Le carnet du CFC

Marcel Proust et le train

MAD


(Document Gallica)

Marcel Proust affectionne particulièrement le train lors de ses déplacements en France et à l'étranger. Né à Paris en 1871, Marcel Proust aimait se déplacer en train jusqu'à ce que sa santé l'en empêche dès 1914.


Marcel Proust en gare de Cabourg vers 1896

Dans ses récits, le train est omniprésent. Ils peuvent représenter le passage du temps et les souvenirs qui émergent lors des déplacements. Proust utilise également le voyage en train comme un moyen de réflexion sur la vie, les relations et les expériences personnelles. L'indicateur des chemins de fer n'est jamais très loin. Il le feuillette, il le fait rêver à des voyages lointains alors inaccessibles lorsque ses déplacements se réduisent.
Les voyages à Cabourg occupent une place importante dans l'œuvre de Marcel Proust, notamment dans ''À la recherche du temps perdu''. Cabourg est une station balnéaire de Normandie où Proust a passé sept étés consécutives durant son enfance et sa jeunesse. Ce lieu est souvent évoqué dans son écriture comme un symbole de souvenirs d'enfance, de nostalgie et d'évasion.
Dans le roman, Cabourg est représenté par la ville fictive de Balbec, où le narrateur et ses personnages vivent des expériences marquantes, tant sur le plan des relations humaines que de la découverte de soi. Les paysages, les promenades sur la plage et les interactions sociales à Cabourg sont autant d'éléments qui nourrissent la réflexion de Proust sur le temps et la mémoire.

 


 

Le train dans " À la recherche du temps perdu "

Marcel Proust (1871-1922), célèbre auteur français, est souvent associé à la notion de mémoire et de temps, notamment à travers son œuvre majeure "À la recherche du temps perdu". Les trains, en tant que symboles de voyage et de transition, jouent un rôle intéressant dans son écriture

Voici les nombreux  passages dans lesquels est évoqué le chemin de fer, cher à Marcel Proust. En effet les termes de " gare", " chemin de fer ", " train ", " wagons " reviennent de nombreuses fois dans "À la recherche du temps perdu",  termes qu'il met en scène dans la bouche de ses personnages familiers.
Le chemin de fer omniprésent implique le stations et gares dont celle de Balbec (Cabourg) reliée directement à la capitale via Deauville-Trouville.


La gare de Cabourg (alias Balbec), côté place. Elle est située sur le territoire de Dives-sur-Mer sur l'ancienne ligne de Mézidon à Trouville-Deauville ouverte en juin 1879. C'en est aujourd'hui le terminus.


Coté voies, sa marquise généreuse n'a plus vu passer de trains de voyageurs en 1938 et de trains de marchandise en 1969 entre Dives et Mézidon.
Pendant des décennies, elle fut desservie par des trains directs pour Paris-St-Lazare en saison, et jusqu'à l'été 1996 par les prestigieux turbotrains RTG (comportant première et deuxième classe, bar et restauration à la place. Ce service fut brutalement supprimé et l'avenir de la ligne sujet à inquiétude
Il s'agit là du grand chemin de fer national. Dans l'œuvre de Marcel Proust, un autre chemin de fer dit " local" (on dirait plutôt " départemental " a existé entre 1892 et 1932. Il permettait de relier Cabourg à la Gare de Caen-Saint-Pierre par le " Decauville " à voie étroite (0,60 m) exploitée par les Chemins de fer du Calvados dont le réseau atteignait plus de 220 kilomètres.   


La gare de Cabourg du " Decauville " ligne de Caen à Dives et Luc (38 km.) qui desservait les villes balnéaires.


Une locomotive bi-cabine arrivant  la gare de Cabourg.

 
La gare de Cabourg dans le style normand. Bâtiment à colombage.


Deux vue prises au même endroit


L'avenue de la gare bordée d'arbres comme cela se faisait à cette époque.

Mais lisons plutôt.

À la recherche du temps perdu

 

À la recherche du temps perdu

Le lendemain, le fameux mercredi, dans ce petit chemin de fer que je venais de prendre à Balbec (Cabourg), pour aller dîner à la Raspelière, je tenais beaucoup à ne pas manquer Cottard à Graincourt-Saint-Vast où un nouveau téléphonage de Madame Verdurin, m'avait dit que je le trouverais.
Il devait monter dans mon train et m'indiquerait où il fallait descendre pour trouver les voitures qu'on envoyait de la Raspelière à la gare. Aussi, le petit train ne s'arrêtant qu'un instant à Graincourt, première station après Doncières, d'avance, je m'étais mis à la portière tant j'avais peur de ne pas voir Cottard ou de ne pas être vu de lui. Craintes bien vaines ! Je ne m'étais pas rendu compte à quel point le petit clan ayant façonné tous les " habitués " sur le même type, ceux-ci, par surcroît en grande tenue, attendant sur le quai, se laissaient tout de suite reconnaître à un certain air d'assurance, d'élégance et de familiarité, à des regards qui franchissaient comme un espace vide, où rien n'arrête l'attention, les rangs pressés du vulgaire public, guettaient l'arrivée de quelque habitué qui avait pris le train à une station précédente et pétillaient déjà de la causerie prochaine.

Même dans le train (lorsque le hasard de ce que les uns et les autres d'entre eux avaient eu à faire dans la journée les y réunissait tous ensemble), n'ayant plus à cueillir à une station suivante qu'isolé, le wagon dans lequel ils se trouvaient assemblés, désigné par le coude du sculpteur Ski, pavoisé par le " Temps" de Cottard, fleurissait de loin comme une voiture de luxe et ralliait à la gare voulue, le camarade retardataire.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - pages 7 à 9.

C'est ce que fit, et avec précipitation, car plusieurs étaient arrivés en retard, juste au moment où le train déjà en gare allait repartir, la troupe que Cottard mena au pas de course vers le wagon à la fenêtre duquel il avait vu mes signaux
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 10.

Aujourd'hui ce n'est pas le train local, c'est le train départemental. Ravi de voir l'effet que cette nuance dans la précision produisait Cottard, il ajouta, parlant de lui-même : " Oui, parce que Ski aime des arts, parce qu'il modèle la glaise, on croit qu'il n'est pas pratique. Personne ne connaît la ligne mieux que moi. " Néanmoins ils étaient revenus vers la gare quant tout à coup, apercevant la fumée du petit train qui arrivait, Cottard, poussant un hurlement avait crié : " Nous n'avons qu'à prendre nos jambes à notre cou. " Ils étaient en effet arrivés juste, la distinction entre train local et départemental; n'ayant jamais existé que dans l'esprit de Ski. " Mais est-ce que la princesse n'est pas dans le train ? " demanda d'une voix vibrante Brichot...
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 17-18.

