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            ...de Suzanne et la Descente de Seine

Lundi 15 juin De Meulan à Chatou (sous la pluie)
O5h00 du matin, réveil, il fait déjà jour. Certains ont dormi dans la salle des mâts à l'YCIF, moi j'ai préféré dormir sous la coque d'un voilier à la fraîcheur relative de la nuit. 
Sitôt levés, nous mettons Suzanne à l'extérieur du ponton. Je l'éclaire. Entre temps, François C. nous a apporté le café, je retourne dans la hangar pour le petit déjeuner.

 
Éclairage de Suzanne dans le petit matin.
Elle est belle tout de même !

O6h50, nous approchons le ponton amont pour prendre les sacs de bois. La quantité doit être suffisante pour nous ramener à Conflans. Ça y est, je commence à mesurer avec précision la consommation de Suzanne.
07h00 Départ pour Chatou. 10 bars 6 sacs à bord. D'après mes calculs nous devons arriver à 16h34, écluses comprises. Tout le monde se marre, un "mécru" sur un bateau... 
Pour moi, naviguer en "faisant l'heure" c'est important, les cheminots me comprendront. 
On arrivera "avec 24 de mieux".  Paf !
Tout va bien le temps est clément, gris mais il ne pleut pas. Ça va changer. François propose de prendre les petits bras de Seine pour la remonte. 
Aie ! on ne va jamais "faire l'heure".
La pluie commence à tomber avec générosité, elle nous quittera à l'écluse de Bougival, 3 km avant le terme de notre promenade. Impossible de noter les heures de passage, tout est trempé, le carnet de bord, le stylo, le bois, mes chaussettes...
On s'enfile dans le bras de Médan, c'est le sens normal de la remonte. Nous passons pas très loin de la maison de Zola. Les restaurants du bord de l'eau sont fermés, peut-être abandonnés, la Belle Époque est terminée.
L'île de Villennes se pointe devant nous. Allez hop, on s'enfile sur le bras d'aviron (TE 1,20 m, 1,50 m). Les cirés sont sortis, j'essaie de me sécher contre la chaudière, on n'entend plus personne.


Le bras de Villennes.

Nous passons par l'unique pont qui relie l'île au continent. C'est étroit "avant lente", on surveille.
09h00, nous passons à nouveau devant l'Aviron Club de Villennes-Poissy. Nous continuons par le bras de l'île Migneaux (TE 2 m). Nous l'avons parcouru il y a deux jours puis le passage entre les piles de l'ancien pont de Poissy.
la pluie tombe toujours.
09h20, nous emmanchons le bras de Platfosse en amont de Poissy, longeons l'île de la Dérivation, l'ancienne écluse de Denouval et l'île D'en bas.
10h00, nous nous présentons à l'écluse d'Andrésy. Notre passage est sans attente. Nous sommes au confluent de l'Oise au moment où arrive la "Marie Louise" nous échangeons moult coups de sirène avec Bruno. Thérèse nous fait signe sur le pont. Encore quelques encablures et nous serons à bord du Jacques pour charger le sacs de bois. 
11h00 Le Jaques. Je suis rassuré. 7 sacs,  on aura de quoi. Le chargement ne prend que quelques minutes. Un sur le pont de remorqueur, les autres pour la réception du combustible. Il pleut toujours, nous faisons cuire des saucisses dans la chaudière, elles sont délicieuses, nous nous régalons.
Peu avant le PK 67, nous nous dirigeons dans le bras de Garenne à droite de l'île d'Herblay (TE 2,2 m 2,5 m 2,8 m). Suzanne poursuit son chemin avec la régularité d'une Société Française ou d'une Breloux bien conduite.
Puis nous passons sans mollir Herblay, 12h00 La Frette, Sartrouville, Maisons-Laffitte et le pont à nouveau. ! Tiens, un peu avant le pont-rail, la Petite Rivière un bras de Seine bien connu les fans de l'aviron. Allez barre à droite et hop. Je signale le TE à O,50 m indiqué sur la feuille...
Cette Petite Rivière est vraiment belle, on en oublierai les herbes qui viennent nonchalamment frotter la coque à la surface. Et puis le rythme ralentit. Le tirant d'eau est faible et puis ça ralentit encore pourtant Jean Jack ouvre le régulateur et puis ça n'avance plus..., mais plus du tout. On se penche pour voir l'hélice. Elle a disparu sous les herbes. J'essaie de les dégager à plat vente sur le pont arrière. François me tient par les pieds. On repart mais pas pour longtemps. Ce n'est pas grave, à la pagaie on y arrive très bien. Pendant ce temps la pression monte évidemment on ne consomme plus de vapeur. Nous évoluons tant bien que mal traversant les divers ponts et passerelles

L'entrée de la Petit Rivière, c'est charmant

La mer est derrière nous.

Le pont du chemin de fer
Et puis voici le ponton salvateur du CVSM. On va pouvoir libérer l'hélice. Il nous faudra un certain temps dans une position pas rigolote pour faire le clair autour de l'hélice complètement bloquée.
Nous repartons. Un peu plus loin c'est un arbre qui est en travers. Guy d'Houilles est à la gaffe et écarte les branches. Je sonde le tirant avec une pagaie Jean Jack est crispé au régulateur près à stopper.
enfin nous arrivons au bout de l'île. À nouveau la mer. Nous reprenons notre route.
14h20, nous passons le pont-rail du Pecq, mais la machine ne donne pas bien, on ne dépasse pas le 5 km/h, je n'arrive plus à fournir la vapeur.
15h07, l'écluse de Bougival, la grue de Rueil, le pont de Chatou, le ponton de la gare d'eau, Il est 16h10, je suis claqué, "on a fait l'heure". Il reste 5 sacs.
Je regarde l'hélice, encore disparue sous les herbes. D'accord.
La journée n'est pas finie. Il faut vider Suzanne de l'excédent de bois, nettoyer un peu et la ramener sous la grue de Rueil. Rentrer les monotypes qui sont revenus par la route...
À 20 heures, on rentre à la maison


Le parcours de retour

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