L'Association

Le CFC au FestiVallée du CFTVA

MAD

Le CFTVA est une association créée en 1988 qui s'est donnée pour objectif la sauvegarde du matériel roulant, du patrimoine ferroviaire et de la section Arques-Lumbres de l'ancienne ligne Saint-Omer—Boulogne dans le Pas-de-Calais.

Le Festivallée 2024, organisé par le Chemin de Fer Touristique de la Vallée de l'Aa (CFTVA), s'est déroulé les 5 et 6 octobre 2024 pour célébrer les 150 ans de la ligne de chemin de fer Saint-Omer – Boulogne-sur-Mer et proposer un retour insolite dans le temps à travers des voyages pittoresques en locomotives à vapeur.
Le Festivallée met en lumière la richesse patrimoniale, culturelle et artisanale de la Vallée de l'Aa, reliant divers sites touristiques emblématiques grâce à la ligne de chemin de fer, au cœur du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opale.

Le CFC a déjà participé à deux reprises, en avril 2018 et en 2023. Cette année, c'est la Stoker construite par les membres du Chemin de fer des Chanteraines, qui sera à l'honneur sur la voie de 60 éphémère établie spécialement pour cette manifestation.



En 2018, François, Jean-Baptiste et MAD devant la Camille...


... et en octobre 2023, devant la Bouillote. François, Baptiste et MAD pour les 80 ans de la Ty2 6690.

Pour ce qui est de l'histoire de la ligne, et le matériel de l'association, voir nos précédentes prestations relatées dans notre bulletin.

Dans cette page nous ne relaterons que les trois journées de cette année. Rappelons cependant quelques points de la 150 Ty2 n° 6690, pièce maîtresse du CFTVA.


La 150 Ty2 6690

Construites en 1942 à 7559 exemplaires en Europe de 1942 à 1945, ces machines décapod ont été immatriculées Y à SNCF après la guerre.

La 6690 du CFTVA a été construite en Autriche en 1943, appartenue aux Chemins de fer Polonais (PKP) et révisée en 1991. Son transfert à Arques a été assuré par péniche, grâce au canal de Neufossé qui est à proximité de la ligne de chemin de fer.

 

 

Caractéristiques : 

  • vitesse  : 80 km/h
  • masse en ordre de marche : 86,07 tonnes
  • masse d’adhérence : 77,4 t
  • masse par essieu moteur : 15,6 t (le plus chargé)
  • rayon minimal d’inscription en courbe : 90 m
  • diamètre des cylindres : 0,66 m
  • course des pistons : 0,66 m
  • surface de grille : 3,9 m2
  • surface totale de chauffe : 177,6 m2, surface totale de surchauffe : 63,7 m2
  • diamètre intérieur de la chaudière : 1,70 m
  • capacité de la chaudière : 8 m3
  • timbre originel de la chaudière : 16 bars
Son tender est de type 32 Y, surnommé  » baignoire  » :
  • masse à vide : 18 t
  • capacité en eau : 32 m3
  • capacité en charbon : 9,40 t

 

Pour plus d'information et de photos

 

Nous avions rendez-vous avec le transporteur, le jeudi 3 octobre au Chemin de fer des Chanteraines pour charger le matériel constitué de la Stoker 020T-27, son tender L-17 et les deux Feldbahn V-18 & V-19.
Nous avions rendez-vous avec François et Pierre M. vers midi et j'étais arrivé juste avant le transporteur à l'heure prévue. Le temps qu'il installe son camion le long de la voie 1, j'eus le temps de sortir le P'tit gris pour les manœuvres avec notre train derrière préparé quelques jours plus tôt.
Avec le bras de grue et le jeu des quatre chaînes, le chargement a commencé par les Feldbahn à l'arrière de la remorque, puis le tender et enfin la locomotive qui a nécessité les vérins stabilisateurs en début de remorque.
Une fois chargé le camion est parti et nous avons mangé nos sandwichs au réfectoire.


Nous avons rattrapé le camion sur l'autoroute.


Sur l'autoroute A1 ou A26, direction le Pas de Calais.


Nous sommes arrivés en fin d'après-midi dans la cour de la gare d'Arques. Dès que le camion est entré dans la cour des marchandises et pris place le long de la voie de 60 , nous avons participé au déchargement au lieu où serons stationnés durant le week-end.


Pose avant le déchargement. On commence à prendre le pli, ce sera fait en peu de temps et le transporteur en fin de journées regagnera son domicile dans le Nord.

(Photo François Borie)
Ca y est, elle est presque sur les rails !

(Photo François Borie)
Et le train aussi.


Bien vite tout est installé et les branches de thuyas sont là en décoration pour signifier la fête.