Parmi ceux qui montèrent dans mon wagon à Graincourt se trouvait Saniette, qui jadis avait été chassé de chez les Verdurin par son cousin Forcheville, mais était revenu
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 14.

Je n'en parle que pour vous, ajoutait-il, bien que le cœur lui eût battu une fois que, dans la voiture de Madame Verdurin, il avait croisé celle de la vieille Madame de Cambremer sur la route, et surtout qu'il fût humilié pour les employés du chemin de fer, quand, à la gare, il se trouvait près du marquis.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 32.

Il venait de voir que le train s'arrêtait à Saint-Mars-le-Vieux, où presque tous les voyageurs descendaient. "Ils n'ont pas dû pourtant brûler l'arrêt. Nous n'aurons pas fait attention, en parlant de Cambremer. - Ecoutez-moi Ski, attendez, je vais vous dire " une bonne chose "; dit Cottard qui avait pris en affection cette expression usitée dans certains milieux médicaux. La princesse doit être dans le train, elle ne nous aura pas vus et sera montée dans un autre compartiment. Allons à sa recherche. Pourvu que que tout cela n'aille pas amener du grabuge ! " Et il nous emmena tous à la recherche de la princesse Sherbatoff. Il la trouva dans le coin d'un wagon vide, en train de lire la Revue des Deux-Mondes.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 40.

Le train s'arrêta. C'était la Sogne. Ce nom m'intriguait. " Comme j'aimerais savoir ce que veulent dire tous ces noms, dis-je à Cottard...

... Enfin le train s'arrêta à la station de Donville-Féterne, laquelle étant située à peu près à égale distance du village de Féterne et de celui de Donville, portait, à cause de cette particularité leurs deux noms. " Saperlipopette, s'écria le docteur Cottard, quand nous fûmes devant la barrière où on prenait les billets et feignant seulement de s'en apercevoir, je ne peux pas retrouver mon ticket, j'ai dû le perdre." Mais l'employé, ôtant sa casquette, assura que cela ne faisait rien et sourit respectueusement.

La princesse (donnant des explications au cocher, comme eût fait une espèce de dame d'honneur de Mme Verdurin, laquelle, à cause des Cambremer, n'avait pu venir à la gare, ce qu'elle faisait du reste rarement) me prit, ainsi que Brichot, avec elle dans une des voitures.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 43-44.

J'étais attendri que les Verdurin nous eussent envoyé chercher à la gare ajouta-t-il sans réfléchir que la venue à la gare des voitures dans lesquelles nous étions était déjà une réponse
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 48.

Cottard cependant souffrait que Madame Verdurin ignorât qu'il avaient failli manquer le train. " Allons voyons, dit Madame Cottard à son mari pour l'encourager, raconte ton odyssée. - en effet, elle sort de l'ordinaire, dit le docteur qui recommença son récit. Quand j'ai vu le que train était en gare, je suis resté médusé. Tout cela de la faute de Ski.

Vous êtes plutôt bizarroïde dans vos renseignements, mon cher. Et Brichot qui nous attendait à la gare.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 77.

Il recommandant aux cochers de ne pas traîner, mais d'être prudents à la descente et assura que nous arriverions avant le train. Celui-ci devait déposer les fidèles l'un à une gare, l'autre à une autre, en finissant par moi, aucun autre n'allant aussi loin que Balbec (Cabourg), et en commençant par les Cambremer. Ceux-ci, pour ne pas faire monter leurs chevaux dans la nuit jusqu'à la Raspelière, prirent le train avec nous à Donville-Fréterne. La station la plu rapprochée de chez eux n'était pas, en effet, celle-ci qui, déjà un peu distante du village, l'est encore plus du château, mais la Sogne. En arrivant à la gare de Donville-Fréterne M. de Cambremer tint à donner la " pièce " au cocher.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 145.

...à l'arrivée dans cette grande demeure où n'habite personne et qui porte seulement le nom de la ville, la gare, a l'air d'en promettre enfin l'accessibilité, comme elle en serait la matérialisation.
À la recherche du temps perdu - Gallimard
- 1921-24 - page 181.

Bientôt même, l'été finissant, quand on descendait du train à Douville, le soleil, amorti par la brume n'était déjà plus dans le ciel uniformément mauve, qu'un bloc rouge.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 217.

Mais Albertine avait eu très chaud dans le wagon, plus encore dans le long trajet à pied, et j'avais peur qu'elle ne prît froid en restant ensuite immobile dans ce creux humide que le soleil n'atteint pas.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 217.

Il faisait déjà nuit maintenant quand j'échangeais la chaleur de l'hôtel de l'hôtel devenu mon foyer pour le wagon où nous montions avec Albertine et où le reflet de la lanterne sur la vitre apprenait, à certains arrêts du petit train poussif, qu'on était arrivés à une gare. Pour ne pas risquer que Cottard ne nous aperçût pas, et n'ayant pas entendu crier la station, j'ouvrais la portière, mais ce qui se précipitait dans le wagon, ce n'était pas les fidèles, mais le vent, la pluie, le froid.

Car elle avait certainement deviné que je n'aimais pas qu'elle restât sans moi chez Madame Verdurin et s'arrangeait à faire en wagon toute la toilette préalable au dîner.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 220.

Ces jours-là, M. de Charlus relayait la princesse en allant chercher les nouveaux à la gare, excusait Mme Verdurin de ne pas être venue à cause d'un état de santé qu'il décrivait si bien que les invités entraient avec une figure de circonstance et poussaient un cri d'étonnement en trouvant la Patronne alerte et debout, en robe à demi décolletée.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 229.

À la station suivante, Mme de Villeparisis quitta le wagon, je me reprochai même de ne pas l'avoir aidée à descendre; j'allais me rasseoir à côté de la princesse.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 231.

Peut-être aussi y avait-il eu d'abord une gare seulement à Incarville, et allait-on de là en voiture à Balbec
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 242.

J'ai vu M. de Charlus, entrant dans un wagon où Charlie était avec des militaires de ses amis, accueilli par des haussements d'épaules du musicien, accompagnés d'un clignement d'yeux à ses camarades.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 250.

