Le Chemin de fer de l'Exposition universelle de 1889
La ligne et la voie
Marc André Dubout
Laissons
découvrir la ligne du chemin de fer Decauville à travers ce court texte du Guide
illustré de l'Exposition universelle de 1889.
Le chemin de fer était un des trois modes de transport proposés à
l'intérieur de l'exposition :
Guide illustré de
l'Exposition de 1889
http://cnum.cnam.fr/PDF/cnum_12XAE69.pdf
Sommaire |
La ligne du chemin de fer Decauville
La ligne ferrée commence à 250 mètres du Pont de la Concorde à l'esplanade des Invalides, (proche du Palais algérien) qu'elle traverse, suit le quai d'Orsay, sous une rangée d'arbres. Elle traverse le boulevard de La Tour-Maubourg par un passage à niveau et arrive à la halte de la Galerie de l'Agriculture. Elle continue toujours le long du quai d'Orsay, emprunte un tunnel de 26 mètres sous l'avenue Rapp et l'avenue Bosquet, au carrefour de l'Alma, suit la courbe de la Seine et arrive à la halte du Palais de l'Alimentation à égale distance des avenues Rapp et de La Bourdonnais. Elle continue ensuite en empruntant un passage souterrain de 106 mètres au niveau du Pont de Iéna et débouche à la halte de la Tour Eiffel. Puis à angle droit, elle tourne à gauche et s'engage sur le trottoir élargi de l'avenue de Suffren qu'elle suit jusqu'au terminus au Palais des Machines.
Son parcours est de 3
kilomètres. Elle est construite à double voie avec un entre-voie de 2 mètres.
L'écartement est de 60 centimètres entre les faces intérieures des rails dont
le poids est de 9k,5 au mètre. Les rails étaient montés sur des
traverses métalliques
(traverse Péchot)1. Les
rampes d'accès aux tunnels sont de 25 %o
et la courbe d'accès avenue de Suffren est de 30 m de rayon. C'est la faiblesse
de ce rayon qui a fait opter définitivement pour la voie de 60. Initialement ce
chemin de fer devait être à voie métrique mais il était impossible de
réaliser une courbe de rayon aussi faible.
La pose de la voie fut achevé le 1er mai de la Concorde à la Tour
Eiffel. Elle fut prolongée jusqu'au Palais des Machines le 15 juin.
La signalisation était manuelle et exécutée par des agents. Certains signaux
étaient commandés par leviers et fils de transmission mécanique.
Seules les sonneries2
étaient électriques et activées par les chefs de gare pour l'annonce des
trains à la gare suivante et par pédale aux passages à niveau.
Revue technique de l'Exposition universelle de 1889 - CH Vigreux fils - F.
Bernard & Cie Imprimeurs-Editeurs - Cinquième partie "Les Chemins de
fer".
Le tracé et les stations
L'entrée
de la station de la Concorde (esplanade des Invalides) située à
seulement 250 m. du pont de la Concorde.
L'entrée du public est à la hauteur du service proposé avec une billetterie
accessible par un court escalier.
Noter l'inscription bien voyante "Chemin de fer à voie étroite"
et le bâtiment de belle facture. On retrouve ce style caractéristique sur
d'autres haltes de la ligne.
Plan
de la station terminus de l'esplanade des Invalides. La gare est en bout
des voies près de l'entrée de l'exposition. Cette disposition rappelle celle
de la gare Lisch construite pour l'Exposition universelle de 1878, composée d'un immense hall de 1000 m2
qu'il fallait traverser avant d'arriver sur les quais.
Trois voies étaient établies, dont deux, entourant un quai servaient aux
trains montants et descendants et la troisième disposée latéralement, servait
à la remise en tête des machines. Côté place de l'Esplanade des Invalides,
ces trois voies convergeaient à une plaque tournante. De l'autre côté elles
convergeaient en une courte voie unique avant de se séparer pour former la
double voie de la ligne.
La
gare de l'esplanade des Invalides. Un train remorqué par une locomotive
du type 8 vient de quitter la gare sur la voie la plus au sud et s'engage que la
courte voie unique qui permet les manœuvres de changement de direction. Le
train est composé d'une locomotive de type 8 suivie d'une voiture salon à deux
essieux et de trois ou quatre baladeuses type KE de 48 places assises.
Sur le cliché de gauche on reconnaît la machine n°59 Ville de Laon
construite en 1887 reconnaissable à des soutes à eau moins longues. Noter la
caisse à outils posée sur le tablier avant. Sur ce même dessin à l'extrême
gauche, on distingue la voie d'arrivée à quai et à droite de la machine, une
voie d'évitement permettant une remise en tête lorsque les deux voies à quai
sont occupées. Toutes ces voies se terminent par une plaque tournante semblable
à celle du terminus du Palais des Machines. Noter la présente de deux chaises,
une pour l'aiguilleur et au premier plan celle de l'agent de la voie qui
marchait au pas devant le train sur la courte section de voie unique.
