Images de la ligne
La ligne
38 - Porte Maillot—Mairie de Puteaux (Place du marché)
et anciennement Porte Champerret—Puteaux
(marché)
7,3 Km
Marc André Dubout
La
ligne 38 connut des modifications au gré des restructurations du réseau et de
la fusion des compagnies.
La ligne B (Neuilly—Madeleine) des T.P.D.S. fut créée dans les
années 1880 et transporta 2106000 voyageurs en 1890.
En 1890 les T.P.D.S. mirent en service des motrices à accumulateur mais le
succès n'était pas au rendez-vous.
En 1897 on assiste à l'apparition d'automotrices à accumulateur "à recharge rapide" que
l'on rechargeait à chaque terminus ce qui entraînait des pertes de temps
importantes.
Durant les inondations de 1910, l'ensemble du matériel subit de grands dommages
et le service fut suspendu.
En 1914 la dernière motrice de la ligne Bb Neuilly
(St
James)—St
Augustin circulait. La ligne deviendra PM en septembre 1914.
Avant la guerre de 14
certaines lignes furent complètement remaniées, voire supprimées :
De | À | Distance | Tarif 1ère | Tarif 2ème |
Puteaux-Marché | Avenue de Madrid | 2448 m. | 0,75 Fr | 0,50 Fr |
Porte de Neuilly | 4163 m. | 1 ,00 Fr | 0,75 Fr | |
Porte de Seine | Porte de Neuilly | 3137 m. | 0,75 Fr | 0,50 Fr |
L'exploitation
L'exploitation a souvent été critiquée
à cause de l'insuffisance des moyens mis en oeuvre sur cette ligne.
5 motrices et 5 attelage
assuraient le service en semaine. Une boucle de retournement au terminus de
Puteaux-Marché aurait permis une circulation supplémentaire mais elle ne fut
jamais construite.
5 novembre 1921
Archives
municipales de la ville de Puteaux
Les tarifs étaient parfois inégaux d'une ligne à une autre, chaque compagnie étant au début du XXè Siècle indépendante des autres. En ce qui concerne la ligne 38 le problème se posa lors du rapprochement avec la ligne 44 qui conserva ses tarifs indépendamment de ceux de l'ensemble du réseau ainsi que le régime des cartes hebdomadaires. Les faveurs que propose une ligne en terme tarifaire, si elles étaient appliquées à l'ensemble de réseau, aurait des conséquences fâcheuses pour l'équilibre budgétaire du réseau.
Archives
municipales de la ville de Puteaux
En 1925, le Conservateur des Promenades de Paris fait observer que, les 26,
30, 31 août et 1er septembre 1925, des voitures des lignes 38
et 75 (Asnières—St Cloud) ont emprunté les voies de la ligne 44 entre les
grilles de Seine et de Suresnes pour se rendre ou venir du dépôt du Val d'Or.
Cette déviation temporaire a été due à l'envahissement par les eaux d'une
galerie située quai Gallieni à Suresnes. L'ingénieur en chef du mouvement
de la S.T.C.R.P. fait savoir que cette situation était exceptionnelle. En effet
les voies du 44 qui traversent le Bois de Boulogne se trouvent sur un domaine
privé de la Ville de Paris, aussi est-il imaginable que des voitures des lignes
de banlieue puissent les utiliser. Le Conservateur des Promenades de Paris est
fondé à s'opposer à cette pratique, en vertu de l'article 7 de le la
convention du 7 décembre 1897qui stipule qu'une redevance doit être payée
pour la passage des voitures. imgp2245-7.jpg
Il arrivait parfois que les agents de conduite et receveur soient arrêtés à
la barrière, comme ce 1er avril où la motrice ABM 14 sont obligés d'attendre
vingt minutes devant la barrière fermée du Pont de Suresnes. L'employé
d'octroi déclarant agir sur l'ordre du Conservateur des Promenades de Paris.imgp2248.jpg
1924 | 2 771 183 Fr |
1925 | 3 340 850 Fr |
1926 | 3 546 973 Fr |
1927 | 3 696 151 Fr |
1928 | 3 925 795 Fr imgp2240.jpg |
De 1923 à 1930 de nombreuses lettres de réclamation concernant les irrégularités, fréquences, manque de matériel arrivent sur le bureau de la Direction de l'exploitation ce qui amène cette dernière à produire des états de mouvements des vo
yageurs jour par jour pour se justifier.En juillet 1922, une
délibération du conseil municipal de Puteaux propose la suppression de la
ligne 38 et son raccordement avec celle du chemin de fer du Bois de Boulogne
(ligne 44) et la création d'un service Puteaux-Marché—Neuilly-Porte
Maillot. Sur cette proposition la S.T.C.R.P. suggère le prolongement de la
ligne 37 dans Neuilly St James. (imgp2293) mais les
pétitions s'accumulent sur le bureau du préfet : les voyageurs demandent
énergiquement le rétablissement de la ligne 38. (imgp2281.jpg).
