine et à l'aide d'une barre à mine, passée entre les rayons de l'essieu arrière, nous décollons la roue qui tourne de quelques centimètres. Nous passons de l'autre côté pour continuer le mouvement, l'essieu fait un demi tour, puis François monte sur la manivelle en position point mort et hop tout tourne.

 

Il ne reste plus qu'à aller sous le palan pour remettre la machine sur ses quatre roues et faire des aller-retour pour décoincer tout ça.
Les cylindres sont propres, à part le mélange de graisse et d'huile. je nettoie les fonds de cylindre et les remonte ainsi que les plaques de boîte à vapeur. 
Il est 18 heures, nous rangeons les autres machines et rentrons à notre tour après cette journée bien chargée.

Video

 

Samedi 22 février 2014
De retour dans le foyer pour reprendre les tubes qui fuient. Je remplis à nouveau la chaudière pour les identifier précisément. Côté boîte à fumée ça va, côté foyer encore quelques perles vite maîtrisées et deux entretoises qui suintent. Tout d'un coup je vois un boulon de tirant de foyer qui goutte amis à y bien regarder, le filet venait d'un tube supérieur. Les fuites sont sournoises il faut bien identifier l'origine car sinon on ressert un tube et ce n'est pas celui qui perd. Le mieux est d'avoir un chiffon pour effacer toute trace d'eau et bien regarder ou la goutte d'eau apparaît, idem pour les entretoises.
Tout va bien. Je décide de mettre la chaudière à la pression de le ville soit environ 6 bars.  Surprise tout d'un coup l'eau jailli par l'orifice de la chapelle qui est ouvert. Je coupe et vais chercher la chapelle d'introduction puis ré-ouvre le robinet, il ne reste plus que le dôme de prise de vapeur à remplir. Et deuxième édition, cette fois, c'est l'orifice du graisseur qui fait jet d'eau. Je vais chercher le graisseur, le ferme et le met en place. Cette fois la chaudière est en pression , à 6 Kilos. Côté boîte à fumée tout va bien, côté foyer quelques perles irréductible que je souligne à la craie pour leur faire comprendre la prochaine fois.
En revanche3 ou oun4 entretoises perlent et toute la ligne de jointure au ciel de foyer (côté avant). Il y a du matage dans l'air, ce sera la prochaine intervention. avant de faire l'épreuve. Il faudra par ailleurs améliorer l'étanchéité de la chapelle dont le clapet gauche fuit un peu ainsi que le trou de visite, du même côté.
Les fuites du foyer ne m'impressionne pas parce qu'à chaud les tôles se resserrent, idem pour les entretoises et de toute façon vu le très faible débit l'eau vaporise immédiatement, mais pour l'épreuve à froid, ces pertes feront tomber l'aiguille du mano, et c'est ça qui fait foi, alors il faudra dudgeonner et mater encore et encore. 
Ce n'est pas fini.
Pour terminer je sors le châssis et le fais rouler, RAS.

Mercredi 26 février 2014
Je resserre les quelques tubes fuyards et remets la chaudière en eau.
L'étanchéité des trous de visites, arbre de noël et chapelle sont défectueux, il faudra reprendre tout l'étanchéité. En revanche seuls quelques tubes suintent encore, ainsi que les entretoises.

Samedi 1er mars 2014
Séance d'étanchéité de la chaudière en vue de sa mise en pression. Suite au repérage des entretoises fuyardes, il va falloir mater sérieusement.
Tout d'abord l'étanchéité, c'est important car lors de l'épreuve décennale l'aiguille du mano doit rester rigoureusement à la pression de 14,5 bar normalement pendant la durée de la visite, c'est à dire entre 10 et 15 mn, et la moindre fuite tend à la faire chuter.

Tout d'abord je fabrique une bride pour obstruer l'orifice de l'arbre de noël. Prise sur deux goujons, la bride plaque une épaisse feuille de caoutchouc;
Idem pour l'orifice de la chapelle d'introduction d'eau dans la chaudière. Même technique utilisée.
Maintenant, il s'agit du couvercle du dôme de prise de vapeur sur lequel sont fixées les soupapes. Par chance une deuxième couvercle est disponible dans le dépôt. C'est celui-ci que j'utiliserai afin de ne pas avoir à démonter les soupapes et ainsi garder le bénéfice de leur tarage. Le petit trou que l'on voit sur le devant, c'est le filetage du graisseur du mécanismes de prise de vapeur. Il servira de trop plein pour évacuer l'air du générateur et je le boucherai quand l'eau sortira.
je sers les boulons avec précaution.

