La Bouillote - Deuxième restauration
Alors que la
machine roule merveilleusement, un certain samedi 14 mai 2011 en
pleine exploitation un tube de fumée perce et fuit abondamment.
Daniel qui conduisait ce jour là est obligé d'arrêter le
train, de demander la réserve et garer la machine au dépôt.
Le mercredi 17 suivant j'attaque l'extraction du tube. Tube acier
sur foyer cuivre, l'extraction n'est pas aisée car le cuivre du
foyer diffuse la chaleur du chalumeau et je n'arrive pas à
porter au rouge l'extrémité du tube en acier pour le tréfler.
Lorsque nous avions détubé la 020T n°3 cette opération
n'avait pas été aussi difficile. Tube acier sur foyer acier, on
chauffe l'extrémité du tube pour la porter au rouge et avec un
burin adapté et une masselotte, on trèfle, l'extrémité du
tube qui se rétracte dans l'alvéole jusqu'à se libérer, on
répète l'opération côté boîte à fumée puis de retour dans
le foyer avec une masse et un outil approprié que l'on
positionne en face du tube il suffit de taper pour l'extraire. En
général cette opération est inconfortable à cause de
l'exiguïté du foyer mais pas insurmontable.
Mais avec des tubes en acier et un foyer en cuivre il n'en va pas
de même car en chauffant l'extrémité du tube, le cuivre du
foyer dissipe la chaleur il devient difficile, voire impossible
de le porter au rouge pour le tréfler. On y arrive mais très
laborieusement. Ça va bien pour un tube mais... soixante
trois !
Côté boîte à fumée en revanche, ça va tout seul, parce que
la plaque tubulaire est en acier. Une fois rétracté côté
foyer, le tube bien désolidarisé de son alvéole, on tape avec
le burin et le tube s'échappe. Une fois sorti de 7 à 8
centimètres on le perce au chalumeau et il suffit alors de le
tirer complètement de la chaudière.
Nous profitons de l'ouverture faite sur l'ancienne chaudière de
la "Chanteraine" pour prélever un tube de fumée en
cuivre. Son diamètre est le même que sur la Bouillote et sa
longueur excède d'une quinzaine de centimètres. Découpage à
la meuleuse, extraction du tube. Il ne reste plus qu'à le couper
à la bonne longueur 1515 mm. puis nettoyer les extrémités. Il
faut réaléser l'alvéole des plaques tubulaires pour que la
portée soit parfaite. Je positionne le tube dans la chaudière.
Avec une pince étau je le bloque côté boîte à fumée et dans
le foyer je le dudgeonne. Plusieurs passes, je sens que ça
résiste, j'arrête. Je passe côté boîte à fumée et même
opération de dudgeonnage. Ici c'est plus confortable car il y a
plus de place pour travailler.
Remplissage de la chaudière allumage, pas de fuite, la machine
est bonne pour le service, elle est prête à rouler.
Le mercredi 25 mai, j'allume la machine pour la tester. Premier
tour (10 Km) RAS puis tout à coup, une fuite dans le foyer, la
vapeur sort par la porte, j'ai compris un autre tube a percé.
Réserve, retour au dépôt, feu mis à bas, je vide la
chaudière. C'est tout pour aujourd'hui.
Le lendemain je retourne au dépôt pour voir. Je sors la
machine, remplis la chaudière et à partir de la deuxième
rangée un autre tube fuit. J'ai compris le faisceau tubulaire
est à changer pas la peine de remplacer le tube vu l'état, les
autres, du moins ceux du bas doivent être complètement oxydés.
J'arrête la machine. À son actif depuis sa requalification 408
heures de fonctionnement, 809 Km. Je regarde l'ancien dossier, le
faisceau a été changé en 1968. Il aura duré 4 décennies,
c'est toujours mieux que sur la Bertha : chaudière neuve,
faisceau à changer 19 ans après la mise en service.
OK l'aventure de la Bouillote s'arrête là. Je rentre chez moi
déçu, en 2011, elle n'aura parcouru que 10 Km.
Passent les vacances, il me faut du temps pour admettre que je ne pourrai plus jouer avec cette "brave Bouillote" avec laquelle j'ai passé de bons moments au CFC et ailleurs.
Mercredi 28
septembre 2001
Vu la difficulté d'extraire les deux tubes, je me sens piégé.
Autant sur la n°3 l'opération avait été facile et concluante
autant, sur celle-ci, je redoute la difficulté. En attendant je
démonte les tubes d'admission et d'échappement, je nettoie le
souffleur et la boîte à fumée. J'en profite pour retirer le
plan de grille et nettoyer également le cendrier en vue de
remiser la machine.
Le tube d'amission est en cuivre et courbé pour s'adapter à ses extrémités. | |
Le tube d'échappement d'un diamètre plus gros est fixé sur la platine du berceau qui fixe la chaudière. |
Mercredi 5
octobre 2011
Résigné, j'essaie d'extraire le tube. J'y arrive sur 5 cm puis
il reste coincé. La rouille, mêlée au calcaire génèrent des
protubérances sur la surface et il passe difficilement par la
plaque tubulaire avant. J'y arrive enfin mais il faut que je
change de technique sinon je n'en finirai pas d'autant que le
tube est resté coincé.
Entre temps Jean-Marie achète une tige filetée trapézoïdale
à fort pas pour extraire sans chocs les tubes sur une longueur
de plusieurs centimètres. Je reviendrai sur son utilisation.
Mercredi 12
octobre 2011
J'arrive à sortir le tube sur 6 à 7 cm. Pour le tirer pas moyen
côté boîte à fumée, le tire fort est cassé et en tapant
côté foyer ça ébranle tout le générateur. Alors je le
perce, passe la vis d'une manille reliée à un câble relié
lui-même à un Plymouth. Je cale la machine et le tube sort,
lentement puis saute par terre dès qu'il est libéré. c'est
assez spectaculaire mais efficace et sans dommages.
Mercredi 19
octobre 2011
Je mets au point l'utilisation de la tige filetée parce qu'il y
a 63 tubes au total à extraire il faut vite inventer un
"mode industrialisation".
Donc côté foyer je chauffe de l'extrémité du tube, puis
tréflage tant bien que mal mais au moins pour décoller au
maximum le tube de la plaque foyère. Si pour une raison ou une
autre on n'y arrive parce que le tube est jouxté à une paroi du
foyer ou au ciel, il faut faire fondre son extrémité jusqu'à
pouvoir engager la tige à l'intérieur. Une fois passé, je mets
une rondelle de force et un écrou qui viennent s'appuyer sur le
tube de diamètre inférieur à celui de l'alvéole pour qu'il
puisse pénétrer à travers le plaque foyère. À l'autre bout,
côté boîte à fumée Jean-Marie a confectionné une pièce qui
vient s'appuyer sur la plaque tubulaire et à travers laquelle
passe la tige filetée. Il ne reste plus qu'à serrer l'écrou et
ça ramène le tube. Une fois sorti à la bonne dimension,
suffisante pour pouvoir le percer avec le chalumeau, alors il ne
reste plus qu'à mettre le câble et le tirer avec un Plymouth.
Je rentre chez moi en me remémorant l'action complète, qui ne
c'est pas trop mal passée. Je vois que c'est possible mais que
ça va être du boulot, sans compter que le tube extrait de cette
manière était au centre du foyer, par conséquent facile
d'accès pour le travailler... mais ceux des bords et des angles,
ça va être une autre histoire... On verra bien.
Après tréflage du tube on passe la tige filetée trapézoïdale de 20 mm., pas 2 mm à l'intérieur. Côté foyer on met la rondelle de force et l'écrou de 30 mm. puis côté boîte à fumée on insère une pièce de force qui s'appuie sur les trois autres tubes et l'écrou de 30 mm. Il n'y pas plus qu'à serrer. Si ça ne vient pas du premier coup, il faut chauffer le tube dans le foyer. En théorie c'est facilement compréhensible, c'est la pratique qui pêche. | |
Video | À droite du tube en train d'être extrait, un tube tréflé. La rondelle de force est d'un diamètre légèrement inférieur à celui de l'alvéole (44 mm.) |
Une fois que le tube dépasse de 7 à 8 centimètres, on le perce au chalumeau et on passe une manille qui servira à accrocher le câble. | |
Ensuite on tire avec un tirefort, après avoir calée la machine. | |
Autre manière d'accrocher l'extrémité du tube, bien plus pratique. Avec l'expérience, on s'améliore... | |
Video | Extraction du tube. Il faut réitérer l'opération 5 à six fois pour ne par endommager la plaque tubulaire. La première fois on graisse un peu le tube pour le faciliter son déplacement. |
Video | Le Plymouth en action. |
Sur cette photo on voit bien la tige filetée trapézoïdale. Après avoir extrait une quinzaine de tubes, le pas de vis est déformé et il faut alors utiliser une autre partie de la tige. Quant aux écrous il vaut mieux en prévoir d'avance. | |
Les outils de frappe que j'ai
confectionnés pour travailler au tréflage et
l'extraction des tubes. En haut et à gauche divers
bédanes avec un coté arrondi et l'autre en angle vif
pour attaquer le tube et le décoller de l'alvéole. En
bas le burin d'un diamètre légèrement inférieur à
celui de l'alvéole avec une extrémité plus petite qui
rentre dans le tube tréflé pour l'empêcher de
s'échapper. Au centre la rondelle renforcée soudée à
l'écrou de 30 mm. qui s'appuie sur le tube pour le
pousser, à droite la pièce de force sur laquelle
s'appuie l'écrou coté boîte à fumée. Ces outils permettent d'extraire les tubes avec douceur. Nos vielles chaudières n'aiment pas trop les techniques "à l'arrache". |
D'autres obligations m'empêchent de continuer et puis j'avoue que je suis un peu découragé.
