Visite aux Mécaniciens de Giverny
Marc André Dubout
Giverny on pourrait croire : Oh
! oui, la maison de Monet, le musée des impressionnismes et on n'aurait pas
tord, c'est mondialement connu d'ailleurs quand nous y sommes allés nous avons
croisé des touristes asiatiques. Mais à Giverny, je connais aussi un autre
centre d'intérêt, des artistes d'une autre nature qui m'émerveillent autant
que le grand Claude. Il s'agit de Jean Pierre, Gilles et les autres.
Des fleurs, il y en a dans le pré et en septembre, il y a aussi des moteurs et
ce sont ces moteurs que nous sommes allés voir.
Notre rendez-vous était sans ambiguïté, au pied de la Cockerill des Aciers
Créloi. Il nous fallait bien un point de ralliement reconnaissable, c'est fait
personne ne s'est perdu.
John Cockerill
( 1790-1840), est un industriel britannique, émigré en 1797 en Belgique avec son père William
Cockerill. Ce dernier y vint exploiter les premières machines à carder la laine de façon industrielle sur le continent européen, dans la région de Verviers. En 1817, il achète avec son frère Charles James le Château de Seraing et développe la sidérurgie dans les environs de Liège. Trait d'union entre les bateaux et les trains John Cockerill contribue largement au développement du chemin de fer en Belgique en fournissant, rails, wagons, locomotives, ponts et aussi des paquebots. |
De là nous sommes aller dans un lieu où l'on n'entre
pas tous les jours, dans l'atelier de nos artistes : la salle des machines de
l'ancienne usine Singer, les machines à coudre, vous connaissez ?
Accueillis par
un café et des croissants nos hôtes nous présenté un petit film sur
l'histoire de cette belle salle qui abrite depuis le début du siècle deux
magnifiques machines Farcot élégamment restaurées et fonctionnelles.
Il s'agit de deux machines, n° 2233 de 1902 et n° 2256 de 1907, sa jumelle
symétrique, d'une puissance théorique
de 250 chevaux chacune. Oh ce ne sont pas les plus grosses, mais quand
même, elles sont imposantes. Les quatre chaudières de 125 m3 timbrées à 10
bars, quant à elles, ont disparu, c'était des Babock et Wilcox de la même
époque.
La société américaine Babcock & Wilcox, créée en 1867, est spécialisée dans la construction de chaudières industrielles. Après avoir créé sa première filiale française, en 1881, à Clichy-la-Garenne, l'entreprise augmente sa capacité de production et déménage alors ses ateliers, en 1898, dans les bâtiments de la Société des fonderies et ateliers, à La Courneuve. |
Avant le repas l'apéritif nous a été offert au Musée de la Mécanique Naturelle, entre les moteurs. C'est après avoir déjeuner, non pas à la table de Monet mais dans le restaurant où lui-même s'attablait un siècle plus tôt que nous avons visiter le musée Jean Pierre et Gilles nous ont commenté les moteurs, leur fonctionnement mais aussi leur histoire celui-ci vient d'une chocolaterie, celui-là d'une boulangerie pour pétrir la pâte, etc. Ainsi, nous avons revu la machine à scier de Douville à Villeneuve-la-Garenne qui souvent nous rendait visite au chemin de fer. D'ailleurs pour y être allé plusieurs fois, je me souviens d'une voie de 60 et d'un wagonnet qu'il utilisait pour amener les billes de la rue à l'atelier. Aujourd'hui la scierie été rasée, il y a de beaux immeubles, bien rangés.
Et l'après-midi a passé bien vite, on avait oublié la pluie. Avant de partir un RM a été mis en marche par Christian, nous étions tous autour comme des gamins devant une friandise. |
Amis lecteurs si début septembre, quand les feuilles commencent à rougir, si vous passez par Giverny pensez à vous arrêter quelques heures à cette belle manifestation qui sent bon l'ancien temps :
Le Moteur est dans le pré
Le temps ralenti son rythme et se cale à celui des moteurs qui tournent dans tous les sens, lançant des pétales de fumée vers les étoiles.
Sur les machines Farcot et l'ingénieur
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