Ensuite repérage des entretoises fuyardes. C'est toujours le même problème, à chaud les tôles se dilatent et il n'y a pas de fuite mais à froid tous ces assemblages sont une source de désagrément.

Côté gauche, il y en a trois plus une quatrième qui semble-t-il a déjà été changée car elle n'est pas creuse comme celles d'origine. La fuite, c'est à la périphérie qu'on la décèle. C'est là qu'il faudra mater.
Côté droit il y en a six : trois côté plaque tubulaire et trois côté gueulard. Noter que deux entretoises ont été changées.
Ce qui est surprenant c'est que l'assemblage des tôles de cuivre (20 mm. quand même) est réalisé à l'aide de rivets en fer.
Un petit coup d'œil sur le retubage en haut à gauche avec toujours la belle rangée de rivets en fer.
et la pince (assemblage ciel et plaque tubulaire qui suinte également et qu'il faudra mater sur toute la longueur en espérant ne pas laisser d'espace.

Le retubage est terminé, maintenant c'est de l'étanchéité qu'il faut se préoccuper.


côté foyer,

et côté boîte à fumée.

mercredi prochain ce sera la mise en eau.

Mercredi 5 mars 2014
Jean-Marie a apporté un raccord 1 1/2 pouce femelle, 15/21 mâle à visser sur la vanne d'extraction pour introduire l'eau et fixer le manomètre.

Mercredi 12 mars 2014
Pose de la couronne côté boite à fumée. Dans un premier temps j'ai découpé tout le bas de l'ancienne couronne de boîte à fumée au chalumeau, puis finition de la découpe à la meuleuse histoire de faire un travail propre.
Photos Jean-Marie Lemaire

 

 


Ensuite superposition de la nouvelle couronne de 5 mm. d'épaisseur et fixation avec des serres-joints puis perçage de 5 trous de huit. Une fois la couronne fixée, repérage par l'arrière des deux trous du porte-lanterne et des trois trous de la porte de boîte à fumée et perçage à la perceuse à colonne.
Application d'une couche de peinture noire haute pression et fixation définitive.
Photos Jean-Marie Lemaire

 

Samedi 15 mars 2014
Nouvelle tentative d'étanchéité avec une adaptation espérons définitive de la configuration de la pompe d'épreuve. François me donne un sérieux coup de main. Après avoir pour la nième fois reconstitué l'adaptation de la tuyauterie sur la pompe nous remplissons la chaudière à refus puis commençons à pomper (14 bars). On s'aperçoit que le couvercle du dôme emprunté à une autre machine fuit. Un fissure dans la fonte. La pression baisse rapidement, il faut l'enlever et en mettre un autre. Nous prélevons celui de la Decauville N°3 (Beugin-la-Comté). Nous le vissons sur le dôme et là encore une fuite au joint nous empêche de garder la pression plus de 5 minutes. Entre temps je passe dans le foyer? De nouvelles entretoises fuient également ainsi qu'un ou deux tubes. Côté boîte à fumée en revanche pas une seule fuite.
Mercredi nous remettrons le couvercle de dôme d'origine car on a trouvé le moyen de bloquer les soupapes sans les les déplomber.

Mercredi 19 mars 2014
Il est tôt. Avant toute chose je remonte la porte de la boîte à fumée sur son nouveau support. 
Je positionne la chaudière sous le palan et suspend la porte par sa poignée en ayant bien pris soin de m'assurer que la poignée était bien en vissée en place pour ne pas la faire tomber ce qui serait irrémédiable car elle est en fonte. Guy B. est à la manœuvre du palan. Il monte la porte à hauteur de la virole et en force nous essayons de positionner les boulons de paumelle en face des trous. On y arrive pour celui du haut. Les vis sont à tête fraisée avec un taquet pour éviter qu'elles tournent en vissant l'écrou. Je mets l'écrou pour assurer la fixation Puis on redescend le palan de façon à ce que les deux autres trous coïncident avec ceux de la boîte à fumé. On met le deuxième boulon. Pour le troisième ce sera un peu plus difficile d'abord parce qu'on n'a pas bien vu le cran et le boulon a du être redémonté pour un repérage précis de son positionnement.
Avec l'épaisseur du support (5 mm.de plus) les écrous ne vont plus à fond de course mais la fixation est cependant suffisamment solide.