La journée se termine au restaurant et dans la couchette qui nous a été réservée dans le compartiment n°5  du Corail Lunéa, bien repérée. On ne pouvait pas se tromper.

Vendredi 4 octobre


Dès la première heure, le vendredi 4 une autre machine en voie normale a pris place sur la voie de réception des matériels invités. C'est Yvonne, la plus petite locomotive invitée. Une petite locomotive de manœuvre à chaudière horizontale.

Locomotive à vapeur Yvonne 1893 (Belgium)
Yvonne est la plus ancienne et la plus petite locomotive à vapeur de Belgique.


Saint Léonard n° 947 dite "Yvonne" 1893.
Locomotive à vapeur de type 020T (locomotive-tender).
Elle fut utilisée par le "Charbonnages de Maireux et Bas-Bois" de 1893 jusque dans les années 1920 ou elle est vendue à la SA des Verreries De Fauquez à Ittre.
La locomotive doit son nom à la fille du directeur de la verrerie de l'époque.
Elle fut ensuite transférée au "MSTB" (Bruxelles).
Acquise en 1991, c'est la plus ancienne locomotive à vapeur gérée par l'ASBL.


Garée sur une voie de débord en attendant son transfert sur celles de la gare, nous avons eu tout le loisir de l'observer dans les moindres détails.
Noter les supports de tamponnement en bois massif et vernis.


La plateforme est petite et protégée à l'avant par une paroi de cabine ouverte comprenant deux hublots.


la machine est munie d'une pompe à air pour le freinage des rames en manœuvre.


Une autre plaque au-dessus de celle du constructeur, certainement celle d'un intermédiaire Ch. Focquet.
Fondée en 1892, l’entreprise familiale Ch. Focquet a pour objectif d’acheter, transformer et distribuer des équipements industriels performants et fiables, adaptés aux divers secteurs d’applications. Depuis 130 ans, ces équipements sont distribués via notre entreprise ou en partenariat avec des distributeurs, garantissant des produits de qualité, un service rapide et un savoir-faire unique acquis tout au long de notre histoire.


Pierre se voit déjà partir en ligne mais ce n'est qu'une pose sur la plate-forme pour la postérité. Peut-être une autre fois.

Puis une autre locomotive de manœuvre arrive, c'est la Cockerill n°3098 de 1926.
Locomotive à vapeur (020T - locomotive-tender) de type IV chaudière verticale. Elle à reçue une nouvelle chaudière en 2009 et repeinte en livrée verte.
Acquise en 1969.
Longueur : 4,8 m,
Poids : 19,9 t,
Vitesse maximum : 30 km/h.

Elle est au "Muséum Buurtspoorweg - MBS", musée vivant du chemin de fer dont l'origine remonte à 1948. Depuis 1989, l'association gestionnaire, créée en 1967, est concessionnaire et exploitante d'un chemin de fer touristique et historique entre les gares de Haaksbergen et de Boekelo.
La collection de matériel ferroviaire est présentée aux deux gares terminus de la ligne ou circule le matériel remis en état. L'accès principal du site est situé à Haaksbergen dans la Province d'Overijssel au Pays-Bas.


 


C'est bien Cockerill type IV, construite à Seraing en 1926, elle porte le n°3098. Elle œuvrait à Zuid - Chemie aux Pays-Bas.


 


Une petite video d'Yvonne et le la Cockerill n°3098 HLP, vues de la Stoker en marche. C'est Pierre qui est au manche.

Mais lorsque nous sommes arrivés, deux locomotives étaient déjà là. La première que nous avons était était la Helena, la 030T Tubize n°2069 de 1927, du Stoomtrein Dendermonde-Puurs (Belgique). Trois de ces locomotives ont été construites pour l'usine Métallurgie Hoboken et utilisée pendant un demi siècle. En 1988, elle passe chez un collectionneur puis à l'association des "Amis Belges du Train à Vapeur" à la gare de Baasrode Noord.
Suite à une grande restauration, elle est à nouveau opérationnelle en 2007 et en démonstration sur plusieurs réseaux.
En 2014, la chaudière subit des réparations pendant six années et elle reprend du service en 2020. Depuis, elle roule sur divers réseaux en Belgique, France, Luxembourg, Pologne, etc.
Aujourd'hui elle est sur le CFTVA.


La 030T Tubize n°2069 de 1927, en manœuvre à proximité de la gare.

La seconde, encore une 030-T51 Meuse n°n° 2658 du Train Thur Doller Alsace.


Les Ateliers de construction de La Meuse parfois dénommée « La Meuse », est une entreprise située à Liège, en 1835 et qui a produit du matériel roulant ferroviaire, principalement des locomotives à vapeur.
De 1888 à 1958, 1350 locomotives ont été construites pour des réseaux industriels et usines, sans compter celles fournies pour l'
État belge.


