Le carnet du CFC
Le 11 novembre 2022 au Tacot des Lacs
MAD
Comme
chaque année le Tacot des Lacs commémore l'Armistice de la
première guerre. Pour moi c'est en souvenir de mon Grand-Père qui dès
le début du conflit a reçu une balle dans une jambe et qui est resté
infirme toute sa vie durant.
Le Tacot des Lacs possède une belle et unique collection de
matériel militaire de cette guerre inhumaine dont le matériel en voie
de 60 a été très actif tout au long des hostilités.
Arrivé vers dix heures devant la barrière roulante, je gare ma
voiture à l'entrée de service du site.
Déjà l'Alco qui encore aujourd'hui assurera le service fume
légèrement, Timothée vient de l'allumer.
Sous l'auvent de la maison une magnifique voiture de pompiers
attend son heure pour le défilé de voitures anciennes.
Déjà Pascal a déchargé son "Taxi de la Marne" et le moteur
ne tarde pas à ronfler gentiment. La présence de l'étendard nous
plonge de suite dans la Grande Guerre. La réquisition par l'Armée
française de ces taxis lors de la première Bataille de la Marne,
les 6 et 7 septembre 1914, a permis de transporter environ 6000
hommes. Ce sont des Renault AG1 Landaulet roulant à une vitesse
moyenne de 25 km/h.
La journée commence à s'animer, Jean-Luc et Frédéric nous
rejoignent et Claude arrive avec sa caméra dont le pied se
disperse sur le site. Ici sur une voie devant la citerne Péchot et
les trucks à traverses pivotantes.
Derrière l'Alco un locotracteur Billard assez rare. C'est un 0C0, un T80D de même conception que les T75D mais avec trois essieux. Il appartenait à la Société sucrière de Saint Germainmont dans les Ardennes.
Pendant la chauffe je me promène à travers le site en attendant la montée en pression.
La plaque d'une rare locomotive Alexandre Pinguely, constructeur à
Lyon.
Locotracteur : Société Parisienne de Matériel roulant Paris &
Mazières-les-Metz de force 8 cv poids 900 kgs en voie de 40 cm
utilisés autrefois pour sortir les boues du réservoir sous-terrain
situé sous la montagne de Fourvière à Lyon. Deux exemplaires sont
présents sur le site.
Les wagonnets à fourches pivotantes proviennent de la scierie
Jobez sur la rivière Ain dans le Jura. Ils sont munis d'un système
de frein à poulie mû par des cordes.
Locomotive à vapeur Neumeyer numéro 19, construite en 1922 à
Munich.
Cette machine semble avoir été achetée neuve par une entreprise de
travaux publics d'Anenmasse puis par la briqueterie Romher à
Roumazière en Charente. Son ancien propriétaire l'a utilisée entre
1971 et 1980.
Locotracteur Billard de la râperie de Mainvilliers (Loiret) n° 95
en service.
Locotracteur Deuz n°56533 en provenance de Belgique numéro 93 au
Tacot des Lacs.
Locotracteur Diesel Moës au refroidissement sans radiateur des
carrières Thévenot à Saint Leu d'Esserent (95) et une carte
postale de ladite carrière.
Avec Jean-Luc et Frédéric, nous nous installons sous l'auvent, à
côté du tramway jaune pour déjeuner au soleil.
Vers 14 heures, le public commence à apparaître à la barrière et
comme le temps est printanier il vient en nombre.
Trois rotations sont prévues cet après-midi, mais il n'y en aura que deux. L'Alco est au timbre prête à remorquer les trains en double traction avec le Baldwin 50 HP ex. Cirey-sur-Vezouze conduit par Éric et Lionnel aux commandes.
Le train part emmené par le Baldwin 50 HP ex. Cirey sur Vezouze...
Photo
Claude Doussot
Au retour, c'est la 1257 qui mène le Baldwin en marchandise
roulante. Il ne tractionne pas et ce jusqu'au pont métallique sur
le Loing dont la traversée est interdite à l'Alco menant un train
de voyageurs à cause de son gabarit généreux qui ne permet pas le
passage de personnes entre la machine et le bord du pont. Le
Baldwin seul va jusqu'au terminus.
Photo
Claude Doussot
Pendant l'arrêt à la gare, Timothée en profitera pour mettre en
route le locotracteur de la Société Parisienne de Matériel roulant
sous l'oeil un peu surpris de Jacques R.
Photo
Claude Doussot
Au deuxième tour la machine haut-le-pied partira devant le train et stationnera dans la branche gauche du triangle avant de se remettre en tête, une fois le train de voyageurs retourné.
Le dernier train entre enfin en gare sous les yeux de Patrick,
Jean-Luc et Frédéric.
Photo Claude Doussot
La journée se termine par le démarrage un peu hésitant du
locotracteur Dujardin construit en 1945 à Lille pour les besoins
industriels et équipé d'un moteur Dujardin.
Photo
Claude Doussot
Cette
entreprise construisait également des machines à vapeur fixes.
Pour le démarrage il ne faudra pas moins de trois agents Patrick à
la pousse non attelée sur le Schneider, Timothée sur le Dujardin à
la pédale d'embrayage et Éric au start-pilote pour amorcer... et
c'est enfin parti.
Pour finir, je vous invite à visionner le film de Claude Doussot dont sont tirées les photos.
Voilà encore un 11 novembre célébré honnêtement entre copains, en souvenir de ceux qui sont tombés au combat.