Images de la ligne

La ligne Rueil-Gare—Port-Marly devenue Paris—St Germain-en-Laye puis ligne 58
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Marc André Dubout

Les arrêts et stations
Les haltes-poteaux comportent un simple banc surmonté d'un poteau avec un écriteau indiquant le nom de la halte.
Les stations-abris sont formées d'une charpente légère en fer avec remplissage en maçonnerie sur trois faces et munies d'un banc.
Les autres stations dites "gardées"sont dans le style des constructions universelles de 1889. elles sont aménagées pour la distribution des billets et l'enregistrement des bagages.
La plus belle est celle de Courbevoie commune avec la compagnie des Tramways Nord (T.N.).
Celle de St Germain est la même avec une travée en moins.
Toutes les stations sont reliées entre elles par le téléphone pour lequel une ligne spéciale a été posée par l'administration des Télégraphes de Paris(Étoile) à St Germain.

Le temps de l'électrification
Avec l'électrification, en 1912, les terminus de l'Étoile et de St Germain furent remaniés. Pour le premier, une boucle fut construite à la Porte Maillot. Quant au terminus de St Germain il fut reporté Place Maurice Bertaux avec également une boucle de retournement passant par la rue de Paris. Une double voie fut construite à Port-Marly (voie 1 sur trottoir) en direction de St Germain, voie 2 (sur chaussée à contre sens de la circulation en direction de Paris). En 1927 avec la croissance de la circulation routière un croisement permit d'inverser le sens de circulation du tramway.
La ligne fut dès lors exploitée avec 29 motrices type A4 équipées de 4 moteurs W69 provenant des T.E.M.P. La guerre de 14-18 eut raison des voitures qui furent en partie détruites, les autres AB, B, et B ouvertes continuèrent à participer à l'exploitation. Moins puissantes que les locomotives Blanc-Misseron, les motrices A4 ne tractaient que deux voitures et une seule dans la rampe de St Germain.
En 1912, la traction vapeur disparut complètement. C'est à cette époque que la ligne de Rueil au Pecq fut prolongée jusqu'à  St Germain et parcourue par des motrices A2 de 8 tonnes seulement à cause de la faible résistance des ponts de Chatou et du Pecq.
Les trois lignes T.P.D.S. étaient alors :

  • Maillot—Bougival—St Germain (SGBMO)
  • Marly—Port-Marly (MPM)
  • St Germain—Chatou—Maillot (SGCMO)

À la T.P.D.S. succéda la S.T.C.R.P.

La ligne 58
C'est le temps des tramways électriques. À partir de 1921, 1er janvier les lignes du réseau deviennent respectivement :

  • 58 Paris—St Germain
  • 59 Port-MarlyMarly-le-Roi
  • 60 Rueil—Le Pecq

La S.T.C.R.P. qui à cette époque hérita d'autres lignes comme le Chemin de fer du Bois de Boulogne remit en état une grande partie de la voie et du matériel roulant et augmenta la vitesse commerciale. Les motrices reçurent des moteurs et contrôleurs plus modernes. Il est à noter que la motrice 538 servit de laboratoire pour des essais avant de partir sur la ligne d'Arpajon.
De nouvelle rames GSI furent employées, composées de deux motrices tirant deux voitures.
En 1926, la voie des lignes 59 & 60 arrivées à limite d'usure fut déposée et les lignes supprimées. 
En 1932 Les voies et lignes aériennes furent rénovées et des rames L furent mises en service. Un an après, la décision de supprimer les lignes de tramway de la région parisienne fut prise. La reconstruction du pont de Neuilly entérina ce processus en reportant à la Défense les terminus des tramways 58 & 62 et les autobus prirent le relais mais les transbordements étaient loin de satisfaire les voyageurs.
En 1935 l'aventure du tramway s'arrêtait.

L'exploitation
L'exploitation du P.S.G. était plus apparentée à celle d'un chemin de fer secondaire qu'à celle d'un tramway avec des correspondances à Rueil (Chemin de fer de l'Ouest), à St Germain, etc. Les billets étaient délivrés et les bagages enregistrés et transportés dans le fourgon prévu à cet effet.
Il y avait 21 trains quotidiens dans les deux sens assurant les correspondances à Rueil-Ville et Port-Marly à l'horaire de 1882.