Divers domaines de construction de l'entreprise dont l'origine remonte au XVIème S.

Un autre ancêtre, le locotracteur Berliet du Centre de la Mine et du Chemin de fer de Oigny.


Le Berliet à son arrivée sur la remorque...


... et sur les rails en "baptême" de locotracteur.
Masse 17 tonnes, Longueur : 6,63 m.


Gare de Carpentras.... L'équipe de la gare marchandises sur un Berliet muni de ses quatre cabestans libres à chaque coin du locotracteur. Derrière la cabine un cabestan moteur (treuil vertical) entraînait un câble qui servait la manœuvre des wagons à distance.

Côté voitures


Pierre dans la voiture de la Compagnie de l'Est. Typique des vieillots trains de banlieue, que les plus "anciens" ont fréquentées, cette voiture de 1932 a survécu et a été restaurée. Elle a été radiée en 1989 et arrive au CFTVA en 1993 et est remise en service en 2012.
Ambiance d'époque assurée.

Mais revenons un peu à notre train du CFC.


Le vendredi 4 en fin de journée, l'envie de circuler un peu a prétexté une circulation d'essai avant les grands jours. Aussi, nous nous offrîmes une marche d'essai (avec un unique voyageur).
Eh oui la cour de la petite vitesse est bien déserte.
Ce tour attira l'attention d'une seconde vague avec un peu plus de personnes.
Ensuite nous recouvrions le tender d'une bâche pour éviter la condensation nocturne. À la nuit tombée nous quittions le site pour un restaurant bien mérité.

Samedi 5 octobre


Juste après le petit déjeuner, pris au "foyer des roulants" et dans les premières froidures de l'automne, ce fut l'allumage. Papier, carton, petit bois, et le feu est parti sans difficulté. Les plus grosses machine étaient déjà allumées.


La 150 Ty avait été allumée la veille et des membre du CFTVA veillaient à l'entretien du feu pendant la nuit.

(Photo François Borie)
En une bonne heure la Stoker était chaude, pas tout à fait au timbre mais prête à partir. Avant il faut remonter l'eau dans le tube.

Notre parcours est composé de 36 coupons de 5 mètres, en rail militaire de 12 kg au mètre, ce qui fait 180 mètres pour l'aller et idem pour le retour donc 360 m. par voyage.

(Photo François Borie)
Et le train est prêt pour le départ.


Photo prise de la plate-forme de la Stoker. À gauche une remorque Decauville de "Picasso" qui sert pour monter sur les remorques surbaissées es camions qui amènent les machines en voie normale. Au fond à droite, le barnum des expositions.


Au terminus de notre courte ligne la 230-D-9 de la SNCF anciennement remise dans la rotonde de Mohon et qui a dû sortir et confié au CFTVA en vue de sa restauration. François dans la cabine. Il a oublié ses lunettes de cheminot et moi, j'ai oublié de la photographier avec, plus tard dans la journée.


La "fine équipe" à l'œuvre", et on s'est fait plaisir.
La journée s'est déroulée au fil des visiteurs qui ont emprunté notre petit train.
Le soir un spectacle nocturne "Son et Lumières" a été donné avec un ballet de locomotives.


Le programme des deux journées festives  avec les horaires de départ.
Riche en activité, en plus du chemin de fer le programme s'étendait à la visite de l'ascenseur à bateaux des Fontinettes, celle de la Coupole, sans oublier le site de Lumbres et son village artisanal agrémenté de ses métiers d'art.

La Coupole première base souterraine allemande de lancement de fusées V2, a été édifiée par l’organisation Todt à partir de l’automne 1943. Le site choisi, est à Helfaut, à 5 Km de Saint-Omer.
Ce gigantesque bunker souterrain, constitué de centaines de mètres de galeries, est surmonté d’un dôme couvrant la salle de préparation au tir : une demi-sphère en béton armé de 77 mètres de diamètre et de 5,5 mètres d’épaisseur, pesant 55 000 tonnes. Le site n’a jamais été opérationnel, freiné par les bombardements massifs des Alliés puis par le Débarquement en Normandie. 

Elle a été réhabilitée en 1997 et abrite aujourd'hui :

(Photo François Borie)
Les wagonnets en voie de 60 qui ont servi à la construction de la Coupole et au déblaiement des gravats.

Dimanche 6 octobre


Jean-Baptiste et son fils Augustin sont venus nous rendre visite et ont fait un petit tour sur la Stoker. Si le "mino" n'attrape pas le virus des bouillottes, je ne comprends plus rien au processus de contamination...


Puis la journée s'est écoulée sur la courte et éphémère ligne entre la halle de la petite vitesse et la 203-D-9  que les voyageurs ont pu admirer.


