La fête de la Marine à Saint-Benoît-sur-Loire

Marc André Dubout

Saint-Benoît-sur-Loire, la Fête de la marine les 14 et 15 mai : c'est le 10ème anniversaire de l'Armada.

Les Mariniers de Vitry y ont participé.

Samedi 14 mai 2022

Départ de Vitry-aux-Loges avec Balbuzard et Carpe Diem direction non pas Saint-Benoît-sur-Loire mais Guilly pour la mise l'eau des bateaux. On aurait pu passer par Sigloy et tourner à gauche mais avec les remorques la route par Tigy était plus confortable.

À Guilly, la rampe est assez bonne, empierrée certes mais de pente régulière et relativement carrossable. Balbuzard a déjà été mis à l'eau et c'est au tour de Carpe Diem de toucher les eaux ligériennes.
À noter que Guilly se trouve sur la rive gauche de la Loire alors que la fête a lieu à Saint-Benoît sur la rive opposée un peu plus en aval.
Sur la rive un escalier en pierre comme il en existe beaucoup au bord de la Loire mais celui-ci possède un anneau singulier taillé dans la pierre.
Il a servi au temps où Bouteille (Guilly) était un port dans lequel nombre de gabares, futreaux et sapines stationnaient pour charger, des pierres, briques et autres marchandises manufacturées ou en vrac.
Une fois à l'eau et chargées des affaires, nourritures pour la journée et autres effets, les deux embarcations se mettent au moteur pour rejoindre sur l'autre rive le lieu festif où déjà nombre d'embarcations ont pris place.
À bord, Jacques, Pablo, Noa, Clara et MAD. Vincent et Gérard sont repartis à Saint-Benoît pour y stationner les remorques. 
C'est Dom qui est à la machine. Nous quittons le quai. Denis, Clara et Pablo sont assis sur les caissons latéraux. 
La traversée est tranquille, la mer1 est calme.
Nous faisons un demi-tour pour nous amarrer, la proue un peu en face du courant.
Arrivés à Saint-Benoît-sur-Loire. Les embarcations arborent leur guirouets2.
C'est l'Armada, la marine de Saint-Benoît-sur-Loire qui nous accueille.
Le nouveau guirouet2 du Balbuzard présenté fièrement par Clara. 
Il représente l'emblème des Mariniers de Vitry : le halage, la loge et le canal à la bourde.
Le repas sous les tentes. Un marinier ne s'éloigne guère de son bateau.
  L'après-midi, certains se baignent dans la Loire. Clara Pablo et Jacques se rafraîchissent et pour ne pas être en reste un complément capillaire à base d'algues met en valeur leur physionomie.
Noa aussi profite de l'eau malgré tout assez fraîche.
Photos LMV
Kam et Martine ont, quant à elles, prévu de faire un stage au Thiers3 pour fabriquer leur couteau.
Et voilà le résultat. Bravo Mesdames !

Photos LMV
L'après-midi ce sont les balades en bateau entre Saint Benoît et Guilly.
Pour Noa et Clara, c'est le bonheur.
À certains endroits les renoncules envahissent la surface de l'eau offrant un tapis fleuri et agréable à regard.
Photos LMV
Ce beau banc de sable au milieu du fleuve était une invitation à lancer l'ancre et venir s'y réchauffer les pieds.
À voir le fond si près de la surface, on peut supposer que nous avons touché... et bien oui, c'est arrivé à plusieurs reprises.

Les Mariniers de Vitry ont aussi leur stand de matelotage. C'est Jean-Claude, maître cordier, qui l'anime. Une quantité impressionnante de toulines est présentée aux visiteurs et la vente a été encourageante.
Un cours de matelotage est dispensé certains vendredis après-midi à l'atelier LMV.
Démonstration de la fabrication d'une corde à quatre brins. Il faut tourner, tourner, tourner...
Clara et Daniel sur le stand LMV.
Photo LMV
Le soir, c'est le dîner des équipages sous les tentes éphémères, dîner organisé par le comité des fêtes. Et après un bal est ouvert, animé par l'orchestre Jean-François Carcagno.
Mais il est tard et nous devons rentrer à Vitry.
Photos LMV