Dans une lettre de décembre
1938, il est traité de la substitution d'omnibus aux tramway en exécution
des délibérations du 5 mai 1934. Ces modifications entreront en vigueur le 28
décembre 1936. imgp2175. À cette lettre, le chef
de dépôt du Val d'Or, produit le relevé des perturbations des lignes 38 &
44 depuis le 1er octobre à la date de réception de la lettre.
Le matériel
Le matériel est très souvent évoqué en termes négatifs à
cause de sa vétusté et surtout par son manque de capacité et par l'insuffisance
du service. Et lorsque la compagnie met en service des motrices de plus grande
capacité, ce sont alors des problèmes de gabarit, de courbes à rectifier, de trottoirs
à reprendre qui surgissent.
Archives
municipales de la ville de Puteaux
En octobre 1933, parait un rapport d'essai d'une motrice G sur la ligne 38
(ex. C.G.O.) en vue de remplacer les motrices C (ex. T.P.D.S.). Le résultat de
cet essai est
concluant, les châssis des deux types de motrices étant identiques. Hormis quelques dépassements de
gabarit (5 à 6 cm) dans les courbes rue Jean Jaurès, rien n'est à signaler.imgp2342.jpg
En novembre 1933, en accord avec le service V.I.F.L., les agents ont été
formés sur les motrices type G qui ont remplacé celles du type C imgp2341.jpg
À date du 5 avril 1935 la ligne 38 est exploitée avec du matériel Gs-As. imgp2340;jpg
En 1936 de nouveaux matériels furent mis en service mais la S.T.C.R.P. n'est
pas pour autant à l'abri d'incidents mécaniques imprévisibles. Des
vérifications minutieuses sont effectuées et des instructions utiles sont données au personnel, de manière à rendre les défectuosités aussi rares que
possible. imgp2336.jpg
Cela dit des déraillements et autres pannes quotidiennes
surviennent et font l'objet de plaintes des usagers comme l'atteste cette lettre
d'octobre 1936. imgp2337-8.jpg Ce à quoi
le chef du dépôt du Val d'Or produit l'état des avaries relevées au cours
dudit mois dont la conclusion fait ressortir un cas davantage ponctuel (aggravé
par la lettre du plaignant) bien qu'en
l'espace de deux semaines 9 pannes ou avaries ont eu lieu. (imgp2339.jpg)
Les tracés
En 1922, lorsque la
S.T.C.R.P. rachète la ligne du Bois de Boulogne, l'ancienne ligne PxC
qui la rejoignait au pont de Puteaux lui fut raccordée, évitant ainsi de nombreux détours dans Neuilly. Il existait alors les lignes 37 et 38.
Ligne 37 Neuilly (avenue de Madrid)—Madeleine, |
La station du pont de Puteaux. À gauche les voies du 38 à droite, derrière le poste de garde, on distingue une motrice de la ligne 44. Les lignes ne sont pas raccordées à cette époque. |
Le raccordement des lignes 38 & 44 permit d'utiliser le matériel C.F.B.B. modifié 1 par la S.T.C.R.P. conjointement sur ces deux lignes. En 1931 l'ensemble de ces matériels fut réformé et ce sont les motrices L qui prirent le relais de la traction. En général un matériel était affecté à une ligne. Les indications d'itinéraire étaient peintes directement sur les véhicules. D'autre part la diversité des modes de traction et d'alimentation électrique des premières compagnies était un frein à l'interchangeabilité des matériels.
La
ligne 38 au fil des cartes postales et au gré des archives
L'origine de la ligne
était située Porte Champerret Point de départ des lignes PxC, BC,
BQC, C'M, puis 35, 63, 64 au temps de la S.T.C.R.P.
Levallois
La porte Champerret. Les lignes étaient en correspondance avec celle se dirigeant sur Paris intra muros. | |
La ligne prenait le boulevard Bineau qu'elle longeait en double voie. |
C'est à la Porte Champerret que se trouvait le dépôt des tramways à seulement quelques centaines de mètres du terminus.
À noter au passage qu'il y avait un dépôt à Levallois. Mais celui de la ligne 38 se trouvait à Puteaux. |
Neuilly
Dans Neuilly le parcours n'était pas très rectiligne. Il suivait le
tracé des rues.
Neuilly, place du Château. Motrice à accumulateurs et impériale ouverte. | |
Neuilly, rue de Château. |
Elle traversait les lignes 41 et 43 avenue de ?? et entrait dans l'avenue de Madrid.
