L'Association

Visite du CFC au Rambolitrain (Rambouillet)

Marc André Dubout 

À l'initiative de Pierre G. nous avons passé un après-midi au musée du Rambolitrain.

Ce musée ouvert sur les trains électriques de notre enfance est accessible au public depuis 1984. La collection remarquable est due à Jacques Visbecq et est constituée de trains mécaniques, puis électriques et des années 1850 jusqu'au milieu de XX^ème Siècle. 
Sur les deux étages d'une maison bourgeoise place Jeanne d'Arc sont présentées de remarquables vitrines où l'on retrouve les grandes marques de jouets du Meccano, au Hornby en passant par Märklin, les trains JEP et bien sûr pour les moins jeunes un clin d'œil aux célèbres boutiques du Passage du Have, la Maison des Trains et le Pélican qui ont fait rêver certains d'entre nous dans les années 50 et début 60, n'est pas oublié. Pour moi qui n'était pas revenu au Rambolitrain depuis ... heu ... une vingtaine d'années, c'est avec émotion que je me suis revu au "Passage du Havre", passage obligé les jeudis avec ma mère lorsque nous allions à Paris en prenant les Standard à Courbevoie. En une seconde, on se retrouve 50 ans en arrière, avec le même parfum, le même émerveillement. J'ai revu la CC 7100 en zamac, et la 131T de JEP qui ont fini dans un grenier chez mes parents puis disparu avec les wagons tombereau, les belles voitures voyageurs en tôles peintes et le fourgon, le wagon qui m'intriguait le plus. Et puis le poste d'aiguillage, le passage à niveau, le heurtoir... Exactement comme il y a bien longtemps. Rien que pour ça le déplacement était un aboutissement, un éclair de nostalgie. Pour une visite plus objective il vaut mieux parcourir le site internet du musée parce que moi je suis replongé dans mon enfance, alors j'arrête.

Au deuxième étage c'est le grand circuit, le fabuleux circuit, celui qu'on n'aura jamais mais qu'importe, il existe et c'est bien. Ce réseau unique développe 400 mètres de voie au 1/43^ème et retrace le chemin de fer de l'entre deux-guerres, celui qu'on aimait. Scènes de ville et de campagne, trains de voyageurs et de marchandises, trains de luxe et patachons, dépôt vapeur, petite gare de campagne où l'autorail marque l'arrêt, là encore toute notre enfance ne manque pas de ressurgir. Décidément on n'y échappe pas.

	Le voyage d'un jour commence en plein Paris ville où s'alignent les immeubles hausmaniens. Ils surplombent les quais de la grande gare de l'Est. Dans les rues circulent les voitures un autobus passe sous le fenêtre de notre appartement
	Nous descendons la rue bordée de petits commerces et de maisons
	Une rame de wagons tombereau à essieux chargés de charbon attend sur une voie de garage
	Puis c'est le poste d'aiguillages où les aiguilleurs font les itinéraires pour les entrées, sorties et garages des trains. Du haut de leur poste ils surveillent l'ensemble des voies.
	Les voies de la gare se rejoignent, le train quitte la ville, traverse la banlieue où une usine pointe sa haute cheminée de briques.
	Un train de grande ligne nous dépasse sur une voie adjacente.
	Il s'engage sur un pont et s'éloignent de nous.
	Nous croisons un marchandises tracté par une 72000
	Dans une carrière nous passons devant une Forquenot garée froide sur une voie de garage. Elle a du terminer sa carrière à la manœuvre des wagons de ciment, aujourd'hui, elle est toujours là en attente de démolition. Peut-être qu'un amateur la sauvegardera et qu'on la verra un jour évoluer sur un chemin de fer touristique, mais nous sommes entre les deux guerres et le patrimoine industriel n'est pas l'objet

Dans le jardin autour de la maison on s'active. Deux ou trois ou quatre locomotives en 5 et 71/4 pouces fument et assurent la traction des voyageurs d'un jour. Et puis il y a la famille Dubois, le père qui construit et le fils qui conduit, alors on parle "train", on évoque les souvenirs de Sinsheim, du Bouveret... Le temps passe et il faut déjà repartir.