Janvier 2012, les bonnes résolutions ressurgissent.
Mercredi 4
janvier 2012
Aller on recommence. Dans la journée 6 tubes sont trèflés
côté boîte à fumée, un seul, côté foyer. Et oui de ce
côté c'est plus difficile.
Mercredi 11
janvier 2012
J'ai extrait un autre tube.
Mercredi 25
janvier 2012
Extrait 2 tubes. Je passe mes journées soit dans le foyer soit
au chalumeau soit dans le locotracteur pour tirer, c'est la phase
la plus récréative. Cette opération, la plus facile, vient en
dernier et est perçue comme un encouragement. Je mets le tube
sur le tas de ferraille et le soir je compte. Combien m'en
reste-t-il ? et j'attends le mercredi suivant.
Mercredi 22
février 2012
Extrait deux tubes.
Toujours la même technique.
Mercredi 29
février 2012
Extrait deux tubes. La rondelle de la tige filetée accuse des
faiblesses. Jean-Marie tourne une rondelle de force, épaisseur 5
mm.
Mercredi 7
mars 2012
Extrait deux tubes.
Mercredi 14
mars 2012
Extrait cinq tubes.
Mercredi 21
mars 2012
Extrait quatre tubes.
vacances de Pâques
Mercredi 18
avril 2012
Extrait huit tubes.
Mercredi 25
avril 2012
Extrait un tube et
préparé les prochains (tréflage). Sur cette photo il ne reste
plus que quelques tubes à extraire en haut. Le tube au centre
est un tube déjà changé lors de l'avarie de mai 2011. On voit
qu'il et en bien meilleurs état que les autres en acier.
Noter dans le dôme la commande de régulateur. Vue vers la
boîte à fumée. Le tuyau oblique est l'introduction d'eau dans
la chaudière (partie eau).
Mercredi 2
mai 2012
Extrait trois tubes.
Mercredi 16
mai 2012
Extrait deux tubes mais avec beaucoup de difficultés, les tubes
de côté et d'angle de foyer.
Mercredi 22
mai 2012
Extrait trois tubes. J'en suis au trois quart de l'extraction.
Aller on continue !
Mercredi 30
mai 2012
Extrait trois tubes.
Je me rends compte qu'il y a des fissures dans les foyer, rangée
du haut, des fissures non traversantes entre les alvéoles de la
rangée du haut. La plaque tubulaire a 20 mm. d'épaisseur, les
fissures un peu moins que la moitié mais c'est inquiétant. Je
ne cache pas mon découragement parce que la situation me
dépasse. Il va falloir l'intervention d'un soudeur professionnel
et en plus sur cuivre. Qui soude encore le cuivre avec un
Tig aujourd'hui ? Il ne s'agit pas de soudure de plombier ou de
chaudière non soumise.
Schéma des fissures observées en haut du foyer. |
Mercredi 13
juin 2012
Extrait six tubes.
Mercredi 13
juin 2012
Extrait six tubes. Je reprends le dessus après mon dernier
découragement. Où tout ça va-t-il me mener ?
Mercredi 27
juin 2013
Préparation des derniers tubes.
Mercredi 19
septembre 2012
Impossible de retirer un tube du bas. Côté boîte à fumée, il
s'est boursouflé par la force de la tige filetée et ne peut
plus sortir. Par les alvéoles du dessus je passe le chalumeau à
l'intérieur de la chaudière et je coupe le tube. À l'aide
d'une tige j'arrive à le replacer en face de l'alvéole.
François dans le foyer le pousse, il passe à travers la plaque
tubulaire et on peut le sortir sans même l'aide du locotracteur.
Il ne me reste plus qu'à découper le bout de tube en petits
morceaux pour le sortir par les alvéoles.
La Bouillotte est enfin complètement détubée.
Je pars en vacances rassuré.
Entre temps je travaille avec François sur sa 030-T O&K. Et puis autre mauvaise nouvelle, ce n'est pas une visite des dix-huit mois qui concerne la Chanteraine mais l'épreuve décennale. Il faut tout démonter pour mettre la chaudière à nue en vue de l'épreuve hydraulique... et ensuite le travail sur la N°19... et la Bouillote attend.
Le 24
octobre 2012
J'extrais les trois derniers tubes. La semaine prochaine c'est
champagne dans le réfectoire.
Mercredi 31
octobre 2012
Plus aucun tube. On voit bien l'intérieur de la chaudière. J'en
profite pour nettoyer avec un fer à béton muni d'une rondelle
racleuse à son extrémité. Je retire environ 10 kilos de tarte.
Et l'année se termine ainsi.
Le début de l'année 2013 est dédié à l'épreuve de la Chanteraine et sa préparation pour la saison.
Mercredi 29
mai 2013
Je reviens sur la Bouillote, démontage des injecteurs; mano,
sifflet, cloche, dévissage cabine prête à être
déposée.
Mercredi 11
septembre 2013
Avec Jean-Marie, nous entreprenons le détubage de l'ancienne
chaudière de la Chanteraine. Les tubes de 1919 sont de très
bonne qualité et le tartre n'adhère que peu sur le cuivre. Un
coup de brosse et le tube retrouve son éclat. En plus, ces tubes
sont d'une bonne épaisseur et... surtout il n'y a pas
d'oxydation, le cuivre appartient à la même famille chimique
que l'or et le platine.
Les premiers tubes sont accessibles à la meuleuse par
l'ouverture faite dans le corps de chauffe mais bien vite
l'espace se rétrécit et on perd de la longueur, aussi nous
faut-il trouver une autre solution.
Une fois extrait, je
coupe proprement une extrémité et la décape à la toile émeri
et les range soigneusement. Au moment de les utiliser, je les
couperai à la bonne longueur, les décaperai avant de le mettre
en place.
Photo
Jean-Marie Lemaire
Mercredi 25
septembre 2013
Avec Jean-Marie, nous continuons le détubage de l'ancienne
chaudière de la Chanteraine
mercredi 2
octobre 2013
Nous avons coupé quatre tubes.
Mercredi 9
octobre 2013
Jean-Marie a
apporté une scie sabre qui va mieux mais dans l'espace exigu ce
n'est pas toujours bien accessible. Il faut être deux pour cette
opération, un qui tient la scie et l'autre qui guide la lame
pour éviter qu'elle ne cogne contre un tube voisin. Nous coupons
les tubes par groupe de deux. Il faut dire que l'ouverture de la
chaudière n'est pas un chantier à ciel ouvert, d'ailleurs
Jacques H. jouera du chalumeau pour augmenter l'accessibilité.
Du coup je sectionne les extrémités restantes au chalumeau pour
ne pas perdre de la longueur.
Nous avons coupé six tubes.
Photo
Jean-Marie Lemaire
Le prélèvement des tubes sur la chaudière (1919) de la Chanteraine.
vendredi 11
octobre 2012
J'ai un moment
d'inactivité, je pars aux Chanteraines et dépose la cabine.
Ensuite je commence à déboulonner les soutes à eau. La
Bouillote retrouve l'allure quelle avait avant la restauration de
la cabine en 2002.
La cabine servira pour ranger la tubulure, les accessoires, les barreaux de grille, les barres d'attelage, les timoneries, etc.
Mercredi 15
octobre 2013
Je dépose les
soutes à eau et les range sur un wagonnet plat.
Jeudi 16
octobre 2013
Je commence à
déboulonner les crinolines et les boulons de fixation de la
chaudière sur son berceau, mais ça résiste, il va falloir
jouer du chalumeau. Jean-Marie me donne un sérieux coup de main
et les dix boulons chauffés au rouge ne résistent pas à la
pression de la clé.
