Suzanne
la fille cadette de Sequana se préparait depuis une semaine à fêter
les 20 ans d'existence de l'Association. En effet à notre retour de la
Descente de Seine
édition 2010, la Belle est restée au corps mort en face de chez
Fournaise bercée par les vagues du fleuve.
La journée s'annonce agréable et dès le matin nous sortons les
bateaux du chantier certains pour les mettre à l'eau, d'autres pour les
exposer sur la berge et recréer ainsi l'esprit du canotage du siècle
dernier.
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Samedi
12 juin 2010
En
premier lieu, c'est le bachot dernier arrivé arrivé à Sequana qu'il faut
extraire de la cale pour laisser le passage .
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Puis
c'est le gréement de Nymhée.
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Le Chat
"Chahut" sur son ber près pour la mise à l'eau.
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Avec
Michel et Jean-Jack, nous allons chercher Suzanne à l'aide du dénicheur
pour la ramener au ponton.
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Pendant
ce temps la préparation des bateaux continue sur la berge.
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Alors
qu'une autre équipe (Patrick, Edmond, Charles, Arlette, Bruno) prépare le
repas du soir, point fort de la fête, repas-spectacle qui rassemblera pas moins de
130 convives.
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Suzanne
au ponton. Suite à la descente de Seine, notre chère Suzanne a besoin d'un bon nettoyage.
Nous avons brûlé 580 kg de bois en quatre jours, c'est dire le tapis d'écorces
qui jonche les fonds bouchant parfois les anguillers.
Et puis Jean-Jack a ramené une belle ponceuse électrique pour faire
briller le dôme en cuivre rouge.
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Première
promenade en amont, vers Nanterre PK 43 à l'entrée du port. Une passerelle
aux lignes futuristes vient d'être aménagée pour assurer la continuité
du chemin de berge. Elle enjambe l'entrée des darses.
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Nous nous engageons dans
les eaux du port. Il est vrai que nous sommes souvent amenés à passer
devant le port sans jamais y pénétrer. Aujourd'hui c'est samedi il n'y a
pas un gros trafic, juste une péniche qui vient d'entrer. C'est l'occasion
de visiter un peu.
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Quelques pousseurs des
Ciments Lafarge sont encore en activité, Le Phoque
l'Espadon et le Dauphin
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D'autres garés HS dont
le remorqueur-pousseur Topaze dont le belle coque rivetée et sa ligne
caractéristique des anciens remorqueurs atteste son origine.
Les anciennes sablières de la Seine situées en face de la papeterie
possédaient plusieurs remorqueurs dont il est, sans doute, un survivant.
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Le dock flottant
Nautilus et de nombreuses barges, dont certaines de 700 tonnes, sont garés
dans les deux darses.
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À notre retour les
premières voiles offertes au vent sillonnent le fleuve non loin du coin des
Impressionnistes alors que les canots sauvages voguaient dans une parfaite
harmonie de gestes profondément rythmés...
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... tandis que sur la berge
la grande prêtresse d'un jour déverse ses chants mélodieux dont les mots
de légendes s'égrènent comme des pétales de lys sur la foule éblouie.
Elles étaient cinquante sirènes chevauchant des chevaux marins. Chaque
nymphe portait une robe de l'onde. Nérée le très ancien Dieu-Maître de
l'eau et Doris, fille de l'océan étaient sous ses charmes, nous ne l'étions
pas moins.
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Et bien vite ce fut
l'heure du Bishoff, inévitable breuvage scellant les moments cruciaux de
notre vénérable assemblée.
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Puis ce sera le repas
ponctué de scènettes et le lapin délicieux qui hantait autrefois les
rivages de Chatou, de Carrières et courait jusque dans les plaines de
Montesson.
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La Marine était là !
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Tard dans le nuit nos
bardes préférés tirèrent de leurs instruments des clameurs lointaines qui
se perdirent sur les rives endormies de Rueil. On les entendit même dans
les profondeurs nocturnes de Bougival.
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Nous fîmes un dernier voyage d'agrément avec Marc, Jean, Jean-Jacques et
son épouse à la lueur de la lampe à pétrole avant de laisser la belle au
corps mort sur les flots endormis du pont de Chatou.
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Dimanche
13 juin 2010
Trois
sacs de bois
feront bien l'affaire pour pousser jusqu'à l'Île des Canotiers avec le
dessein non dissimulé de sarcler les
vignes, et biner la terre. À cette époque le Merlot n'attend pas et le
Chasselat s'impatiente.
Des étrangers se trouvaient sur nos terres, haut lieu du canotage libre,
alors que nous y débarquions. Des yeux noirs jetèrent un méchant regard
sur leur embarcation en plastique.
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Nous
aventurant sur notre terre, Guy d'Houilles y découvrit un oeuf de signe,
celui-la même qui durant l'hiver à lainer les moutons s'était proclamé
le gardien de la cité sacrée perdue au bout de l'Île Fleurie si ce n'est
celle de la Morue.
Une plume lui en poussa sur la tête alors que mille clichés s'abattirent
sur son image d'ondine sylvestre.
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Nos modestes arbrisseaux
protégés par les herbes et baliveaux qui ne demandaient qu'à s'offrir au
printemps fougueux, au monde insouciant et n'attendaient que notre venue
pour enfin respirer le bon air de la Morue et développer leurs feuilles
toutes empreintes de jouvence. Hardie, la bêche ne laissa aucune grosse
touffe vigoureuse sucer la vie de nos vignes dont les feuilles porteront
chacune le visage d'un marinier.
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La mission accomplie,
nous regagnâmes notre vaisseau pour la route du retour et c'est l'esprit en
bandoulière que nous vîmes à nouveaux les rivages de Chatou.
Dans quinze ans la récolte sera fructueuse, les cloches sonneront sous la
terre.
Faut m'crouère.
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