Le Chemin de fer de l'Exposition universelle de 1889
La presse en parle - 1/3
Marc André Dubout
Le Bulletin officiel de l'exposition universelle de 1889 n°75
du 29 juillet 1889
Les chroniques du "Petit journal illustré " présentent une rubrique, très suivie, intitulée "l'Exposition" écrite par Jean de la Tour où apparaissent des nouvelles du train Decauville entre autres faits divers.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9628 du 6 mai 1889
L'inauguration
du chemin de fer Decauville à quatre
heures. Ce chemin de fer relie l'esplanade
des Invalides au Champ de Mars, en passant par la haltes de l'Agriculture, de
l'Alimentation et de la Tour Eiffel. Le matériel de ce chemin de fer miniature
est semblable à celui des réseaux Decauville construits en Tunisie, à
Massouah, dans l'inde, au Tonkin. Il se comporte de voitures ouvertes toit, abri
et rideaux. Des locomotives minuscules ont remorqué le train d'inauguration
jusqu'à la Tour Eiffel. Là les invités sont descendus sur la voie même, le
train une fois garé, on a vu s'avancer un autre train formé de wagonnets sur
lesquels étaient étendues des nappes et sur ces nappes les "nécessités"
ordinaires d'un lunch : gâteaux, sandwiches, champagne. Ce lunch à vapeur à
beaucoup plu. Il a été ponctué par un petit speech de M. Paul Decauville
qu'on a applaudi.
Les trains partiront dans chaque sens toutes les dix minutes de neuf heures à
minuit.
L'inauguration officiel eut lieu le 5 mai.
L'article du "Petit
journal illustré" n°9630 du 8 mai 1889
Les
Entrées. On peut évaluer approximativement le chiffre à deux cents cinquante
mille. Le transport pour l'aller comme pour le retour était devenu des plus
difficiles, car on sait qu'à partir de sept heures les voitures publiques ne
circulaient plus du tout et les fiacres, au milieu de la cohue, n'avançaient
qu'à grand peine.
Le petit chemin de fer Decauville, qui longe le quai d'Orsay, a été pour
beaucoup d'un utile secours.
De une heure à cinq heures, il n'a pas transporté moins de 28 000 voyageurs.
Il a du s'arrêter faute d'eau pour ses locomotives.
L'article du "Petit journal
illustré" n°9640 du 18 mai 1889
On
met en ce moment la dernière main à l'aménagement des gares du chemin de fer
Decauville, qui jouit de plus en plus de la faveur du public. De grands velum
ont été disposés à l'arrivée et au départ pour garantir les voyageurs du
soleil et de la pluie. Dans les gares intermédiaires, des bancs ont été placés
sur les quais et on achève la construction de petites passerelles qui
permettront d'aller d'un embarcadère à l'autre sans traverser les voies.
L'article du "Petit journal
illustré" n°9644 du 22 mai 1889
Ancien
ingénieur et bien que l'heure soit tardive, le Président
de la République Carnot s'arrête devant les locomotives et monte à l'intérieur
d'un wagon à couloir central.
Il est sept heures moins dix lorsque M. Carnot termine sa visite. Il sort par un
guichet de l 'avenue de Suffren et rentre directement à l'Élysée.
NdlR : M. Sadi
Carnot (1837-1894), ingénieur de formation a rendu nombre de visites à cette
exposition au lire des articles.
L'article du "Petit journal illustré " n° 9649 du 27 mai
1889
Hier
à cinq heures du matin, un chauffeur du chemin de fer Decauville, Simon Latouve,
a été trouvé mort sur la voie du chemin de fer du Champ de Mars, en face la
rue des Usines. Il avait été atteint par la machine du train 1502 et avait eu
les jambes coupées au-dessus du genou. Le cadavre a été envoyé à la Morgue
par les soins de M. Gronfier, commissaire de police.
L'article du "Petit journal
illustré " n° 9656 du 3 juin 1889
La
Compagnie des omnibus a ouvert hier deux
nouvelles lignes de tramways pour desservir l'Exposition : la première va du
Louvre à la porte Rapp ; le seconde à traction mécanique, relie le palais du
Trocadéro à la gare du Trocadéro en passant par l'avenue Henri Martin. Ces
deux lignes ne délivrent pas de correspondances.
De plus deux lignes anciennes subissent des modifications. Celle de La Villette
au Trocadéro a maintenant pour point terminus la place Pigalle au lieu du
boulevard de La Villette ; celle de La Villette à l'Étoile est prolongée
jusqu'au Trocadéro de 10h45 du matin à 8 heures du soir.
L'article du "Petit journal
illustré " n° 9673 du 20 juin 1889
Le
chemin de fer Decauville continue à fonctionner avec une régularité
remarquable. Il a transporté dimanche son millionième voyageurs.