Par ailleurs on coupe quatre tubes sur l'ancienne chaudière de
la Chanteraine.
Photo
Jean-Marie Lemaire
Lundi 21
octobre 2013
Je dépose la
chaudière, le dernier boulon ayant sauté la semaine dernière
plus rien ne la retient sur le châssis.
Le chantier avance, c'est spectaculaire contrairement au travail
fastidieux dont on ne voit pas la fin. Il me reste un peu de
temps, je passe un coup de brosse sur la chaudière. Il n'y a
pratiquement pas d'oxydation sauf en dessous des trous de visite
qui ont du fuir et laissé une trace.
Le châssis est à nu et un bon nettoyage au Karcher est nécessaire. L'huile et la graisse l'ont bien conservé, pas d'oxydation. Je nettoie le cendrier et la plate-forme et les passe au gas-oil.
Je vais en profiter pour déposer une glissière dont le support du tube d'entretoise des glissières est cassé. |
Jeudi 4
novembre 2013
François vient me donner un coup de main. Nous déposons les
bielles de la machine, bielles motrices et bielles d'accouplement
en vue de descendre l'essieu arrière pour changer la glissière
de boîte à huile arrière gauche(n°511).
Il reste encore sept tubes à couper. Après il faudra s'occuper de trouver un soudeur Tig sur cuivre.
Référence du cuivre d'apport pour la soudure. |
Mercredi 6
novembre 2013
Jean-Marie m'a rapporté la glissière de boîte à huile
arrière gauche. Elle a été ressoudée par un professionnel ce
qui simplifie la réparation. Il n'y a plus qu'à la remonter sur
le châssis. J'en profite, avant de le faire, pour inspecter
entièrement une des deux boîtes et d'en vérifier à la fois le
graissage et l'usure. Tout semble normal. Avec François nous
remontons la glissière tenue par ses quatre boulons qui avaient
été nettoyés préalablement. J'aime bien remettre les boulons
d'origine tant que cela est possible, garder la machine le plus
possible dans sa forme originelle, sur celle-ci moins de cinq
pièces ont été changées, tout ce qui a pu être réparé l'a
été.
Nous soulevons la machine sous le palan, l'assurons et remontons
la glissière, en prenant bien soin de repositionner une petite
cale d'un millimètre sur toute la longueur de la glissière.
François vérifie les cotes et le parallélisme des glissières
entre lesquelles joue la boîte d'essieu, c'est bon. Cette fois
nous pouvons remonter l'essieu arrière. On le passe à
l'arrière de la machine et on la soulève généreusement pour
le faire passer. Jean-Marie est au palan, François et moi chacun
sur une boîte pour pour la diriger dans leur glissière gauche
et droite.
Il faut que l'essieu soit parfaitement aligné pour que les
boîtes s'engagent bien (il n'y a qu'un millimètre de jeu). On
s'y reprend à plusieurs fois et enfin le châssis reprend sa
place sur les boîtes. La Bouillote roule à nouveau. On la met
sur la fosse pour terminer le remontage, mais c'est l'heure du
déjeuner on verra après.
Je remonte les entretoises fixées par deux boulons dont un de
contre-serrage et ensuite je remonte la conduite d'air comprimé.
Vendredi 8 novembre 2013
Les bielles sont encore sur
le tablier de la machine. Photo Jean-Marie Lemaire |
Aujourd'hui
j'ai entrepris le remontage des bielles d'accouplement et
motrices. Tout d'abord j'ai positionné la machine de façon à
passer la bielle par la manivelle de l'essieu arrière puis l'ai
reculée sous le palan pour la soulever de manière à libérer
l'essieu en vue de pouvoir le faire tourner sur lui-même pour
positionner le maneton en face du maneton de l'essieu avant. Une
fois fait deux cas de figure soit il est possible de mettre la
bielle dans le maneton mais aujourd'hui le maneton était caché
derrière les bielles de tiroir donc il a fallu redescendre la
machine et répéter la manuvre de manière à faire passer
le maneton de l'essieu avant de façon à pouvoir mettre la
bielle. Une fois fait, retour sous le palan, soulèvement de la
machine et pose des coussinets essieu moteur sans mettre la cale
pour pouvoir bouger la bielle et mettre les coussinets de
l'essieu avant. Une fois fait, j'ai mis les cales en les laissant
libre de manière à avoir de la marge pour répéter
l'opération coté gauche. Manuvre, soulèvement de la
machine, manuvre, etc. et la deuxième bielle
d'accouplement est mise en place. J'approche alors les cales sans
pour autant encore les serrer.
Ensuite en fonction de la meilleure position on choisit le coté
gauche ou droite, cette fois c'était encore le coté gauche pour
mettre la bielle motrice, celle qui relie la tige de piston à la
manivelle de l'essieu moteur.
Positionnement de la manivelle de façon à pouvoir passer
l'évidement de la bielle motrice puis manuvre de la
machine pour la positionner sous le crosse. Manque de chance la
position de la manivelle ne correspond pas à celle de l'attache
de la crosse. Il faut encore déplacer la machine. Au moment de
bouger la crosse, cette dernière est coincée j'y remédierai à
l'aide de la barre à mine. Je monte la bielle sous la crosse
mais l'axe ne tombe pas en face d'un rayon de la roue et il faut
encore déplacer la machine tout en gardant la coïncidence de la
bielle et de la crosse. Je place un tube à la place de l'axe et
m'arrange pour tomber en face d'un rayon parce que la longueur de
l'axe exige du recul et seul l'évidement d'un rayon permet son
passage. Enfin je mets l'axe et visse l'écrou. Il ne reste plus
qu'à passer du coté droit pour la même opération. Combien de
fois j'ai utilisé le locotracteur, combien de fois le palan je
n'ai pas compté mais la prochaine fois j'y penserai. En tout cas
le Decauville n°643 est idéal pour ce genre de manuvres
fines et surtout on peut manuvrer sans avoir à monter
dedans.
Pour finir la journée, j'ai commencé l'alésage des alvéoles
coté boîte à fumée. La portée n'est pas mauvaise, juste pour
rafraîchir.
Samedi 6
novembre 2013
Remise en forme des tuyaux d'alimentation des injecteurs gauche
et droite. J'ai aussi continué l'alésage des alvéoles coté
boîte à fumée et pour changer d'activité, à l'aide du
ringard au bout duquel j'ai fixé une rondelle, j'ai gratté
systématiquement l'intérieur de la chaudière pour décrocher
le tartre.
Mercredi 11
décembre 2013
Après quelques jours de vacances, reprise du travail sur les
tubes. Maintenant il s'agit de les couper à la bonne longueur.
Avec François nous sortons la chaudière du dépôt 2 pour
mettre le wagon sur la voie 1 afin que je puisse me glisser sous
la chaudière et rentrer dans le foyer. En effet la fosse est
occupée par un Socofer en réparation et est inaccessible
momentanément. Une fois dans le foyer dans une position très
inconfortable, François me passe un mètre par la plaque
tubulaire de la boîte à fumée et j'essaie tant bien que mal
d'en récupérer l'extrémité côté foyer. La longueur entre
les extrémités externes des plaques tubulaires et exactement de
1500 mm. Pour garder une marge on retiendra 1515 mm. pour la
longueur maximale des tubes. Il ne reste plus qu'à les couper.
Coincé dans l'étau je mesure le tube et fais une marque à la
scie à métaux à 1515 mm. puis avec le coupe tube je commence
les rotations infernales en prenant bien garde de ne pas faire
effet de vis et garder la perpendicularité de l'outil. Si on
n'est pas vigilant, on a vite fait de perdre plusieurs
millimètres sur la longueur.
Didier vient m'encourager.
Dans l'après-midi j'ai coupé 20 tubes soit le
tiers. Photo Jean-Marie Lemaire |
Après un essai, il s'avère que si le tube rentre bien coté boîte à fumée, coté foyer, l'alvéole est un peu sous-dimensionnée. Il faudra peut-être rafraîchir une extrémité côté foyer.
Lundi 16
décembre 2013
À la faveur d'un déchargement de wagons je suis allé aux
Chanteraines plus tôt que l'heure de l'opération et j'en ai
profité pour continuer le chantier des tubes. J'en en préparé
25. Il a fallu graisser le coupe-tube qui dès lors a beaucoup
mieux fonctionné.
Mardi 17
décembre 2013
J'attends François pour travailler sur la 030 O&K. Je
termine le chantier des tubes. Quand il arrive, il ne me reste
plus qu'à les ranger entre les soutes à eau de la machine que
je protège avec des cartons. Bien alignés ils attendent la pose
entre les plaques tubulaires, ce sera pour l'année prochaine.
Je range les wagons qui contiennent la cabine, les soutes à eau
et les tubes dans le dépôt 2. C'est fini pour cette année.
