L'Association
Le CFC est dans le pré
MAD
La dixième édition de " Le
Moteur est dans le Pré " qui s'est tenu à l'Espace Baudy, au cœur
du
village, les 5 et 6 septembre à Giverny a présenté des moteurs et machines
étonnantes amoureusement restaurés par des mécaniciens experts qui
aiment aussi partager avec les visiteurs leur intérêt dans la préservation du patrimoine.
Le fleuron de la fête était le moteur Lenoir qui a fait son retour. Cet
événement international nous le devons aux Artistes Mécaniciens de Giverny qui
conservent précieusement plus de 150 moteurs en état de marche dans leur Musée
de la Mécanique Naturelle.
Programme :
samedi matin (ou avant le terrain est ouvert depuis le jeudi) : installation : ouverture au public de 12 à 18h
Réception et apéritif au musée à 18h30 et dîner à 20h à l’hôtel Baudy pour les exposants
dimanche matin: 8:30 visite des machines Farcot. De10h00 à 18h. ouverture au public
Cette année, suite à notre
visite de 2014, le CFC s'est décidé à être présent à cette grande
manifestation de moteurs avec le CLM PJ 65 de 1928 qui motorise le Decauville
n° 643 de 1933.
Par conséquent nous avons été chercher une remorque à deux essieux au
Kiloutou d'Herblay et chargé le locotracteur dessus pour effectuer le
déplacement jusqu'à Giverny.
Une fois la remorque à poste il a fallu construire une courte estacade (coupon de 5 m.), caler l'arrière de la remorque et monter le locotracteur par ses propres moyens. Si la première fois nous n'avions pas assez d'élan, la deuxième fut la bonne.
Une fois sur la remorque Jean-Marie, Jacques et moi avons brêlé solidement l'engin sur le plateau pour que les 2,2 tonnes fassent corps avec la remorque.
Photo souvenir avant le départ Guy, Jean-Marie, MAD, Jacques et Didier.
Arrivée
à Giverny où Jean-Pierre et son équipe, déjà à poste nous attendaient pour
disposer la remorque à son emplacement.
Nous avons déjeuné sur place sans oublier de jeter un coup d'œil sur les
moteurs déjà présents et en action pour certains puis sommes retournés à
Villeneuve-la-Garenne en attendant le grand jour.
Le stand en matinée et en fin de journée.
Samedi 5 septembre, arrivée dans la matinée.
Le pré est déjà bien
rempli, les moteurs sont là.
Cette année, le "clou" de la manifestation est le moteur Lenoir,
breveté S.G.D.G de Mignon & Rouart - Rouart frères et Cie
à Paris.
Jean-Joseph Etienne Lenoir (1822-1900) est l'inventeur du moteur à explosion (1860)
est le père du moteur "à air dilaté par la combustion des gaz".
Étudiant à l'école des Arts & Métiers son idée fixe est de créer
un moteur. Ses nombreux projets dans des domaines fort éloignés le mettent à
l'abri du besoin et il peut réaliser alors son rêve : une machine plus
souple que la machine à vapeur dont le développement plafonne, une machine
plus souple, plus légère, plus économique et mobile. Sa machine est une
machine à vapeur avec une bobine, une bougie. Elle est à double effet et à
deux temps.
Cette machine originale est conservée au musée des Arts &
Métiers.
Peu après David Blondin de l'APPEVA amène un speeder dont le moteur à réparer est confié aux mécaniciens de Giverny (il manque la dynamo).
Puis
bien vite arrive l'heure intelligente de la gamelle que nous partageons sous la
tente avec nos amis mécaniciens-magiciens.
Et "magiciens car comme le dit l'adage : La théorie c'est quand
on comprend tout et que rien ne marche et la pratique c'est quand tout
marche, mais on ne sait pas pourquoi. Mais à la place de la suite qui est Ici
rien ne marche et personne ne sait pourquoi, je préfèrerais dire que tout
marche et tout le monde est content (même si on ne sait pas toujours
pourquoi ça marche).
Près du chapiteau culinaire ce stand insolite de burettes rassemblées attirait les mécaniciens en mal de graissage de leurs belles machines.
Quelques moteurs en exposition et en fonctionnement : Bernard, Bruneau, Mahiet, International, Warwick Eagle, Ruston, Hornsby, Bribant, etc. Mais regardez plutôt.
Enfin ça tourne dans tous les sens.
Mais il n'y a pas que les moteurs dans le pré, il y a aussi les machines qu'ils font tourner et les métiers qui s'y rattachent : Le sabotier, le charpentier, le fendeur, etc.
La journée s'est passée comme cela sans que nous nous en rendions compte. Le soir dîner des équipages à l'hôtel Baudy sur les traces de Claude Monet et des peintres américains puisque cet établissement est un des premiers, sinon le premier en France, à avoir été aménagé pour les artistes, les accueillir avec deux ateliers, dans le jardin et sous les verrières.
Le
lendemain vers 7h30 petit déjeuner au stand désert avant de retourner une fois
de plus vers ces belles machines Farcot de 1906 & 1907 à l'usine Singer de
Bonnières-sur-Seine.
C'est dans les années 30 que Singer installa des ateliers de fabrication de machines à
coudre.
Antérieurement cette usine était une fabrique d'huiles, l'origine de
l'entreprise Total.
Pour distribuer l'électricité dans l'ensemble des bâtiments quoi de mieux que l'électricité ? C'est
la raison pour laquelle deux machines Farcot de 34 tonnes ont été installées
entraînant jusqu'à la fin de la fabrication, des dynamos transformées en
alternateur par la magie du bobinage.
Une
des deux machines à gauche la n°
2233
de 1906 et à droite la n° 2256 de 1907.
Joseph Farcot (1824-1908) était un ingénieur spécialiste des machines à vapeur. Il avait amélioré le régulateur
à boules de Watt, servomécanisme empirique.
Il obtiendra un nombre important de brevets dans des domaines très variés :
machines à vapeur, régulateurs, pompes, alternateurs, grues, moteurs
thermiques, servomoteur…
Schéma
de la distribution Corliss qui date de 1849 que Joseph Farcot dans la construction de ses
machines s'est efforcé d'améliorer en prolongeant l'admission.
C'est lui qui inventa le servomoteur et le système asservi.
Une partie du tableau électrique qu'alimentent les deux groupes Alstom de 168 KVA.
Et la collection unique de machines à coudre Singer.
Vers 10 heures la fête reprend et ce dimanche fut une journée de très
grand succès de fréquentation.
Un peu avant midi des voitures anciennes sont arrivées en convoi et se sont
installées près de notre stand.
L'après-midi Alain Garcia nous a fait visiter le moteur du deuxième étage
de la fusée Ariane, une prouesse de technologie, des années voire des
décennies de recherche et de développement avec sans cesse des améliorations
pour arriver à ce joyau de technologie, mais comme il dit Si il n'y avait
pas eu toutes ces vieilles mécaniques ce moteur n'aurait pas existé.
Et de rajouter en fin de visite que le savoir n'a de valeur que s'il est
transmis.
Voilà un bref et incomplet tableau du "Moteur est dans le Pré" édition 2010, que les Artistes Mécaniciens de Giverny nous ont proposé de partager et je peux dire que la passion était aussi dans le pré.
Le lendemain nous sommes revenus chercher le Decauville.