Cet immense succès provient de ce que le public trouve un grand plaisir dans ce
mode de transport et a adopté la porte de la Concorde sur l'esplanade des
Invalides comme principale entrée dans l'exposition. C'est du reste la porte ou
l'on trouve le plus sûrement des voitures toute la soirée, et le chemin de fer
n'arrête son service à minuit que lorsqu'il n' y a plus un seul voyageur dans
l'Exposition. La ligne complète de l'avenue de Suffren à l'esplanade des
Invalides sera inaugurée cette semaine.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9676 du 23 juin 1889
Ce
soir, les ingénieurs de l'École centrale de la promotion 1871 offrent dans un
des restaurants du Champ de Mars un banquet à leur camarade Charles Bourdon,
ingénieur du service mécanique et électrique de l'exposition, qui vient d'être
nommé chevalier de la légion d'Honneur.
NdlR
: Charles Alexandre Bourdon (1847-1933), ingénieur de l'École centrale des
Arts & Manufactures (1871), il entre à la Cie Paris-Orléans puis en 1876
dans les Établissements Corpet et s'associa avec son directeur Louis Corpet.
C'est de ces ateliers que sortit la première locomotive Lilliput, présentée
à l'Exposition de 1878.
En 1880, il créa un bureau d'étude dédié aux locomotives d'intérêt local
et de travaux publics. Quelques années plus tard, il rencontra Decauville et
collabora avec le Capitaine P. Péchot pour créer avec lui l'emblématique
locomotive Péchot-Bourdon
Après 89 il professa à l'École centrale.
Une locomotive Péchot avait été exposée en novembre 2018 sur l’esplanadefont>
des Invalides à l’occasion de l’exposition Immersion 14-18.Cette machine en
voie de 60 a été conçue par Prosper Péchot et l’ingénieur
Charles-Alexandre Bourdon.
Sur les 356 locomotives construites pour la Grande Guerre, deux seulement ont été
préservés, une au musée de Dresde et celle-ci au Musée ferroviaire de Pozega
(Serbie). Voir site
de l'ARPPI
L'article du "Petit journal
illustré " n°9678 du 25 juin 1889
Hier
a été mis en service un nouveau guichet, situé à l'extrémité de l'avenue
de La Bourdonnais, près de la voie du Petit Chemin de fer Decauville.
NdlR Il n'y a pas eu de halte à cet endroit. Celle du Palais de
l'Alimentation est située entre les avenues Rapp et La Bourdonnais. En revanche
à cet endroit il s'agirait du dépôt du chemin de fer.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9679 du 26 juin 1889
C'est
aujourd'hui que le chemin de fer Decauville inaugure le tronçon qui complète
son parcours. Les voyageurs pourront aller désormais jusqu'à la Galerie des
Machines au lieu de s'arrêter à la Tour Effel.
NdlR : la date réelle du prolongement était le 15 mai.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9680 du 27 juin 1889
La
mise en service du dernier tronçon du chemin de fer Decauville, entre la Tour
Eiffel et la Galerie des Machines, qui devait avoir lieu hier, s'est trouvé
retardée d'un jour par suite de formalités administratives.
À partir d'aujourd'hui, les voyageurs auront à leur disposition les 180 trains
prévus par le cahier des charges. Ces trains seront "omnibus" et
s'arrêteront à toutes les stations. La Compagnie du chemin de fer Decauville a
obtenu l'autorisation de doubler le nombre des trains pendant l'après-midi et
dans la soirée, mais ces trains supplémentaires ne circuleront qu'entre la
Concorde et la Tour Eiffel et seront directs.
Voilà bien une amélioration réelle et bien faite pour continuer la faveur du
public à cet agréable moyen de transport. Il faut du reste, convenir que si la
Société Decauville a obtenu son immense succès, c'est parce qu'elle ne néglige
rien pour donner satisfaction au public.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9681 du
30 juin 1889
Les
Compagnies de chemins de fer, nous écrit-on, procurent un grand avantage au
public de la province en organisant des trains de plaisir très fréquents. Mais
il y a bien des braves gens qui se disent : "Aller à Paris certes, j'en
ai une grande envie, mais comment une fois à Paris, me débrouillerai-je ; je
ne connais pas la ville, je ne sais à qui m'adresser et je me perdrais
infailliblement".
Pourquoi, ajoute notre correspondant, ne délèguerait-on pas, à l'arrivée de
chaque train, un certain nombre d'employés spéciaux qui porteraient soit à
leurs caquettes, soit sur leurs vêtements, des indications apparentes ?
Relevant, soit de la Ville de Paris, soit des Compagnies de chemins de fer, soit
même de l'administration de l'Exposition, ces employés auraient pour mission
de prendre chacun un certain nombre de voyageurs à leur débarquement, de les
conduire à l'Exposition où ils leur feraient voir les principales curiosités,
enfin de les ramener en gare à l'heure du départ.