Mercredi 8
janvier 2014
La trêve de Noël est terminée, les huîtres digérées, les
cadeaux rangés, je reprends ma restauration. Aujourd'hui, c'est
la visite APAVE de la Tabamar après son rangement je placerai ma
chaudière sur la fosse pour commencer à nettoyer les alvéoles
coté foyer. Je place l'escabeau et m'infiltre dans le foyer il
n'y pas trop de place et armé de la lime demi-ronde, je fais
sauter les bavures faites suite au détubage difficile. J'y
passerai deux bonnes heures et tout n'est pas fini je continuerai
demain.
Jeudi 9
janvier 2014
Je vais partager ma journée entre la Bouillote et la machine de
la Vigie.
Jean-Marie m'a
laisser une machine capable d'aléser les alvéoles. Trois patins
fixés sur un axe animé par une perceuse portative alèsent
l'alvéole par centrifugation. Une tige flexible permet d'aligner
le trépan dans l'axe même si la perceuse n'est pas dans l'axe
et vue l'exiguïté du foyer c'est bien pratique pour les
alvéoles situées dans les coins et au ciel de foyer. Ce n'est
pas sûr que l'alésoir traditionnel, assez encombrant puisse
passer et même, pour le manuvrer il n'y aurait pas
suffisamment de recul. Ça va bien pour celles qui sont au centre
mais les coins ne sont pas très accessibles.
Mercredi 22
janvier 2014
Aujourd'hui l'entreprise spécialisée vient pour souder les
fissures détectées dans le foyer. Après un café partagé dans
la salle de réunion l'intervenant installe son matériel, poste
à soudure, bouteille de gaz, etc. Il monte à l'intérieur du
foyer et je lui passe les différents matériels. Il commence par
ouvrir les fissures à l'aide d'une meuleuse puis commence à
souder. Je lui tiens la torche à l'intérieur du foyer.
L'intensité n'est pas suffisante, il me demande de monter à 250
A puis 300 A, mais rien n'y fait, l'intensité est loin d'être
au niveau pour exécuter la soudure. Après renseignement
téléphonique, il faut un poste plus puissant. Il reviendra dans
deux semaines avec le matériel adéquat.
Samedi 25
janvier 2014
Séance de préparation des extrémités de tubes.
Tout d'abord à l'aide de la lime demi-ronde on nettoie les bavures laissées par le coupe tube de manière à pouvoir rentrer le dudgeon à l'intérieur sans forcer. |
Coté boîte
à fumée les alvéoles ont un diamètre de 42 mm. pour des tubes
de 40 mm. Comme il serait fastidieux d'expandre les tubes de 2
mm. pour les sertir sur la plaque, il vaut mieux les approcher à
l'étau pour ensuite n'avoir que peu de travail dans une position
souvent inconfortable.
Le principe de dudgeonnage d'un tube dans une plaque à tubes est
de créer une expansion radiale du tube par mandrinage,
entraînant une déformation plastique du tube. Les contraintes
résiduelles se traduisent par une pression de contact
tube-plaque ayant pour conséquence la réalisation d'une liaison
mécanique résistante entre le tube et la plaque. Les outils
utilisés ne doivent pas provoquer d'empreintes à pentes
brusques sur le métal, ni arrachement, ni bien sûr d'amorces de
fissures.
Quelques définitions pour
savoir de quoi on parle Le dudgeon manuel est constitué :
Bien évidemment dans l'industrie, il existe des dudgeons pneumatiques et leur utilisation est bien plus commode qu'avec le dudgeon manuel qui nécessite de sentir la limite à ne pas franchir avant la déformation ou amorce de fissure du tube. |
Tout
dabord il faut connaître le diamètre de lalvéole
dans la plaque tubulaire (40 mm.), lépaisseur du tube, 3,2
mm. et choisir loutil idoine.
Pour que la chose soit plus visible jai fait
lopération à létau. Cest aussi plus
confortable car à lintérieur dun foyer de 600 mm.
par 500 mm. en équilibre sur un escabeau entre les deux rails
(600 mm.), à 1,5 m. du sol, les bras en lair, ça
complique quelque peu lopération.
On arrête lorsque l'on sent que l'extérieur du tube est fermement serti mais il ne faut pas aller trop loin car on risquerait de déformer le tube, de l'amincir et donc de fragiliser sa résistance. Il et préférable d'avoir à y revenir même si on perd du temps : car dans ce cas il faut remplir la chaudière et faire une épreuve hydraulique.
Video | Le dudgeon en action. Les trois galets légèrement inclinés par rapport à l'axe de la tige prennent appui sur le diamètre intérieur du tube et lorsque on tourne la tige, il se produit un effet de vis et les galets pénètrent à l'intérieur du tube en l'élargissant. |
Si les galets sont introduits jusqu'à la moitié ils ont suffisamment de prise pour assurer le sertissage, c'est la meilleure position. Trop enfoncés la résistance est trop grande, pas assez ils n'adhèrent pas à la paroi interne du tube. Il vaut mieux faire deux passes sans effort qu'une seule en forçant, c'est mieux pour le tube... et pour les bras.
Et surtout on ne se laisse
pas impressionner par le nombre de tubes à mettre en
place. Sur la Decauville type "Progrès" de 1910 il y en a 63. |
Aujourd'hui j'en ai fait la moitié.
Mercredi 29
janvier 2014
Aujourd'hui
Jean-Marie m'a préparé l'outil sur le nouveau tour que nous
avons acquis il y a quelques semaines. Il arrive à point nommé
parce que grâce à ce nouvel outil je vais pourvoir reprendre le
diamètre des embouts de tube. Ainsi, j'ai pu tourner
l'extrémité des tubes et en nettoyer une partie que je
terminerai samedi. Côté foyer les alvéoles ont un diamètre
qui varie de 39 et 38,5 et 38 mm. Tous les tubes sont maintenant
à 39 mm. il me restera à ajuster à la demande au fur et à
mesure du montage.
Pour les nettoyer j'ai utilisé le tour et avec un papier émeri.
L'après-midi nous aurons profité de la grue pour ranger les
coupons de voie du 5ème Génie.
Samedi
janvier 2014
Je termine le tournage des tubes côté foyer avec un diamètre
de 39 mm.. J'y passerai l'après-midi sans interruption.
Mercredi 5
février 2014
Grande journée décisive. 5h30 réveil, petit déjeuner,
toilette et en route pour les Chanteraines. l'objectif de la
journée la soudure des fissures. Tout est de notre côté,
aujourd'hui nous bénéficierons d'un Tig de 400 A. Si je pars
tôt, c'est pour chauffer la plaque tubulaire. Hier je suis venu
pour installer le chalumeau dans le foyer de manière à ne pas
avoir à le tenir manuellement et ça avait l'air de fonctionner.
Donc par de surprise je commence à chauffer, il est 6h45,
j'arrêterai à 9 heures. Inutile de dire que passé 5 minutes à
l'intérieur, on ne tient plus. Idéalement il faudrait atteindre
350°, c'est la théorie, en pratique avec la diffusion du cuivre
on n'y arrivera pas, mais on essaie. Le soudeur arrive,
branchement du poste, il s'enfile dans le foyer, et commence à
souder et la déception vient très vite, le fusion ne se fait
pas.
Après déjeuner je commence à mater les bords de chaque
fissure, une à une, de manière à ramener les lèvres bord à
bord. Le cuivre se prête bien à ce travail et à la réflexion
c'est pas là que j'aurais dû commencer. J'avais eu le même
problème il y a dix ans lors de la première restauration, il a
fallu mater des entretoises.
Samedi 8
février 2014
Après tant de semaines de démontage, de récupération, de
préparation arrive enfin le premier jour de retubage de la
chaudière. Cette fois va commencer la reconstruction véritable.
Pour ma part
j'ai préféré positionner l'ensemble des tubes serrés dans
leur alvéole pour ne plus qu'ils bougent et je les ai
dudgeonnés ensuite un par un selon la technique vue
précédemment mais dans une position bien moins confortable que
soit d'un côté ou de l'autre de la chaudière.
Voilà tout ça fait beaucoup d'aller-retour entre le foyer et la
boîte à fumée. Descendre dans la fosse, remonter entre
l'escabeau et le rail, trouver une position d'équilibre, avoir
les bons outils à proximité et bien les utiliser.
Aujourd'hui j'ai positionné 11 tubes prêts à être
dudgeonnés.
Lundi 10
Février 2014
Pose d'une vingtaine
de tubes, puis une fois posés approchés côté boîte à
fumée. Maintenant il ne me reste plus que 22 tubes à 38,5 et
une dizaine à 38 mm. Tout ça, ça fait des aller-retour entre
la boîte à fumée et le foyer.