Sur le cliché de droite les soutes à eau sont plus longues, il s'agit sans
doute une des trois autres machines construites par Tubize.
Une
autre vue, trois quarts avant d'un train qui vient de s'engager sur le court
tronçon à voie unique. Toutes ces machines sont pourvues d'une cheminée
pare-escarbilles comme proposé en option sur le catalogue pour les
exploitations en milieu propice aux incendies.
Noter l'agent de la voie devant
sa chaise. Cet agent précédait le convoi à la traverse de la section à voie
unique pour assurer la sécurité.
La Nature n° 842
du 20 juillet 1889
Le
petit train Decauville est devant le Pavillon de l'Algérie, sur l'esplanade des
Invalides. Il attend le départ. Juste devant la cabine un agent muni d'un
guidon attend de précéder le train sur la section à voie unique afin
d'éviter les accidents.
Sur plusieurs photos, on remarque la chaise (ou tabouret pliant) sur laquelle il
s'asseyait dans l'attente des rames.
Une autre photo prise au même endroit le montre clairement marchant devant le
train.
Après avoir quitté la station, les voies à quai se regroupent en voie unique à la traverse d'une allée qui va jusqu'à l'extrémité Sud de l'exposition vers le Palais des Invalides. Ce passage est protégé par un agent de la voie. Ensuite un aiguillage donne naissance à la double voie. La ligne laisse à gauche la station électrique et à droite le bâtiment des Postes & Télégraphes puis elle arrive à la grande Galerie de l'Agriculture (sur la gauche), passe dans le tunnel (26 m.) sous la rue de la Tour Maubourg.
Puis toujours sur la gauche les pavillons des Colonies anglaises, de la Belgique, de la Norvège, de l'Autriche-Hongrie, du Danemark, de la Suisse, des États-Unis.
La
ligne continuait ensuite le long du Quai d'Orsay longeant la Seine à
l'intérieur de la clôture de l'Exposition, entre les deux rangées d'arbres
jusqu'à la Tour Eiffel.
Sur le cliché de gauche, deux trains se croisent. Comme on peut l'observer le
roulement se fait à gauche comme sur les grands chemins de fer et non à droite
comme sur les chemins de fer d'intérêt local.
On distingue bien l'entre-voie de 2 mètres de large qui permet de libérer un
gabarit suffisant pour le matériel de la voie de 60 dont la largeur y compris
les marche-pied atteint 2m,10.
Au fond on distingue une passerelle
Sur l'image de droite, le chemin de fer Decauville Exposition-Universelle 1889
est assez mal représenté avec une locomotive à double tamponnement et
d'allure grand réseau, ainsi que la voiture qui suit. Par ailleurs on notera
que la voie est unique.
Vignette
publicitaire (s.n.). Chromolithographie : 8 x 12,5 cm. © CCGPF Fonds
cheminot
Le long de ligne, bordée d'arbres quai d'Orsay; les voyageurs étaient invités à aire attention aux branches en évitant de se pencher au dehors des voitures...
.. et ce en multiples langues.
Elle
arrive à la Halte de l'Agriculture entre les carrefours du quai d'Orsay
et des rues Jean Nicot et Malar.
Elle laisse sur sa gauche divers pavillons espagnols et s'engage le long du
bâtiment de la Machinerie agricole et celui de la classe 49.
Elle
commence à descendre dans le souterrain (26 m.) de la Place de l'Alma au
carrefour des avenues Rapp et Bosquet.
À la sortie du tunnel elle suit la courbe naturelle de la Seine et longe à
nouveau un bâtiment des Matériel et Machinerie agricoles.
Elle passe devant la "Czarda" hongroise et arrive à la Halte du Palais de l'Alimentation entre les avenues Rapp et de La Bourdonnais.
Elle
continue toujours en courbe en longeant cette fois devant la bâtiment Classe 49
du Matériel agricole et viticole puis laisse sur sa droite le Panorama
Transatlantique.
Au niveau de l'avenue de La Bourdonnais, une courbe et contre courbe de faible
rayon (30 m.), s'enchaînent sans alignement droit entre les deux. C'était le
passage difficile de la ligne.
Ce serait à gauche au coin du Quai d'Orsay et de l'avenue de La Bourdonnais que
se serait situé le dépôt dont on ne sait pas grand chose. Il aurait été
pourvu de voies de remisage (il y avait quand même 45 voitures KE, plus 4
voitures salon sans compter le remisage d'une dizaine de machines), de voie sur
fosse pour basculer les cendres des locomotives, d'un parc à charbon...
Aucun des plans consultés ne le mentionne.
La
ligne retrouve son alignement droit en longeant l'extrémité du Champs de Mars.