Photos Jean-Marie Lemaire

François arrive la porte est posée et ferme correctement. 
Nous remettons le couvercle de dôme d'origine en ayant soin de fermer les soupapes.
Avant le déjeuner nous remplirons la chaudière et comme il a un volumètre je saurai exactement les différents volumes de la chaudière.
Le résultat des mesures donne : 
- Volume d'eau niveau bas : 436,2 litres
- Volume d'eau niveau haut : 520,1 litres
- Volume total de la chaudière : 651,6 litres
- Volume de vapeur au niveau haut :131,5 litres
- Volume de vapeur au niveau bas : 215,4 litres
Nota : sur le livret de la machine le volume total est de 767 litres soit une différence de 115,4 litres.

Installation du volumètre sur la prise d'eau.
Photos Jean-Marie Lemaire

Après déjeuner j'allume la chaudière pour vérifier l'étanchéité à chaud ce qui ce qui se confirme jusqu'à deux bars car un joint en caoutchouc cède à cette pression et l'aventure s'arrête là pour aujourd'hui.
Photos Jean-Marie Lemaire

 

 

Samedi 22 mars 2014
Je remplace le joint, dilue deux kilos de farine dans de l'eau et rallume la chaudière pour la monter à 7 bars. Au delà avec la température du foyer si il y a des fuites elles vaporiseront d'autant plus. Il est midi le manomètre affiche 7,5 bars. Pas une seule fuite.

Lundi 24 mars 2014
Sitôt arrivé je passe sous la chaudière, pas de traces de fuite. Je vais me changer. Je commence par retirer la grille et monte à l'intérieur du foyer pour une inspection détaillée, pas de traces de fuite. Je vérifie le niveau d'eau tout le foyer est immergé donc tout à l'air de tenir. 
Je complète le remplissage de la chaudière et la monte à 8 bars. Tout va bien. Je resserre les autoclaves et le dôme. Il y a une petite fuite au graisseur de régulateur. Cette fois je pousse à 14,5 bars (pression d'épreuve pour une décennale). Je perds 1 bar en 7 minutes, c'est pas mal mais pas assez. Dans le foyer un tube en haut gauche fuit (goutte à goutte) et côté gueulard une entretoise fuit aussi goutte à goutte. Je redonne un passage de dudgeon au tube et attend une heure il y a encore 8 bars au mano. Je remonte la pression à 14 bars, le tube ne fuit plus mais l'entretoise elle fuit toujours.
La farine a bien joué son rôle sur les entretoises.

Mercredi 26 mars 2014
Je vérifie l'intérieur du foyer, pas de suintements à l'intérieur. Je remets les grilles, sort la machine et l'allume après vérification du niveau. Lorsque l'eau bout je remets un kilo de farine par le trou de la chapelle d'introduction et deux par celui de la prise de vapeur. Je monte la bouille à deux bars pendant toute l'après-midi.

 

 

Samedi 29 mars 2014
Je ramone les tubes, nettoie le foyer et la boîte à fumée. Ensuite je complète le remplissage complet de la chaudière et la mets sous pression. 10 bars, pas de fuites. L'après-midi je la monte à 14,5 bars, la même entretoise goutte à goutte. Jean Marie me tourne un jet de cuivre de 7 mm. avec un léger cône et le mate à l'intérieur de l'entretoise. Je reprends la montée en pression, plus de fuite. Au bout d'une quart d'heure, je libère la pression et vide la chaudière afin de la reposer sur le châssis. 

 

 

François et Jean Baptiste m'aide dans cette opération et le soir il ne reste plus qu'à mettre les 14 + 2 boulons de fixation.
Mercredi nous appellerons l'inspecteur pour l'épreuve officielle.

