Le carnet du CFC
Sur les traces de l'ancienne gare marchandises du Prado (Marseille)
Marc André Dubout
La gare du Prado anciennement
appelée "Gare des bordilles" a été construite en 1871 en lien avec
l'industrialisation dont les usines produisaient des déchets en quantité que
seul le train pouvait transporter hors de la ville.
La gare St Charles construite en 1843 par Paulin Talabot, responsable de la construction de la première
ligne de chemin de fer desservant Marseille, s'avéra trop exiguë pour assurer
les trafics, voyageurs, marchandises et l'espace nécessaire à l'entretien du
matériel roulant. C'est la raison pour laquelle au niveau de la Blancarde, en
1871, une bifurcation à double voie fut créée pour atteindre le sud de la
ville près de la place Castellane (anciennement place de Rome) et proche du
vieux port.
La gare de marchandises du Prado répondait au nom de «gare des bordilles»
(ordures), car c’est de là que partaient les trains à destination de la décharge
d’Entressen. Le pont donnant accès à la gare du Prado est resté, mais
le bâtiment de la gare et ses annexes ont complètement disparu.
La gare avait deux entrées, au nord et au sud, elle était encadrée par l'avenue
Jules Cantini et le boulevard Delpuech qui permettaient un dégagement rapide et des véhicules.
Cette gare qui connut un beau succès dès les premiers jours de son ouverture n'eut
finalement qu'un rôle de gare de marchandises décevant
ses promoteurs qui souhaitaient y voir se développer une activité voyageurs au sud de la ville.
Le manque de place à la gare Saint-Charles donna un regain à la gare du Prado
en incitant la Compagnie à y installer, en 1875, ses nouveaux ateliers
d'entretien du matériel. En 1939, près de 1000 ouvriers travaillaient sur le site.
Entre le boulevard Rabateau et le terminus, un embranchement fut créé pour
desservir le vieux port. Cette ligne passait dans un
tunnel sous Notre Dame de la Garde et atteignait le vieux port (PK 3,029 de
l'origine de la ligne située en amont de la gare de la Blancarde).
La ligne
La ligne, à double voie, se détache de la ligne Marseille—Vintimille 157 m avant la gare de la BlancardeLes lignes de chemin de fer à Marseille.
Elle traverse par un passage supérieur le chemin de St-Jean-du-Désert dans laquelle passait la ligne 1 des Tramways de Marseille (PK 0,248), puis le viaduc de St Pierre (PK 0,577). Après être passée sur l'avenue de la Timone et sur le pont de l'autoroute A 50 et elle passe sur le viaduc de la Capelette (PK 1,818) où elle rejoint l'actuel CTRU1 qui est aujourd'hui devenu un EP (embranchement particulier). Ensuite elle passait sur le boulevard Rabateau par une série de tabliers métalliques (toujours en place) et avait son terminus à la gare du Prado.
En 1878, la ligne est prolongée jusqu’au bassin de carénage situé à l’extrémité sud-ouest du
Vieux-port. Cette extension nécessite le percement d'un tunnel sous la colline de Notre-Dame de la Garde,
pour rejoindre le vieux port où une possibilité de transbordement direct entre les bateaux et le chemin de
fer est possible.
L'extension de la gare maritime de la Joliette entraîne la désuétude de cette
nouvelle section reprise en 1885 par le PLM et abandonnée au milieu du XXème
Siècle.
Que reste-t-il aujourd'hui ?
En 2001, le « Parc du 26ème Centenaire », a été inauguré à l'occasion du 2600ème anniversaire de la
fondation de Marseille. Certains éléments ferroviaires sont restés en place comme les quais de déchargement de
l’ancienne petite vitesse, ainsi qu'une arche résiduelle de l’entrée du tunnel vers le
vieux port.
Le Tunnel Prado-Carénage transformé est aujourd'hui au service de la
circulation routière.
Notes : 1 Centre de Transfert des Résidus Urbains Sources :
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