Carnet du CFC
La presse à Briquettes Decauville
Marc André Dubout
En
voyant notre tas de charbon (CFC) se transformer au fil du temps en poussier, je
ne peux m'empêcher de penser à la presse à briquette inventée par M. Paul
Decauville. C'est dans le but de rendre service à ses confrères industriels que
Decauville a réalisé cette presse à briquettes pour faire chez eux - à forfait -
la fabrication de briquettes de charbon, anthracite ou coke en traitant 4 à 5
tonnes de poussier par jour. En effet Decauville a observé la quantité de plus
en plus exagérée de poussier dans les livraisons de charbon, toutes
granulométries comprises.
Encouragé par le Ministère de la Guerre (en 1916), il a mis au point cet outil
qui rend service et permet de réaliser des économies en réutilisant les
poussiers transformés en briquettes.
La Société a loué ces presses dans plusieurs départements à des clients de la
Drôme, Haute-Marne, Rhône, Seine-et-Oise et à une clientèle variée.
Les 24 presses construites ne sont pas à vendre mais à louer, accompagnées de
trois ouvriers logés et nourris qui travailleront les six jour de la semaine à
l'abri. Chaque client intéressé doit venir chercher la presse (500 Kg) et le
coffre à outils (150 Kg) par ses propres moyens, soit sur un site Decauville
soit chez le client précédent le plus proche qui l'a utilisée. Decauville loue
également des claies de 20 m/m. afin de cribler les poussiers avant
l'utilisation de la presse.
Les tarifs sont forfaitaires ils n'incluent pas le transport des ouvriers.
de 100 à 500 tonnes | 17 centimes par briquette de 3 kilos |
de 20 à 99 t | 18 centimes, briquetage de 4 à 20 jours |
de 10 à 19 t | 19 centimes briquetage 2 à 4 jours |
de 4 à 9 t. | 20 centimes briquetage 1 à jours |
En 1919, dans une lettre, Decauville écrit qu'après trois années
d'expérience dans les chantiers de cuirassement des berges1,
son entreprise de briquetage des poussiers avec les presses à bras, il remercie
ses clients qui l'ont encouragé dans cette nouvelle industrie. Des résultats
comme 150 tonnes de briquettes en 1917, puis 250 t. cinq mois plus tard et
encore 200 t. en 1918, l'amène à conclure que le procédé qu'il a mis au point
est bon.
En conséquence, il croit utile de faire connaître les résultats de ces études
qui s'ajoutent à une certaine expérience en matière de combustible.
Archives personnelles de Paul Decauville - Archives départementales de l'Essonne
On fait de bonnes briquettes avec du poussier de bon charbon. Le mauvais charbon
fait peu de poussier.
Decauville termine sa lettre par l'exemple de la presse n°72 qui a fait un périple record dans la région parisienne, étant partie de son stand de la Foire de Paris. Et sa dernière phrase : Nous nous efforçons de donner à tous nos clients la plus complète satisfaction.
Si Paul Decauville a été le pionnier du chemin de fer portatif, il s'est intéressé à bien d'autres choses comme l'automobile, les cycles, l'aviation, l'armement, la construction métallique de ponts, etc.
Sources
: Si
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personnelles de Paul Decauville - Archives départementales de l'Essonne
Photo d'une presse simplex à bras, véritable petite usine portative que trois
ouvriers (actionnent, un au mortier, deux à la presse) et qui font de 15 à 1800
briquettes de charbon par journée de 10 heures.
Utilisée pour le cuirassement des berges, elle peut faire aussi des petits
moellons de mâchefer ou des briques " Decauville " de sable et ciment.
Notes :
retour
La presse simplex de Decauville pouvait aussi fabriquer des briques de
sables et de ciment pour consolider les berges.