 

 

 

La chaudière a retrouvé son châssis.
Photos Jean-Marie Lemaire

 

 

 

Mercredi 2 avril 2014
Il fait beau, je sors la machine pour fixer la chaudière sur son berceau. Deux rangées de boulons de 65 mm., une de 14 devant l'admission et l'échappement et une de 12 derrière et sur le châssis les deux gros écrous de 20 avec oeillet oblong sue l'UPN pour la dilatation du corps.
Ensuite je nettoie les tôles d'habillage. Je commence par les dégraisser avec du gas-oil puis une fois séchée je les nettoie à la soude. je referai l'opération avant de les peindre en noir brillant. Pour terminer je dégraisse la dôme de la chaudière où les surplus d'huile de chauffe du graisseur de prise de vapeur ont laissé des traces importantes. Gas-oil, acétone, soude.
Ça y est on a la date. Le 15 pour la visite du générateur et le 18 pour l'épreuve hydraulique. Tiens le 18, c'est le numéro de la machine au CFC !
Jean Baptiste passe les pièces en bronze à la brosse métallique comme il sait bien le faire. Les injecteurs, l'éjecteur, la chapelle d'introduction et les tuyaux en cuivre. Ça brille !
Demain j'appliquerai une couche de peinture noire haute température sur le corps.
Je remplis à nouveau la chaudière et par sécurité je remets un kilo de farine. 

Vendredi 4 avril 2014
Aujourd'hui grattage et mise en peinture de la chaudière mais avant il faut que je re-soulève la chaudière pour passer une couche sur la partie qui repose sur le berceau. Avec la palan ce n'est pas compliqué, mais je passe un blochet en dessous le temps de l'opération puis je sors la machine pour y voir clair.

 

 

 

Je termine la séance par le nettoyage des plaques de niveau, le timbre avec la tête de cheval sur les rivets, la plaque constructeur et la plaque APAVE.

 

 

 

Mercredi 9 avril 2014
Je sors la machine et vide la chaudière. Des grumeleaux de farine sortent par les trous de visite. Je la rince deux ou trois fois afin de les faire disparaître complètement jusqu'à ce que l'eau soit claire, elle le devient. 

Puis j'entame la peinture des tôles d'habillage de la chaudière en noir brillant. L'après midi je démonte la couvercle du dôme. D'autres morceaux de farine sont sur les tubes. Je les dissipe au Kärcher et nettoie encore une fois le bas de cadre.

 

 

En fin de journée je soulève la machine au palan pour évacuer l'eau résiduelle et met des mouillettes dans les trous de visite.

 

 

 

 

Jeudi 10 avril 2014
Deuxième couche sur les tôles d'habillage et nettoyage par le trou de visite de la boîte à fumée.
La chaudière est prête pour la visite avant épreuve.

Mardi 15 avril 2014
Il y a des jours comme ça où l'on est récompensé de son travail. Aujourd'hui c'était la visite de requalification celle qui détermine si l'épreuve hydraulique est envisageable ou non donc une étape importante dans le processus.
La machine depuis le matin attendait devant le dépôt je jetais un dernier coup d'œil par les trous de visite, sur le corps de chauffe, sur les tubes... enfin ce qui est visible. Je passais le doigt une dernière fois à l'intérieur où c'était possible, pas d'aspérités, le livret est en ordre. L'inspecteur arrive et commence sa visite. Il trouve la chaudière très propre pas de corrosion pas de tartre, je lui signale qu'on applique le traitement chimique de l'eau et que la chaudière a été nettoyée au Karcher. Il prend de mesures d'épaisseur 9,5 mm. pour 10 sur la virole. En un siècle d'existence c'est pas mal !
Puis vient l'examen du livret. Tout est en ordre : le document de remise en service de la chaudière après chômage (c'était il y a dix ans, l'état descriptif , la déclaration préfectorale, le certificat de tarage des soupapes, les rapports de visites périodiques.
Il me fait signer le rapport en vue de faire l'épreuve. Ce sera pour Vendredi.
Je me remets à étanchéifier le générateur : Gebajoint et filasse pour les trous de visite du cadre de foyer, joints en caoutchouc pour les prisse de vapeur et chapelle. Avec François, nous remettons le dôme et ses 14 écrous. Je remets le manomètres et la prise d'eau et remplis la chaudière à refus et laisse la pression de la ville monter. Trois bars je ferme de robinet et j'attends. On perd 1 bar en presque une demi heure. C'est correct, demain je ferai une épreuve réelle à 14,5 bars selon le décret de 1926.