La station suivante du petit train, Maineville, me rappelle justement un incident relatif à Morel et à M. de Charlus. Avant d'en parler, je dois dire que l'arrêt de Maineville (quand on conduisait à Balbec (Cabourg) un arrivant élégant qui, pour ne pas gêner, préférait ne pas habiter la Raspelière) était l'occasion de scènes moins pénibles que celle que je vais raconter dans un instant. L'arrivant, ayant ses menus bagages dans le train, trouvait généralement le Grand Hôtel un peu éloigné, mais, comme il n'y avait avant Balbec que de petites plages aux villas inconfortables, était, par goût de luxe et de bien-être, résigné au long trajet, quant au moment où le train stationnait à Maineville, il voyait brusquement se dresser le Palace dont il ne pouvait pas se douter que c'était une maison de prostitution.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 268.

Aussi, s'il ne quittait jamais le wagon sans me dire « A quand notre petite réunion ?
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 280.

Malgré cette brouille avec la Patronne, les Cambremer n'étaient pas mal avec les fidèles, et montaient volontiers dans notre wagon quand ils étaient sur la ligne.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 293.

Vous savez que je suis sûr que Cottard nous a vus du reste, même sans voir il a bien entendu notre voix étouffée, juste au moment où on parlait de vos étouffements d'un autre genre », me disait Albertine en arrivant à la gare de Douville où nous prenions le petit chemin de fer pour le retour.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 296.

Comme, à chaque arrêt du train, je sentais que nous aurions des mains amies à serrer, sinon des visites à recevoir, je disais à Albertine « Dépêchez-vous de demander à Brichot les noms que vous voulez savoir.

À Harambouville, vous n'avez eu, debout à la portière du wagon, que notre excellent docteur qui, évidemment, n'a rien d'un chef norois.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 297.

Mais je souffrais trop de laisser Albertine dans le train avec Saint-Loup, ils auraient pu, pendant que j'avais le dos tourné, se parler, aller dans un autre wagon, se sourire, se toucher ; mon regard adhérent à albertine ne pouvait se détacher d'elle tant que Saint-Loup serait là. Or je vis très bien que Bloch, qui m'avait demandé comme un service d'aller dire bonjour à son père, d'abord trouva peu gentil que je le lui refusasse quand rien ne m'en empêchait, les employés ayant prévenu que le train resterait encore au moins un quart d'heure en gare, et que presque tous les voyageurs, sans lesquels il ne repartirait pas, étaient descendus...
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 300.

Enfin on fut avisé que le train repartait de Saint-Loup nous quitta Mais ce jour fut le seul où, en montant dans notre wagon, il me fit, à son insu, souffrir par la pensée que j'eus un instant de le laisser avec Albertine pour accompagner Bloch.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - page 308.

Déjà, dès la fin de l'été, dans notre trajet de Balbec à Douville, quand j'apercevais au loin cette station de Saint-Pierre-les-Ifs, où le soir, pendant un instant, la crête des falaises scintillait toute rose, comme au soleil couchant la neige d'une montagne, elle ne me faisait plus penser, je ne dis pas même à la tristesse que la vue de son étrange relèvement soudain m'avait causé le premier soir en me donnant une si grande envie de reprendre le train pour Paris au lieu de continuer jusqu'à Balbec, au spectacle que, le matin, on pouvait avoir de là, m'avait dit Elstir, à l'heure qui précède le soleil levé, où toutes les couleurs de l'arc-en-ciel se réfractent sur les rochers, et où tant de fois il avait réveillé le petit garçon qui, une année, lui avait servi de modèle pour le peindre tout nu, sur le sable.

Dans nos retours, au moment où le train s'arrêtait, nous apercevions des ombres que nous reconnaissions pas d'abord ...

Mais elles (les ombres) approchaient du wagon.

Le train s'était arrêté à Parville et comme nous étions les seuls voyageurs qu'il y eût dedans, c'était d'une voix amollie par le sentiment de l'inutilité de la tâche, par la même habitude qui la lui faisait pourtant remplir et lui inspirait à la fois l'exactitude et l'indolence, et plus encore par l'envie de dormir que l'employé cria « Parville ! » Albertine, placée en face de moi et voyant qu'elle était arrivée à destination, fit quelques pas du fond du wagon où nous étions et ouvrit la portière.
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - pages 309-310.

À ces mots prononcés comme nous entrions en gare de Parville, si loin de Combray et de Montjouvain, si longtemps après la mort de Vinteuil, une image s'agitait dans mon coeur...
À la recherche du temps perdu - Gallimard - 1921-24 - pages 318.


Du côté de chez Swann

Maintenant je ne la reconnaissais plus et j'y étais inquiet, comme dans une chambre d'hôtel ou de « chalet », où je fusse arrivé pour la première fois en descendant du chemin de fer.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 11.

Eh ! bien, M. Swann, vous habitez toujours près de l'Entrepôt des vins, pour être sûr de ne pas manquer le train quand vous prenez le chemin de Lyon ?
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 21.

Mille petits détails inutiles, - charmante prodigalité du pharmacien, – qu'on eût supprimés dans une préparation factice, me donnaient, comme un livre où on s'émerveille de rencontrer le nom d'une personne de connaissance, le plaisir de comprendre que c'était bien des tiges de vrais tilleuls, comme ceux que je voyais Avenue de la Gare, modifiées, justement parce que c'étaient non des doubles, mais elles-mêmes et qu'elles avaient vieilli.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 63.

On reconnaissait le clocher de Saint-Hilaire de bien loin, inscrivant sa figure inoubliable à l'horizon où Combray n'apparaissait pas encore ; quand du train qui, la semaine de Pâques, nous amenait de Paris, mon père, l'apercevait qui filait tour à tour sur tous les sillons du ciel, faisant courir en tous sens son petit coq de fer...
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 77.

soit qu'encore, poussant plus loin, si on allait à la gare, on le vît obliquement, montrant de profil des arrêtes et des surfaces nouvelles ...
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 81.

... la fille du jardinier par la fente que laissaient entre elles deux maisons lointaines de l'avenue de la gare, avait aperçu l'éclat des casques.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 108.

La rue Sainte-Hilde garde tournait trop cout pour qu'on pût voir venir de loin, et c'était par cette fente entre les deux maisons de l'avenue de la gare qu'on apercevait toujours de nouveaux casques courant et brillant au soleil;

Le jardinier croyait qu'à la déclaration de guerre on arrêtait tous les chemins de fer. – « Pardi, pour pas qu'on se sauve », disait Françoise.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 109.

Parfois nous allions jusqu'au viaduc, dont les enjambées de pierre commençaient à la gare et me représentaient l'exil et la détresse hors du monde civilisé parce que chaque année en venant de Paris, on nous recommandait de faire bien attention, quand ce serait Combray, de ne pas laisser passer la station, d'être prêts d'avance car le train repartait au bout de deux minutes et s'engageait sur le viaduc au delà des pays chrétiens.

Nous revenions par le boulevard de la gare, où étaient les plus agréables villas de la commune.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 140.

