Les Mariniers de Vitry fêtent la Saint Nicolas
Marc André Dubout
Dimanche 30 novembre 2025
Les Mariniers de Loire fêtent le jour de la Saint-Nicolas, Patron des Mariniers, Batelliers et Marins C'est une tradition qui perdure maintenant à Châteauneuf-sur-Loire et nombre de visiteurs participent aux festivités proposées ce jour. Notons que le Musée de la Marine de Loire de Châteauneuf ouvrent ses portes gratuitement pendant toute cette journée.
Pour les Mariniers de Vitry (LMV) les préparations commencent la
veille, le samedi matin avec la sortie de l'eau du canal du Balbuzard et
son transport au port de Châteauneuf à la cale nouvellement rénovée. Une fois la remorque garée sur le parking, nous regagnons nos foyers.
Comme chaque année nombre d'associations de Mariniers ont répondu présents à
cette manifestation traditionnelle depuis maintenant 12 ans.
Dimanche 30 novembre, nous nous donnons rendez-vous à 10 heures à l'atelier des
Mariniers de Vitry
direction, le port de Châteauneuf-sur-Loire.
Les décorations de fleurs en papier qui vont servir de pavois sont prêtes, il ne
reste qu'à monter le mât pour les mettre en valeur.
Les pavois sont dressés sur la rive droite où se situe le port. Au fond le pont
suspendu de Châteauneuf-sur-Loire construit par l'entreprise Baudin-Châteauneuf.
Mais il est 11 heures et c'est l'hommage aux Mariniers qui ont sauvé, hommes,
femmes et enfants lors de la terrible crue de 1846 qui a propulsé les eaux à
6,50 mètres au-dessus de son étiage. Les Mariniers se rendent alors à l'obélisque
dressé sur la place du port
Gabriel Thévard, du Musée de la Marine de Loire prononce un
discours pour rendre hommages aux Mariniers sauveteurs et nous lit un article du
Journal du Loiret de 1846.
C'est le mardi 20, vers trois heures de l'après-midi que les levées de Lorme et de Saint-Thibault furent emportées. À cet instant les eaux de la Loire se précipitèrent dans le Val. Le " sauve-qui-peut " devint général. Un homme Pierre Mercier de Germiny, qui traînait après lui son âne et deux vaches et cherchait à gagner un endroit appelé La-Motte, que de mémoire d'homme, la Loire n'avait jamais atteint, parvint non sans peine à les y conduire mais, il n'eut que le temps de les y attacher et de gagner à la nage la maison la plus proche. Pendant trois jours, on crût qu'il avait été entraîné par les eaux. Cependant on apercevait l'âne et les vaches restés sur le tertre ayant de l'eau par-dessus les épaules ; le troisième jour, nos Mariniers leur portèrent à manger et ils ont été sauvés. En face de Châteauneuf, le levée de Sigloy est à trois kilomètres du fleuve et sur l'espace compris entre la Loire et la levée, il existe la ferme du Bich et plusieurs autres maisons de cultivateurs Le mardi matin le fermier du Bich voyant la crue et craignant l'inondation avait fait venir de Châteauneuf des gens de journée pour arracher les pommes de terre ; mais bientôt les eaux passant par-dessus le tablier du pont suspendu leur coupèrent la retraite et gagné par elles, ils n'eurent que le temps de se sauver à la ferme bâtie sur un tertre élevé. Ces malheureux désireux de rentrer chez eux, appelèrent au secours mais alors la Loire furieuse marquait plus de 6 mètres 50 centimètres au-dessus de l'étiage et il y avait danger à aller les chercher. cependant Monsieur Grivot, maire de Châteauneuf, dont on ne saurait trop louer la conduite dans ces circonstances malheureuses, parvint par ses exhortations à décider les sieurs Charles Robineau, Louis Moreau, Alexandre Salmon, et Paul Tiercelin, Mariniers de Châteauneuf, à tenter le passage. Ils embarquèrent et après bien des efforts, ils parvinrent à ramener à la culée du pont vingt sept personnes, hommes, femmes, et enfant qui le matin étaient allés travailler à la ferme du Bich.
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Photo Jacques Stefani
Ensuite, les Marinier se dirigèrent vers la grande tente bariollée installée par
la Mairie sur le port pour un apéritif offert par les Mariniers de Châteauneuf,
organisateurs de cette journée.
Les deux tablées ne réunirent pas moins d'une centaine de Mariniers de Loire et
du canal car il faut dire que le Loiret est un département qui possède plusieurs
canaux dont celui d'Orléans et de Briare et le canal latéral à la Loire en amont
de Briare. Si les uns sont à la bourde, les autres sont au halage.
Vers 13h30 chacun rejoint son fûtreau pour se diriger en escadre vers le lieudit
LaRonce, un peu en amont de Châteauneuf. Pourquoi à la Ronce, parce que c'est là que
Saint-Nicolas attend les Mariniers qui vont le ramener à Châteauneuf.
Le Penthièvre, fûtreau des Mariniers de Châteauneuf, remontre la Loire
vers la Ronce toute proche.
Les fûtreaux s'amarrent sur la rive herbeuse, une simple planche sert de
passerelle pour regagner la berge.
Et c'est dans le jardin d'une belle propriété qu'un café réconfortant nous sera
servi. Il faut avouer que malgré le soleil la température reste basse.
Photo Martine Lecomte
Ensuite les équipages sont photographiés au côté du Patron des Mariniers pour le
souvenir de cette journée commémorative.
Dominique, MAD, Gérard, Jacques et Vincent. C'est Martine qui prend la photo.
Photo Jacques Stefani
Après nous être réchauffés à la douceur des rayons du soleil, le Penthièvre
embarque le Saint Patron suivi de toute l'escadre.
En route vers Châteauneuf sur le Penthièvre.
C'est sous une haie de bourdes que le saint Patron débarque devant une foule
venue le voir. Ensuite les bateaux et les équipages seront bénis et ce qui reste
d'eau bénite sera versé dans la Loire.
Photo Martine Lecomte
Sur le quai la fête continuera animée par de groupe loiretain " Fis d'Galarne
" une confrérie de Gien qui chante la Loire, les paysages du Loiret et les
chemins de découverte.
Photo Martine Lecomte
Et aussi, les récits poétiques et historiques de notre bonimenteur de Loire
préféré Bernard dit C'Nabum. Notre colporteur d'histoires et de fantaisie que
l'on rencontre sur les quais d'Orléans quand ceux-ci sont réveillés par les
festivals de Loire. Il fait alors revivre le passé que le présent a effacé pour
éclairer l'avenir.
Le temps passe inexorablement, on ne s'en aperçoit pas vraiment mais le soleil
se cache derrière les iles, le ciel s'assombrit et le crépuscule nous tombe
dessus comme un voile léger, alors il faut sortir le Balbuzard de l'eau, le
remettre sur sa remorque, le brêler et rentrer à Vitry.
Pour en savoir plus sur cette journée particulière écouter l'émission " Saint-Nicolas, le saint patron des Mariniers " ICI Orléans " de Léo Simard.
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