Mercredi 16 avril 2014
Aujourd'hui c'est le découragement, rien ne va surtout pas la Bouillote. J'essaie une épreuve et l'autoclave droit se met à fuir d'entrée de jeu même pas 10 bars. Il faut vidanger. Je refais le joint et remplis la chaudière. À peine le niveau haut dépasser le mano indique 3 bars la pression de la ville. Le plomb qui fait joint au point haut est resté collé dans le pas de vis. Je pompe pour augmenter la pression, c'est l'air qui se comprime avec la montée de l'eau puis vers 7 bars il saute, je rebranche l'eau de la ville jusqu'au remplissage complet puis je monte la pression. Vers 10 bars c'est le bouchon du cadre en bas à droite qui se met à fuir je l'ai vissé de travers j'en ai marre je ne le cache pas, j'ai envie de tout arrêter. Jean Marie vient à mon secours, il taraude le trou et remet le bouchon. On remplit à nouveau la chaudière. Entre temps je regarde le joint du niveau et vais chercher le tube. J'essaie de comprendre l'étanchéité. Dans la manip je touche au robinet. Il faut pomper à nouveau pour décoincer le plomb du dôme décidément ça ne va pas. Ca y est il se décoince. Jean Baptiste pompe aussi il y met toute son énergie. L'eau arrive, je ferme le bouchon du dôme. La pression monte 14,5 bars je ferme le robinet de la pompe l'autoclave fuit je lui donne un coup de maillet il se remet en place. Maintenant c'est le robinet du niveau qui goutte je tapote sur le cône, c'est pire en 10 minutes on perd 0,5 bars et en plus j'ai vu une goutte tomber dans le foyer. Tube, Entretoise ? Je ferme le gueulard je rentre chez moi.
Dans la voiture je rumine. Est-ce que je rallume la chaudière demain et remets un kilo de farine pour la goutte du foyer ? Mais les caoutchoucs des autoclaves, de la simple chambre à air, vont-ils résister à la chaleur ? Je ne sais plus trop quoi faire j'ai régressé par rapport à la première étanchéité. De toute façon il faudra revider la chaudière pour revoir le robinet de niveau et refaire une épreuve. Je vais me coucher sans dîner.
Quelle différence avec la journée d'hier !
J'en ai oublié le côté" positif de la journée. J'ai quand même remonté le tube Crampton et l'échappement. IL a fallu soulever d'un ou deux centimètres la chaudière pour le passer entre la prise de vapeur et le berceau. Et puis j'ai passé au Miror les arceaux en laiton. Jacques R. m'a nettoyé la tuyauterie et Jean Baptiste les plaques "Decauville" et le sifflet.

Jeudi 17 avril 2014
9 heures, je sors la Bouillote et remets les grilles pour l'allumer. Je refais le niveau en extrayant le trop plein d'eau. Pendant la montée en température je remets un kilos de farine bien délayée (j'ai la technique). J'essaie à nouveau de mettre de la graisse Belleville dans le robinet à boisseau du niveau bas. Je monte la bouille à 6 bars puis la laisse redescendre le robinet fuit encore un peu mais moins. Après déjeuner je libère le reste de pression (2 bars) et ramone les tubes pour que la chaudière soit propre pour demain. Je retire les grilles et passe un coup de balayette dans le foyer. Je nettoie les cendres entre les rails et rentre la loco en attendant l'épreuve.
Photo Jean Marie Lemaire