Pour payer ces cicérones, les Compagnies n'auraient qu'à demander à chaque
voyageur une petite augmentation sur le prix de son billet.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9684 du 1er juillet 1889
Les
ingénieurs américains au nombre de deux cent ont visité hier les usines de la
Société Decauville Aîné.
Après avoir parcourus les ateliers ils ont lunché au château des Tourelles
chez M. Paul Decauville qui, ne pouvant transporter dans ses voitures une aussi
nombreuse assistance avait installé pour la circonstance un chemin de fer de
deux kilomètres pareil à celui de l'Exposition.
L'article du "Petit
journal illustré " n°9689 du 6 juillet 1889
L'article du "Petit
journal illustré " n°9690 du 7 juillet 1889
Les
ingénieurs anglais au nombre de deux cents cinquante, iront visiter aujourd'hui
samedi, les usines de la Société Decauville Aîné, à Petit-Bourg. La
Compagnie P.L.M. a organisé des trains spéciaux pour l'aller à 9h20 et pour
le retour à trois heures.
L'article du "Petit
journal illustré " n°9691 du 8 juillet 1889
MM.
Decauville ont reçu hier, dans leurs ateliers de Petit-Boug, les ingénieurs
anglais qui sont venus voir l'Exposition.
Après avoir visité minutieusement les ateliers, les invités qui étaient au
nombre de deux cents ont assisté à des manœuvres qui ont paru les intéresser
vivement. On a jeté sous leurs yeux à travers champ, une petite ligne de
chemin de fer sur laquelle on a fait évoluer un canon de fort tonnage
Les ingénieurs anglais se sont ensuite rendus au château des Tourelles où MM.
Decauville avaient fait dresser un déjeuner à leur intention.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9693 du 10 juillet 1889
Un
employé des chemins de fer Decauville nommé Collignon a été avant-hier soir,
vers dix heures et demie, victime d'un bien déplorable accident.
Ce malheureux a été renversé, à la hauteur de l'avenue de La Bourdonnais,
par une machine venant des Invalides, au moment même où il invitait des
personnes présentes à se garer. Le pauvre homme a eu plusieurs cotes enfoncées
et le pied gauche complètement broyé. On l'a relevé aussitôt et transporté
au poste médical de l'Exposition où des premiers soins lui ont été donnés ;
il a ensuite été transporté à l'hôpital Necker
L'état de Collignon était hier des plus graves.
L'article du "Petit journal
illustré "
Aujourd'hui
en l'honneur de la fête du 14 juillet, la fanfare de Petit-Boug,
dont tous les membres sont ouvriers dans les ateliers de M. Decauville, se fera
entendre de deux heures
à sept heures, près de la gare de la Tour Eiffel, au Champ de Mars.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9705 du 22 juillet 1889
Les
délégations ouvrières étrangères et françaises envoyées
à l'Exposition viennent de visiter en détail les usines de la Société
Decauville Aîné à Petit-Bourg
Elles ont trouvé dans ces usines des institutions philanthropiques d'un ordre
absolument nouveau, que MM. Decauville ont installées dans ces dernières années.
La diminution des loyers proportionnellement au nombre des enfants et au nombre
des années de séjour, l'installation des chambres confortables pour les
ouvriers célibataires à raison de quinze centimes par jour, et de restaurants
à des prix extraordinaires de bon marché ont vivement frappé les délégués
qui sont tous des ouvriers intelligents et pratiques venus de l'Angleterre, du
Danemark, de l'Espagne et du Portugal. La délégation anglaise était présidée
par M. Burns, conseiller municipal de la Ville de Londres.
Le
banquet des entrepreneurs.
Les grands entrepreneurs qui ont participé aux travaux de l'exposition ont
offert hier un banquet à M. Alphand1
dans un restaurant du Champ de Mars.
Parmi les convives, au nombre de cent cinquante environ, citons MM. G. Berger2,
Grison, Bouvard, Dutert, Formigé, Laforcade, Popp, Decauville, Poirier, Manoury,
Delion, de Mallevoue, Beau, Monduit, etc.
Au dessert, M. Manoury a pris la parole au nom des entrepreneurs et dans un
discours souvent applaudi a rappelé la belle carrière de M. Alphand, les
services éclatants qu'il a rendus à la Ville de Paris et les magnifiques résultats
qu'il a su obtenir à l'Exposition de 1889.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9719 du 5 août 1889
À
dix heures et demie, arrivée à l'esplanade des Invalides. Le cortège entre
par la porte des Affaires étrangères où se tiennent M. Berger et plusieurs
autres fonctionnaires de l'Exposition.