La Stoker a surpris pas mal de voyageurs par son aspect inhabituel de locomotive. Certains ont découvert l'existence de ces petites locomotives de manœuvre peu connues du public parce que non visibles dans l'enceinte des usines ou des centres industriels : aciéries, houillères, carrières, etc. Et pourtant elles ont existé en grand nombre au XIXème S.
"Coucou" et "Bouteille à encre" ont été construites en VN, VM et V60, à des centaines d'exemplaires principalement par John Cockerill mais aussi par Cail, Corpet-Louvet, Five-Lille, Franco-Belge, Atelier du Nord, Baldwin. Elles avaient la vertu de pouvoir atteindre leur timbre rapidement, en un peu plus d'une heure. Au XXème S. elles ont été remplacées avec l'apparition progressive des locotracteurs.
N'oublions pas qu'une quinzaine de ces machines à chaudière verticale ont été sauvegardées et conservées même si une très petite quantité est actuellement opérationnelle.
Pour ceux que ce type de machine intéresse, nous recommandons la lecture du n° 96 de Rail & Industrie, la Revue des Amis des Chemins de fer industriels qui leur a dédié ce numéro de juin 2024.


La 230- D-9

La 203-D-9 Nord a été construite par les Ateliers de La Chapelle en 1908.

(Photo D. Duforest - site CFTVA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses caractéristiques sont :

  • Longueur totale : 19,52 m
  • Longueur locomotive : 11,42 m
  • Masse à vide : 64,54 t
  • Masse en charge : 70,2 t
  • Timbre : 16 bars
  • Puissance : 1590 ch
  • Vitesse limite : 115 km/h
  • Distribution : Walschaerts à tiroirs cylindriques

Tender 23-A-165

  • Longueur : 8,1 m
  • Emport en eau : 23 m3
  • Emport en charbon : 6 t

Préservée à la Cité du Train, puis dans la rotonde de Mohon à Charleville-Mézières, elle est depuis fin 2023 confiée au CFTVA en vue de sa remise en circulation. Elle reste néanmoins propriété de la SNCF.

L'équipe SNCF de relevage

Une équipe SNCF de relevage venue de Lille est  arrivée en camion pour faire une démonstration "dé-raillement, en-raillement" à l'aide de vérins. Ceci dans le cadre d'un simple exercice
En effet, depuis quelques années, le relevage s'est substitué au grutage pour remettre les trains sur les rails et les vérins ont remplacé le crochet de la grue. Ces exercices se font dans le cadre d'une mission d'une durée variant selon la gravité du relevage à effectuer.

(Photos François Borie)


Et les heures se sont écoulées jusqu'au soir de la même manière.
Vers 17h30 le public, s'est fait plus rare, alors nous avons rempli la chaudière fait une extraction et pris le train de la cavalcade vers Lumbres. Presque autant de locomotives que de voitures...

Dans le hall d'exposition

Sous le barnum une exposition de modélisme

 
Les modélistes du Petit-Courgain.


Les ferrovipathes du Calaisis présentaient un module HOe.


Toujours du Claisis, membre de la FFMF, ce réseau LGB tout en longueur.


Le MTVS (Chemin de fer du Beauvaisis) présentait un stand avec visionnement de vidéos sur leur admirable aventure à Crève-Cœur-le-Grand.


Stand de vente de lanternes qui a du faire rêver François.


Bogie Diamond, en 7 1/4 construction Jacky Baucheron.

 
Didier et son train en 7 1/4 circulait sur des voies de la Doller le long de la petite vitesse.

Bien d'autres activités et distractions étaient proposées pendant ces deux jours mais notre occupation à conduire le Train en voie de 60 ne nous a pas permis de tout voir.

Lundi 7 octobre


C'est l'heure du chargement et du retour vers notre CFC.


François avait observé une benne enfouie sous les ronces et s'est dit qu'elle pourrait avantageusement compléter un wagonnet qu'il avait acquis il y a quelques années...  et cette benne nous fut offerte. On a profité d'une petite place entre la grue et la Stoker pour la charger et la ramener aux Chanteraines.
À 15 heures tout le matériel était rangé et nous regagnions nos foyers.
Quelques minutes plus tard la pluie commençait à tomber. Nous avons eu de la chance, elle fut absente le Week-end à l'exception d'un soir.


 (Photo François Borie)

Nous avons fait 38 Aller-retour en transportant 307 voyageurs et parcouru plus de 13 Km
 
  Nb voyageurs Nb voyages Km
samedi 5/10 170 22 7,92
dimanche 6/10 137 16 5,76
total 307 38 13,68

Notes :
  • texte

Sources :

 

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