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La ligne 69 - Montmorency—Enghien-les-Bains—St Gratien

Marc André Dubout

En 1907, le 5 août, sous l'administration des Tramways Mécaniques des Environs de Paris (1901-1908) est évoquée la modification de la ligne dans un texte ayant pour titre "Tramway de Montmorency (Place St Jacques) à Enghien-gare. Embranchement d'Enghien-Gare vers Épinay". Il s'agit à Épinay du terminus de la ligne 54 Paris (Trinité)—Épinay.
À l'occasion de ce prolongement on apprend dans ce brouillon que le terminus à la grille du parc de l'Hôtel de Ville n'est pas retenu. L'agent voyer fait ressortir la nécessité de dégager les débouchés des diverses rues (notamment la rue Carnot, ancienne rue du Crucifix) et fait remarquer que la circulation sera très gênée par les trois garages placés à faible distance (carrefour du chemin de Domont avec le G.C. 124, rue de Grétry, rue Rey de Foresta et rue de Paris).
Le Conseil municipal de Montmorency émet le vœu que la voie soit changée de côté dans la rue St Jacques, vœu pris en compte par le directeur de la Compagnie qui déclare l'accepter et explique que de nombreux garages sont indispensables pour permettre une bonne exploitation de la ligne.
La Commission délibère : Il y a lieu de déplacer le tracé prévu rue St Jacques et de le reporter sur le côté droit (en allant sur Enghien) de la chaussée. 
On étudiera en même temps s'il est possible de dégager davantage l'accès du chemin de Domont avec le G.C. n°124.
Rue Le Laboureur, un grainetier proteste contre le tracé qui gêne l'accès du magasin à fourrage dont il est locataire.
La Commission constate qu'il est impossible d'éviter l'inconvénient signalé qui est d'ailleurs d'ordre particulier.
Une protestation contre l'emprise sur la propriété d'un réclamant qui refuse toute cession amiable. À ce sujet le Conseil municipal signale les difficultés rencontrées pour les acquisitions de terrain et doit modifier le tracé de façon à supprimer toute emprise sur les propriétés.
La Commission délibère : Il y a lieu d'adopter dans la rue Le Laboureur le tracé modifié conformément à la décision du Conseil municipal de Montmorency.
Boulevard de l'Orangerie, le Président du syndicat du parc de l'Orangerie s'oppose formellement à la modification des trottoirs et à la pose d'une des deux voies sur accotement, mais accepterait deux voies en rails noyés dans la chaussée et rappelle que la Compagnie avait comme condition d'éclairer le boulevard. La Conseil municipal émet le vœu que le rail noyé soit adopté. Le directeur de la Compagnie insiste pour que la voie montante soit maintenue en accotement, ce qui facilitera beaucoup la traction.
M. l'Ingénieur de Ponts & Chaussées rappelle que l'éclairage du boulevard de l'Orangerie est très compliqué et que ce boulevard n'est pas la propriété des riverains syndiqués et ceux-ci n'ont pas qualité pour traiter du passage du tramway. Les promesses d'éclairage ont été faites par une compagnie dont la situation était irrégulière et pense que la Commission n'a pas à intervenir sur cette question que le département sera à même de régler.
La Commission émet le vœu Il y a lieu d'établir les deux voies du boulevard de l'Orangerie en rails noyés dans la chaussée.
Rue des Chesnaux, l'agent-voyer d'arrondissement demande la suppression du nouveau garage au point 1K,9 et le déplacement de la voie sur le côté droit de la chaussée (en descendant) à partir de la rue des Loges de façon à dégager le tournant du chemin de G.C. n°72. Le directeur de la Compagnie demande le maintien des garages et du tracé proposés. M. l'Ingénieur en chef fait observer que le Département en traitant avec la Compagnie avait prévu d'une façon générale le maintien du tracé existant actuellement ; d'importants déplacements de ce tracé comme celui demandé rue des Chesnaux peut soulever des difficultés avec la Compagnie.
La Commission émet l'avis qu'il y a lieu d'adopter le projet tel qu'il est présenté.
La Cie Gale de Eaux signale les points où la voie passe au-dessus de ses conduites, demande le déplacement de la voie ou de ses conduites, proteste contre l'emploi de la traction électrique et fait toutes ses réserves. La Commission estime qu'il y a pas lieu de retenir ces protestations.
Tarifs, la Compagnie a proposé à l'enquête deux tarifs : le premier accepté d'abord en principe par le département comporte deux sections : entre la place St Jacques et la gare d'Enghien tarif pour le trajet total, en seconde 25 centimes en descendant, 30 centimes en montant : le deuxième qui paraissait demandé par le public comporte cinq sections au tarif en seconde de 10 centimes pour une section et 0,5 centime en sus par section ; soit 30 centimes pour le total dans un sens ou dans l'autre. 
La Cie propose en outre des billets aller-retour moyennant un supplément de 0,5 centime délivré avant 7 heures du matin, le retour devant avoir lieu après 6 heures du soir.