Dans la gare du chemin de fer Decauville un train spécial attend. M. Paul
Decauville conduit le Shah jusqu'à un petit wagon aménagé exprès pour lui ;
un wagon capitonné de soie verte et pavoisé de drapeaux persans et français.
On part pour ne s'arrêter qu'à la gare des machines. Le Shah met le pied à
terre mais, en passant certaines choses ont attiré son attention et il demande
de revenir sur ses pas, le long du chemin qui borde le voie. Il pénètre
successivement dans l'annexe russe et le pavillon de la République de Saint
Marin.
À l'exposition japonaise, il fait de nombreux achats. Il passe passe dans les
galeries de la Serbie, de Siam, de l'Égypte et se trouve dans la section
persane.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9727 du 13 août 1889
Le
Shah de Perse a si fort apprécié le petit chemin de fer à voie étroite
installé à l'Exposition qu'il a chargé M. Decauville de construire une ligne
importante en Perse.
Avant de partir, Sa Majesté a conféré à M. Decauville le grade de
grand-officier de l'ordre du Lion et Soleil.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9732 du 18 août 1889
Après
avoir paru un instant au balcon du dôme central, le cortège, presque sans arrêt,
se rend à l'extrémité de la galerie des machines, où il attend un train spécial
du chemin de fer Decauville. Arrivé à l'esplanade des Invalides, il se rend
tout de suite, comme il est juste, au palais de la section tunisienne.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9734 du 20 août 1889
Au
Champ de Mars.
Un des premiers arrivés au Champ de Mars a été M. Decauville, maire d'Evry-Petit-Bourg
qui avait devancé la plupart de ses collègues pour organiser les trains spéciaux
destinés à amener les maires près de la Tour Eiffel.
Vers dix heures les écharpes tricolores ont commencé à se montrer nombreuses
autour des fontaines lumineuses, et les acclamations de l'après-midi se sont
renouvelées.
Les maires se sont promenés autour de la Tour Eiffel où quelques-uns d'entre
eux avaient déjeuner le matin, puis sont repartis ensuite dans les jardins du
Champ de Mars vers le dôme central pour mieux jouir du coup d'œil de la tour
embrasée jusqu'au campanile.
Lorsqu'ils ont dû quitter l'exposition à onze heures, quelques-uns d'entre eux
paraissaient tant soit peu fatigués par cette journée si bien remplie, mais
tous se déclaraient émerveillés des aspects auxquels ils avaient assisté, et
ravis de l'accueil qui leur avait été fait pas la population parisienne.
Inoubliable ! C'est le mot de la journée.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9755 du 10 septembre 1889
Dès
le main, les visiteurs arrivent en foule.
À partir de dix heures et demie, on fait queue aux guichets des Invalides : le
monde vient en plus grand nombre encore au Champ de Mars. C'est un fourmillement
humain dans toute l'Exposition ; le pont d'Iéna n'a pas un pavé de libre ; on
se demande comment on peut circuler de la Tour Eiffel au Palais des Machines ;
toutes les deux minutes, les trains Decauville font l'échange des visiteurs de
l'esplanade
des Invalides contre ceux du Champ de Mars. La cohue est partout la même, et
toute cette multitude se meut, s'agite, admire, s'extasie.
Ce n'est pas le même public que les jours de la semaine. Les Parisiens qui ne
sont libres que le dimanche, et les habitants des environs de Paris apportent
leurs nombreux contingents. On entend un peu parler étranger, car les visiteurs
français sont en immense majorité.
L'article du "Petit journal
illustré" n°9862 du 17 septembre 1889
Les
ingénieurs belges et hollandais au nombre de deux cents, sont allés visiter
samedi les usines de la Société Decauville à Petit-Bourg
Ce qui les a le plus étonnés, c'est de voir les commandes importantes de
chemins de fer partir pour l'Angleterre. C'est une preuve indiscutable de la supériorité
de la fabrication obtenue avec un outillage spécial très puissant.
Les ingénieurs étrangers ont constaté que le matériel de chemin de fer
construit à Petit-Bourg est réellement le plus économique quand on tient
compte de ses perfectionnements et de son extrême solidité.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9768 du 23 septembre 1889
Les
ingénieurs étrangers à Paris.
Les excursions officielles des ingénieurs étrangers se sont clôturées hier,
ainsi que nous l'avions annoncé par une visite aux ateliers de M. Decauville.
Le comité de la Société des ingénieurs civils qui
en organisant cette visite tenait à leur montrer une usine modèle en complément
de la visite de celle de M. Eiffel. La Société des ingénieurs civils ne
pouvait leur "montrer rien de plus parfait que les merveilleux ateliers
de Petit-Bourg".