Vendredi 18 avril 2014
6 heures, le réveil sonne, 7 heures arrivé aux Chanteraines, je sors la 030 O&K de François pour l'allumage. Vers 10h30 Le constructeur et l'inspecteur viennent pour valider la conformité de la machine et cet après-midi, c'est l'épreuve hydraulique de la mienne.
13h30 l'inspecteur APPAVE arrive et se met en bleu pour l'inspection. La chaudière est prête, le tuyau branché et la pression résiduelle de l'essai du matin affiche encore 2 bars au mano. Je débranche mon mano et met le sien. L'épreuve doit se faire à 14,6 bars. Je pompe l'affichage numérique croît 14, 14,2, 14,6, 15 bars, il isole la vanne, l'inspection commence. Pas de fuite,. En levant la tête vers le dôme, je vois quelque ruissellement couler. Je me précipite au mano il a perdu 1 bar. Jean Baptiste me passe une clé de 28 et je serre les boulons, l'eau ne s'écoule plus le mano reste stable. Inspection de la boîte à fumé, puis inspection du foyer le mano est toujours à 14,2. L'inspecteur éteint sa lampe c'est fini. Il remplit le dossier. Il est 16 heures nous allons déjeuner.
Mercredi ce sera champagne au dépôt d'autant que la loco de François roulera aussi pour les "Trente ans du CFC" et son centenaire.
Il ne reste plus qu'à poinçonner la médaille de timbre et à vérifier le plombage des soupapes. 

La Bouillote est "Bonne pour le service", il ne reste plus qu'à tout remonter et faire un essai de chauffe et de roulement. Je rentre chez moi un peu dans mes pensées. Toutes ces heures passées depuis fin 2011 où elle a été arrêtée. Les enthousiasmes, les découragements et puis dans les derniers mois la pugnacité pour qu'elle roule pour son "Centenaire" et pour les "Trente ans de notre Association". Aujourd'hui c'est possible il me reste quatre semaines pour tous remonter opération que je vais faire avec plaisir comme j'ai toujours aimé travailler sur nos vielles locomotives, en prenant le temps, en observant en imaginant au cours de son existence les mains qui l'ont soignée pour qu'elle roule encore un siècle après sa construction.
Je suis fier d'avoir, moi aussi, contribué pour une part à sa préservation, j'y suis tellement attaché. Je remercie Jean-Marie, François, Jean Baptiste de m'avoir aidé dans cette tâche, et tout ce travail c'est à mon ami Michel Dubuis que je le dédie. Je crois que cela lui aurait fait plaisir de savoir que les tubes de sa chaudière vont faire vivre ma Bouillote et que la transplantation a réussi. Il aurait été fier de moi. Merci Michel.

Mercredi 23 avril 2014  
Première journée de remontage de la machine. Je la sors devant le dépôt en prenant au passage les tôles d'habillage du foyer. Alain m'aide à la mettre en place, mais avant il faut démonter le régulateur, et le support haut du niveau. Ensuite, avec Jean-Baptiste nous remontons les tôles d'habillage de la virole, ceinturées par l'arceau en laiton puis celles de la boîte à fumée maintenue coté dôme par un autre arceau et devant par des boulons. Une fois la tôlerie mise en place nous allons sous le palan pour remonter la sablière car c'est elle qui définit précisément l'espace entre les tôles côté cabine et celles de la virole par ses deux points d'ancrage. Je sors à nouveau la machine et nous remontons le petit dôme de prise de vapeur côté cabine et la chapelle d'introduction d'eau, puis c'est au tour de la tuyauterie : injecteurs, et tous les tuyaux de raccordement.
La Bouillote reprend forme de locomotive.
Photo Jean Marie Lemaire

Samedi 26 avril 1014
Le stock d'accessoires démontés diminue. Sur le wagon il ne devra rester que la cabine que je reposerai plus tard comme il y a dix ans.
Aujourd'hui je remonte l'ensemble de la tuyauterie : injecteurs-chapelle, pompe-chapelle, trop plein, souffleur, prise de vapeur-pompe, sifflet, etc.
Photo Jean Marie Lemaire

 

 

je pose ensuite la rambarde arrière et fabrique un support de porte lanterne.
Photo Jean Marie Lemaire

 