De grilles fort éloignées les unes des autres, des chiens réveillés par nos pas solitaires faisaient alterner des aboiements comme il m'arrive encore quelquefois d'en entendre le soir, et entre lesquels dut venir (quand sur son emplacement on créa le jardin public de Combray) se réfugier le boulevard de la gare, car, où que je me trouve, dès qu'ils commencent à retenir et à se répondre...
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 141.

...de l'autre côté la rive était basse, étendue en vastes prés jusqu'au village et jusqu'à la gare qui en était distante.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 204.

et cela dès ma plus petite enfance, quand du sentier de halage je tendais les bras vers eux sans pouvoir épeler complètement leur joli nom de Princes de contes de fées français, venus peut-être il y a bien des siècles d'Asie mais apatriés pour toujours au village, contents du modeste horizon, aimant le soleil et le bord de l'eau, fidèles à la petite vue de la gare, gardant encore pourtant comme certaines de nos vieilles toiles peintes, dans leur simplicité populaire, un poétique éclat d'orient.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 205.

Il l'assurait du moins et le persuadait aisément aux plus affinés de ses amis du monde, notamment au baron de Charlus qu'il s'amusait à égayer par le récit des aventures piquantes qui lui arrivaient, soit qu'ayant rencontré en chemin de fer une femme qu'il avait ensuite ramenée chez lui il eût découvert qu'elle était la sœur d'un souverain qui tenait en ce moment dans ses mains tous les fils de la politique européenne...
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 237.

Dès que venait le jour où il était possible qu'elle revînt, il (Swann) rouvrait l'indicateur, calculait quel train elle avait dû prendre, et si elle s'était attardée, ceux qui lui restaient encore. Il ne sortait pas de peur de manquer une dépêche, ne se couchait pas, pour le cas où, revenue par le dernier train, elle aurait voulu lui faire la surprise de venir le voir au milieu de la nuit.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 362.

Et elle lui disait tout simplement, sans plus prendre comme autrefois la précaution de se couvrir à tout hasard d'un petit morceau emprunté à la vérité, qu'elle venait d'y rentrer à l'instant même par le train du matin. Ces paroles étaient mensongères, inconsistantes, n'ayant pas comme si elles avaient été vraies, un point d'appui dans le souvenir de son arrivée à la gare ; même elle était empêchée de se les représenter au moment où elle les prononçait, par l'image contradictoire de ce qu'elle avait fait de tout différent au moment où elle prétendait être descendue du train. Mais dans l'esprit de Swann au contraire ces paroles qui ne rencontraient aucun obstacle venaient s'incruster et prendre l'inamovibilité d'une vérité si indubitable que si un ami lui disait être venu par ce train et ne pas avoir vu Odette il était persuadé que c'était l'ami qui se trompait de jour ou d'heure puisque son dire ne se conciliait pas avec les paroles d'Odette.

Ces paroles étaient mensongères ; du moins pour Odette elles étaient mensongères, inconsistantes, n'ayant pas comme si elles avaient été vraies, un point d'appui dans le souvenir de son arrivée à la gare ;
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 364.

Ah ! s'il avait pu l'empêcher, si elle avait pu se fouler le pied avant de partir, si le cocher de la voiture qui emmènerait à la gare avait consenti, à n'importe quel prix, à la conduire dans un lieu où elle fût restée quelque temps séquestrée, cette femme perfide, aux yeux émaillés par un sourire de complicité adressé à Forcheville, qu'Odette était pour Swann depuis quarante-huit heures.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 370.

Saint-Euverte et pour entendre un air d'Orphée qu'exécutait un flûtiste, s'était mis dans un coin où il avait malheureusement comme seule perspective deux vieilles dames assises l'une à côté de l'autre, la marquise de Cambremer et la vicomtesse de Franquetot, lesquelles, parce qu'elles étaient cousines, passaient leur temps dans les soirées, portant leurs sacs et suivies de leurs filles, à se chercher comme dans une gare et n'étaient tranquilles que quand elles avaient marqué par leur éventail ou leur mouchoir, deux places voisines.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 402.

J'aurais voulu prendre dès le lendemain le beau train généreux d'une heure vingt-deux dont je ne pouvais jamais sans que mon cœur palpitât lire dans les réclames des Compagnies de chemin de fer, dans les annonces de voyages circulaires, l'heure de départ : elle me semblait inciser à un point précis de l'après-midi une savoureuse entaille, une marque mystérieuse à partir de laquelle les heures déviées conduisaient bien encore au soir, au matin du lendemain, mais qu'on verrait, au lieu de Paris, dans l'une de ces villes par où le train passe et entre lesquelles il nous permettait de choisir ; car il s'arrêtait à Bayeux, à Coutances, à Vitré, à Questembert, à Pontorson, à Balbec, à Lannion, à Lamballe, à Bénodet, à Pont-Aven.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 472.

Si ma santé s'affermissait et que mes parents me permissent, sinon d'aller séjourner à Balbec, du moins de prendre une fois, pour faire connaissance avec l'architecture et les paysages de la Normandie ou de la Bretagne, ce train d'une heure vingt-deux dans lequel j'étais monté tant de fois en imagination, j'aurais voulu m'arrêter de préférence dans les villes les plus belles, mais j'avais beau les comparer, comment choisir plus qu'entre des êtres individuels, qui ne sont pas interchangeables...
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 476.

Et, bien que mon exaltation eût pour motif un désir de jouissances artistiques, les guides l'entretenaient encore plus que les livres d'esthétique et, plus que les guides, l'indicateur des chemins de fer.
Du côté de chez Swann - Grasset - 1913 - page 479.


À l'ombre des jeunes filles en fleurs

À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 4.

Et mon Dieu, ajouta-t-il en s'adressant de nouveau à mon père, je ne crois pas franchir les bornes du respect dont je fais profession pour le Prince, en vous citant de fait assez piquant que, pas plus tard que il y a quatre ans dans une petite gare de chemins de fer d'un des pays de l'Europe Centrale, le prince eut l'occasion d'apercevoir Mme Swann.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 41.

Je vis aux yeux de Cottard, aussi inquiets que s'il avait peur de manquer le train, qu'il se demandait s'il ne s'était pas laissé aller à sa douceur naturelle.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 63.

...je me décidais le lendemain a aller chez les Swann, heureux, mais de la même façon que ceux qui s'étant tourmentés longtemps à cause d'un voyage qu'ils ne voulaient pas faire, ne vont pas plus loin que la gare, et rentrent chez eux défaire leur malle.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 138.