Le Conseil municipal de Montmorency demande que la Cie établisse un tarif unique de 15 centimes en seconde, pour toutes les distances ; que les billets d'aller-retour ouvriers soient délivrés jusqu'à 8 huit heure du matin avec faculté de retour à un heure quelconque ; qu'on fixe les heures de départ du premier train et des derniers. 
Le directeur fait ressortir que sa Cie ne peut accepter le tarif unique de 15 centimes qui réduit de 50 % le tarif unique du trajet total et qu'elle s'en tient au deux tarifs proposés. Il 'accepte pas non plus le tarifs ouvrier proposé par le Conseil municipal.
La Commission émet le vœu que les tarifs demandés par le Ceil Mal soient obtenus si possible par le Département.
Subsidiairement, au cas où ils ne pourraient être obtenus émet le vœu en faveur du tarif à 5 sections.
Frein a été de l'engagement pris par la Cie de délivrer des billet aller-retour à un train isolé vers 8 heures du matin, en plus des trains avant 7 h.
Suit le registre de l'enquête dans lequel la Cie Gale de Eaux formule sa protestation émise.
Rue du Départ (Enghien), l'agent voyer d'arrondissement signale qu'il y aurait lieu de continuer la voie du tramway le long du chemin de fer jusqu'à la place du Départ au lieu de lui faire traverser la chaussée en face de la rue St Charles, on dégagera ainsi l'accès à la gare de marchandises. Au contraire, entre la place et le bout du chemin de fer il y aurait intérêt à reporter la voie du côté des maisons pour dégager le tournant du chemin de G.C. n°15.
Une protestation allant dans le même sens est signée de 476 habitants.
Le Conseil municipal demande le déplacement de la voie entre la place du Départ et le pont.
Le directeur déclare que la Cie ne fera pas d'objection à ces déplacements s'ils sont demandés par la Commission.
La Commission délibère : Il y a lieu de déplacer la voie projetée de façon qu'elle longe le chemin de fer depuis la rue du Temple jusqu'à la place du Départ. Elle favorable au déplacement de la voie du côté des maisons, entre la place et le pont mais sa décision ne sera prise qu'après examen du projet de tracé dans la Grande rue (Enghien).
Tracé dans la Grande Rue, une pétition signée de 476 habitants proteste énergiquement contre le garage dans la Grande Rue d'Enghien et notamment près du pont du chemin de fer. L'Union Syndicale des Commerçants d'Enghien proteste également contre tout garage entre les Thermes et la gare d'Enghien. Le Conseil proteste formellement contre les garages et double voies projetés et demande que la voie unique, sans garage, soit établie dans l'axe de la chaussée entre l'avenue Ceinture et la rue du Départ. L'agent voyer est de cet avis, à la rigueur, seul le garage de la rue de Mora serait acceptable, ce à quoi le directeur déclare que la Compagnie a absolument besoin de garages pour assurer l'exploitation, de deux garages au moins, l'un près du pont du chemin de fer, l'autre près de Thermes., il consentirait à abandonner celui de la rue de Mora. Le Maire d'Enghien fait ressortir qu'une grande partie des habitants ne tiennent pas à la construction du tramway qui sera surtout utile aux habitants de Montmorency. S'ils ne s'opposent pas à son passage, c'est à condition de ne pas être gênés eux-mêmes ; les garages de la Grande Rue empêcheront le stationnement des voitures de nombreux commerçants qui se trouvent alors dans l'impossibilité de s'approvisionner ; il est de toute nécessité que le stationnement des voitures ne soit pas interdit le long des trottoirs dans la Grande Rue d'Enghien et le représentant des intérêts locaux ne saurait transiger sur ce point.
Après une longue discussion, le directeur de la Cie reconnaît qu'il pourrait reporter le garage de l'avenue de Ceinture un peu plus vers la rue des Thermes et que le garage près du pont du chemin de fer pourra être supprimé si on établit la double voie dans la rue du Départ, entre la gare et le pont.
La commission, considérant que..., que... etc. délibère : La ligne sera établie à double voie entre la gare et le pont du chemin de fer. Du pont du chemin de fer à l'avenue de Ceinture, la voie unique sera établie dans l'axe de la chaussée, sans garage. Un garage sera établi vers la rue des Thermes.
La double voie prévue entre la rue de la Coussaye et la limite du département sera maintenue.
Le dossier d'enquête à St Gratien ne porte aucune observation ; aucune délibération du conseil municipal, n'est jointe au dossier.
La commission émet un avis favorable au déclassement de l'ancienne ligne de St Gratien.
La Chambre de Commerce de Versailles se borne à transmettre le vœu de l'Union Syndicale des Commerçants d'Enghien, auquel l'avis de la Commission à dessus donne satisfaction.

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Archives municipales d'Enghien-les-Bains

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