Le carnet du CFC

Court arrêt à Saint-Jean-de-Muzols

MAD

Un bref voyage vers Lyon et Clermont-Ferrand m'a permis, au retour, de m'arrêter à Tournon-sur-Rhône (07) et Saint-Jean-de-Muzols. Je n'y étais pas retourné depuis les années 80.

Tout a bien changé. D'abord, le terminus du chemin de fer du Vivarais n'est plus à la gare de Tournon mais à celle de Saint-Jean-de-Muzols, ce qui évite l'emprunt de la ligne SNCF Givors—Nîmes (rive droite du Rhône) sur un tronçon de 2,2 kilomètres, du pont sur le Doux  jusqu'aux tunnels avant la gare de Tournon.
La nouvelle gare a été édifiée au début des années 2000.

 

 

La ligne a été construite de 1886 à 1890 en pays montagneux. Elle a nécessité l'édification de nombreux ouvrages d'art le long de la vallée du Doux. Vouée au transport des marchandises et des voyageurs, la ligne de 33 kilomètres a connu un fort succès dès son ouverture en 1891. Les trains transportaient une grande quantité de bois ainsi que les produits agricoles de la région et les matériaux de construction.
En 1969, grâce à la pugnacité de bénévoles lyonnais, elle a été conservée pour assurer des voyages touristiques forts appréciés des voyageurs occasionnels qui ont pu ainsi découvrir les paysages de l'Ardèche septentrionale, inaccessibles autrement que par train. 

 

En face du bâtiment-voyageurs se trouve le dépôt de construction neuve mais dans le respect de l'architecture bien connue des secondaires qui ont sillonné nos régions autrefois. 
À double voie, il peut abriter quatre locomotives. Une aération spéciale permet d'allumer les machines à l'abri de la pluie.

Sur une voie de débord le traditionnel fourgon à agrès stationne en attendant la formation de la rame définitive.

 

La locomotive Mallet n°403 se prépare en vue de sa prise de service. Il existe également la 404 (1903) et les 413 et 414 (1932). Elles ont été construites spécialement pour cette ligne de montagne et qui était le plus apte à cette réalisation ? L’inventeur franco-suisse Anatole Mallet. Leur châssis articulé permet une inscription dans des courbes serrées. Leur puissance est de 400 chevaux leur permettant de tracter plus d'une dizaine de voitures et wagons en rampe constante.

 

 

En gare la rame de service stationne sur la voie la plus proche du BV.

Les voitures neuves à bogies sont d'origine suisses. Il s'agit de voitures ouvertes avec des sièges transversaux et longitudinaux en bois, simples mais efficaces.
Il existe par ailleurs des voitures de première classe originaires du réseau avec boiseries vernies et fauteuils en velours mais elles n'étaient pas sur site ce jour.

 

D'autres types de voitures fermées à bogies ou à essieux restaient en gare à en croire l'étiquetage affiché sur leurs flancs.

Hormis ce qui était visible sur le site, un grand nombre de voitures d'origines diverses roulent sur la ligne (De Dietrich, Franco-Belge, Carel & Fouché...). 
Certaines sont classées MH. Les nombreux réseaux secondaires sont représentés par ces voitures historiques.

Locotracteur des CFD Montmirail, ex. CFD Yonne, construit sur le châssis d'une 030 St Léonard de 1887.

 

 

 

 

Le fourgon n°19 des CFDV dans son état lorsqu'il roulait sur le Vivarais.
Il est sur une voie de débord du musée qui malheureusement lors de ma visite était fermé.

 

 

 

D'autres matériels anciens, représentatifs de l'époque du Vivarais sont exposés sur une voie de débord du musée, non loin d'une aire de restauration bien agréable

 

 

Le château d'eau en bonne place est orienté côté Lamastre.

Non loin, une pompe type Worthington est exposée en statique. Était-ce elle qui alimentait la cuve ?

 

 

 

À l'opposé de la gare, en direction de Tournon, une rame ancienne est stationnée sur une voie de débord.

 

 

 

Familièrement appelé "Le Mastrou", le chemin de fer du Vivarais est un des plus anciens réseaux touristiques de France.
Quatre lignes formaient le réseau qui desservait l'Ardèche et la Haute-Loire:

Le dépôt du Cheylard était situé au centre du réseau des CFD du Vivarais.
À la fermeture du réseau en 1968, un groupe d’amateurs passionnés décide de sauvegarder une partie du réseau et son matériel roulant. Le 14 juin 1969 une exploitation touristique démarre entre Saint-Jean-de-Muzols et Lamastre. 
La société CFTM (Chemin de Fer Touristique de Meyzieu) assure l'exploitation, suppléée par l'association Sauvegarde et Gestion de Véhicules Anciens (SGVA). Il faut attendre février 1970 pour accéder à la gare SNCF de Tournon par un troisième rail sur une longueur de 2,2 kilomètres ainsi que les appareils de voie. 

En 2008, le conseil général de l’Ardèche, actionnaire majoritaire du Chemin de Fer du Vivarais prenait la décision de suspendre les circulations. L'association de soutien du CFV, la SGVA tente d'encourager la reprise, et intervient régulièrement sur le réseau, pour limiter la dégradation de l'infrastructure et du matériel roulant.
Une exploitation de vélo-rails débute en 2011 sur douze kilomètres (descente) afin de rentabiliser la ligne. 
Les vélo-rails sont remontés par un autorail.

En 2013 l'État, la Région Rhône-Alpes et le Département de l'Ardèche construisent le site terminal de Saint-Jean-de-Muzols et l'activité ferroviaire reprend du service, exploitée par une société qui a pris le nom de « SNC Chemin de Fer du Vivarais » conduite par les Sociétés « Kléber Roussillon » et « Courriers Rhodaniens ».

Cette page est loin d'être exhaustive, c'était pour moi la remontée d'un vieux souvenir de conduites dans les années 80.

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