Le tramway électrique Decauville de 1890 - 5/7

Marc André Dubout

 L'usine

Les Établissements de la Société Decauville Aîné, situés à Petit-Bourg, entre la Seine et la gare de Corbeil à 50 minutes de Paris, ont une superficie de 8 hectares et sont raccordés au rail de la Cie P.L.M. Ils sont également desservis par un port sur la Seine qui possède deux grues à vapeur. Ce sont incontestablement les plus grands ateliers de chemins de fer portatifs au monde. La halle principale à 160 mètres de façade, et 160 mètre de profondeur.
Les matières premières entrent par deux bouts et les produits fabriqués sortent par le milieu. Ils sont chargés par deux ponts roulants à vapeur sur les wagons P.L.M. Les ateliers occupent 750 ouvriers avec un outillage de 450 machines-outils qui font le travail de 3000 ouvriers et peuvent livrer mensuellement 150 kilomètres de voies, 3000 wagonnets et 6 locomotives
Ces Établissements possèdent une maison d'approvisionnement, une boulangerie et un théâtre. Des maisons confortables sont loués aux ouvriers et contremaîtres avec une diminution proportionnelle au nombre d'années de séjour et au nombre d'enfants.
Une société de secours mutuels, une société musicale et une compagnie de sapeurs-pompiers complètent cette organisation.
L'excursion de Petit-Bourg est facilitée, pour les visiteurs, par un tramway spécial, à voie de 0m,60 les mardis et vendredis qui les attend à la gare de Corbeil à l'arrivée du train P.L.M. de 11h20 et de 1h30 pour les raccompagner les soir au train de 5h20 et à l'express de 4h39.

L'usine


Après avoir emprunté la rue Decauville, en longeant la voie ferrée P.L.M. de Paris à Corbeil deux magistrales portes entrées, chacune possédant leur propre voie symbolisait l'entrée à la plus grande usine de chemin de fer portatif au monde.
À gauche la porte n°1, C'est la voie de réception des matières premières. On la verra plus loin en sens inverse laissant apparaître tous les accessoires nécessaires à la manutention.
À droite la porte n° 2, celle des expéditions avec au fond la halle des expéditions pourvue d'un immense pont roulant fonctionnant à la vapeur pour le chargement de wagons.


Comme on peut le voit sur cette photo le personnel de l'usine aimait poser pour les clichés, à l'occasion de fête comme par exemple pour celle du souvenir de de la 125ème locomotive expédiée depuis 1909 ou pour le retour d'Émile Decauville de ?? où il avait pour mission de construire un chemin de fer portatif " clé en main. Souvent ces fêtes étaient données au château des Tourelles10


Les bâtiments et la rue Decauville vus du talus du chemin de fer. Inondations de 1910 rue du gaz donnant dans le rue Decauville. Au fond, les bâtiments de l'usine.


La voie des expéditions bordées de quais accueillant des voies étroites pour la manutention des colis. La voie est bordée de quais hauts supportant des voies étroites. À voir le nombre d'ouvrier, on peut penser que l'usine tournait à plein régimes.
Les automobiles qui attendent l'arrivée d'un wagon P.L.M. pour y être chargées.
Grâce aux plaques tournantes, les wagonnets pouvaient être orientés parallèle à la VN pour faciliter le chargement.


C'est dans la cour de l'usine que se pratiquait les essais de matériel avant de les céder à la clientèle. À gauche, on voir une voiture fermée en voie de et une draisine en VM ou VN. Sur celle de droite plus récente il s'git d'une voiture ou motrice destinée au métropolitain.
La cour de l'usine possédait plusieurs voies d'essai.


Essai e locomotives de 7 tonnes et 5 tonnes en voie de 0m,60 et chargement d'une autre sur un wagon plat P.L.M. de 10 tonnes de charge. manutentionné à bras d'hommes. Sur les deux photographies les locomotives et le wagon vont sans doute prendre la voie perpendiculaire qui était celle des expéditions, celle qui sort par le portail de l'entrée n° 2.


La voie d'arrivage des matières première, de réception des produits à manufacturer. C'est celle qui correspond à la porte n° 1. La voie pourvue de quais hauts supportant des voies étroites 0m,50 ou 0m,60 pour le déplacement des colis. Noter la bascule et le nombre de wagonnets plats, disponibles pour le chargement. Au fond, la maison de garde et le portique typique de l'établissement.


Il n'y avait pas que des locomotive. Le catalogue Decauville des automobiles, comme ceux, plus nombreux des chemins de fer, était très riche en véhicules de toutes sortes.

 


Deux grues à vapeur permettaient le chargement et déchargement des péniches au port construit par Decauville.

Les ateliers

Les ateliers étaient nombreux et spécialisés. Hormis les moteurs électriques du temps du Tramway électrique (1890), Decauville,  ne voulant pas décevoir sa clientèle sous-traitait cette activité. à des entreprises spécialisées et centrait son activité dans ses domaines de compétence.

Collection Decauville
L'atelier de cintrage des tôles pour fabriquer les bennes basculantes. Sur le wagonnets sont empilés les embouts de bennes.


l'atelier de ferronnerie. au centre une voie étroite pour la manutention et le rangement des pièces fabriquées. Noter les plaque tournantes pour la dessertes des postes. Un poêle précaire assure le chauffage l'hiver.


Les machines-outils et les pièces fabriquées en série. Noter le toit en verrière pour assurer la lumières naturelle.


L'atelier d'ajustage dans cette superbe galerie munie d'un pont roulant sur toute la longueur.


Les forges avec toujours une voie dans l'atelier.


Le marteau pilon riveté, en arrière plan un wagonnet à benne basculante.

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