Mantegna ou de Véronèse, et sous lequel ne pouvait s'accomplir que quelque acte terrible et solennel comme un départ en chemin de fer ou l'érection de la Croix
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 186.

Ma grand'mère concevait naturellement notre départ d'une façon un peu différente et toujours aussi désireuse qu'autrefois de donner aux présents qu'on me faisait un caractère artistique, avait voulu pour m'offrir de ce voyage une " épreuve " en partie ancienne que nous refissions moitié en chemin de fer, moitié en voiture le trajet qu'avait suivi Mme de Sévigné quand elle était allée de Paris à « L'Orient » en passant par Chaulnes et par « le Pont-Audemer.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 187.

Mais il avait fallu d'abord quitter l'ancienne ; ma mère avait arrangé de s'installer ce jour-là même à Saint-Cloud, et elle avait pris, ou feint de prendre, toutes ses dispositions pour y aller directement après nous avoir conduits à la gare, sans avoir à repasser à la maison, où elle craignais que je ne voulusse, au lieu de partir pour Balbec, rentrer avec elle.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 188.

Donc nous partirions simplement de Paris par ce train de une heure vingt-deux que je m'étais plu trop longtemps à chercher dans l'indicateur des chemins de fer où il me donnait chaque fois l'émotion, presque la bienheureuse illusion du départ, pour ne pas me figurer que je le connaissais. Comme la détermination dans notre imagination des traits d'un bonheur, tient plutôt à l'identité des désirs qu'il nous inspire qu'à la précision des renseignements que nous avons sur lui, je croyais connaître celui-là dans ses détails et je ne doutais pas que j'éprouvais dans le wagon un plaisir spécial quand la journée commencerait à fraîchir que je contemplerais tel effet à l'approche d'une certaine station ; si bien que ce train réveillant toujours en moi les images des mêmes villes que j'enveloppais dans la lumière de ces heures de l'après-midi qu'il traverse, me semblait différent de tous les autres trains...)
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 188.

Les levers de soleil sont un accompagnement des longs voyages en chemin de fer, comme les œufs durs, les journaux illustrés, les jeux de cartes, les rivières où des barques s'évertuent sans avancer.

Quand le soir, après avoir conduit ma grand mère et être resté quelques heures chez son amie, j'eus repris seul le train, du moins je ne trouvai pas pénible la nuit qui vint c'est que je n'avais pas à la passer à la prison d'une chambre dont l'émerveillement me tiendrait éveillé ; j'étais entouré par la calmante activité de tous ces mouvements du train, qui me tenaient compagnie, s'offraient à causer avec moi si je ne trouvais pas le sommeil, me berçaient de leurs bruits que j'accouplais comme le son des cloches à Combray tantôt sur un rythme tantôt sur un autre (entendant selon ma fantaisie d'abord quatre doubles cloches égales...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 194.

Elle s'aviva, le ciel devint d'un incarnat que je tâchais, en collant mes yeux à la vitre, de mieux voir car je le sentais en rapport avec l'existence profonde de la nature, mais la ligne du chemin de fer ayant changé de direction, le train tourna, la scène matinale fut remplacée dans le cadre de la fenêtre par un village nocturne aux toits bleus de clair de lune, avec un lavoir encrassé de la nacre...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 194.

Le paysage devint accidenté, abrupt, le train s'arrêta à une petite gare entre deux montagnes.

... dans les bois de Roussainville, ce devait être la grande fille que je vis sortir de cette maison et, sur le sentier qu'illuminait obliquement le soleil levant, venir vers la gare en portant une jarre de lait.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 195.

La vie m'aurait paru délicieuse si seulement j'avais pu, heure par heure, la passer avec elle, l'accompagner jusqu'au torrent, jusqu'à la vache, jusqu'au train, être toujours à ses côtés, me sentir connu d'elle, ayant ma place dans sa pensée(...)Elle posa sur moi son regard perçant, mais comme les employés fermaient les portières, le train se mit en marche.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 196.

Mais hélas ! elle serait toujours absente de l'autre vie vers laquelle je m'en allais de plus en plus vite et que je ne me résignais à accepter qu'en combinant des plans qui me permettraient un jour de reprendre ce même train et de m'arrêter à cette même gare, projet qui avait aussi l'avantage de fournir un aliment à la disposition intéressée, active, pratique, machinale, paresseuse, centrifuge qui est celle de notre esprit car il se détourne volontiers de l'effort qu'il faut pour approfondir en soi-même, d'une façon générale et désintéressée, une impressions que nous avons eue.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 197.

cette belle fille que j'apercevais encore, tandis que le train accélérait sa marche,

...je m'étais toujours représenté comme recevant à sa base la dernière écume des vagues soulevées, il se dressait sur une place où était l'embranchement de deux lignes de tramways, en face d'un Café qui portait en lettres d'or, le mot " Billard ".
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 197.

Ce fut pourtant à une station de chemin de fer, au-dessus d'un buffet, en lettres blanches sur un avertisseur bleu.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 197.

Et l'église, entrant dans mon attention avec le Café, avec le passant à qui il avait fallu demander mon chemin, avec la gare où j'allais retourner, ...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 198.

L'heure passait, il fallait retourner à la gare où je devais attendre ma grand'mère et Françoise pour gagner ensemble Balbec-Plage.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 199

Dans le petit chemin de fer d'intérêt local qui devait nous conduire à Balbec-Plage, je retrouvai ma grand'mère mais l'y retrouvai seule...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 199.

À tout moment le petit chemin de fer nous arrêtait à lune des stations qui précédaient Balbec-Plage et dont les noms même (Incarville, Marcouville, Doville, Pont-à-Couleuvre, Arambouville...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 200.

et d'une forme désobligeante, comme celle du canapé dune chambre d'hôtel où l'on vient d'arriver, composées de quelques villas que prolongeait un terrain de tennis et quelquefois un casino dont le drapeau claquait au vent fraîchissant, évidé et anxieux, de petites stations qui me montraient pour la première fois leurs hôtes habituels, mais me les montraient par leur dehors des joueurs de tennis en casquettes blanches, le chef de gare vivant là, près de ses tamaris et de ses roses...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 201.

J'étais le même homme qui avait pris à la fin de l'après-midi le petit chemin de fer de Balbec, je portais en moi la même âme.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 203-204.

Ah ! c'est vrai, vous ne prenez pas le même train que nous, vous êtes privilégiés, vous serez rendus pour le déjeuner.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 212.

