Le carnet du CFC
Sur les traces de l'ancien 'Mistral" ou Paris-Bercy—Lyon par la ligne classique
MAD
Les vacances de Noël approchant et n'ayant pas eu le temps de prendre
suffisamment à l'avance nos billets, nous avons du nous rabattre sur la ligne classique pour rejoindre Lyon... et ce n'était pas pour me déplaire.
C'est de la gare Paris-Bercy que partait notre train à 9h26 très exactement. Je retrouvais là la ponctualité si chère autrefois aux cheminots qui au manche de leur machine, les yeux fixés sur le régulateur, avaient la
tâche
difficile de "faire l'heure" et ils s'y appliquaient.
Contrairement à ce que je pensais, le train était pris d'assaut par un nombre important de voyageurs qui comme nous se trouvaient dans l'obligation de prendre ce train à destination de Lyon ou de gares intermédiaires. Il allait tout au long du voyage desservir pas moins de 18 gares entre les deux métropoles.
Installé à une fenêtre à gauche dans le sens de la marche notre voyage commençait sur le rails de "l'Artère Impériale", baptisée ainsi en souvenir de Napoléon III qui l'emprunta.
Aujourd'hui, cette ligne doublée par une LGV, dont le temps de parcours est notablement diminué, n'a plus pour objectif de desservir les trois plus grandes métropoles françaises que sont Paris, Lyon et Marseille, mais de ne pas laisser dans l'isolement les villes qu'égrène son tracé et dont l'affluence en prouve
l'indispensable utilité.
Après de nombreux projets de tracés, celui retenu passe par Dijon et est inscrit dans la loi du 7 juillet 1845. Deux ans plus tard une ordonnance autorise la création de la "Société anonyme du Chemin de fer de Paris à Lyon", qui par manque de crédit restitue la ligne à
l'État en 1848. C'est l'année suivante, le 12 août qu'elle sera inaugurée en présence de Louis-Napoléon Bonaparte, bien que non terminée. La section Paris—Lyon ne fut ouverte qu'en 1854.
Nous traversons l'agglomération urbaine de la capitale, Maisons-Alfort ou immanquablement je pense à mon ami Michel Dubuis puis Villeneuve Saint Georges et son triage mythique qui s'étend sur 270 Ha et dont la friche a regagné ce que
l'activité a laisser perdre. Puis c'est Melun et la forêt de Fontainebleau que le brouillard rend insolite dans ce jour qui semble ne pas se lever. Encore quelques minutes et
ce sera la bifurcation de Moret-Veneux-les-Sablons qui laissera la ligne de Paris à Lyon via Nevers, Saint-Germain-des-Fossés et Saint-Étienne sur notre droite.
Le train a pris de la vitesse et le nom des gares trop fugitif devient désormais
illisible.
L'heure d'attente ressemble davantage à la suppression d'un train (celui de 12h39) que pour cause de travaux que nous n'avons d'ailleurs pas observés, vu la vitesse qui n'a subi aucun ralentissement.
15h44 Lyon-Part-Dieu, c'est ici que s'achève notre voyage qui nous a occupés une bonne partie de la journée et que nous parcourerons dans l'autre sens trois jours plus tard.