Baguenaude
Baguenaude sur la ligne Carnoules—Gardanne (Var et Bouches-du-Rhône)
MAD
Les premières
délibérations concernant l'établissement d'une ligne de chemin de fer en
Centre Var, remontent au 24 Avril 1838. La ligne de Carnoules à Gardanne est
concédée au P.L.M. qui ouvre la section Marseille—Gardanne à l'automne
1877. La ligne est ensuite prolongée jusqu'à Trets (dernière station dans le
département des Bouches-du-Rhône).
Il a fallu attendre 1880 pour voir
se réaliser la section vers Brignoles, puis Carnoules dans le département du
Var.
Détail de la
ligne. Carte Michelin 84 plis 13-14-15-16
Nomenclature des gares, stations, et haltes de la ligne Carnoules—Gardanne d'après la table alphabétique des lignes P.L.M. de 1926.
La ligne part de Carnoules, grand centre ferroviaire doté d'un dépôt de locomotives avec rotonde et atelier de réparation (PK 0).
Le B.V. de la gare de Carnoules PK 0 . |
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Le dépôt des machines qui faisait relais entre Marseille et Nice. |
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Une vue du dépôt de Carnoules avec la rotonde derrière les wagons couverts. |
Après avoir laissé sur la droite, l'artère Marseille-Nice, la ligne franchit un viaduc de 40 m et se dirige vers le Nord en suivant le CG130 jusqu'à Besse-sur-Issole par une rampe de 16 à 18 mm par mètre. Elle s'incline ensuite vers l'Ouest en direction de Sainte Anastasie toujours en rampe, puis Forcalqueiret où elle reprend la direction du Nord jusqu'à Camp-lès-Brignoles (aujourd'hui Camp-la-Source), point culminant de cette partie orientale de la ligne, pour enfin atteindre Brignoles, sous préfecture du Var.
Puis la ligne se dirige vers le nord jusqu'à Besse-sur-Issole et suit le rivière jusqu'à Forcalqueiret en traversant une région de vignes.
Puis elle suit la RN 554 jusqu'à Brignoles.
À partir de Brignoles la ligne suit la vallée du Caramy et la RN7 en direction de l'Ouest et arrive à la gare des Censiès, simple station à service restreint, qui connut au moment de l'extraction de la bauxite une activité intense sur l'embranchement Péchiney où était chargé le minerai jusqu'en 1980. La voie continue toujours en rampe et pénètre sous les ruines du château de Valbelle par un souterrain en courbe de 152 m de long et débouche sur la gare de Tourves.
Toujours en rampe, elle atteint Saint-Maximin après avoir franchi un pont sur le Cauron et le souterrain du Puits (73 m).
Entre Saint-Maximin et Pourcieux, elle atteint son point culminant, et franchit deux viaducs de 70 et 85 m construits à flanc de colline et après avoir traversé le tunnel de Saint Pilon, long de 180 m.
Elle redescend sur Trets en passant par la halte
éloignée de Pourrières aujourd'hui disparue.
Trets fut un moment le terminus de la ligne.
La ligne continue ensuite régulièrement et dessert les gares de Peynier-Rousset, Château l'Arc (halte) et la Barque où elle rejoint la ligne d'Aubagne aujourd'hui déferrée.
Elle dessert ensuite la halte de Meyreuil et atteint Gardanne (PK 78,8) où elle rejoint la ligne Marseille—Aix.
Gardanne, la gare côté voies. À gauche direction vers Aix-en-Provence et Carnoules, à droite direction Marseille. | |
Plan des voies. |
L'exploitation
Quatre omnibus quotidiens reliaient Carnoules à Gardanne dans les deux sens.
Le trajet durait entre 2h15 et 3h. La traction était assurée par des machines du dépôt de
Carnoules, important centre ferroviaire.
En 1936, il y avait deux aller-retour Carnoules—Gardanne, plus un Carnoules—Brignoles le trajet durait 2 heures et 12 minutes.
Au moment de la
nationalisation en 1937, la desserte voyageurs ne comprend plus que deux trains légers circulant de bout en bout.
À partir de 1943, l’occupation a apporté un regain d’activité avec le transport de la bauxite qui nécessitait la mise en route de nombreux trains supplémentaires. La ligne, épargnée par les bombardements, a permis le doublement de celle du littoral et a vu en 1944 un autorail Renault VH transporter des passagers munis d’ordre de mission.
Après la guerre, on a pu voir des 141R mazoutières. L’essentiel du trafic était alors apporté par les gisements de bauxite dont la production était expédiée sur l’usine de Gardanne appartenant au groupe
Péchiney, à raison de 1500 tonnes de charge brute tous les jours ouvrables. En 1961, le trafic représentait 900 000 tonnes annuelles de minerai confiées au chemin de fer.
La ligne a vu acheminer des matériels italiens, espagnols et des rames TER.
En 1966, des locomotives diesel 63000 de Marseille assurèrent la traction des rames de 1500 tonnes à raison de trois machines : deux en traction, une en pousse attelée, qui
pouvait être doublée pour les charges de 2000 tonnes.
Différentes entreprises :
Péchiney, Alusuisse, la Société d’Alumine de la Barasse, les cimenteries Lafarge du Havre passèrent des contrats de transport. En 1980, le contrat de la bauxite, arrivé à échéance ne fût pas renouvelé et la ligne fût neutralisée sur sa section centrale.
D'après le n° 87 de "Rail & Industrie de mars 2022, dans l'article "Ils sont les héritiers du 5ème Régiment du Génie : rencontre avec les sapeurs-ferroviaires de Mourmelon (Marne 51) page 18, Marc Le Rochais écrit "Dans le dossier de la ligne Carnoules—Gardanne, ligne du Réseau Ferré Stratégique de Défense (RFSD), permettant en cas de blocage de la ligne principale de contourner Marseille, de desservir le port de Toulon et le camps de Canjuers, c'est la Commission Centrale Fer (CCF) qui était à la manœuvre pour obtenir en contre-partie de sa sortie du réseau stratégique une convention fixant des garanties de circulations ferroviaires militaires sur la ligne Miramas—La Motte-Sainte-Roseline en terme de sillons."
Actuellement, deux projets sont en gestation pour la ligne de Carnoules à Gardanne :
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