50ème anniversaire de l'A.S.Vi
François Borie & MAD
Les festivités du cinquantième anniversaire de l’Association pour la sauvegarde du vicinal
(ASVi) ont eu lieu les vendredi 30 septembre, samedi 1er et dimanche
2 octobre 2022 dans la charmante ville de Thuin en Belgique.
Aujourd’hui, l’association a 50 ans et tout a commencé avec la sauvegarde de deux véhicules de la SNCV.
À partir de là, une ligne de chemin de fer, d'autres sauvegardes de véhicules
puis un musée se sont enchaîné dans la passion et l'enthousiasmes des
bénévoles en mesure d'organiser une manifestation de belle ampleur. Et nous y
étions !
Partis tôt de la région parisienne, nous étions vers dix
heures dans la petite ville de Thuin ou les rails du tramway suivaient avec
docilité les tournants de la rue qui mène au port, ancien terminus de la ligne
de tramway Lobbes—Thuin.
Samedi 1er octobre, premier jour pour les visiteurs. Après avoir
laissé la voiture à Thuin-Dreve des Alliés, nous empruntons la navette
cadencée, assurée par des bus anciens, qui nous mènent au dépôt.
Déjà sur le grill, des mouvements de tramways se produisent sous le feu des
appareils photos.
Divers véhicules ferroviaire sont invités comme la 130 Corpet du Chemin de fer de la Baie de Somme, le fourgon-moteur 9965 du TTO Noordzee et la motrice 34 du musée des tramways et des bus de la ville de Luxembourg un petit rassemblement à caractère international.
Mais avant, un peu d'histoire
Si ce tramway a été en parti sauvegardé, ce n'est pas par hasard. En effet Thuin est à la confluence de deux lignes anciennes aujourd'hui disparues :
La ligne a voie normale de la SNCB, ligne 109 (Mons—Chimay) qui a été déferrée, et à l'occasion de l'évolution de l'Association a été remise à l'écartement métrique par ripage d'un rail.
Une section des anciennes lignes de tramway vicinal Thuin—Charleroi (ligne 92) et Thuin—Anderlues (ligne 91). Nombre de lignes de tramways faisaient partie du réseau vicinal belge qui autrefois couvrait toute la Belgique.
La ligne 92 Thuin—Charleroi a été inaugurée en avril 1914
de Anderlues à Lobbes puis de Lobbes à Thuin, en 1930 pour aboutir au port
fluvial de la Sambre.
Fin décembre 1983 (belle longévité) la ligne est supprimée
et c'est à ce moment que l'ASVi reprend la concession.
Dans les années 1970, l'exploitation, se faisait au moyen de motrices
"type S"à laquelle une remorque y était attelée aux heures de
pointe.
En 2008, l'ASVi convertit la ligne 109 de la SNCB en voie
métrique pour y faire rouler du matériel autres que des tramways électriques.
Pour cette raison. Une section de 3 km, non électrifiée, est ainsi préservée,
jusqu'à l'ancienne gare SNCB de Biesme-sous-Thuin.
Les travaux furent effectués en 2009 et 2010. Les anciens tramways vicinaux à
vapeur pourront y circuler et c'est la machine à vapeur HL303 (type 7) de 1888 construite par la Métallurgique à Tubize
qui y fait ses premiers tours de roues en juillet 2018, après restauration par
les ateliers de la CITEV.
L'ASVi a préservé depuis sa création une cinquantaine de véhicules historiques d'une valeur inestimable et extrêmement représentatifs de l'évolution du transport vicinal. La collection compte, entre autres, un tramway électrique de 1901; construit par Électricité et Hydraulique à Charleroi, qui deviendra plus tard ACEC.
La visite commence
Après avoir traversé le grill, nous longeons le dépôt-musée en suivant
la voie ferrée sans avoir oublié d'assister à la remise en tête de
l'autorail ART.300 tractant sa rame de wagons couverts.
L'autorail ART.300 est du type Type 297-300 construit par la SNCV Andenne en 1947.
Les couverts sont, du type secondaire classique, représentatifs des réseaux
vicinaux.
Sur une courte voie en impasse stationnent une motrice de service et un wagons
plat à bogies de la SNCV
Immédiatement, nous remarquons l'originalité de l'attelage à double
choquelles, reliées en opposition par un palonnier type Feldbahn. Une simple
clavette libère le palonnier et il est possible de mettre un attelage à
choquelle unique comme ce fut le cas pour la traction de la 139 Corpet-Louvet
deu Chemin de fer de la Baie de Somme.