Lundi 28 avril 2014
Je vais acheter du silicone pour étancher les soutes à eau puis sitôt arrivé au dépôt j'attaque la pose des soutes à eau. D'abord celle de droite qui est prête. je met du silicone sur les joins et les colle sur la soute puis une couche sur la bride du tuyau de communication de la soute. Je lève la soute et la repose bien en place en levant l'avant pour qu'elle soit à peu près à l'horizontale en prenant bien soin de faire passer les boulons dans les deux trous de la bride. Une fois posée j'assure sa position avec les vis de fixation sur le châssis puis sort la machine dehors pour voir clair. Avec le centreur je mets les trous de la soute en face de ceux du châssis et introduit les boulons un à un.
Ça y est la soute de droite est en place. Maintenant il faut mettre la tige de commande des purgeurs. Elle passe dans un support entre la virole et la soute à eau et il faut de bien petites mains pour pouvoir visser le support dans une position plus qu'acrobatique.
Il ne me reste plus qu'à claveter le levier de marche sur sa timonerie qui agit directement sur les secteurs de distribution.

 

 

 

Avant de reposer la soute de gauche une petite photo de l'ensemble de la tubulure entièrement nettoyée car une fois la soute posée une grande partie disparaîtra derrière. Il ne manque que le tuyau de l'éjecteur solidaire de la soute.

 

 

 

La soute de droite terminée, maintenant je refais la même chose avec celle de gauche, puis toujours un à un je coince la tête du boulon avec une clé de 18 et passe sous la machine pour serrer l'écrou correspondant. Je referai cette opération une vingtaine de fois : coincer le boulon passer sous la machine, se relever, monter sur la plate-forme coincer un autre boulons, etc.
Cette fois il faut faire attention à bien passer l'axe de la commande de frein dans sa bride solidaire de la soute, tout en faisant attention aux boulons de communication de la soute qui doivent passer dans le bride. Même opération de serrage des boulons, je branche le tuyau de vapeur de l'éjecteur.
Je libère la vis de frein maintenue le temps du chômage par un solide fil de fer puis avec un levier je le relève l'axe pour pouvoir passer la clavette dans l'écrou de vis. Voilà c'en est fini pour la partie des soutes.
Je mets la Bouillote sur la fosse pour remonter le cendrier, remettre le bouchon de la soute à eau et monter la timonerie de frein réglable par une vis. La place se libère à vue d'œil, la cantine d'accessoire est presque vide, seulement les outils, le pic, le croc, le rouable, bien sûr la pelle.
Il ne me reste plus qu'à mettre la lampe à pétrole.
Il me reste un peu de temps je prépare des chaînes de sécurité que je fixe entre la rambarde arrière et les parties latérales de la cabine.

Mardi 29 avril 2014
Je remplis les soutes à eau et en profite pour mesurer les différents volumes.

caisse jauge du bas 128 litres
caisse jauge du haut 381 litres
soute bas 468 litres
soute haut 892 litres

Il s'avère que la tôle très oxydée à l'intérieur fuit à plusieurs endroits. Il il y a également une fuite à la pipe en les deux caisses à l'intérieur du châssis mais là c'est un problème d'étanchéité qu'il faudra reprendre.

Mercredi 30 avril 2014
Jour de d'apposition du timbre et de plombage des soupapes. 13h30 l'inspecteur APAVE arrive avec ses lettres à frapper.

La frappe de la date de l'épreuve, "18 avril 2014".
La date suivie de "la tête de cheval", (décret du 2 avril 1926).
À noter que cette médaille a été la dernière apposée par l'APPAVE sur une ancienne chaudière requalifiée (2002).
Ensuite il procède au plombage des soupapes suite au certificat de tarage que je lui ai fourni (tarage 10 bars).
Ce jour là, la 030-T O&K n°7429 a également été timbrée pour la première fois, suite à sa nouvelle chaudière.

Jeudi 1er mai 2014
J'allume la Bouillote sous la pluie. À l'ouverture du régulateur j'entends une fuite importante dans la boîte à fumée. J'ai compris il manque un joint entre le tuyau d'admission des cylindres 615 (tube Crampton) et le support de chaudière 599. je fais quelques mètres et tombe le feu. François arrive. Nous démontons le tube d'échappement et l'on s'aperçoit qu'un chiffon a été aspiré dans le tuyau d'échappement 614. Nous façonnons deux joints en plomb pour l'admission et pour l'échappement et avant de la mettre on s'aperçoit que la bride du tuyau d'admission ne plaque pas sur le support de la chaudière, il y a un léger angle qui contrarie l'étanchéité.
Comme le tuyau de diamètre 50 mm est en cuivre, je le chauffe à l'aide du chalumeau et François passe deux barres de fer dans les deux trous de la bride pour l'aligner en force.
Nous remontons l'admission et la tuyère d'échappement 616 avec le nouveau joints.
il ne reste plus qu'à démonter le tuyau d'échappement pour récupérer le chiffon. Ce dernier a du être aspiré lors d'un déplacement de la machine.
Je referai un essai la semaine prochaine.