C'était leur morgue qui les préservait de toute sympathie humaine, de tout intérêt pour les inconnus assis autour deux, et au milieu desquels M. de Stermaria gardait l'air glacial, pressé, distant, rude, pointilleux et malintentionné, qu'on a dans un buffet de chemin de fer au milieu de voyageurs qu'on na jamais vus, qu'on ne reverra pas, et avec qui on ne conçoit d'autres rapports que de défendre contre eux son poulet froid et son coin de wagon.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 215.

Nous partions ; quelque temps après avoir contourné la station du chemin de fer nous entrions dans une route campagnarde qui me devint bientôt aussi familière que celle de Combray...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 238.

Mais lui craignant d'avoir mal témoigné sa reconnaissance me priait encore de l'en excuser, le lendemain, penché à la fenêtre du petit chemin de fer d'intérêt local, qu'il prit pour rejoindre sa garnison...
Mais il eût fallu cette fois-ci qu'il mît ses nombreux bagages dans le train. Et il trouva plus simple d'y monter aussi lui-même, suivant en cela l'avis du directeur qui, consulté répondit au, voiture ou petit chemin de fer, " ce serait à peu près équivoque ".
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 370.

Soit, avait conclu Saint-Loup, je prendrai le petit « tortillard » Je l'aurais pris aussi si je n'avais été fatigué et aurais accompagné mon ami jusqu'à Doncières : je lui promis du moins, tout le temps que nous restâmes a la gare de Balbec, – c'est-à-dire que le chauffeur du petit train passa à attendre des amis retardataires, sans lesquels il ne voulait pas s'en aller, et aussi à prendre quelques rafraîchissements, d'aller le voir plusieurs fois par semaine. Comme Bloch était venu aussi à la gare – au grand ennui de Saint-Loup, ...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 370.

 « Après un trajet qui, me disait-il, s'est bien effectué, en lisant un livre acheté à la gare, qui est par Arvède Barine (c'est un auteur russe je pense, cela m'a paru remarquablement écrit pour un étranger, mais donnez-moi votre appréciation, car vous devez connaître cela vous, puits de science qui avez tout lu), me voici revenu, au milieu de cette vie grossière, où hélas, je me sens bien exilé, n'y ayant pas ce que j'ai laissé à Balbec...

Pendant qu'au moment où va se réaliser un voyage désiré, l'intelligence et la sensibilité commencent à se demander s'il vaut vraiment la peine d'être entrepris, la volonté qui sait que ces maîtres oisifs recommenceraient immédiatement à trouver merveilleux ce voyage, si celui-ci ne pouvait avoir lieu, la volonté les laisse disserter devant la gare, multiplier les hésitations...
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 373.

Moi qui avait admiré Saint-Loup quand il avait appelé tout naturellement le petit chemin de fer d'intérêt local, le tortillard, à cause des innombrables détours qu'il faisait, j'étais intimidé par la facilité avec laquelle albertine disait le " tram " le " tacot ". Je sentais sa maîtrise dans un mode de désignations où j'avais peur qu'elle ne constatât et ne méprisât mon infériorité, Encore la richesse de synonymes que possédait la petite bande, pour désigner ce chemin de fer ne m'était-elle pas encore révélée.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 379.

Gisèle ne serait pas étonnée de m'y voir ; une fois que nous aurions changé à Doncières, dans le train de Paris, il y avait un wagon couloir où tandis que miss sommeillerait je pourrais emmener Gisèle dans des coins obscurs, prendre rendez-vous avec elle pour ma rentrée à Paris que je tâcherais de rapprocher le plus possible. Selon la volonté qu'elle m'exprimerait, je l'accompagnerais jusqu'à Caen ou jusqu'à Evreux, et reprendrais le train suivant.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 389.

... enfin quand elle rentra je la suppliai de me laisser aller faire dans des conditions inespérées une excursion qui durerait peut-être quarante-huit heures, je déjeunai avec elle, commandai une voiture et me fis conduire à la gare.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 389.

Quelques jours plus tard, malgré le peu d'empressement qu'Albertine avait mis à nous présenter, je connaissais toute la petite bande du premier jour, restée au complet à Balbec (sauf Gisèle, qu'à cause d'un arrêt prolongé devant la barrière de la gare, et un changement dans l'horaire, je n'avais pu rejoindre au train, parti cinq minutes avant mon arrivée, et à laquelle d'ailleurs je ne pensais plus) et en plus deux ou trois de leurs amies qu'à ma demande et elles me firent connaître.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 390.

N'importe, dans le gris et champenois Combray elles leurs vignettes s'encastraient multicolores, comme dans la noire Église les vitraux aux mouvantes pierreries, comme dans le crépuscule de ma chambre les projections de la lanterne magique, comme devant la vue de la gare et du chemin de fer départemental les boutons d'or des Indes et les lilas de Perse, comme la collection de vieux Chine de ma grand'tante dans sa sombre demeure de vieille dame de province.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 402.

Il fut surtout mécontent quand le chemin de fer d'intérêt local qui n'avait plus assez de voyageurs, cessa de fonctionner pour jusqu'au printemps suivant.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 402.

Environ un mois après le jour où nous avions joué au furet, on me dit qu'Albertine devait partir le lendemain matin pour passer quarante-huit heures chez Madame Bontemps et obligée de prendre le train de bonne heure viendrait coucher la veille au grand-hôtel, d'où avec l'omnibus elle pourrait, sans déranger les amies chez qui elle habitait, prendre le premier train.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 422.

Il fut surtout mécontent quand le chemin de fer d'intérêt local qui n'avait plus assez de voyageurs, cessa de fonctionner pour jusqu'au printemps suivant.
À l'ombre des jeunes filles en fleurs - NRF - 1902 - page 440.


Le côté de Guermantes

... et un rhume de cerveau lui apporta, comme un « coup d'air » pris dans un wagon où la glace ferme mal, l'impression délicieuse qu'il avait vu du pays...
Le côté de Guermantes - page 9.

... paysage imaginaire que j'avais peine à me représenter et d'autant plus le désir de découvrir, enclavé au milieu de terres et de routes réelles qui tout, à coup s'imprégneraient de particularités héraldiques, à deux lieues d'une gare ;
Le côté de Guermantes - page 13.

Je me sentais séparé (non seulement de la grande nuit glacée qui s'entendait au loin et dans laquelle nous entendions de temps en temps le sifflet d'un train qui ne faisait que rendre plus vif le plaisir d'être là, ou les tintements d'une heure qui heureusement était encore éloignée de pelle où ces jeunes gens devraient reprendre leurs sabres et rentrer.
Le côté de Guermantes - page 106.

Tandis que, laissant les plats refroidir auprès d'eux, ses amis cherchaient avec lui dans l'indicateur le train que je pourrais prendre pou rentrer à Paris, et qu'on entendait dans la nuit étoilée et froide les sifflements des locomotives, je n'éprouvais certes plus la même paix que m'avaient donnée ici tant de soirs l'amitié des uns, le passage lointain des autres.
Le côté de Guermantes - page 123.