La motrice 10308 à bogies stationne devant l'entrée du dépôt. C'est une
motrice M4 standard métallique construite par Baume et Marpent en 1942 qui a
circulé sur la ligne 30
De l'autre côté du musée, nous tombons sur la locomotive HL303 Type 7
construite par La Métallurgique à Tubize (1888). Restaurée en 2010, cette
machine est en parait état de marche.
Elle circule essentiellement sur la section de voie 'ex. SNCB) en direction de Biesme-sous-Thuin.
Détail sur l'attelage à double Choquelles. La ré-hausse du tampon a été
faite pour des visites sur d'autres réseaux à voie métrique.
Le deuxième bâtiment dont on voit le mur est consacré à l'atelier de
réparation. Le châssis de ce wagon tombereau à deux essieux en en cours de
restauration. Les fers ont été déjà peints.
Curieux véhicule construit sur un bogie d'une ancienne motrice.
L'intérieur de l'atelier impeccablement rangé (on dirait le dépôt du CFC
avant les années 2000).
Au fond à gauche, la 9963 et l'A.2121 en restauration. Devant, le wagon plat A.3504
chargé d'une charrue et d'une presse à cintrer les rails
La presse à ceintrer les rails. Un autre élément de voie est sur l'autre
extrémité du wagon. Le manche en fer est muni d'une vis à pas inverser pour
agir sur le flexion du rail.
Sur la gauche une paire de remorques ouvertes pour le service d'été sont en
restauration également.
Noter le galbe des montants de la caisse et aux extrémités, la plate-forme
pour le serre-frein. Remarquable travail.
Un autre détail peu visible sur la photo, c'est la délicatesse des
mains-courantes pour se tenir sur les marches-pieds.
Ancien wagon tombereau dans son jus. Noter le siège du serre-frein sur la
ridelle d'extrémité.
Sur la section vers Biesme-sous-Thuin en rampe continue, la descente de retour
se fait avec un wagon poids-frein en queue de convoi.
Le serre-frein est bien à son poste (règlement d'exploitation oblige). Ici il
s'agit du wagon transportant le charbon pour la locomotive.
Enter l'atelier dépôt et les exposants extérieurs un train en 7 pouces
parcourt une ligne d'environ 200 mètres.
Il s'agit du "Petit tram vert de Charleroi qui participe à des
événements ferroviaires. La motrice est une fidèle
réplique au 1/5ème d'une motrice des années 30 de Charleroi. https://www.ptvc.be/
Attention le poste de pilotage comporte plus de cadrans que la 030 n°19 de
François.
Derrière le dépôt, la HL303 et l'autorail ART.300 Type 297-300 SNCV Andenne
de 1947 attendent peur prise de service. Cet autorail est affecté au service
marchandises mais peut emmener plusieurs voyageurs à bord.
Manœuvres du tombereau A 4833 et de la voiture fermé à bogie A.1853, côté
compartiment à bagages. Noter l'intercirculation.
Revenons devant le musée. La motrice 34 du TVL est de retour de Lobbes, sous la pluie.
Elle a été construite en 1931 par Waggon-Fabrik A.G.
Noter l'attelage automatique plus moderne. https://rail.lu/materiel/tvl34.html
Vu dans le musée
Le musée est construit à l'emplacement de l'ancienne gare de
Thuin. Si le service voyageurs fut supprimé en 1954, la desserte marchandise
vécut jusque dans les années 80. La ligne fur abandonnée mais pas déferrée
est quelques circulations spéciales d'amateurs eurent lieu.
En 1993, cédée à l'ASVi, la voie est mis à l'écartement vicinal
(métrique). Un aiguillage à deux files de rails est néanmoins conservé.
Divers aiguillages sont posés pour donner accès à l'atelier (1997) et
au musée (2002).
Pour alimenter la ligne électrique, une sous station est construite et des
éléments électriques 'redresseurs, disjoncteurs, etc.)) de la SNCB sont
récupérés pour fournir un courant de 600 volts.
En 2003 la traction électrique est opérationnelle. En 2010 la prolongation de
trois kilomètres vers Biesme-sous-Thuin permet une exploitation par
autorail.
Dès l'entrée on trouve une buvette sur la droite et une boutique d'objets
ferroviaires à gauche.
Quelques pas de plus et on tombe sur ce bogie de
motrice PCC du type de celle, en rouge, que l'on aperçoit sur la gauche. Quatre voies dont deux débouchant de part et d'autre du musée,
abritent divers matériels vicinaux, ainsi que des objets, des diorama, ainsi
que des photos.
La draisine à bras aménagée de banquettes longitudinales et de marches-pieds
à chaque extrémité.
La motrice 10284 à bogies, type M4 Type Standard, construite par Eugies Braine-le-Comte
en 1936. En service.