Les tarifs
En 1890, il y avait 20 trains par jour dans chaque sens entre Paris et St Germain et des départs de la place de l'Étoile et de St Germain toutes les heures à partir de 7 heures du matin et jusqu'à 11 heures du soir. La durée totale du trajet était de 1h25. Les embranchements sont desservis par des trains spéciaux. Le prix du voyage est de 1,60 F. en première classe et de 1,15 F. en seconde.

En 1889, la Compagnie décide que le wagon-bar serait situé en queue de train et que la voiture de seconde classe serait rétablie comme auparavant. Les voyageurs trouveront donc un plus grand nombre de places.
Archives municipales de Rueil-Malmaison

 

Le 25 juin 1891, le Maire de Rueil 
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Archives municipales de Saint-Germain-en-Laye
Le 21 avril 1899, M. le Maire donne connaissance au projet présenté par la Cie du tramway à vapeur de Paris à Saint-Germain en vue du doublement de la voie ferrée entre Bougival et La Machine et entre Port-Marly et Saint-Germain-en-Laye.
Ce projet dont les pièces ont été déposées au secrétariat de la Mairie de 20 mars 1899 au 20 avril inclus doit être soumis au Conseil afin qu'il émette son avais, tant sur le projet que sur les résultats de l'enquête à laquelle il vient d'être soumis.
Le Conseil :
- vu la délibération prise à la date du 15 juillet 1898 par laquelle le Conseil municipal à l'unanimité, émet un avis défavorable au projet de doublement de la voie du tramway de Paris à Saint-Germain sur le territoire de la ville ;
- vu le rapport de la Commission d'enquête approuvée dans tous les termes par le Conseil municipal dans la séance du 19 août 1898, qui maintient également ses protestations énergiques votées à l'unanimité dans la séance du 15 juillet précédent ;
- considérant que dans ces deux délibérations, le Conseil a émis un avis défavorable, non seulement sur le projet de doublement de la voie qui lui était soumis, mais a entendu repousser tous les projets qui auraient pour conséquence la création d'une double voie sur le parcours compris entre la route de Versailles et la place du Château. ;
- considérant que la circulation des voitures automobiles, vélocipèdes etc., tend toujours à s'accroître sur ce parcours que l'avenue Gambetta est une de voies où la circulation de ces véhicules est la plus importante et la seule qui permette d'accéder au Parterre ;
- vu le registre de l'enquête mis à la disposition du public, sur lequel sont exprimés les avis qui tous sont défavorables au projet :

- après en avoir délibéré ;

- maintient les termes de ses précédents délibérations et, pour la troisième fois renouvelle ses protestations énergiques contre tout projet de doublement de voie du tramway de Paris à Saint-Germain sur le territoire de la ville.

Le 9 novembre 1900, on apprend que la correspondance du tramway avec le train de 8h41 pour Paris de la Compagnie de l'Ouest n'est plus assurée ainsi que celle du train de 6h20 du soir en provenance de St Lazare. 
Que d'autre part, il est demandé à la Compagnie du tramway qu'elle assure la correspondance à Rueil-Ville avec celle des trains de la ligne Paris—St Germain.
Il en sera de même ultérieurement à plusieurs reprises(Img5437).
Archives municipales de Rueil-Malmaison

psg142.jpg (103957 octets)En 1901 on considère que le public s'est maintenant familiarisé avec le tramway et que par conséquent des barrières de sécurité17 gardées peuvent être maintenant supprimées. Tel est le cas à Rueil de celle du chemin 39. Si le service des Ponts & Chaussées émet un avis favorable, le maire de Rueil au contraire en demande le maintien.
Archives municipales de Rueil-Malmaison

 

 

Lors de la construction du métropolitain (ligne Neuilly—Vincennes) un embranchement fut construit pour amener les terres extraites à la gare de Nanterre18. Une nuit, une dérive des wagons chargés de terre, entre Puteaux et Nanterre, eut lieu et ces derniers furent retrouvés au-delà de la place de la Boule dont la courbe fut franchie sans déraillement. Ce transport s'effectuait la nuit.