Quittant le beau verger, nous allions prendre le train pour rentrer à Paris quand à la gare, Rachel marchant à quelques pas de nous fut reconnue et interpellée par de vulgaires « poules » comme elle était et qui d'abord, la croyant seule, lui crièrent : «Tiens, Rachel, tu montes avec nous, Lucienne et Germaine sont dans le wagon et il y a justement encore de la place, viens, on ira ensemble au skating »,...
Le côté de Guermantes - page 145.

... sauf pendant ce bref instant où il l'avait vue sur une place Pigalle de peintre impressionniste — et le train partit.
Le côté de Guermantes - page 147.

Tout au plus quelque Parisienne de passage, s étant arrêtée une fois dans la ville avait levé les yeux sur lui, lui avait peut-être demandé de venir la servir dans sa chambre avant de reprendre le train, et dans le vide translucide, monotone et profond de cette existence de bon mari et de domestique de province, avait enfoui le secret d'un caprice sans lendemain...
Le côté de Guermantes - page 149.

Et le duc se présentait naïvement pour l'aider, sans en avoir l'air, à réussir son tour, comme, dans un wagon, le compère inavoué d'un joueur de bonneteau.
Le côté de Guermantes - page 208.


Sodome et Gomorrhe

M. de Charlus chez les Verdurin et dans le petit chemin de fer.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 4.

... en vous citant de fait assez piquant que, pas plus que il y a quatre ans, dans une petite gare de chemins de fer d'un des pays de l'Europe Centrale, le prince eut l'occasion d'apercevoir Mme Swann.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 41.

...lendemain à aller chez les Swann, heureux, mais de la même façon que ceux qui s'étant tourmentés longtemps à cause d'un voyage qu'ils ne voulaient pas faire, ne vont pas plus loin que la gare, et rentrent chez eux défaire leur malle.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 138.

... ma mère avait arrangé de s'installer ce jour-là même à Saint-Cloud, et elle avait pris, ou feint de prendre, toutes ses dispositions pour y aller directement après nous avoir conduits à la gare, sans avoir à repasser par la maison...
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 188.

Le paysage devint accidenté, abrupt, le train s'arrêta à une petite gare entre deux montagnes.

... ce devait être la grande fille que je vis sortir de cette maison et, sur le sentier qu'illuminait obliquement le soleil levant, venir vers la gare en portant une jarre de lait.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 195.

Mais hélas ! elle serait toujours absente de l'autre vie vers laquelle je m'en allais de plus en plus vite et que je ne me résignais à accepter qu'en combinant des plans qui me permettraient un jour de reprendre ce même train et de m'arrêter à cette même gare, projet qui avait aussi l'avantage de fournir un aliment à la disposition intéressée, active, pratique, machinale, paresseuse, centrifuge qui est celle de notre esprit...

... avec le passant à qui il avait fallu demander mon chemin, avec la gare où j'allais retourner,...
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 198.

L'heure passait, il fallait retourner à la gare où je devais attendre ma grand'mère et Françoise pour gagner ensemble Balbec-Plage.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 199.

... de petites stations qui me montraient pour la première fois leurs hôtes habituels, mais me les montraient par leur dehors des joueurs de tennis en casquettes blanches, le chef de gare vivant là, près de ses tamaris et de ses roses,...
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 201.

Bien que ce fut nullement un funiculaire mais parce qu'il grimpait sur la falaise, ni même à proprement parler un Decauville mais parce qu'il avait une voie de 60, le B.A.G. parce qu'il allait de Balbec à Grallevast en passant par Angerville, le Tram et les T.S.N. parce qu'il faisait partie de la ligne des tramways du Sud de la Normandie. Je m'installais dans un wagon où j'étais seul ; il faisait un soleil splendide, on étouffait ; je baissai le store bleu qui ne laissa passer qu'une raie de soleil. Mais aussitôt je vis ma grand'- mère, telle qu’elle était assise dans le train, à notre départ de Paris à Balbec, quand, dans la souffrance de me voir prendre de la bière, elle avait préféré ne pas regarder, fermer les yeux et faire semblant de dormir.

Dès que le train s’arrêta à Maineville-la-Teinturière, renonçant à mes projets, je descendis, je rejoignis la falaise et j’en suivis les chemins sinueux.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 216-217.

Soit, avait conclu Saint-Loup, je prendrai le petit « tortillard » Je l'aurais pris aussi si je n'avais été fatigué et aurais accompagné mon ami jusqu'à Doncières : je lui promis du moins, tout le temps que nous restâmes à la gare de Balbec, – c'est-à-dire que le chauffeur du petit train passa à attendre des amis retardataires, sans lesquels il ne voulait pas s'en aller, et aussi à prendre quelques rafraîchissements, - d'aller le voir plusieurs fois par semaine. Comme Bloch était venu aussi à la gare – au grand ennui de Saint-Loup,...
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 370.

Après un trajet qui, me disait-il, s'est bien effectué, en lisant un livre acheté à la gare, qui est par Arvède Barine (c'est un auteur russe je pense, cela m'a paru remarquablement écrit pour un étranger, ...
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 372.

Pendant qu'au moment où va se réaliser un voyage désiré, l'intelligence et la sensibilité commencent à se demander s'il vaut vraiment la peine d'être entrepris, la volonté qui sait que ces maîtres oisifs recommenceraient immédiatement à trouver merveilleux ce voyage, si celui-ci ne pouvait avoir lieu, la volonté les laisse disserter devant la gare, multiplier les hésitations ; mais elle s'occupe de prendre les billets et de nous mettre en wagon pour l'heure du départ.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 373.

... quand elle rentra je la suppliai de me lasser aller faire dans des conditions inespérées une excursion qui durerait peut-être quarante-huit heures, je déjeunai avec elle, commandai une voiture et me fis conduire à la gare.
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 389.

... je connaissais toute la petite bande du premier jour, restée au complet à Balbec (sauf Gisèle, qu'à cause d'un arrêt prolongé devant la barrière de la gare, et un changement dans l'horaire, je n'avais pu rejoindre au train, parti cinq minutes avant mon arrivée, et à laquelle d'ailleurs je ne pensais plus...
Sodome et Gomorrhe - NRF - 1922 - page 390.

 


La prisonnière

Donc à Balbec, et sans me dire qu’il avait à lui parler d’une « affaire », il m’avait demandé de le présenter à ce même Bloch avec lequel il avait été si désagréable une semaine auparavant dans le train.
La prisonnière - NRF - 1923 - page 70.