À 9h45, avec la presse, c'est 180 personnes qui embarquaient dans le train spécial,
en route pour Corbeil. Arrivés à la gare, ce sont deux trains "pareils
à ceux qui fonctionnent à l'Exposition" qui les attendaient "pour
les conduire aux ateliers de Petit-Bourg".
Pendant deux heures, diverses démonstrations ont étonné les visiteurs émerveillés
qui de retinrent leurs applaudissements.
Ensuite les visiteurs remontèrent en wagon dans le train miniature qui les
emmenait au château des Tourelles ou un lunch était organisé. Au dessert, des
toasts furent portés par MM. Decauville et Eiffel...
À 3 heures tout le monde remontait dans le train qui les ramenait à la gare de
Corbeil où M. Decauville fut à nouveau l'objet d'une "ovation des plus
flatteuses".
L'article
du "Petit journal illustré " n°9779 du 4 octobre 1889
L'immense
succès du chemin de fer Decauville a été confirmé par un jury des récompenses
qui a décerné à la Société Decauville Aîné deux grands prix et une médaille
d'or3.
Souhaitons de voir bientôt la France entière couverte de lignes aussi économiques
et aussi pratiques, puisqu'en cinq mois ce chemin de fer de l'Exposition a
transporté cinq millions de voyageurs sans avoir un seul accident.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9795 du 20 octobre 1889
Statistique
des voyageurs du chemin de fer Decauville à l'Exposition :
- du 6 mai au 30 septembre : 4 948 724
- du 1er au 15 octobre......... :
555 500
- Total au 15 octobre........... : 5 504 224
répartis en 37 908 trains ce qui fait que le chemin de fer de l'Exposition
a supporté, en cinq mois et demi, une fatigue égale à celle d'un chemin de
fer d'intérêt local pendant vingt-cinq années. Cela parait invraisemblable,
mais c'est pourtant l'absolue vérité
Le chemin de fer Decauville est actuellement la ligne la plus fréquentée du
monde entier, et le public, qui se fait transporté à raison dix mille
voyageurs par heure entre la Concorde et le Palais des machines, peut constater
comment ce vaillant petit chemin de fer résiste à ce travail extraordinaire.
Le secret de cette solidité vraiment merveilleuse provient du système de voie
"Decauville", qui sont en rails d'acier4
rivés sur des traverses également en acier au moyen d'un outillage très
puissant et tout à fait spécial, sui a été un des grands étonnements de
tous les ingénieurs étrangers venus en France pour se rendre compte des progrès
de notre industrie nationale.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9798 du 23 octobre 1889
Un
terrible accident est arrivé sur la ligne du chemin de fer Decauville qui fait
le service de l'esplanade des Invalides au Champ de Mars.
Une dame nommée Odile Georget, demeurant 83, avenue de Saint Ouen, âgée de
quarante-trois ans, ayant voulu descendre avant l'arrêt complet du train, au
moment où celui-ci atteignait la station de la Tour Eiffel est tombée si
malheureusement qu'une partie du convoi lui a passé sur la poitrine.
La malheureuse femme a été relevée aussitôt et transportée au poste médical
de l'avenue de La Bourdonnais où on a constaté qu'elle avait été tuée sur
le coup.
Quelques secondes avant de commettre l'imprudence qui devait lui être fatale,
Mme Georget avait dit à une personne qui se trouvait à coté d'elle en wagon :
- Mon mari m'a donné rendez-vous au pied de la Tour Eiffel et je vais être
grondée, car je suis bien en retard.
C'est afin de pouvoir passer plus vite par la porte de sortie que la pauvre
femme a sauté à bas du train avant que celui-ci fût complètement arrêté.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9813 du 7 novembre 1889
MM.
Gaillot et Gallotti, concessionnaires du chemin de fer de l'Exposition, et la
Société Decauville, qui en a l'exploitation, viennent d'avoir une généreuse
idée.
Du 6 mai au 31 octobre, ils ont transporté, comme nous l'avons dit 6 062 476
voyageurs. Ils se déclarent satisfaits de ce résultat et du bénéfice obtenu.
Du 1er au 6 novembre, ils ne veulent plus rien toucher de leur
recettes. Ils ont décidé de partager entre tout leur personnel le bénéfice réalisé
en ces six derniers jours.
C'est un cadeau d'une quarantaine de mille francs qu'ils vont répartir entre
les 280 agents de tous grades qui ont participé à cette utile et heureuse
entreprise.
Tout le monde a d'ailleurs été unanime à reconnaître leur bonne tenue, leur
obligeance. La nouvelle sera donc agréable au public. Ces braves gens garderont
un précieux souvenir de l'Exposition et de leurs patrons actuels.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9814 du 8 novembre 1889
Les
trains Decauville.