Mercredi 12
Février 2014
Pose de 23 tubes tous approchés au sertissage côté foyer.
Je nettoie et remets les bouchons de cadre de foyer, fais des
joints d'autoclave et remets l'arbre de noël sur la chaudière
prêt pour l'épreuve.
Lundi 17
février 2014
Aujourd'hui François allume sa machine pour essayer l'injecteur
basse pression, je vais pouvoir tourner le reste des tubes et les
poser sur la Bouillote.
Pose du reste des tubes tous approchés au sertissage côté
foyer puis côté boîte à fumée.
Et le dudgeon disparaît. En principe maintenant je tourne les
tubes à la demande donc je passe du stock au tour, puis du tour
à la pose et de la pose au dudgeonnage côte foyer, donc en
principe le dudgeon est soit en action dans le tube soit posé
sur la poutrelle de la fosse.
Tout d'un coup au moment de prendre le dudgeon impossible de le
trouver. Je passe une heure à le chercher sans comprendre ce qui
se passe. J'ai alors l'idée de déposer les deux tubes du bas et
je vois l'outil au fond de la chaudière. En retirant un des
tubes il était resté dedans comme repère et il est tombé dans
la chaudière. François l'a alors poussé à l'aide d'une longue
tige jusqu'à le mettre contre la plaque tubulaire et avec un
tournevis, j'ai pu le soulever jusqu'à le présenter devant
l'alvéole. François a poussé délicatement pour ne pas le
perdre à nouveau et il est sorti tout aussi délicatement.
À l'heure du déjeuner, je découvre une autre mauvaise nouvelle
: les roues de la machine remisée dans le deuxième dépôt sont
bloquées, impossible de le déplacer. D'ailleurs samedi dernier
l'équipe avait essayé sans pouvoir le bouger.
Nous passerons une
partie de l'après-midi à la soulever pour glisser une paire de
lorrys en-dessous afin de pouvoir la déplacer. Deux heures
après elle reposait sur ses traverses de choc avant et arrière.
Mardi 18
février 2014
Tous les tubes sont posés et le sertissage approché, je
commence le dudgeonnage systématique d'abord côté boîte à
fumée parce que de l'autre ils ont déjà été fixés
sommairement. Pour ceux déjà approchés, il s'agit d'une passe
fine, c'est à dire le dudgeon davantage enfoncé dans le tube,
ne laissant apparaître que quelques millimètres des galets.
Comme je n'ai pu poser les tubes d'une manière ordonnée je
tombe sur certains qu'il faut reprendre complètement parce
qu'oubliés, puis en milieu d'après-midi j'attaque le côté
foyer bien moins confortable, je m'arrêterai à la 4ème
rangée en partant du haut.
Mercredi 19
février 2014
je termine le dugeonnage des tubes et juste avant de déjeuner je
mets la chaudière en eau une quinzaine de fuites apparaissent,
côté boîte à fumée, et côté foyer.
Le blocage des
essieux de la machine me préoccupe. Le côté gauche est au
point mort (bielle en alignement). Avec François, nous passons
un vérin sous la manivelle, mais rien ne bouge, c'est le
châssis qui se soulève, la roue ne tourne pas. Nous démontons
alors les boîtes à vapeur et les fonds de cylindre pour
accéder aux pistons et je badigeonne à refus de gas-oil pour
dégripper. Quelques temps après nous revenons à la machine et
à l'aide d'une barre à mine, passée entre les rayons de
l'essieu arrière, nous décollons la roue qui tourne de quelques
centimètres. Nous passons de l'autre côté pour continuer le
mouvement, l'essieu fait un demi tour, puis François monte sur
la manivelle en position point mort et hop tout tourne.
Il ne reste plus
qu'à aller sous le palan pour remettre la machine sur ses quatre
roues et faire des aller-retour pour décoincer tout ça.
Les cylindres sont propres, à part le mélange de graisse et
d'huile. je nettoie les fonds de cylindre et les remonte ainsi
que les plaques de boîte à vapeur.
Il est 18 heures, nous rangeons les autres machines et rentrons
à notre tour après cette journée bien chargée.
Video
Samedi 22
février 2014
De retour dans le foyer pour reprendre les tubes qui fuient. Je
remplis à nouveau la chaudière pour les identifier
précisément. Côté boîte à fumée ça va, côté foyer
encore quelques perles vite maîtrisées et deux entretoises qui
suintent. Tout d'un coup je vois un boulon de tirant de foyer qui
goutte amis à y bien regarder, le filet venait d'un tube
supérieur. Les fuites sont sournoises il faut bien identifier
l'origine car sinon on ressert un tube et ce n'est pas celui qui
perd. Le mieux est d'avoir un chiffon pour effacer toute trace
d'eau et bien regarder ou la goutte d'eau apparaît, idem pour
les entretoises.
Tout va bien. Je décide de mettre la chaudière à la pression
de le ville soit environ 6 bars. Surprise tout d'un coup
l'eau jailli par l'orifice de la chapelle qui est ouvert. Je
coupe et vais chercher la chapelle d'introduction puis ré-ouvre
le robinet, il ne reste plus que le dôme de prise de vapeur à
remplir. Et deuxième édition, cette fois, c'est l'orifice du
graisseur qui fait jet d'eau. Je vais chercher le graisseur, le
ferme et le met en place. Cette fois la chaudière est en
pression , à 6 Kilos. Côté boîte à fumée tout va bien,
côté foyer quelques perles irréductible que je souligne à la
craie pour leur faire comprendre la prochaine fois.
En revanche3 ou oun4 entretoises perlent et toute la ligne de
jointure au ciel de foyer (côté avant). Il y a du matage dans
l'air, ce sera la prochaine intervention. avant de faire
l'épreuve. Il faudra par ailleurs améliorer l'étanchéité de
la chapelle dont le clapet gauche fuit un peu ainsi que le trou
de visite, du même côté.
Les fuites du foyer ne m'impressionne pas parce qu'à chaud les
tôles se resserrent, idem pour les entretoises et de toute
façon vu le très faible débit l'eau vaporise immédiatement,
mais pour l'épreuve à froid, ces pertes feront tomber
l'aiguille du mano, et c'est ça qui fait foi, alors il faudra
dudgeonner et mater encore et encore.
Ce n'est pas fini.
Pour terminer je sors le châssis et le fais rouler, RAS.
Mercredi 26
février 2014
Je resserre les quelques tubes fuyards et remets la chaudière en
eau.
L'étanchéité des trous de visites, arbre de noël et chapelle
sont défectueux, il faudra reprendre tout l'étanchéité. En
revanche seuls quelques tubes suintent encore, ainsi que les
entretoises.
Samedi 1er
mars 2014
Séance d'étanchéité de la chaudière en vue de sa mise en
pression. Suite au repérage des entretoises fuyardes, il va
falloir mater sérieusement.
Tout d'abord l'étanchéité, c'est important car lors de
l'épreuve décennale l'aiguille du mano doit rester
rigoureusement à la pression de 14,5 bar normalement pendant la
durée de la visite, c'est à dire entre 10 et 15 mn, et la
moindre fuite tend à la faire chuter.
Ensuite repérage des entretoises fuyardes. C'est toujours le même problème, à chaud les tôles se dilatent et il n'y a pas de fuite mais à froid tous ces assemblages sont une source de désagrément.
Le retubage est terminé, maintenant c'est de l'étanchéité qu'il faut se préoccuper.
côté foyer, |
et côté boîte à fumée. |
mercredi prochain ce sera la mise en eau.
Mercredi 5
mars 2014
Jean-Marie a apporté un raccord 1 1/2 pouce femelle, 15/21 mâle
à visser sur la vanne d'extraction pour introduire l'eau et
fixer le manomètre.
Mercredi 12
mars 2014
Pose de la couronne
côté boite à fumée. Dans un premier temps j'ai découpé tout
le bas de l'ancienne couronne de boîte à fumée au chalumeau,
puis finition de la découpe à la meuleuse histoire de faire un
travail propre.
Photos
Jean-Marie Lemaire
Ensuite superposition
de la nouvelle couronne de 5 mm. d'épaisseur et fixation avec
des serres-joints puis perçage de 5 trous de huit. Une fois la
couronne fixée, repérage par l'arrière des deux trous du
porte-lanterne et des trois trous de la porte de boîte à fumée
et perçage à la perceuse à colonne.
Application d'une couche de peinture noire haute pression et
fixation définitive.