Dimanche 15 mai 2022

Petite navigation le matin en attendant l'apéro offert par le Comité des fêtes puis les barbecues s'allument sur la rive et une grande sardinade se prépare. 
Nous regagnons les tentes à l'abri du soleil pour déguster ce poisson qui vient... 
... de la mer.
La Toue cabanée La Benoîte
La Benoîte, dernière née de l’Armada à Saint-Benoît-sur-Loire. La toue cabanée est un fûtreau surmonté d'une cabane qui permettait au pêcheur de s'abriter, c'était aussi son lieu d'habitation, le temps de la pêche.
Photo LMV
Et encore des musiciens, des musiciens de la Loire Les fils d'Galarne avec des chants évoquant cette marine de Loire, qui a fait les grandes heures du fleuve.
La culture de Loire n'a pas disparu, au contraire, à en croire le succès du célèbre "Festival de Loire" qui à lieu tous les deux ans à Orléans et qui est la plus importante manifestation fluviale d'Europe.
La Loire est le fleuve qui produit le plus grand nombre d'associations qui la célèbrent, qui la vénèrent. Nombre d'associations construisent des bateaux, organisent des manifestations locales. Chaque village, bourg, ville sur la Loire s'y intéresse et s'y implique.
Et puis des danses aussi, anciennes, traditionnelles, colorées et joyeuses.
Le passé reste présent dans les mémoires.
   
La vielle à roue4  accompagnée du bandonéon, deux instruments du temps passé.
Le dimanche, notre navigation sur Guilly nous a permis la visite du four à briques construit au 19ème siècle, suite à la découverte ou plutôt à la l'exploitation d'une couche d'argile proche du lieu où s'est établie cette petite briqueterie dont la production était évacuée par le fleuve.
À notre stand, un premier couplet de la chanson des cordiers est affiché. Une Dame érudite et fort cultivée, passe voit le premier verset et se met à le chanter et voilà ce que cela donne.
Et oui les cordiers avaient leur propre chanson.
L'après-midi se passe sur l'eau, sur la rive dans les stands où écrivains, sculpteurs, ferronniers, photographes, artisans exposent leur oeuvres, leurs savoir-faire dans une ambiance empreinte de simplicité et de bonne humeur et bien vite il est temps de sortir les bateaux de notre Loire et de rentrer à la maison.
Mais le ciel se couvre, s'assombrit et nous menace.
Photos LMV
Le tracteur agricole fait des allers-retours entre la grève et le parking, sortant inlassablement les remorques, chargées d'une embarcation. Nous sommes pratiquement les derniers et cette fois, le ciel terriblement noir nous menace puis déverse sur nous un déluge intensivement nourri si bien que nous ne serions pas plus mouillés en sortant tout habillés de la Loire.

Photo LMV

Le retour sur Vitry-aux-Loges se fait pas la route, sous la pluie et dans le bonheur d'un week-end fort agréable.  

Notes

  • 1 À Sequana nous avons l'habitude de dire "la mer" lorsqu'un déplacement de bateaux se fait par le fleuve à partir de la Gare d'eau. Sinon, c'est "par la route".

  • 2 Le mot "guirouet" vient de "girouette" et avec le patois des mariniers de Loire, c'est devenu" guirouet". Le guirouet est fait pour porter les emblèmes des mariniers de Loire et chaque association de mariniers avait ses emblèmes propres. Lorsque les mariniers de Vitry ont créé leur association en 2014, ils ont mis sur leur guirouet, en haut un cheval de trait qui symbolise le halage des chalands le long du canal, ensuite une loge de mariniers qui représente une loge de charbonnier, l'emblème de la ville de Vitry-aux-Loges et enfin un petit chaland sur le canal avec un homme qui bourde à travers les joncs, entourés de hérons.
    Les mariniers Loire ont toujours arboré le guirouet, en revanche, ceux du canal dont les chalands étaient dépourvus de mâts n'en avaient pas.
    D'après Vincent Perdreau.

  • 3 Le Thiers est une confrérie qui réunit des passionnés du couteau avec en toile de fond, l'amour du métier et d'une région : l'Auvergne.
    Thiers est en effet la capitale de la coutellerie française riche de sept siècles de fabrication. Le Laguiole, bien connu, fait partie des autres modèles comme le Normand, l'Aurillac, le Langre, l'Issoire, etc.
    Cette aventure collective est née de copains amoureux du couteau qui ont décidé de fabriquer le leur... et c'est parti !

    https://lethiers.fr

  • 4 La vielle à roue est un instrument à cordes, frottées par une roue en bois au lieu d'un archet. La roue est tournée avec une manivelle de la main droite, pendant que la main gauche du musicien joue la mélodie sur un clavier. 
    Elle naît vraisemblablement au XII e siècle dans une abbaye bénédictine allemande en Europe centrale. De là, elle se diffuse en Europe.

 

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