Pourtant dire ces paroles, au lieu de celles que continuait à penser le dormeur à peine éveillé que j'étais encore, me demandait le même effort d’équilibre qu’à quelqu’un qui, sortant d’un train en marche et courant un instant le long de la voie, réussit pourtant à ne pas tomber.
La prisonnière - NRF - 1923 - page 166.

... à moins que la carte ne soit choisie par quelque raffiné, amoureux d’une certaine statue, ou par quelque imbécile élisant comme vue la station du tramway à chevaux ou la gare des Chantiers
La prisonnière - NRF - 1923 - page 185.

Echappés des gands hôtels, les chasseurs ailés, aux teintes changeantes, filaient vers les gares au ras de leur bicyclette, pour rejoindre les voyageurs au train du matin.
La prisonnière - NRF - 1923 - page 187.

... soit que l’esprit qui ne peut trouver ce qu’il cherche, pris de paresse, s’accorde de faire halte pendant un instant où les choses les plus indifférentes lui apparaissent distinctement, comme ces pointes d'herbe des talus qu’on voit du wagon trembler au vent, quand le train s’arrête en rase campagne — immobilité qui n’est pas toujours plus féconde que celle de la bête capturée qui paralysée par la peur ou fascinée regarde sans bouger..)
La prisonnière - NRF - 1923 - page 202.


Albertine disparue

Mais lui dire : prenez notre bateau, ou le train, partez pour un mois, dans tel pays que je ne connais pas, où je ne saurai rien de ce que vous ferez, cela m'avait souvent plu par l'idée que par comparaison, loin de moi, elle me préférerait, et serait heureuse au retour.
Albertine disparue - NRF - page 12.

Et pourtant, quand j'avais été submergé par l'envahissement de cette nouvelle terrible, au moment où nous entrions en gare d'Incarville, c'était la seconde hypothèse qui s'était déjà trouvée vérifiée.
Albertine disparue - NRF - page 13.

Saint-Loup devait être à peine dans le train que je me croisai dans mon antichambre avec Bloch que je n'avait pas entendu sonner de sorte que force me fut de la recevoir un instant.
Albertine disparue - NRF - page 45.

Pouvoir entendre prononcer sans charme et sans souffrance les noms des stations par où le train passait pour aller en Touraine, m'eût semblé une diminution de moi-même...
Albertine disparue - NRF - page 58.

De sorte que si pendant ces heures de martyre incessant, un graphique avait pu représenter les images qui accompagnaient mes souffrances, on eût aperçu celles de la gare d'Orsay, des billets de banque offerts à Mme Bontemps, de Saint-Loup penché sur le pupitre incliné d'un bureau de télégraphe.
Albertine disparue - NRF - page 81.

Si c'était que je revienne, je prendrais le train immédiatement.
Albertine disparue - NRF - page 100.

... nous demander rétrospectivement si elle n'a pas regardé une femme un certain jour dans le couloir d'un petit chemin de fer maritime nous fait éprouver les mêmes souffrances qu'un chirurgien qui chercherait une balle dans notre coeur.
Albertine disparue - NRF - page 130.

Le beau train d'une heure trente-cinq lui-même n'avait pas répondu à ce que je m'en figurais.
Albertine disparue - NRF - page 136.

Un autre, grand écrivain cependant, parce qu'il avait été acclamé à sa descente d'un train, disait qu'il avait reçu là des témoignages inoubliables...
Albertine disparue - NRF - page 169.


Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard

Dans ce livre l'évocation a perdu son intensité par rapport aux volumes précédents.

La même rangée d'arbres que j'avais trouvée ennuyeuse à observer et à décrire, et devant laquelle, débouchant une canette de bière que j'avais dans le wagon, je venais de croire un instant, dans une sorte d'étourdissement, que je me trouvais, tant le bruit identique de la cuiller contre l'assiette m'avait donné, avant que j'eusse eu le temps de ma ressaisir, l'illusion du bruit du marteau d'un employé qui avait arrangé quelque chose à une roue de train pendant que nous étions arrêtés devant ce petit bois.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 10 .

... il y avait eu en moi irradiant d'une petite zone, autour de moi, une sensation goût de la madeleine trempée, bruit métallique, sensation de pas inégaux qui était commune à cet endroit (où je me trouvais) et aussi à un autre endroit (chambre de ma tante Léonie, wagon de chemin de fer, baptistère de Saint-Marc.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 17 .

... dans un hôtel de Paris, d'une plage normande ou d'un talus d'une voie de chemin de fer.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 18 .

La seule chose un peu triste dans cette chambre d'Eulalie était qu'on y entendait le soir à cause de la proximité du viaduc les hululements des trains.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 27.

Certes, pour bien des livres de mon enfance, et hélas pour certains livres de Bergotte lui-même, quand un soir de fatigue il m'arrivait de les prendre, ce n'était pourtant que comme j'aurais pris un train dans l'espoir de me reposer par la vision de choses différentes et en respirant l'atmosphère d'autrefois.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 35.

Le chemin de fer devait ainsi tuer la contemplation, il était vain de regretter le temps des diligences, mais l'automobile remplit leur fonction et arrête à nouveau les touristes vers les églises abandonnées.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 39.

par une essence générale, il n'y avait pas de raison pour que je ne reçusse des sensations de ce genre dans le monde aussi bien que dans la nature, puisqu'elles sont fournies par le hasard, aidé sans doute par l'excitation particulière qui fait que les jours où on se trouve, en dehors du train.
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 80.

Le Temps a ainsi des trains express et spéciaux qui mènent à une vieillesse prématurée(...)Mais sur la voie parallèle circulent des trains de retour, presque aussi rapides
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 120.

Mais je remarquai que lui qui jadis feignait de se croire obligé à faire deux heures de chemin de fer pour aller voir quelqu'un qui ne le lui avait guère demandé, maintenant qu'il recevait beaucoup d'invitations,...
Le temps retrouvé volume VIII - Gallimard - page 154.


Les autres voyages dans lesquels interviennent les vocables relatifs au chemin de fer

Évian-les-Bains

Quelques lieux ont particulièrement stimulé l'imagination de l'auteur de : À la Recherche du temps perdu. Parmi eux, la ville d’Évian et ses environs occupent une place significative. De 1899 à 1905, Marcel Proust y séjourne régulièrement profitant de la saison estivale.
C'est en train qu'il se rend sur les rives du Lac qui l'inspire par son charme et sa beauté.

 

 

Sources :
  • yy

Sites :

 

 

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2083719/f16.item.r=Marcel%20Proust%20et%20le%20train

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