Photos
Jean-Marie Lemaire
Samedi 15
mars 2014
Nouvelle tentative
d'étanchéité avec une adaptation espérons définitive de la
configuration de la pompe d'épreuve. François me donne un
sérieux coup de main. Après avoir pour la nième fois
reconstitué l'adaptation de la tuyauterie sur la pompe nous
remplissons la chaudière à refus puis commençons à pomper (14
bars). On s'aperçoit que le couvercle du dôme emprunté à une
autre machine fuit. Un fissure dans la fonte. La pression baisse
rapidement, il faut l'enlever et en mettre un autre. Nous
prélevons celui de la Decauville N°3 (Beugin-la-Comté). Nous
le vissons sur le dôme et là encore une fuite au joint nous
empêche de garder la pression plus de 5 minutes. Entre temps je
passe dans le foyer? De nouvelles entretoises fuient également
ainsi qu'un ou deux tubes. Côté boîte à fumée en revanche
pas une seule fuite.
Mercredi nous remettrons le couvercle de dôme d'origine car on a
trouvé le moyen de bloquer les soupapes sans les les déplomber.
Mercredi 19
mars 2014
Il est tôt. Avant
toute chose je remonte la porte de la boîte à fumée sur son
nouveau support.
Je positionne la chaudière sous le palan et suspend la porte par
sa poignée en ayant bien pris soin de m'assurer que la poignée
était bien en vissée en place pour ne pas la faire tomber ce
qui serait irrémédiable car elle est en fonte. Guy B. est à la
manuvre du palan. Il monte la porte à hauteur de la virole
et en force nous essayons de positionner les boulons de paumelle
en face des trous. On y arrive pour celui du haut. Les vis sont
à tête fraisée avec un taquet pour éviter qu'elles tournent
en vissant l'écrou. Je mets l'écrou pour assurer la fixation
Puis on redescend le palan de façon à ce que les deux autres
trous coïncident avec ceux de la boîte à fumé. On met le
deuxième boulon. Pour le troisième ce sera un peu plus
difficile d'abord parce qu'on n'a pas bien vu le cran et le
boulon a du être redémonté pour un repérage précis de son
positionnement.
Avec l'épaisseur du support (5 mm.de plus) les écrous ne vont
plus à fond de course mais la fixation est cependant
suffisamment solide.
Photos Jean-Marie Lemaire
François
arrive la porte est posée et ferme correctement.
Nous remettons le couvercle de dôme d'origine en ayant soin de
fermer les soupapes.
Avant le déjeuner nous remplirons la chaudière et comme il a un
volumètre je saurai exactement les différents volumes de la
chaudière.
Le résultat des mesures donne :
- Volume d'eau niveau bas : 436,2 litres
- Volume d'eau niveau haut : 520,1 litres
- Volume total de la chaudière : 651,6 litres
- Volume de vapeur au niveau haut :131,5 litres
- Volume de vapeur au niveau bas : 215,4 litres
Nota : sur le livret de la machine le volume total est de 767
litres soit une différence de 115,4 litres.
Installation du volumètre
sur la prise d'eau. Photos Jean-Marie Lemaire |
Après déjeuner
j'allume la chaudière pour vérifier l'étanchéité à chaud ce
qui ce qui se confirme jusqu'à deux bars car un joint en
caoutchouc cède à cette pression et l'aventure s'arrête là
pour aujourd'hui.
Photos Jean-Marie Lemaire
Samedi 22
mars 2014
Je remplace le joint, dilue deux kilos de farine dans de l'eau et
rallume la chaudière pour la monter à 7 bars. Au delà avec la
température du foyer si il y a des fuites elles vaporiseront
d'autant plus. Il est midi le manomètre affiche 7,5 bars. Pas
une seule fuite.
Lundi 24
mars 2014
Sitôt arrivé je passe sous la chaudière, pas de traces de
fuite. Je vais me changer. Je commence par retirer la grille et
monte à l'intérieur du foyer pour une inspection détaillée,
pas de traces de fuite. Je vérifie le niveau d'eau tout le foyer
est immergé donc tout à l'air de tenir.
Je complète le remplissage de la chaudière et la monte à 8
bars. Tout va bien. Je resserre les autoclaves et le dôme. Il y
a une petite fuite au graisseur de régulateur. Cette fois je
pousse à 14,5 bars (pression d'épreuve pour une décennale). Je
perds 1 bar en 7 minutes, c'est pas mal mais pas assez. Dans le
foyer un tube en haut gauche fuit (goutte à goutte) et côté
gueulard une entretoise fuit aussi goutte à goutte. Je redonne
un passage de dudgeon au tube et attend une heure il y a encore 8
bars au mano. Je remonte la pression à 14 bars, le tube ne fuit
plus mais l'entretoise elle fuit toujours.
La farine a bien joué son rôle sur les entretoises.
Mercredi 26
mars 2014
Je vérifie
l'intérieur du foyer, pas de suintements à l'intérieur. Je
remets les grilles, sort la machine et l'allume après
vérification du niveau. Lorsque l'eau bout je remets un kilo de
farine par le trou de la chapelle d'introduction et deux par
celui de la prise de vapeur. Je monte la bouille à deux bars
pendant toute l'après-midi.
Samedi 29
mars 2014
Je ramone les tubes,
nettoie le foyer et la boîte à fumée. Ensuite je complète le
remplissage complet de la chaudière et la mets sous pression. 10
bars, pas de fuites. L'après-midi je la monte à 14,5 bars, la
même entretoise goutte à goutte. Jean Marie me tourne un jet de
cuivre de 7 mm. avec un léger cône et le mate à l'intérieur
de l'entretoise. Je reprends la montée en pression, plus de
fuite. Au bout d'une quart d'heure, je libère la pression et
vide la chaudière afin de la reposer sur le châssis.
François et Jean
Baptiste m'aide dans cette opération et le soir il ne reste plus
qu'à mettre les 14 + 2 boulons de fixation.
Mercredi nous appellerons l'inspecteur pour l'épreuve
officielle.
La chaudière a
retrouvé son châssis.
Photos
Jean-Marie Lemaire
Mercredi 2
avril 2014
Il fait beau, je sors la machine pour fixer la chaudière sur son
berceau. Deux rangées de boulons de 65 mm., une de 14 devant
l'admission et l'échappement et une de 12 derrière et sur le
châssis les deux gros écrous de 20 avec oeillet oblong sue
l'UPN pour la dilatation du corps.
Ensuite je nettoie les tôles d'habillage. Je commence par les
dégraisser avec du gas-oil puis une fois séchée je les nettoie
à la soude. je referai l'opération avant de les peindre en noir
brillant. Pour terminer je dégraisse la dôme de la chaudière
où les surplus d'huile de chauffe du graisseur de prise de
vapeur ont laissé des traces importantes. Gas-oil, acétone,
soude.
Ça y est on a la date. Le 15 pour la visite du générateur et
le 18 pour l'épreuve hydraulique. Tiens le 18, c'est le numéro
de la machine au CFC !
Jean Baptiste passe les pièces en bronze à la brosse
métallique comme il sait bien le faire. Les injecteurs,
l'éjecteur, la chapelle d'introduction et les tuyaux en cuivre.
Ça brille !
Demain j'appliquerai une couche de peinture noire haute
température sur le corps.
Je remplis à nouveau la chaudière et par sécurité je remets
un kilo de farine.
Vendredi 4
avril 2014
Aujourd'hui grattage
et mise en peinture de la chaudière mais avant il faut que je
re-soulève la chaudière pour passer une couche sur la partie
qui repose sur le berceau. Avec la palan ce n'est pas compliqué,
mais je passe un blochet en dessous le temps de l'opération puis
je sors la machine pour y voir clair.
Je termine la séance par le nettoyage des plaques de niveau, le timbre avec la tête de cheval sur les rivets, la plaque constructeur et la plaque APAVE.
Mercredi 9
avril 2014
Je sors la machine et vide la chaudière. Des grumeleaux de
farine sortent par les trous de visite. Je la rince deux ou trois
fois afin de les faire disparaître complètement jusqu'à ce que
l'eau soit claire, elle le devient.
Puis j'entame la peinture des tôles d'habillage de la chaudière en noir brillant. L'après midi je démonte la couvercle du dôme. D'autres morceaux de farine sont sur les tubes. Je les dissipe au Kärcher et nettoie encore une fois le bas de cadre.
En fin de journée je soulève la machine au palan pour évacuer l'eau résiduelle et met des mouillettes dans les trous de visite.
Jeudi 10
avril 2014
Deuxième couche sur les tôles d'habillage et nettoyage par le
trou de visite de la boîte à fumée.
La chaudière est prête pour la visite avant épreuve.
Mardi 15
avril 2014
Il y a des jours comme ça où l'on est récompensé de son
travail. Aujourd'hui c'était la visite de requalification celle
qui détermine si l'épreuve hydraulique est envisageable ou non
donc une étape importante dans le processus.
