Baguenaude
Baguenaude sur la ligne
Vichy—Cusset—Lavoine (Allier)Marc André Dubout
Dès 1865, le Conseil
général de l'Allier pense a créer un vaste réseau en voie métrique (227 Km)
pour combler les lacunes laissées par le P.L.M et le P.O.
Ce réseau communiquait avec celui du Cher et de la Loire soit un maillage de
600 Km, plus important que le Réseau breton.
La ligne a été construite en plusieurs sections :
En 1924 le
département de la Loire décide de racheter la partie de réseau qui se trouve
sur son département qui devient les Chemins de Fer départementaux de la
Loire (CFDL) en conséquence de quoi la partie Vichy—Lavoine est remise à la
Société des Chemins de fer Économiques (S.E.).
En 1949 c'est la fermeture à tous trafics, la dépose a lieu en 1950-51.
Voila, la vie du tacot aura duré de 1905 à 1950.
Le matériel roulant
La traction était assurée par :
Comme sur beaucoup de réseaux secondaires, les voitures voyageurs étaient à bogies et à plate-forme d'extrémité, le parc marchandises était composé de wagons plats, de tombereaux, de couverts, de plats à traverses pivotantes et de fourgons.
Exploitation
À
l'horaire de 1928 de la Société Générale des Chemins de fer Économiques, il
y avait deux trains quotidiens dans chaque sens plus un supplémentaire les
jeudi samedi et dimanche. Le trajet de 38 km durait deux heures et vingt minutes
mais à cette époque les gens avaient le temps et puis avant le chemin de fer, les attelages
s'éternisaient davantage sur les chemins pas toujours très bien empierrés.
Le
tracé
La ligne avait 38 kilomètres de Vichy à Lavoine. Son profil dans les gorges de
Malavaux était difficile et sa construction a nécessité de nombreux
terrassements. Elle compte deux viaducs et deux tunnels avant Les Malavaux et
après Ferrières-sur-Sichon. Les gares sont toutes construites sur le même
plan, typique des secondaires de la fin du XIXè S. avec un bâtiment
voyageurs simple et une halle marchandises accolée.
Vichy
Il n'y avait pas d'installation particulière. Il a fallu attendre 1930 pour
que le train entre en gare de Vichy (quai n°4). Lors de la pose de la voie
métrique entre les rails de la voie normale elle atteignait le nord de la gare
de Vichy où un "embarcadère du chemin de fer de Montagne"
était installé obligeant les voyageurs à marcher pour assurer leur
correspondance avec le P.L.M.
La
gare de Vichy en 1906, époque ou les rails du tacot n'atteignaient pas
encore le bâtiment voyageur. Au premier plan la voie du tramway Cusset—Vichy. |
Cusset
Cusset longtemps tête de ligne possédait une gare comme celles des grands
réseaux. C'était la plus importante et la plus imposante de toutes les gares
de la ligne.
Puis la ligne prenait la direction du sud-est en s'engageant dans les gorges
de Malavaux très prisées des promeneurs où elle franchissait un pont avant de
pénétrer dans un tunnel de 120 m. À cet endroit, la rampe était dure et les
croisements avec la route étaient nombreux.
À noter qu'aux dernières heures du réseau de l'Allier de nombreuses
locomotives furent garées froides en gare de Cusset.
Les Malavaux
Nombreuses sont les photos qui ont été prises autour des Malavaux et c'est
heureux parce que la carrière qui s'est considérablement agrandie a rendu le
site méconnaissable. La gare, elle, a aujourd'hui disparu. Il est à peu près
impossible de reconstituer le cheminement de la ligne en direction de Lavoine.
Sur la carte tout a été effacé par les dimensions importantes de
l'exploitation de ryoliyte (22 ha).
D'autres vues de la ligne dans les gorges de Malavaux. La construction de la ligne a nécessité d'importants travaux de terrassement. |
Malheureusement tous ces clichés font partie de la mémoire et il n'est plus possible d'en voir les traces actuellement à cause de l'extension de la carrière.
La carrière
L’extraction de le carrière aux Malavaux, date de 1905, lors de la
construction de la ligne de chemin de fer départemental Cusset-Roanne (tunnel
et viaduc des Malavaux) qui sera ouverte en 1910 (le tacot sera arrêté en
1949). Les matériaux (« tuff ryolytique ») du gisement sont d’une résistance
telle qu’ils sont devenus une véritable référence pour les travaux publics.
Aujourd'hui la carrière produit 150 000 tonnes de rhyolite annuellement à
l'usage des routes, centrales à bétons, centrales d’enrobés…
La carrière des Malavaux, est exploitée depuis 1981 par la société Jalicot
sur une superficie de 12 ha 44 a.
La
locomotive Blanc-Misseron n°1 de 13 tonnes finissant sa carrière aux
Malavaux près de Vichy (1956) Collection UNECTO. |
Le Gacon
Molles
Le train faisait une halte pour refaire de la vapeur. On dit que le
mécanicien en profitait pour déjeuner ou se désaltérer pourtant l'horaire
n'affiche pas un arrêt important.
Puis la ligne continuait avec un profil plus difficile. Il y avait un arrêt : Les Grands Nauds puis on arrivait à Le Pouthier
Le Pouthier
La gare discrète derrière les branches. | |
La plate-forme en remblai se faufile entre les arbres et se dirige vers Le Mayet-de-Montagne. |
Après deux arrêts : Barnichon et Le Baptier la ligne rejoignait celle qui venait de Trézelle par La Palisse qui avait son terminus à Le Mayet-de-Montagne.
Le Mayet-de-Montagne
Village de foire et de marché Le Mayet-de-Montagne avait une grande
activité commerciale et le train assurait les liaisons vers les villes et
bourgs voisins. Trafics de
bois, de céréales, de bestiaux ajoutaient à la vie de cette bourgade
bourbonnaise sans compter les trains de foire qui déversaient leurs voyageurs.
En 1910 la gare fut considérablement agrandie et comme certaines des grandes
compagnies elle avait un château d'eau, une grue, une bascule, un quai
d'embarquement et des voies de garage.
Ensuite la ligne coupe la route de Cusset
La maisonnette du P.N. | |
et
de l'autre côté de la rue une autre station. La voie passait au niveau des tables et chaises. |
et se dirige vers le sud en direction de Ferrières-sur-Sichon.
Ferrières-sur-Sichon
Peu après Ferrières-sur-Sichon, la ligne traverse un viaduc et
un tunnel encore visibles.
Le viaduc de Moulin Neuf fut un des premiers ouvrages réalisés par l'application du ciment armé
dans le département de l'Allier.
Il a été réalisé par Monsieur Freycinet - Ingénieur des Pont-et-Chaussées qui
utilisa le Ciment Portland Artificiel.
Ensuite une longue rampe était redoutée des équipes de conduite. La ligne suivait le Sichon et le GC 49. C'était le lieu des scieries actionnées par les cours d'eau. Enfin le train arrivait en gare de Lavoine-Laprugne dernière gare dans le département de l'Allier. La ligne continuait dans le département de la Loire et allait jusqu'à St Just-en-Chevalet et Boen.
Lavoine-Laprugne
824 m d'altitude.
Un train stationne en gare de Lavoine-Laprugne. |
Ici s'arrête la ligne des CFC. La ligne continue ensuite dans le département de la Loire, exploitée par la Société des Chemins de fer Économiques de Lavoine-Laprugne à Boën.
Sources :
Sites : |
Si une image de cette page vous paraissait non libre de droits, merci de m'en faire part