Comme toutes les journées de grande affluence, la journée d'hier a été le
triomphe du petit chemin de fer Decauville. Impossible de donner une idée de la
quantité de visiteurs qu'il a transportés de l'esplanade des Invalides à la
Galerie des Machines et réciproquement. À partir de midi surtout, les différentes
gares ont été envahies et telle était vers deux heures l'affluence des
voyageurs, qu'il a fallu tripler le nombre de trains.
Le soir à l'heure de la fermeture, ça a été bien pis encore. Dix heures et
demie étaient sonnées depuis longtemps que d'interminables files s'allongeant
encore à la gare du Trocadéro-Tour Eiffel. Toujours aimable M. Decauville
avait décidé que le service des trains ne cesserait que lorsqu'il ne resterait
plus personne à véhiculer.
Aussi, n'était-il guère moins de onze heures et demie quand le dernier
voyageur du dernier train Decauville franchissait, à l'esplanade de Invalides,
la grille de fer des affaires étrangères, la dernière porte qui fût restée
ouverte.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9813 du 9 novembre 1889
Le
banquet Decauville.
Les concessionnaires du petit chemin de fer de l'Exposition, le
"Decauville" comme on avait pris l'habitude de l'appeler, Mme veuve
Gaillot, M. Gallotti et MM. Decauville, ont offert hier soir à l'esplanade des
Invalides un banquet à leur personnel pour le remercier de sa collaboration et
de la part qu'il a eue dans l'étourdissant succès de cette entreprise.
Ce succès, personne n'y avait cru d'abord. Lorsque, dès 1882, M. Alphand avait
songé à installer pour l'exposition future un chemin de fer entre le Champ de
Mars et l'esplanade des Invalides, il s'était adressé à MM. Decauville.
Effrayés des charges à supporter, ceux-ci refusèrent. Plusieurs constructeurs
ou entrepreneurs partagèrent leurs craintes et déclinèrent les offres qui
furent faites. Enfin MM. Gaillot et Gallotti, plus audacieux se chargèrent de
l'entreprise et décidèrent M. Decauville à s'associer à eux. Ni les uns ni
les autres n'ont eu à s'en repentir. M. Gaillot seul n'a pas pu assister à la
réussite du petit chemin de fer : il est mort depuis le commencement des
travaux. C'est Mme veuve Gaillot qui était en nom avec les autres
concessionnaires sur les invitations lancées pour le banquet d'hier soir.
Très gai et très cordial, ce banquet. À la porte du restaurant, en guise de
torchères, on avait placé deux des vaillantes petites locomotives qui depuis
le début de l'Exposition n'ont pas parcouru moins de 30 000 kilomètres.
Elles étaient tout astiquées à neuf, et couvertes de lanternes rouges, vertes
ou jaunes.
Au premier étage, quatre cents personnes : le haut personnel en habit noir, les
employés de tous grades, en temps de service, et les receveuses en robe de soirée.
Sur les tables, des bouquets offerts par leurs invités aux concessionnaires du
chemin de fer.
Au dessert M. Decauville aîné a porté un toast à M. Carnot qui a puissamment
contribué au succès de l'Exposition ; il a bu ensuite aux directeurs de
l'Exposition et à tous ceux qui ont contribué au triomphe de Decauville. Il a
déclaré qu'ensuite à l'avenir, dans toutes les lignes dont la Société
Decauville aura l'exploitation, les places seront toujours données de préférence
aux anciens employés du chemin de fer de l'Exposition.
M. Peltier, au nom du personnel, a porté la santé de MM. Decauville, puis le
doyen des chefs de trains, un ancien officier blessé à Champigny, a remis à
M. Paul Decauville, en souvenir de ses employés, une fort belle écharpe de
soie.
M. Grille a bu aux contrôleurs et aux receveuses, enfin M. Gallotti a porté un
nouveau toast à tout le personnel du chemin de fer.
À dix heures a commencé un bal auquel avaient été invitées les femmes,
filles et sœurs des employés, et qui s'est terminé que fort tard.
L'article du " Petit journal
illustré " n°9820 du 14 novembre 1889
Le
banquet de Petit-Bourg.
M. Paul Decauville, pour fête sa promotion au grade d'officier de la Légion
d'honneur, avait convié son personnel à un banquet qui a eu lieu samedi soir
à Petit-Bourg. Mille couverts avaient été dressés sous une tente, devant les
ateliers. C'était vraiment un spectacle intéressant et réconfortant que celui
qu'offraient tous ces ouvriers réunis autour d'un chef qu'ils aiment et vénèrent.
Les sentiments qui se sont manifestés là, la respectueuse affection dont la
famille Decauville est l'objet de la part du personnel des usines de Petit-Bourg
avaient déjà frappé les ingénieurs anglais lors de leur visite. Servir à dîner
à un millier de convives n'était pas chose aisée. MM. Decauville, tenant
absolument à ce que la population qui les entoure profite, à tous les points
de vue, de voisinage des usines, s'étaient adressés à un restaurateur de
Corbeil, qui s'est admirablement tiré d'affaire.