Le pont de Puteaux et Puteaux.
Le tracé
dans Puteaux Archives municipales de la ville de Puteaux |
Ensuite la ligne traversait le pont de Puteaux à voie unique puis à double voie fin des années 20.
Le pont de Puteaux. Vue en direction de la Porte Maillot. la double voie s'arrête après le pont de Puteaux pour pénétrer dans le boulevard richard Wallace. Cliché postérieur à 1928. | |
Le pont de Puteaux. Croisement des lignes 38 et 75 (St Cloud—Asnières (place Voltaire)) avec raccordement. En 1925, il n'existai pas de raccordement entre ces deux lignes. | |
Détail
du croisement des lignes 38
(verticale) et 75 (horizontale) avec raccordement. Sur ce plan la double voie sur le pont de Puteaux n'existe pas. La ligne 76 côté Suresnes est à encore voie unique. Archives municipales de la ville de Puteaux |
|
En revanche sur ce plan
de 1928 la double voie sur le pont de Puteaux est créée (en rose),
ainsi qu'une amorce boulevard Richard Wallace (haut) un second raccordement
côté Suresnes figure également et à cette occasion la ligne 76 reçoit une
double voie côté Suresnes. Archives municipales de la ville de Puteaux |
|
Dans les années trente
l'intensification des déplacement implique un remaniement des lignes.
paradoxalement la fin du tramway pointe à l'horizon et ce sont le premiers
reports de terminus pour cause de pavage des rues mais dont le
"provisoire" va se transformer par les lenteurs d'exécution en
"définitif". Ainsi en témoigne cette lettre de juin 1935 dans
laquelle le terminus est reporté à l'évitement du boulevard Richard Wallace
et de la rue Jean Jaurès. Archives municipales de la ville de Puteaux |
|
Et déjà à cette même époque
le remplacement du tramway par un autobus est présente dans les missives entre
les administrations et la S.T.C.R.P. Oh ! il gardera le même numéro bien sûr.
D'ailleurs ce sont les municipalités elles-mêmes comme à Bezons, à Houilles,
qui en font la demande. L'image du tramway qui a séduit au début du siècle ne
répond plus à l'image de la modernité de cet avant-guerre. Archives municipales de la ville de Puteaux |
|
Et quand on parle d'autobus on
entend qu'ils arrivent rapidement. Ils ne sont pas encore là qu'on demande
l'enlèvement de rails de la chaussée pour la préparée au nouvel arrivant et
effacer le passé. Il s'est passé le même phénomène pour les tramways de
Marseille où certaines lignes ont été déferrées le lendemain du dernier
service. Archives municipales de la ville de Puteaux |
Sur la rive gauche la ligne du 38 coupait le quai National et la voie de la ligne 75 et s'engageait en voie unique dans le boulevard Richard Wallace.
Le terminus de place du marché a fait l'objet d'une correspondance nourrie entre la mairie et la S.T.C.R.P. L'exiguïté des installations terminales en cul-de-sac a toujours empêché une exploitation intensive. En 1930, la Municipalité de Puteaux ayant conscience de cet état a envisagé une boucle de retournement à grande puissance. Seuls cinq trains en ligne étaient possibles, alors que cette boucle aurait permis d'en mettre un supplémentaire en service. Le projet ne fut jamais réalisé. D'autre part, d'après la S.T.C.R.P., l'investissement n'aurait pas été couvert par les recettes. imgp2240.jpg et 2201.jpg
Les recettes de 1924 à 1928
1924 | 2 771 183 | - 8 474 Fr |
1925 | 3 340 850 | + 17 420 |
1926 | 3 546 273 | +121 063 |
1927 | 3 696 151 | + 72 886 |
1928 | 3 925 795 | + 159 534 |
Il est évident qu'une augmentation de la longueur du garage à Puteaux (Marché) aurait été un atout pour
ajouter un sixième attelage sur la ligne (1927).
En septembre 1930, la S.T.C.R.P. envisage un prolongement de 1,580 m. de voie
unique complété de 5 garages de 50 m. Coût total de l'opération 2 725 500
Francs soit
La charge matériel d'une motrice supplémentaire représenterait la somme de
30 000 Francs.
Il est effectué annuellement 70000 courses-motrice et 32 000 courses-attelage. 2243.jpg
Décidément ce terminus a fait parlé de lui et a provoqué une communication épistolaire nourrie.
Quand il n'y a pas de retournement par boucle, il y a forcément retournement de la perche ce qui a provoqué la détérioration du candélabre n°103 de la rue Jean-Jaurès et une correspondance à ce sujet entre la municipalité et la S.T.C.R.P. a été engagée et des mesures disciplinaires à l'encontre des agents prises. Une surveillance des cadres à ce sujet a été mise en oeuvre. 2202.jpg.
