Le carnet du CFC

Petite histoire de la ligne de Paris à Saint Germain-en-Laye - 3/3

Marc André Dubout

La ligne en cartes postales

En 1837, la photographie n'existait pas. Seuls les dessins et les lithogravures pouvaient rendre compte de la réalité. Il en est ainsi de "l'embarcadère" de Tivoli proche de la place de l'Europe, situé entre les rues de Constantinople et de Berlin.

Paris Saint Lazare


L'embarcadère de Tivoli première gare voyageurs de la capitale. Elle est construite par l'architecte Alfred Armand et l'ingénieur Eugène Flachat sur le site actuel, rue Saint-Lazare, dont elle prend le nom.


La gare reconstruite en 1867.


De 1885 à 1889, un important agrandissement voit la réalisation du bâtiment de façade actuel accompagné de deux ailes latérales aux voies formant un « U », et donne à la gare Saint-Lazare sa physionomie actuelle. L'ancien bâtiment sur la rue Saint-Lazare est démoli et la cour du Havre est aménagée à son emplacement. Les travaux sont menés par l'architecte Juste Lisch pour le compte de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest à l'occasion de l'exposition universelle de 1900.

 
Jusqu'en 1968 la gare Saint Lazare a connu la vapeur. C'était le régal, les jeudis, lorsqu'avec ma mère nous allions à Paris et de voir les locomotives avant de reprendre la train de banlieue.


En quittant la gare la ligne passe sous le tunnel des Batignolles, long de 321 mètres et construit en 1837. Il est démoli entre 1923 et 1925 et remplacé par une tranchée. Seule la galerie située sous la rue de Rome (ligne d'Auteuil), la plus récente, est alors conservée.

Vue en direction de Paris. 

L'ancienne gare des Batignolles devenue Pont Cardinet


Dans cette station parisienne se détache à gauche la ligne du Champs de Mars, ouverte pour l'Exposition universelle de 1900.

Clichy-Levallois

    

Asnières

 
Vue en direction de la province avec deux trains se dirigeant vers Saint Lazare.


La gare, au fond et l'avenue Flachat.

Colombes - Les Vallées

Après Asnières, la ligne amorce une grande courbe et se dirige vers la Garenne-Bezons. Elle rejoint la ligne de Bécon aux Vallées sur la commune de Colombes. La gare des Vallées n'est pas desservie par le Paris—Saint Germain. C'est une bretelle qui prend naissance à Bécon-les-Bruyères en direction de Garenne-Bezons qui y fait halte.

La Garenne-Bezons

La double voie est due à la création d'un variante de Bécon-les-Bruyères à la Garenne-Bezons passant la station Les Vallées.


Les voies du Paris—Saint Germain à droite et celles de Mantes, gauche passent sous le pont de la Puce à Colombes.


Entre les Vallées et la Garenne-Bezons. Vue en direction de Paris. Sur la photo de droite bretelles de raccordement entre les voies de Mantes et de Saint Germain.


La gare de la Garenne-Bezons côté rue.

 
L'intérieur de la gare, de gauche à droite, toutes vues en direction de Saint Lazare. Sur celle de droite un "Standard" stationne en gare.   


Le pont de Charlebourg avec de gauche à droite 
- un train en direction de Mantes 
- un train en direction de Saint Germain
- un train en Mantes—Saint Lazare
- un tramway avec sa remorque ouverte de la ligne 62 en direction de Maisons-Laffitte.

Entre La Garenne-Bezons et Nanterre se situaient les ateliers du matériel de La Folie. C'était un grand atelier de la région parisienne pour la réparation du matériel moteur et remorqué de la SNCF. Son origine remonte à 1914 et son rôle s’est très vite affirmé sur le réseau de l’État.

 
L’atelier de La Folie disposait d’un effectif de 780 agents SNCF, auquel viennent s’ajouter soixante apprentis en cours de formation, 20 cadres, 130 agents de maîtrise et 630 agents d’exécution.
C'était aussi, depuis 1910, une école de formation de la Compagnie de l'État puis de la SNCF. École régionale de "Voies et Bâtiments".

La Folie


Le camps de La Folie a été créée en 1916, entre les lignes Paris—Saint Germain et Paris—Cherbourg pour en faire un parc de matériel aéronautique. En 1960, l'État transformera les terrains pour en construire l'Université de Paris X.


Trains en direction de Saint Germain. sur les deux cartes postales.
La ligne passe ensuite par le pont de biais, le long de la route de Nanterre à Chatou. 
La voie, sur la route, à gauche de la photo est celle qui desservait le port de Nanterre. Elle n'existe plus en exploitation.

Nanterre


Le passage à niveau remplacé par un passage routier souterrain.


Trains se dirigeant vers Saint Lazare. La gare de Nanterre est dépourvue de gare des marchandises.

    
Vues en direction de Saint Germain. Le bâtiment  a été démoli et remplacé à l'époque du RER.

Rueil, 1843


Entre Nanterre et Rueil est établit l'atelier Ouest du RER A, un des trois ateliers dédiés à la révision la maintenance et l'amélioration technique du matériel roulant. Cet atelier a été modernisé avec la création de la ligne du RER A.

Quelques dates :

1844, ouverture de la gare au public
1848, une arche du pont du chemin de fer est détruite par les flammes au cours d'une insurrection.
1870, les Prussiens font sauter le pont. Un pont provisoire en bois est mis en place et remplacé en 1876 par un pont métallique.
Juin 1940, l'arche centrale est bombardée et reconstruite l'année suivante.
1989, le pont du RER est réhabilité.
2013, rénovation du pont.

La gare de Rueil a été ouverte en 1843, six ans après l'ouverture de la ligne Le Paris—Saint Germain ne traverse que le Sud du village de Rueil qui se situait à 1,2 kilomètres de la gare.