La machine depuis le matin attendait devant le dépôt je jetais
un dernier coup d'il par les trous de visite, sur le corps
de chauffe, sur les tubes... enfin ce qui est visible. Je passais
le doigt une dernière fois à l'intérieur où c'était
possible, pas d'aspérités, le livret est en ordre. L'inspecteur
arrive et commence sa visite. Il trouve la chaudière très
propre pas de corrosion pas de tartre, je lui signale qu'on
applique le traitement chimique de l'eau et que la chaudière a
été nettoyée au Karcher. Il prend de mesures d'épaisseur 9,5
mm. pour 10 sur la virole. En un siècle d'existence c'est pas
mal !
Puis vient l'examen du livret. Tout est en ordre : le document de
remise en service de la chaudière après chômage (c'était il y
a dix ans, l'état descriptif , la déclaration préfectorale, le
certificat de tarage des soupapes, les rapports de visites
périodiques.
Il me fait signer le rapport en vue de faire l'épreuve. Ce sera
pour Vendredi.
Je me remets à étanchéifier le générateur : Gebajoint et
filasse pour les trous de visite du cadre de foyer, joints en
caoutchouc pour les prisse de vapeur et chapelle. Avec François,
nous remettons le dôme et ses 14 écrous. Je remets le
manomètres et la prise d'eau et remplis la chaudière à refus
et laisse la pression de la ville monter. Trois bars je ferme de
robinet et j'attends. On perd 1 bar en presque une demi heure.
C'est correct, demain je ferai une épreuve réelle à 14,5 bars
selon le décret de 1926.
Mercredi 16
avril 2014
Aujourd'hui c'est le
découragement, rien ne va surtout pas la Bouillote. J'essaie une
épreuve et l'autoclave droit se met à fuir d'entrée de jeu
même pas 10 bars. Il faut vidanger. Je refais le joint et
remplis la chaudière. À peine le niveau haut dépasser le mano
indique 3 bars la pression de la ville. Le plomb qui fait joint
au point haut est resté collé dans le pas de vis. Je pompe pour
augmenter la pression, c'est l'air qui se comprime avec la
montée de l'eau puis vers 7 bars il saute, je rebranche l'eau de
la ville jusqu'au remplissage complet puis je monte la pression.
Vers 10 bars c'est le bouchon du cadre en bas à droite qui se
met à fuir je l'ai vissé de travers j'en ai marre je ne le
cache pas, j'ai envie de tout arrêter. Jean Marie vient à mon
secours, il taraude le trou et remet le bouchon. On remplit à
nouveau la chaudière. Entre temps je regarde le joint du niveau
et vais chercher le tube. J'essaie de comprendre l'étanchéité.
Dans la manip je touche au robinet. Il faut pomper à nouveau
pour décoincer le plomb du dôme décidément ça ne va pas. Ca
y est il se décoince. Jean Baptiste pompe aussi il y met toute
son énergie. L'eau arrive, je ferme le bouchon du dôme. La
pression monte 14,5 bars je ferme le robinet de la pompe
l'autoclave fuit je lui donne un coup de maillet il se remet en
place. Maintenant c'est le robinet du niveau qui goutte je tapote
sur le cône, c'est pire en 10 minutes on perd 0,5 bars et en
plus j'ai vu une goutte tomber dans le foyer. Tube, Entretoise ?
Je ferme le gueulard je rentre chez moi.
Dans la voiture je rumine. Est-ce que je rallume la chaudière
demain et remets un kilo de farine pour la goutte du foyer ? Mais
les caoutchoucs des autoclaves, de la simple chambre à air,
vont-ils résister à la chaleur ? Je ne sais plus trop quoi
faire j'ai régressé par rapport à la première étanchéité.
De toute façon il faudra revider la chaudière pour revoir le
robinet de niveau et refaire une épreuve. Je vais me coucher
sans dîner.
Quelle différence avec la journée d'hier !
J'en ai oublié le côté" positif de la journée. J'ai
quand même remonté le tube Crampton et l'échappement. IL a
fallu soulever d'un ou deux centimètres la chaudière pour le
passer entre la prise de vapeur et le berceau. Et puis j'ai
passé au Miror les arceaux en laiton. Jacques R. m'a nettoyé la
tuyauterie et Jean Baptiste les plaques "Decauville" et
le sifflet.
Jeudi 17
avril 2014
9 heures, je sors la Bouillote et remets les grilles pour
l'allumer. Je refais le niveau en extrayant le trop plein d'eau.
Pendant la montée en température je remets un kilos de farine
bien délayée (j'ai la technique). J'essaie à nouveau de mettre
de la graisse Belleville dans le robinet à boisseau du niveau
bas. Je monte la bouille à 6 bars puis la laisse redescendre le
robinet fuit encore un peu mais moins. Après déjeuner je
libère le reste de pression (2 bars) et ramone les tubes pour
que la chaudière soit propre pour demain. Je retire les grilles
et passe un coup de balayette dans le foyer. Je nettoie les
cendres entre les rails et rentre la loco en attendant
l'épreuve.
Photo
Jean Marie Lemaire
Vendredi 18
avril 2014
6 heures, le réveil sonne, 7 heures arrivé aux Chanteraines, je
sors la 030 O&K de François pour l'allumage. Vers 10h30 Le
constructeur et l'inspecteur viennent pour valider la conformité
de la machine et cet après-midi, c'est l'épreuve hydraulique de
la mienne.
13h30 l'inspecteur APPAVE arrive et se met en bleu pour
l'inspection. La chaudière est prête, le tuyau branché et la
pression résiduelle de l'essai du matin affiche encore 2 bars au
mano. Je débranche mon mano et met le sien. L'épreuve doit se
faire à 14,6 bars. Je pompe l'affichage numérique croît 14,
14,2, 14,6, 15 bars, il isole la vanne, l'inspection commence.
Pas de fuite,. En levant la tête vers le dôme, je vois quelque
ruissellement couler. Je me précipite au mano il a perdu 1 bar.
Jean Baptiste me passe une clé de 28 et je serre les boulons,
l'eau ne s'écoule plus le mano reste stable. Inspection de la
boîte à fumé, puis inspection du foyer le mano est toujours à
14,2. L'inspecteur éteint sa lampe c'est fini. Il remplit le
dossier. Il est 16 heures nous allons déjeuner.
Mercredi ce sera champagne au dépôt d'autant que la loco de
François roulera aussi pour les "Trente ans du CFC" et
son centenaire.
Il ne reste plus qu'à poinçonner la médaille de timbre et à
vérifier le plombage des soupapes.
La Bouillote est
"Bonne pour le service", il ne reste plus qu'à
tout remonter et faire un essai de chauffe et de roulement. Je
rentre chez moi un peu dans mes pensées. Toutes ces heures
passées depuis fin 2011 où elle a été arrêtée. Les
enthousiasmes, les découragements et puis dans les derniers mois
la pugnacité pour qu'elle roule pour son "Centenaire"
et pour les "Trente ans de notre Association".
Aujourd'hui c'est possible il me reste quatre semaines pour tous
remonter opération que je vais faire avec plaisir comme j'ai
toujours aimé travailler sur nos vielles locomotives, en prenant
le temps, en observant en imaginant au cours de son existence les
mains qui l'ont soignée pour qu'elle roule encore un siècle
après sa construction.
Je suis fier d'avoir, moi aussi, contribué pour une part à sa
préservation, j'y suis tellement attaché. Je remercie
Jean-Marie, François, Jean Baptiste de m'avoir aidé dans cette
tâche, et tout ce travail c'est à mon ami Michel Dubuis que je
le dédie. Je crois que cela lui aurait fait plaisir de savoir
que les tubes de sa chaudière vont faire vivre ma Bouillote et
que la transplantation a réussi. Il aurait été fier de moi. Merci
Michel.
Mercredi 23
avril 2014
Première journée de
remontage de la machine. Je la sors devant le dépôt en prenant
au passage les tôles d'habillage du foyer. Alain m'aide à la
mettre en place, mais avant il faut démonter le régulateur, et
le support haut du niveau. Ensuite, avec Jean-Baptiste nous
remontons les tôles d'habillage de la virole, ceinturées par
l'arceau en laiton puis celles de la boîte à fumée maintenue
coté dôme par un autre arceau et devant par des boulons. Une
fois la tôlerie mise en place nous allons sous le palan pour
remonter la sablière car c'est elle qui définit précisément
l'espace entre les tôles côté cabine et celles de la virole
par ses deux points d'ancrage. Je sors à nouveau la machine et
nous remontons le petit dôme de prise de vapeur côté cabine et
la chapelle d'introduction d'eau, puis c'est au tour de la
tuyauterie : injecteurs, et tous les tuyaux de raccordement.
La Bouillote reprend forme de locomotive.