Les requêtes d'exception ne sont pas en reste
Comme cette
requête peu banale par laquelle la municipalité demande que l'arrêt du
terminus soit reporté temporairement à l'ancienne maire à partir de 21
heures pour les fêtes du 14 juillet, le bal se tenant sur la voie
publique... sur la voie du tramway tout simplement. Archives municipales de la ville de Puteaux |
|
Ou encore
cette lettre datée de mars 1932 par laquelle le Maire de Puteaux vient
demander à la S.T.C.R.P. l'autorisation pour les voyageurs de la ligne de
pouvoir s'abriter dans les voitures en garage qu terminus puisque aucun
abri n'a été prévu par la compagnie. Dans une autre lettre d'avril 1928, il est demandé d'allonger ces mêmes voies de de garage. Archives municipales de la ville de Puteaux |
|
Imgp2304 | La S.T.C.R.P. répond par la négative, les voitures n'étant pas gardées et la plate-forme offrant tous les appareils de manœuvre du véhicule, des enfants pourraient s'en servir intempestivement et provoquer des accidents. |
Toujours au
sujet de terminus et aussi au sujet de manque de matériel roulant.
Nombreuses sont les plaintes qui arrivent sur le bureau du Maire qui se
fait l'avocat des voyageurs de plus plus en plus nombreux et que le
service ne semble pas pouvoir assurer. Dans cette lettre le Maire propose l'installation d'une boucle de retournement qui facilitera les manœuvres de remise en tête.img 2306.jpg Une fois encore la vétusté des voitures du Val d'Or (les ABM) est mise en cause. Archives municipales de la ville de Puteaux |
En août 1922, une délibération du conseil municipal de Puteaux proposait le prolongement de la ligne 38 de la place du Marché au Rond point des Bergères où elle rejoindrait la ligne 58. Aucune des rues de la place du marché n'étaient assez large pour permettre de construire une ligne de tramway. La seule possibilité aurait été la rue de Colombes aboutissant à l'école des Bouvets mais sa déclivité supérieure à 9%
o ne le permettait pas techniquement. La rue de la République qui passe sous le pont de la ligne Paris St Lazare—St Cloud n'offre pas suffise ment de hauteur et sa dénivellation est presque aussi importante. Toutes ces constatations font que ce projet est resté sans suite. (imgp2223.jpg).Le remaniement des lignes
Le remaniement des lignes a entraîné de profondes modifications de tracé et
d'organisation.
À la fin de l'exploitation les lignes 38 et 44 avaient un tronc commun jusqu'au Pont de Puteaux. La ligne 44 allait jusqu'aux Docks de Rueil. |
Le 5 juillet 1922 suite à la proposition du conseil municipal de Puteaux
tendant à de la ligne 38 Porte de Champerret—Puteaux-Marché
et raccordement des voies de cette ligne avec celles du Chemin de fer du Bois de
Boulogne (ligne 44). et service du À cette proposition, la
S.T.C.R.P. dans son programme de remaniements et extension de réseau, propose
la suppression de cette ligne et son remplacement par un service tramway
Puteaux-Marché—Porte
Maillot. Cette proposition fait suite à un état de fait que la ligne 38 a un
rendement kilométrique très insuffisant avec 1,26 Francs. Ce service
résulterait d'une combinaison 38 et 44 (Suresnes Vald'Or—Porte
Maillot. L'itinéraire serait Puteaux-Marché, Porte de Bagatelle (voie
actuelle) puis raccordement avec les voies de la ligne 44 pour gagner la Porte
Maillot.
Pour que le quartier St James (Neuilly ne soit pas défavorisé, la ligne 37
(avenue de Madrid (Neuilly)—Madeleine
serait prolongée jusqu'au Rond Point du Centre par l"itinéraire actuel de
la ligne 38.
La désignation des services deviendraient :
L'accord est signé par le préfet le 13 octobre 1923. imgp2249.jpg
La modification des lignes.
(Imgp2224-5.jpg) |
L'alimentation
électrique
Le courant était fourni par les compagnies elles-mêmes à l'aide
de
machine à vapeur d'une centaine de chevaux entraînant une ou plusieurs
dynamos. Il y avait trois sous-stations : Levallois, Neuilly et Puteaux.
La suppression
Notes
:
Ces
modifications portèrent essentiellement sur l'attelage à tulipe et le
remplacement de l'archet par la perche Delachaux.
Sources :
|
Si une image de cette page vous paraissait non libre de droits, merci de m'en faire part