Dimanche 4 mai 2014
Allumage de la Bouillote et toujours la même fuite au tube Crampton. Dégommage de la pompe Worthington.

Mercredi 7 mai 2014
Démontage et surfaçage de la portée du tube Crampton et remontage de l'ensemble après avoir légèrement soulevé la chaudière à l'aide d'une barre à mine.

 

 

 

J'en profite pour remonter la bouteille d'air comprimé pour le défreinage des rames.

 

 

 

 

Mardi 11 novembre 2014
Depuis quelque temps, le régulateur prend du jeu, un peu plus à chaque sortie et la semaine dernière en assurant le train régulier, je me suis aperçu qu'il ne fermait pas complètement. Cela peut être pratique pour les manœuvres d'attelage au levier de changement de marche mais il faut y remédier. C'est ce que j'ai entrepris aujourd'hui.
J'en ai profité pour vider la chaudière et les soutes à eau puis j'ai installé la machine sur le grill du dépôt pour pouvoir tourner autour et surtout bénéficier de la lumière naturelle.
Tout d'abord dévissage du cache dôme que j'ai posé sur la cheminée puis ensuite déboulonnage du couvercle de dôme de prise de vapeur que j'ai posé sur une soute à eau en ayant pris soin de l'attaché à un tuyau de sablière pour qu'il ne risque pas de tomber.
À partir de là j'ai compris tout de suite d'où venait le jeu. 
Il se situe entre l'emmanchement carré de l'arbre de manœuvre de la bielle du tiroir du régulateur 604 et le levier de commande du tiroir de régulateur 605.
Par conséquent, il faut démonter ces pièces et les refaire.
Je commence par extraire la goupille que réunit ces deux pièces, sans trop de difficulté puis je démonte l'ensemble : 
- la plaque de guidage indicateur 602, 
- le levier de manœuvre du régulateur, 603, 
- le bâti de presse étoupe du régulateur 600, 
- le presse étoupe du régulateur 601.
Ensuite je retourne côté dôme pour dégager l'arbre de manœuvre 804 de la commande de tiroir 605.
Malgré la rouille le démontage s'est effectué sans trop de difficulté.
Il restera à refaire ces deux pièces en inox pour éviter l'oxydation et à remonter le tout.
L'arbre de manœuvre de la bielle du tiroir du régulateur 604 avait déjà été changé lors de ma première restauration de la machine et secrètement je savais que c'était la seule pièce qui n'était pas d'origine mais on ne la voyait pas.

Mercredi 12 novembre 2014
Suite au changement du joint de la sortie du tube d’alimentation vapeur, j'avais été obligé de casser le calfeutrement en ciment réfractaire du bas de boîte à fumée. La réfection est en cours.

 

 

 

Le régulateur a pris du jeu avec l’âge et ne ferme pus complètement. Je vais profiter de la période d'hiver pour changer l'ensemble de la tige de commande
C'est Jean-Marie qui se chargera des approvisionnement en inox. 

 

 

 

Belle image du dessus de la Bouillote avec toute la tuyauterie. C’est plus spectaculaire sans la cabine ! 

 

 

 

Hivernage de la machine. Un bon nettoyage au Karcher haute pression ne fait pas de mal et c'est très efficace pour le dégraissage du châssis. Il en sera de même pour l'intérieur de la chaudière pour en chasser les boues.

 

 

Mercredi 19 novembre 2014.
Fin de l’hivernage. Nettoyage général du foyer. Les éléments de grille sont sortis pour bien accéder dans les coins et évacuer toutes les cendres qui pourraient retenir l’humidité au pied du cadre.

 

 

 

Page 3