Sur sa droite, on trouve le bâtiment Classe 65 de la Navigation et Sauvetage.
Sur la gauche, l'espace du Champs de Mars accueille des restaurants et divers
pavillons espacés de verdure et de jardins.
En bas à gauche du plan, on distingue la descente vers le souterrain de 106 m
qui passe sous le prolongement du pont de Iéna.
On
voit bien l'espace laissé libre devant l'esplanade du pont d'Iéna. À
l'entrée du souterrain la brasserie du Chemin de fer surplombe la double voie.
Après l'esplanade, la ligne laisse sur sa gauche les pavillons de Suez et de
l'Argentine.
Au sortir du tunnel des bretelles de raccordement permettent des
changements de voie. Au fond, le bâtiment de la Halte de la Tour Eiffel,
appelée parfois Halte du Trocadéro.
On doit le type de construction des gares à Louis Gaillot, (fils de M.Gaillot
concessionnaire), un jeune architecte, qui a donné des formes singulières
autant qu'inhabituelles aux gares du Chemin de fer intérieur.
Ces deux bretelles de raccordement servaient depuis l'inauguration jusqu'au 15
juin car cette halte était en fait un terminus provisoire. C'est seulement à
partir du 5 juin que les trains (six rames) parcoururent l'ensemble de la ligne.
Une autre vue bien connue de la gare du Trocadéro-Tour Eiffel, à la sortie du tunnel. Certaines gares avaient un velum couvrant les quais et les voies, de manière à abriter les voyageurs du soleil et de la pluie. Au fond on distingue le tunnel de 106 m. qui passe sous l'avenue du pont de Iéna et au premier plan une des bretelles de raccordement. Ce dessin donne bien l'impression de la rampe de 25 %
o entre le tunnel et la halte. Les quais sont de simples trottoirs bordés de longues pierres taillées. Robes de crinoline de grande ampleur et chapeaux haut-de-forme (ou haute forme) sont de rigueur en cette fin de siècle, dans les lieux élégants.
Sur
cette vue on voit le bâtiment caractéristique de la gare dont nous avons
parlé avec l'enseigne "Chemin de fer". La riche décoration du
bâtiment et du velum expriment bien le luxe et la recherche du détail que
voulait Decauville pour satisfaire voire séduire ses clients.
La voie en centre du dessin est mystérieuse. Ce n'est pas celle du
"Decauville" qui à cet endroit était double comme sur tout le
parcours. Vue son orientation, ce pourrait être, une voie (normale) provisoire
sortie de la gare du champ de Mars et se dirigeant vers le champ de Mars pour
l'acheminement des matériels ferroviaires présents au fond de l'Exposition
juste devant le Palais des Machines. Cette voie apparaît sur d'autres plans
mais pas à cet emplacement.
Une
autre vue partielle de la gare du Trocadéro tirée d'une affiche représentée
sur le livre d'Or de l'Exposition.
La
mise en service du dernier tronçon du chemin de fer Decauville, entre la Tour
Eiffel et la Galerie des Machines, qui devait avoir lieu hier, s'est trouvé
retardée d'un jour par suite de formalités administratives.
À partir d'aujourd'hui, les voyageurs auront à leur disposition les 180 trains
prévus par le cahier des charges. Ces trains seront "omnibus" et
s'arrêteront à toutes les stations. La Compagnie du chemin de fer Decauville a
obtenu l'autorisation de doubler le nombre des trains pendant l'après-midi et
dans la soirée, mais ces trains supplémentaires ne circuleront qu'entre la
Concorde et la Tour Eiffel et seront directs.
Voilà bien une amélioration réelle et bien faite pour continuer la faveur du
public à cet agréable moyen de transport. Il faut du reste, convenir que si la
Société Decauville a obtenu son immense succès, c'est parce qu'elle ne
néglige rien pour donner satisfaction au public.
L'article du "Petit journal illustré " n°9680 du 27 juin 1889
La
ligne passe ensuite devant le pavillon de la République d'Argentine et celui du
Mexique avant d'aborder la courbe de 30 m de rayon qui la dirige dans l'avenue
de Suffren.
Peu après la courbe une bretelle en voie normale met la ligne en relation avec
la gare du Champ de Mars, la gare Lisch construite pour l'Exposition universelle
de 1878. Cette voie s'imbriquera avec la voie impaire3
du Decauville jusqu'au Palais des Machines.
Image de droite, vue sur Paris et
la Tour Eiffel pendant l'Exposition universelle, 1889.
Le petit train Decauville est représenté
en bas à gauche du dessin, il court le long de l'avenue de Suffren en direction
de l'esplanade des Invalides.
Musée Carnavalet.
La ligne passe devant le Théâtre international, le Pavillon de la mer, le Palais des Enfants, etc.