Fourgon à bagages A2354 type V2 construit par Baume & Marpent en 1899.
En service.
Remorque 19220 à essieux type E2 construite par Brabant SNCV en 1932. En
service.
Wagon couvert A17691.
Motrice 9974 M4 Type SE construite par SNCV Brabant en 1958.
En service
Le camion échelle de la SNCV.
Arrivé à l'extrémité du musée petite surprise, la 130 Corpet-Louvet n°1 de
la Baie de Somme fait de l'eau. François pose devant la locomotive.
La motrice 10480 M4 Type N construite par SNCV Cureghem en 1954. En
service.
Nous venons de rater le train à vapeur, alors nous prenons l'autorail diesel et
la rame marchandises.
Ici nous croisons à station "Thuin Haut-Marteau" le vapeur raté.
La ligne suit la Biesmelle sur sa rive droite et traverse le "Bois du grand
Don Dieu", réserve naturelle 2000.
Arrivé au terminus de "Biesme-sous-Thuin".
Nous redescendrons dans le fourgon à bagages, cette fois attelé derrière l'autorail.
François sur la plate-forme, derrière l'autorail.
Au retour au musée, après une collation légère prise alors qu'un déluge
tomba avec violence le toit du musée nous dûmes attendre le prochain tramway
pour Lobbes.
C'est la motrice à perche A.9288 M2 Type Manage Franco-Belge construite
en 1910, ex ligne 7 Namur—Citadelle qui fit le trajet en direction de Lobbes.
Thuin Cimetière, Lobbes Écluse, Lobbes Pont du Nord, Lobbes Hôtel de Ville, Lobbes Entreville, Lobbes Quatre Bras terminus provisoire en attendant la réfection de la voie au delà.
Malheureusement un petit problème de perche coincée empêcha le retournement.
Il a fallu aller chercher l'échelle pour monter sur le toit. Attention à la
ligne aérienne alimentée en 600 volts.
La motrice A .9965 nous suivait en rafale. Sur cette section, ce jour, deux
motrices se suivaient en marche à vue.
Poste de conduite de l'A .9965
Nous sommes dans l'A.9073, type M2 Électricité et Hydraulique construite
en 1901, la plus ancienne du réseau.
Le tramway sort de la gare de départ en direction de Lobbes, juste avant le PN.
Nous longeons la rue ?? en pente pour arriver au pont du chemin de fer que
seules les tramways peuvent franchir à cause du gabarit.
Le wattman en belle tenue. La classe en plus.
Croisement à l'évitement de Lobbes Pont du Nord. La longueur de voie permet
les croisement de deux tramways ou d'un seul avec une remorque, en interceptant
la chaussée. Mais avant il faut traverser le RN 559 très fréquentée et le
receveur doit descendre muni d'un guidon pour arrêter la circulation.
Devant nous, la A.9965. À gauche la 34 du TVL qui retourne au musée.
Au terminus provisoire de Lobbes Quatre Bras, en bordure de route. Noter le
panneau ouvragé "d'interdiction de marcher le long de la voie". Dans
cette partie, le tramway est en site propre.
La motrice A.9965 au terminus provisoire de Quatre Bras attend le départ.
Nous l'emprunterons pour le retour en suivant la A.9073.
À la descente, c'est la A.9073 qui, cette fois, nous suit en marche à vue.
La motrice A.9515 type M2 construite par Le Rœulx en 1918 quite la station en
direction de Lobbes. Les croisements se font à droite sur cette section de
ligne, alors que sur l'ex plate-forme de la SNCB, elle se fait à gauche.
L'écluse sur la Sambre. La station est un peu plus loin.
De retour au musée nous continuons la visite.
La remorque A.1936 type E2 construite à Seneffe en 1908. En service.
Divers diorama sont exposés sous vitrine
De retour sur les rails.
Nous nous dirigeons vers le train à vapeur tracté par la HL303 pour le
deuxième voyage vers "Biesme-sous-Thuin".
Arrivée au terminus et remise entête de la machine.
Un autre train à vapeur tracté par la 130-T n°1 va partir, nous nous y précipitons
Un petit problème de bielle motrice tordue a pu être réparé dans
l'après-midi. Chapeau Messieurs !
Dans la cabine Alexis est chauffeur
L'attelage à simple choquelle compatible avec l'attelage du CFBS. Sur la
voiture, il a suffi de dé-clavetter le palonnier à double attelage et de le
remplacé par la choquelle simple.
Remise en tête de la 130-T.
Et voilà, la journée est finie, un petit train s'en va dans la campagne
et nous, nous regagnons la région parisienne.
La version de la même journée par
François Borie
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