Archives municipales de Chatou

Un accident à Marly-le-Roi fut déploré et fit l'objet d'un article dans Le Petit Journal du 14 novembre 1891.

psg138.jpg (33263 octets) En février 1900 deux groupes de pétitionnaires s'affrontent, l'un pour le rétablissement d'une liaison directe entre Rueil-Gare et Bougival sans transbordement et l'autre contre à cause du décalage qu'entraînerait cette modification avec les correspondances de la compagnie de l'Ouest.
Archives municipales de Rueil-Malmaison
psg157.jpg (577914 octets) En juin1902 le mécanicien Alexis Auguste Bonnefoux déjà titulaire de la médaille d'honneur en argent de deuxième classe pour son courage et son dévouement vient d'être à nouveau distingué pour avoir arrêté son train à un mètre d'un individu ivre qui était couché sur la voie avenue de Paris à Rueil. Le maire sollicite auprès du préfet la médaille d'honneur de première classe pour M. Bonnefoux.
Archives
municipales de Rueil-Malmaison

Mais c'est en 1904 que s'arrête ce que l'on pourrait prendre pour la ligne de Paris à St Germain puisque c'est l'année durant la quelle le 1er mars pour être précis le prolongement de Rueil-Gare vers Chatou, Le Pecq et St Germain est mis en service, toujours en traction vapeur.

En 1910 lors du passage de la traction vapeur à la traction électrique quelques problèmes d'exploitation sont abordés. La substitution de la traction électrique à la traction vapeur ne pourrait être retardée qu'à cause de l'aménagement convenable des terminus. Quant au nombre de places suffisantes qui a toujours été un problème des compagnies, s'il ne se présente pas en semaine, en revanche les dimanches et jours fériés, l'affluence toujours élevée aux mêmes heures pose de grosses difficultés à la compagnie pour satisfaire la clientèle. Par ailleurs l'envahissement des trains par les voyageurs venant de Neuilly reste exceptionnel. A cet égard les communes proposent la suppression de l'arrêt Porte Maillot où aboutit à cette époque le métropolitain. Il n'est pas question pour la compagnie de satisfaire cette demande, laquelle pense qu'avec la traction électrique ces désagréments disparaîtront d'eux mêmes. Et on verra par la suite que cela ne sera pas le cas. La compagnie va même jusqu'à accepter que les voyageurs de deuxième classe voyagent en première lorsque les places  de seconde ne sont plus disponibles.


Archives municipales du Pecq

Notons pour l'anecdote qu'en 1921, il y eut un incident sans gravité avec un troupeau de moutons qu'un berger insouciant menait sur la voie. Difficile à imaginer aujourd'hui.

Les trains du C.G.B. 19empruntaient la ligne la nuit pour acheminer les produits maraîchers aux Halles de Paris. Il est même arrivé, un matin de bonne heure, que le tramway aide en pousse un train C.G.B. en détresse à cause de patinage au bas de la rampe de l'Ermitage.

Le Petit Journal du 14 novembre 1891 - L'accident de Marly-le-Roi;
À la halte de St Fiacre, arrêt actuel de la ligne 1 du bus de St Germain-en-Laye à Versailles. Le mécanicien saute de sa locomotive pour sauver une passante qui se trouvait sur la voie
psg160.jpg (65203 octets) En 1914, les hommes sont sur le front, ce sont les femmes qui les remplacent comme receveuses. Sur cette photo unique, la grand-mère d'un rueillois qui m'a gentiment proposé d'inclure cliché.
psg161.jpg (41889 octets) À peu près à la même époque une groupe d'agents pose devant une motrice A4.

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Notes :
  • 16 Compagnie des Tramways de Paris et du Département de la Seine.
  • 17 Il s'agit de chaînes

    18 Il s'agit d'un embranchement allant de la station du Vieux chemin de Paris à la plaine des Fontenelles et rejoignant la ligne ParisSt Germain.
    Par ailleurs il existe une peinture de la rue du Chemin de fer à Nanterre avec une voie ferrée dans l'axe.
  • 19 Compagnie des Chemins de fer de Grande Banlieue.

Sources :

  • Les tramways parisiens 2è Édition - Jean Robert - 1959.
  • Archives municipales de Bezons
  • Le Petit Journal
  • CFRU n°122 & 123 - 1974-2-3
  • Archives municipales de Rueil-Malmaison
  • Archives municipales de Chatou
  • Archives municipales du Pecq
  • Wikipedia

Sites :

 

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