Photo
Jean Marie Lemaire
Samedi 26
avril 1014
Le stock
d'accessoires démontés diminue. Sur le wagon il ne devra rester
que la cabine que je reposerai plus tard comme il y a dix ans.
Aujourd'hui je remonte l'ensemble de la tuyauterie :
injecteurs-chapelle, pompe-chapelle, trop plein, souffleur, prise
de vapeur-pompe, sifflet, etc.
Photo
Jean Marie Lemaire
je pose ensuite la
rambarde arrière et fabrique un support de porte lanterne.
Photo
Jean Marie Lemaire
Lundi 28
avril 2014
Je vais acheter du silicone pour étancher les soutes à eau puis
sitôt arrivé au dépôt j'attaque la pose des soutes à eau.
D'abord celle de droite qui est prête. je met du silicone sur
les joins et les colle sur la soute puis une couche sur la bride
du tuyau de communication de la soute. Je lève la soute et la
repose bien en place en levant l'avant pour qu'elle soit à peu
près à l'horizontale en prenant bien soin de faire passer les
boulons dans les deux trous de la bride. Une fois posée j'assure
sa position avec les vis de fixation sur le châssis puis sort la
machine dehors pour voir clair. Avec le centreur je mets les
trous de la soute en face de ceux du châssis et introduit les
boulons un à un.
Ça y est la soute de
droite est en place. Maintenant il faut mettre la tige de
commande des purgeurs. Elle passe dans un support entre la virole
et la soute à eau et il faut de bien petites mains pour pouvoir
visser le support dans une position plus qu'acrobatique.
Il ne me reste plus qu'à claveter le levier de marche sur sa
timonerie qui agit directement sur les secteurs de distribution.
Avant de reposer la soute de gauche une petite photo de l'ensemble de la tubulure entièrement nettoyée car une fois la soute posée une grande partie disparaîtra derrière. Il ne manque que le tuyau de l'éjecteur solidaire de la soute.
La soute de droite
terminée, maintenant je refais la même chose avec celle de
gauche, puis toujours un à un je coince la tête du boulon avec
une clé de 18 et passe sous la machine pour serrer l'écrou
correspondant. Je referai cette opération une vingtaine de fois
: coincer le boulon passer sous la machine, se relever, monter
sur la plate-forme coincer un autre boulons, etc.
Cette fois il faut faire attention à bien passer l'axe de la
commande de frein dans sa bride solidaire de la soute, tout en
faisant attention aux boulons de communication de la soute qui
doivent passer dans le bride. Même opération de serrage des
boulons, je branche le tuyau de vapeur de l'éjecteur.
Je libère la vis de frein maintenue le temps du chômage par un
solide fil de fer puis avec un levier je le relève l'axe pour
pouvoir passer la clavette dans l'écrou de vis. Voilà c'en est
fini pour la partie des soutes.
Je mets la Bouillote sur la fosse pour remonter le cendrier,
remettre le bouchon de la soute à eau et monter la timonerie de
frein réglable par une vis. La place se libère à vue
d'il, la cantine d'accessoire est presque vide, seulement
les outils, le pic, le croc, le rouable, bien sûr la pelle.
Il ne me reste plus qu'à mettre la lampe à pétrole.
Il me reste un peu de temps je prépare des chaînes de
sécurité que je fixe entre la rambarde arrière et les parties
latérales de la cabine.
Mardi
29 avril 2014
Je remplis les soutes à eau et en profite pour mesurer les
différents volumes.
caisse jauge du bas | 128 litres |
caisse jauge du haut | 381 litres |
soute bas | 468 litres |
soute haut | 892 litres |
Il s'avère que la tôle très oxydée à l'intérieur fuit à plusieurs endroits. Il il y a également une fuite à la pipe en les deux caisses à l'intérieur du châssis mais là c'est un problème d'étanchéité qu'il faudra reprendre.
Mercredi 30
avril 2014
Jour de d'apposition du timbre et de plombage des soupapes. 13h30
l'inspecteur APAVE arrive avec ses lettres à frapper.
Jeudi 1er
mai 2014
J'allume la Bouillote sous la pluie. À l'ouverture du
régulateur j'entends une fuite importante dans la boîte à
fumée. J'ai compris il manque un joint entre le tuyau
d'admission des cylindres 615 (tube Crampton) et le support de
chaudière 599. je fais quelques mètres et tombe le feu.
François arrive. Nous démontons le tube d'échappement et l'on
s'aperçoit qu'un chiffon a été aspiré dans le tuyau
d'échappement 614. Nous façonnons deux joints en plomb pour
l'admission et pour l'échappement et avant de la mettre on
s'aperçoit que la bride du tuyau d'admission ne plaque pas sur
le support de la chaudière, il y a un léger angle qui contrarie
l'étanchéité.
Comme le tuyau de diamètre 50 mm est en cuivre, je le chauffe à
l'aide du chalumeau et François passe deux barres de fer dans
les deux trous de la bride pour l'aligner en force.
Nous remontons l'admission et la tuyère d'échappement 616 avec
le nouveau joints.
il ne reste plus qu'à démonter le tuyau d'échappement pour
récupérer le chiffon. Ce dernier a du être aspiré lors d'un
déplacement de la machine.
Je referai un essai la semaine prochaine.
Dimanche 4
mai 2014
Allumage de la Bouillote et toujours la même fuite au tube
Crampton. Dégommage de la pompe Worthington.
Mercredi 7
mai 2014
Démontage et
surfaçage de la portée du tube Crampton et remontage de
l'ensemble après avoir légèrement soulevé la chaudière à
l'aide d'une barre à mine.
J'en profite pour remonter la bouteille d'air comprimé pour le défreinage des rames.
Mardi 11 novembre 2014
Depuis quelque temps, le régulateur prend du jeu, un peu plus à
chaque sortie et la semaine dernière en assurant le train
régulier, je me suis aperçu qu'il ne fermait pas complètement.
Cela peut être pratique pour les manuvres d'attelage au
levier de changement de marche mais il faut y remédier. C'est ce
que j'ai entrepris aujourd'hui.
J'en ai profité pour vider la chaudière et les soutes à eau
puis j'ai installé la machine sur le grill du dépôt pour
pouvoir tourner autour et surtout bénéficier de la lumière
naturelle.
Tout d'abord dévissage du cache dôme que j'ai posé sur la
cheminée puis ensuite déboulonnage du couvercle de dôme de
prise de vapeur que j'ai posé sur une soute à eau en ayant pris
soin de l'attaché à un tuyau de sablière pour qu'il ne risque
pas de tomber.
À partir de là j'ai compris tout de suite d'où venait le
jeu.
Il se situe entre l'emmanchement carré de l'arbre de
manuvre de la bielle du tiroir du régulateur 604 et le
levier de commande du tiroir de régulateur 605.
Par conséquent, il faut démonter ces pièces et les refaire.
Je commence par extraire la goupille que réunit ces deux
pièces, sans trop de difficulté puis je démonte l'ensemble
:
- la plaque de guidage indicateur 602,
- le levier de manuvre du régulateur, 603,
- le bâti de presse étoupe du régulateur 600,
- le presse étoupe du régulateur 601.
Ensuite je retourne côté dôme pour dégager l'arbre de
manuvre 804 de la commande de tiroir 605.
Malgré la rouille le démontage s'est effectué sans trop de
difficulté.
Il restera à refaire ces deux pièces en inox pour éviter
l'oxydation et à remonter le tout.
L'arbre de manuvre de la bielle du tiroir du régulateur
604 avait déjà été changé lors de ma première restauration
de la machine et secrètement je savais que c'était la seule
pièce qui n'était pas d'origine mais on ne la voyait pas.
Mercredi 12
novembre 2014
Suite au changement
du joint de la sortie du tube dalimentation vapeur, j'avais
été obligé de casser le calfeutrement en ciment réfractaire
du bas de boîte à fumée. La réfection est en cours.
Le régulateur a pris
du jeu avec lâge et ne ferme pus complètement. Je vais
profiter de la période d'hiver pour changer l'ensemble de la
tige de commande
C'est Jean-Marie qui se chargera des approvisionnement en
inox.
Belle image du dessus de la Bouillote avec toute la tuyauterie. Cest plus spectaculaire sans la cabine !
Hivernage de la machine. Un bon nettoyage au Karcher haute pression ne fait pas de mal et c'est très efficace pour le dégraissage du châssis. Il en sera de même pour l'intérieur de la chaudière pour en chasser les boues.
Mercredi 19
novembre 2014.
Fin de
lhivernage. Nettoyage général du foyer. Les éléments de
grille sont sortis pour bien accéder dans les coins et évacuer
toutes les cendres qui pourraient retenir lhumidité au
pied du cadre.