Au niveau de la rue de Presle, une des deux voies se dédouble, sur une centaine de mètres plus loin, au niveau de la rue de la Fédération, certainement pour le remisage des rames.
La voie normale quitte la voie de 60 et bifurque pour entrer dans le Palais des Machines où une série de plaques tournantes donnent accès à des voies perpendiculaires sur lesquelles seront exposés les matériels en voie normale. Voir Les chemins de fer à l'Exposition de 1889.
Le
plan de voies est plus compliqué qu'à l'autre terminus. Les trois voies, par
une série de bretelles, se réduisent à deux qui entrent dans la station et se
terminent par une plaque tournante pour la remise en tête des machines. Les
quais d"une cinquantaine de mètres étaient extérieures aux voies
montantes et descendantes. Leurs largeurs variaiet en 2,50 et 3 mètres.
Côté ligne, il y avait trois voies dont une centrale qui servait au remisage
des voitures et d'une machine de réserve
Le
terminus est en bout de ligne comme à la station de l'esplanade des
Invalides. Elle possède un bâtiment avec un guichet donnant dans l'avenue
de Suffren presque au carrefour de l'avenue de La Motte-Picquet.
Station du Palais des Machines, terminus de la ligne.
La voie de 0.60,
système Decauville
La voie de 0.60, système Decauville, telle qu'elle est décrite dans la Revue
technique de l'exposition universelle de 1889, est formée d'éléments
droits ou courbes qui sont placés bout à bout et qui sont constitués de deux
rails en acier, du type Vignole4,
dont les patins sont rivés sur des traverses creuses, également en acier, du
type de M. le capitaine Péchot5.
Les éléments ou tronçons de voie ont normalement 5 mètres de longueur et
comportent 8 traverses espacées de 0m,65 ; les deux traverses
extrêmes se trouvent situées à 0m,225 de l'extrémité du rail, ce
qui procure des joints en porte à faux d'équerre avec un espacement de 0m,45
pour les traverses adjacentes.
Des éléments de 2m,50 et de 1m,25 sont, en outre,
employés aux extrémités des alignements droits et des courbes, ou sur
d'autres points spéciaux, suivant les exigences du tracé.
Des éléments courbes sont au rayon de 100, 50 et 20 mètres. Des éléments de
7m, 63 de rayons ont, en outre adoptés pour les tournants brusques
où ne doivent passer que des wagons poussés à bras ou traînés par des
chevaux.
Pour
réunir les éléments entre eux, l'un des rails de chaque extrémité
d'élément (celui de droite par rapport à l'élément) est muni de deux
éclisses rivées qui constituent un bout femelle, tandis que l'autre rail, qui
forme un bout mâle, porte une petite plaque d'acier rivée sous le rail qu'elle
dépasse de 0m,03.
Cette jonction hybride des éléments entre eux a pour but de permettre
d'établir indifféremment les courbes à droite ou à gauche avec les mêmes
éléments.
Les éclisses du bout femelle, sont, d'ailleurs percées chacun d'un trou qui
correspond à un autre trou percé dans le rail correspondant du bout mâle. Il
y a ainsi deux boulons seulement par tronçon de voie, un pour chaque rail.
Les rails pèsent 9k,50 le mètre courant ; leurs dimensions
principales sont :
Les traverses une une section en U renversé et sont fermées à chaque extrémité par un emboutissage à chaud6. Elles ont :
Un tronçon de voie de 5 mètres pèse 170 kilogrammes. Quatre hommes suffisent pour le transporter.
Pour le passage à niveau des chaussées, les tronçons sont munis de contre-rails de 7 kilogrammes formant une ornière de 0m,29 en alignement droit et de 0m,035 dans les courbes. Dans les parties pavées, les rails sont surélevés au moyen de consoles en acier qui font corps avec les traverses.
Les appareils de changement et de traversée de voies, ainsi que
les plaques tournantes, font l'objet de panneaux spéciaux qui s'ajustent dans
la voie comme des tronçons ordinaires et qui ont, comme ces derniers, une
hauteur totale de 0m,089 mesurée du dessous du panneau au dessus du
rail.
Dans les appareils de changement de voies, les courbes ont un rayon de 20
mètres ou de 30 mètres.
Les plaques tournantes ont un diamètres de 1m,30 ou 1m,70.
La charge par essieu que peut supporter la voie Decauville est de 3k,500.
Le matériel roulant est établi d'après cette charge et de manière à pouvoir
circuler dans les courbes à faible rayon que comporte la voie.
Revue technique de l'Exposition universelle de 1889 - Ch. Vigreux - 1893
NdlR : Il existait un autre type de voie de 60, le système Legrand que nous décrirons dans la partie réservée aux "Chemins de fer de l'exposition".
Notes
:
Sources :
http://cnum.cnam.fr http://cnum.cnam.fr |
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