Le carnet du CFC

Exposition universelle de 1889 - Éclairage général (Tour Eiffel)

Fiche de lecture d'après un article de Paul Gamery - Revue "La Nature"

En 1889, le clou de l'Exposition universelle était sans conteste la tour de Monsieur Gustave Eiffel qui haute de 300 mètres épandait chaque soir une profusion de lumière.
la lampe électrique placée au centre avait un pouvoir éclairant de 10 0001 carcels. Sa particularité est qu'elle est invisible de l'enceinte de l'Exposition. Elle n'apparaît seulement qu'à 1 500 mètres du pied de la tour et ses rayons portent à 80 kilomètres.
Le mouvement de rotation est animé par le même courant que celui qui alimente le phare. Cette formule se substitue au mouvement de rotation du à un système d'horlogerie et ce moyen sera appliqué aux les phares de France et des colonies.
À l'étage en dessous, au niveau de la cinquième plate-forme (290 mètres) se trouvent des projections lumineuses alimentées à l'aide de deux appareils système Mangin2 utilisés sur les cuirassés de la Marine. Ils sont alimentés par un courant de 100 Ampères et les miroirs concavo-convexe qui revoient les faisceaux lumineux ont un diamètre de 0,90 m. Leur foyer est égal à 10 000 carcels chacun. 
L'intensité totale de leur rayons lumineux correspond à 8 000 000 carcels.

Mais ce qui nous intéresse, c'est que ces projecteurs sont installés sur des petits lorries Decauville qui circulent sur une voie qui fait le tour de la plate-forme. On peut ainsi les déplacer au point désiré et les incliner dans tous les sens. Un chemin de roulement sur le lorry permet la rotation du projecteur sur lui-même et un axe horizontal fixé sur son support permet le mouvement du haut vers le bas.
Le courant nécessaire à la lampe du phare et à l'alimentation des projecteurs est produit pas trois dynamos situées dans le pied Sud-Ouest de la Tour.
La puissance du moteur qui actionne les dynamos est de 35 chevaux nominaux.

 

Une autre photo de la plate-forme montre la voie ferrée.
À droite le plan de la plate-forme incluant l'appartement de 100 m2 de Gustave Eiffel et la voie circulaire.

 

 

 

 

 


Notes :
  • 1 Le carcel est une ancienne unité de mesure d'intensité lumineuse : 1 carcel = 9,8 candelas
    Bertrand Guillaume Carcel horloger français, (1750-1812) est l'inventeur des lampes mécaniques.
    Le candela (chandelle) est l'intensité lumineuse, dans une direction donnée, d'une source qui émet un rayonnement monochromatique de fréquence 540.10 hertz et dont l'intensité énergétique dans cette direction est 1/683 watt par stéradian.
    La candela a remplacé l'ancienne unité : la bougie.

  • 2 Système Mangin : Charles, Marie, Emmanuel Mangin (1866-1925) Colonel du génie de l'armée française vers 1894.
    Production de projecteurs à usage militaire et pour la marine civile.  

 

Sources : 

 

 

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