M. Paul Decauville avait à sa droite M. Feray, sénateur, à sa gauche. Le
sous-préfet de Corbeil. Venaient ensuite le président du tribunal, les maires
de Corbeil et des communes voisines tous les fonctionnaires de Corbeil, représentants
des ponts & chaussées, de l'enregistrement, de la Compagnie PLM, et des
parents et amis.
Au dessert, M. Paul Decauville, au milieu des applaudissements des
convives, a porté à la santé du Président de la République que les
exposants acclament tout particulièrement, car il a bien mérité le titre de
visiteur le plus assidu de l'Exposition de 1889, et devant lequel tous les français
s'inclinent avec respect, car il personnalise le travail. Son gouvernement
assure à la France la tranquillité sans laquelle, on ne peut faire marcher les
affaires et qu'on peut revendiquer comme son oeuvre personnelle, le colossal
succès de l'Exposition de 1889.
M. Grégoire, sous-préfet de Corbeil a répondu par une éloquente
improvisation.
M. Paul Decauville a bu ensuite aux confrères, aux amis, aux parents groupés
autour de lui ; il a porté santé de ses collaborateurs et célébré en une
allocution accueillie par des bravos prolongés, la victoire du "Petit
Decauville à l'Exposition".
Nous venons de livrer à l'Exposition, a-t-il dit, la grande bataille qui a
terminé le série des petits combats que nous avons livrés depuis onze ans
dans toutes les Expositions du monde entier, et je crois que cette bataille se
terminera par une victoire puisque nous avons réussi à faire la preuve des véritables
services que peuvent rendre nos chemins de fer à voie très étroite.
Le petit Decauville est arrivé à faire une révolution qui aura certainement
un résultat pratique car le ministre des travaux publics, que vous avez vu récemment
dans nos ateliers, paraît s'intéresser très vivement à cette question. Homme
de progrès, il veut que son pays fasse oeuvre de progrès en affranchissant les
chemins de fer de règlements aussi vexatoires pour l'industrie française que
les Coutumes de l'ancien régime étaient vexatoires et attentatoires à la
liberté française.
En 1789, nos arrière-grands-pères ont conquis leur liberté ; je demande en
1889 qu'on nous donne la liberté de l'industrie des chemins de fer comme elle
existe en Suisse, en Italie et dans la plupart des autres pays.
Ici, M. Decauville a révélé un des traits les plus curieux de l'histoire du
chemin de fer de l'Exposition : l'existence du CF de l'Exposition, on peut bien
le dire maintenant, a été illégale dit M. Decauville. Les lois françaises
actuelles s'opposent à l'installation de semblables chemins de fer. Il n'a pu
fonctionner que grâce à la complicité de M. Alphand, directeur des travaux de
l'Exposition, et de M. le préfet de police, qui ont tenu à assurer, entre le
Champ de Mars et l'esplanade des Invalides, des communications dont l'utilité
n'était pas discutable, et le préfet de police, malgré sa bonne volonté, n'a
pu donner aux mécaniciens des locomotives d'autres licences de conducteurs que
celles des cochers d'omnibus ; avec des formules qui leur enjoignaient de ne pas
faire claquer leur fouet et de ne pas laisser brouter les arbres par les bêtes
qu'ils conduisaient.
Il est temps de faire cesser des abus aussi ridicules.
Quant à moi, je revendiquerai l'honneur d'avoir été un des champions, je
pourrai même dire le porte-drapeau de cette idée : mais quand je considère la
grandeur du chemin parcouru depuis 1878, j'en suis presque effrayé, et il a
fallu pour la mener à bien que je sois réellement soutenu dans cette oeuvre
par de vaillants collaborateurs.
M. Decauville a remercié alors tous les chef de ses différents services et ses
collaborateurs à tous les degrés;
Des réponses ont été faites au nom des différents services des usines de
Petit-Bourg, des usines de Diano-Marina5,
des bureaux de Paris, des agents étrangers, etc.
Un feu d'artifice, puis un bal qui a réuni cinq mille invités ont marqué la
fin de cette charmante fête.
L'article
du "Petit journal illustré " n°9826
du 20 novembre 1889
C'est
l'État qui bénéficiera du succès de l'Exposition de 1889, comme il aurait
supporté les pertes s'il y en avait eues. Tout le
reliquat du capital de garantie provenant des économies réalisées rentrera
dans les caisses du Trésor : une part de l'excédent de recettes fera en outre
retour à la Ville de Paris.
Enfin donnons encore une autre satisfaction non moins édifiante, c'est celle
des voyageurs du chemin de fer Decauville pendant la durée de l'Exposition.