La gare de Rueil côté place et le petit pont de pierre qui a vécu jusqu'aux années1960.
Les rails au premier plan sont ceux du tramways 60 (Rueil-Ville—Saint Germain). Sur la carte postales de gauche, motrice à vapeur type bi-cabine se dirigeant vers Saint Germain.

 
Côté voie. La double voie existe depuis 1838, un an après la création de la ligne.


Le pont du chemin de fer avec la ligne Paris (à gauche), Saint Germain (à droite) et en dessous la ligne 60 de la S.T.C.R.P de Rueil-Ville à Saint Germain, place du Château. Deux types de motrice de la S.T.C.R.P.


Des trains à vapeur en direction de Saint Germain marque l'arrêt à Rueil.


Sur cette photo on remarque que Rueil était un terminus intermédiaire de la ligne. C'est encore le cas aujourd'hui.

 
Démolie vers 1970, la gare a été reconstruite avec la ligne du RER A. Le petit pont de pierre sous lequel passait le tramway 60 a lui aussi été démoli et remplacé par un grand pont métallique enjambant les RN de Nanterre à Chatou.


Ensuite la voie traverse les deux bras de la Seine : le bras de Marly côté Rueil et le bras de Croissy côté Chatou.

Chatou


Le pont entre Rueil et Chatou enjambe les deux bras de la Seine

La gare e Chatou est prévue dans le « cahier des charges pour l'établissement d'un chemin de fer de Paris à Saint Germain » sur le territoire de la ville. Les deux premières stations intermédiaires de la ligne, Nanterre et Chatou, sont ouvertes à la fin du mois d'octobre 1837. La petite station de Chatou dispose d'un bâtiment en bois. En 1838, elle est équipée d'une deuxième voie.
En 1848, des insurgés de Paris mirent le feu au pont du chemin de fer et dévastèrent la station de Chatou.
En 1867, une gare en pierre remplace la station en bois.

 
Tains en direction de Paris et de Saint Germain.

  
"Standard", en direction de Saint Germain.

 
Le passage à niveau  


Le long des boulevards, vue entre Chatou et Vésinet-Centre 

Le Vésinet

La gare du Vésinet-Centre est située au PK 16,5 de la ligne. C'est en 1887 que le Conseil municipal du Vésinet demande à ce que la gare soit appelé "Vésinet -Le Pecq".
Elle a été ouverte le 1er octobre 1972 avec la création du RER A.


La gare du Vésinet-Centre à l'époque du RER A.


Le pont de la rue d'Alsace, entre les gares du Vésinet-Le Pecq et Le Pecq.

LePecq (ancien terminus) aujourd'hui Le Vésinet-Le Pecq


La gare construite par Alfred Arnaud en 1837. Le bâtiment a disparu avec la création du chemin de fer atmosphérique. Le Pecq a connu trois gares.
Un dessin de Charles Rauch vers 1840, gravé par Lemaître montre la gare, au pont du Pecq, vue de la terrasse de Saint Germain. On voit la ligne qui file en alignement droit vers le bois du Vésinet.
Une autre lithographie de 1880 représente la même scène sous un angle un peu différent.
Dans les deux cas le chemin de fer est bien présent à y bien regarder.

La deuxième gare est crée en 1847 avec la naissance du chemin de fer atmosphérique mais se trouve sur le territoire du Vésinet, comme celle de 1955. Elle devient gare de passage.
C'est de loin la deuxième gare contemporaine de la carte postale qui a été la plus photographiée.

La gare du temps de la vapeur


avec des trains en direction de Saint Lazare.


et des trains en direction de Saint Germain


Arrêt d'une rame de "Bidel". Quai direction Saint Germain. L'accès à l'impériale n'était pas aisé.


La gare de marchandises. Le port du Pecq à proximité et sa grande activité avec trafic vers Rouen lui a donné une grande importance.

 
La gare côté place.


puis les "Standard" à partir de l'électrification en 1927.

En 1955, la gare est déplacée rue Watteau et un nouveau bâtiment est construit.


La gare actuelle prend le nom de gare du Vésinet - Le Pecq dès sa construction en 1972 pour l'arrivée du réseau express régional d'Île-de-France (RER). C'est également une gare terminus

Après la gare la ligne, suite une déviation construite en courbe pour l'ascension vers la terrasse de Saint Germain, franchit deux routes et la Seine par un viaduc (de la Vallée) construit en bois dans un premier temps puis en fer en 1885.


Le viaduc sur la Seine en rampe de 3,5 %. pendant la guerre, il a été bombardé en août 1944.

Saint Germain


Après le pont du Pecq, la ligne est en rampe et en courbe et passe dans une tranchée encadrée par deux tunnels avant d'atteindre la gare de Saint Germain Ouest.
À gauche l'aire de stationnement des rames.


Le Bâtiment voyageur au rez de rue dont l'architecture est due à Alfred Armand.

Et maintenant côté cour,


Les quatre voies sous la marquise sont celles en direction de Saint Lazare avec des voitures dite Bidel à impériales.
La rame de wagons marchandises est sur une voie de garage séparant le groupe Saint Lazare du groupe Saint Germain Grande Ceinture. La correspondance ne pouvait pas être plus proche contrairement à celle avec le nouveau tramway.


Un train s'apprête au départ en direction de Saint Germain Grande Ceinture par le raccordement de 1882, long de 2,8 kilomètres.


Vue en direction des tunnels du Parterre avec à gauche les voies en direction de Saint Germain Grande Ceinture, et à droite celles en direction de Saint Lazare.

78stgermain98.jpg (71893 octets) 
La gare avec une rame site Standard. Au fond le Château.

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