Ce chemin de fer a transporté :
- du 6 mai au 15 octobre : 5 504 224 voyageurs
- du 15 oct. au 6 nov. ......................... : 798 446
voyageurs
Total au 6 nov. .................................. : 6 902 670 voyageurs.
Nous avons tenu à faire connaître ce résultat dont l'intérêt, quoique rétrospectif,
n'en est pas moins très réel pour les partisans de plus en plus nombreux du
"Decauville" que l'on peut appeler le chemin de fer de l'avenir.
L'expérience de six mois à l'Exposition a réussi à convaincre les plus incrédules
des qualités de ce moyen de transport si économique et si puissant, qui
transporte les canons monstres ou les foules énormes de l'Exposition avec la même
facilité que lorsqu'il est employé pour les terrassements ou les transports de
récoltes.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9827 du 21 novembre 1889
Dans
la chronique financière.
Mardi 19 novembre.
La Société Decauville dont tout le monde à l'exposition a vu fonctionner le
merveilleux petit chemin de fer, qui est appelé à un si grand avenir se
transforme en société anonyme au capital de 500 francs.
L'émission aura lieu au pair le 26 novembre, par l'intermédiaire de la Banque
d'escompte.
L'article du "Petit
journal illustré " n°9828 du 22 novembre 1889
Nous
avons dit hier, en annonçant que les établissement Decauville allaient devenir
la propriété d'une société anonyme, que nous examinerons dans quelles
conditions cette société serait appelée à exercer son action. Le capital de
la nouvelle société sera de 20 millions, qui servira à l'achat des établissements
de Petit-Bourg, des brevets, du fonds de commerce et à la création du fonds de
roulement.
Toutes les commandes déjà obtenues et qui atteignent 11 millions passent à la
société. Tous ceux qui ont contribué au succès des
établissements Decauville demeurent à la tête de la société anonyme. Ce
sont MM. Paul, Émile et Pierre Decauville.
Rien ne sera donc changé dans la direction supérieure. Et si cette direction a
pu obtenir les résultats que l'on sait avec des moyens limités, si elle a pu
faire admettre l'excellence de son chemin de fer par les gouvernements russes,
français, italiens, anglais, il est évident qu'une société au capital de 20
millions obtiendra, surtout après l'expérience de l'exposition, des résultats
bien plus considérables, surtout au point de vue de l'application du système
aux communications entre les pays qu'il est impossible de desservir avec les
moyens habituels.
On estime qu'en France seulement 10 000 kilomètres peuvent être concédés
dans ces conditions. C'est assez dire quel avenir s'ouvre devant la société.
L'article du "Petit journal
illustré " n°9829 du 23 novembre 1889
Parmi
les valeurs, signalons la Banque d'escompte qui est l'objet de demandes. On
escomptera le succès de l'émission des actions de la Société Decauville,
laquelle a lieu mardi prochain, 26 novembre.
L'article du "Petit journal
illustré n°9830 du 24 novembre 1889
L'article du "Petit journal
illustré n°9832 du 26 novembre 1889
L'autre affaire dont nous avons entretenus nos lecteurs est la souscription aux
40 000 actions de la Société des établissements Decauville Aîné qui a
eu lieu demain mardi 26, à la Banque d'escompte. On paye 125 fr. en souscrivant
375 fr. à la répartition eu 2 au 5 décembre. La nouvelle Société a, grâce
au petit chemin de fer que tout le monde a vu fonctionner à l'exposition, un
vaste champ ouvert à son activité.
Plus de dix mille kilomètres de ce chemin de fer si commode peuvent être concédés
en France et à l'étranger, en Russie notamment, où l'on serait heureux de
voir construire des réseaux à voies étroites. On a pu, en effet constater que
le Decauville se prête à toutes les combinaisons, comporte toutes les
vitesses, toutes les régularités de service et toutes les sécurités. Par son
bas prix, il a en outre l'avantage énorme de proportionner les frais d'établissement
et d'exploitation au rendement.
On demandera il est vrai, pourquoi MM. Decauville, ayant en main une affaire
aussi lucrative, la cèdent à une société anonyme à la tête de laquelle ils
demeurent du reste. La réponse est facile à donner.
En 1878, les établissements Decauville se présentaient à l'Exposition comme
ayant livré pour 500 000 fr. de leurs petits chemins de fer. Cette année, ils
ont pu dire que, depuis 1878, ils avaient livré pour 60 millions de ce même
matériel et que les commandes de 1889 sont telles qu'elles dépassent leurs
moyens d'actions. Voilà pourquoi ils font appel aux capitaux et ont besoin de
20 millions pour faire face aux commandes qui leur arrivent.
L'article du "Petit journal
illustré " n° du 29 novembre 1889
Notes
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Sources :
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