Baguenaude
Baguenaude sur la ligne
Aubagne—La Barque
(Bouches-du-Rhône)
Situation et détail de la ligne
La ligne
Aubagne—La Barque a eu une construction tardive et une exploitation très tôt
suspendue. Sa durée de vie n'a été que d'une soixantaine d'années et
étroitement liée à l'activité des Houillères de Provence.
La concession est
attribuée au P.L.M. en 1863 pour une ligne d'Aubagne à Fuveau en vue de
desservir les différents puits de lignite des Charbonnages des
Bouches-du-Rhône. Cinq ans plus tard, le 27 janvier 1868, l'antenne Aubagne—Valdonne
est ouverte. En 1904, le P.L.M. ouvre le tronçon Valdonne—La
Barque beaucoup plus difficile à réaliser vue la topographie entre les
vallées de l'Huveaune et de l'Arc.
Sa longueur est de 30 Km.
La fermeture aux voyageurs remonte à 1939 et celle des marchandises en 1972.
Si la plate-forme a été conservée, la voie n'existe plus que d'Aubagne à
Valdonne, mais neutralisée.
Les
horaires de 1915
En
1936 il y avait trois trains quotidiens d'Aubagne à La Barque plus un partiel
de Valdonne à Aubagne.
Aubagne
La ville d'Aubagne environ 50000 habitants est bien connue pour la
fabrication des santons et pour la présence de la Légion Étrangère.
De nombreuses manifestations culturelles y ont lieu.
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Le
B.V. de la gare d'Aubagne (1ère classe), côté place. C'est un bâtiment à cinq
travées, flanqué de deux ailes d'une et de deux travées. |
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Vue
côté voies. À gauche direction Nice, à droite direction
Marseille. |
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Cliché
pris sensiblement sous le même angle un siècle plus tôt. Rien n'a bien
changé, sinon la caténaire et le bâtiment à droite du B.V. qui a
disparu |
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La
gare des marchandises et les voies de débords. |
L'ancien dépôt est devenu le
Centre Régional des Engins Mécaniques de la Région de Marseille (CREM).
La gare de triage comprend sept voies largement utilisées du temps de
l'activité charbonnière.
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La
gare marchandises transformée en aire de service. La grue est toujours
présente. |
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Le
pont tournant. |
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La
remise à quatre voies, aujourd'hui inutilisée pour abriter le matériel roulant. |
La ligne Aubagne—La Barque
prend naissance en gare d'Aubagne puis se sépare de celle Marseille—Nice
en s'inclinant vers le nord pour rejoindre la RN 96 qu'elle suit sur sa
gauche.
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Vue
en direction de Nice. À gauche la voie unique de La Barque-Fuveau, à droite
les voies Marseille—Nice |
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La
bifurcation de la ligne de La Barque-Fuveau. À
gauche
un omnibus pour Toulon vient de quitter la gare d'Aubagne. |
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De
l'autre côté du pont la voie a déjà disparu sous la vigne vierge. |
Elle passe devant le
Mont Garlaban surmonté d'une croix et arrive à la gare de Pont de l'Étoile.
Pont de l'Étoile
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La
voie d'évitement avait été prévue, mais la proximité avec Aubagne ne
rendit pas nécessaire son établissement.
Vue en direction de La Barque-Fuveau. |
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Le
B.V. de 4ème classe de la station Pont de l'Étoile côté place.
C'est une station de quatrième classe. |
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Le
B.V. vu du côté voies... |
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...
et
l'abri voyageurs côté La Barque-Fuveau qui servait aussi de lampisterie.
La voie est enfouie sous les herbes mais bien présente. |
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L'aiguillage
de la voie d'évitement, déposée en 1896 alors que la gare devient une
simple station. |
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L'entrée
du souterrain situé juste après la gare. Vue côté Aubagne.
Long de 171,4 m. |
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Vue
côté La Barque-Fuveau. À la sortie du tunnel en courbe succède une
importante tranchée maçonnée. |
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Le
PN de la route de Lascours. Vue en direction de La Barque-Fuveau. |
Roquevaire
J'ai pu suivre
à pied la voie entre les gares de Roquevaire et d'Auriol-St Zacharie. Cette section centrale suit
la vallée de l'Huveaune qui prend sa source dans le massif de la Sainte Baume
et présente une topographie assez variée, avec ponts, tranchées et souterrain.
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Aiguillages
d'accès à la gare de marchandises à l'entrée de la gare de Roquevaire.
Le second aiguillage donnait accès à la voie de débord. |
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La
gare de
Roquevaire côté voies. Les voies principale et d'évitement passaient
juste devant le bâtiment. Aujourd'hui elles sont en partie recouvertes par
le bitume. On peut encore voir un appareil de voie enseveli non loin du B.V. et de l'autre côté, ceux qui menaient les voies dans la cour des
marchandises aujourd'hui investie par un gymnase. |
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Le
site a bien changé. Le B.V. a été transformé en maison d'habitation,
l'abri de quai à disparu ainsi que la voie en direction de La Barque-Fuveau et
l'autre est en partie sous le bitume.
Un train en direction de La Barque marque l'arrêt. |
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Vue
en direction de La Barque-Fuveau. La voie continue en rampe entre la Chaîne de l'Étoile et la
Montagne de Regaignas en direction du Nord suivant en partie l'ancienne RN
96.
Ne nous méprenons pas, sous la terre, les rails. |
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La
voie passe sur une double travée de pont : le premier sur la RN 96, le second
enjambant l'Huveaune. |
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Le
pont sur l'Huveaune. |
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Elle
continue à flanc de montagne, souvent en tranchée. |
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Détail
d'une percée de barre à mine lors du percement de la tranchée.
L'échelle fixée dans la roche à droite donnait accès aux fils
télégraphiques. |
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Puis
c'est l'entrée du tunnel St Vincent en courbe. Longueur : 222 m. (côté Aubagne).
Il est
préférable de s'équiper d'une lampe électrique car, un court instant,
on ne voit aucune des sorties à cause de la courbe. |
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L'entrée
du tunnel, côté La Barque-Fuveau (nord). |
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Puis
la voie continue à travers roches et buissons. |
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Parfois
les rails se perdent sous la végétation, mais la plate-forme est restée
en bon état.
On arrive à Pont de Joux où
elle franchit la RN 560, juste avant la gare d'Auriol-St Zacharie. |
Auriol—St Zacharie
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Gare de
troisième classe munie de citernes pour l'alimentation des locomotives.
De cette gare un embranchement vers Saint Zacharie avait été projeté
mais jamais construit. Seule une voie supplémentaire atteste de ce
projet. |
Le B.V. d'Auriol-St Zacharie
a disparu, l'espace étant investi par la
DDE. Seule est restée debout l'ancienne halle-marchandises en mauvais
état et difficilement accessible. Seules
les voies sont encore en place.
La gare d'Auriol-St Zacharie
était pressentie comme tête de ligne (1867) vers Saint Zacharie, mais
l'embranchement ne fut jamais construit.
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La
halle marchandises en très mauvais état. Elle servait à un ferrailleur
qui semble avoir disparu. Aujourd'hui c'est la DDE qui occupe les lieux
bien sinistres. |
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La
plate-forme juste après Auriol-St Zacharie. |
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La
voie continue vers La Bouilladisse.
Certains ponceaux (Le Maltrait)
demandent un peu de vigilance pour être franchi à pied. |
La voie continue toujours vers
le Nsord et passe sous l'autoroute A52 (Aubagne—Aix-en-Provence).
Puis elle s'incline vers l'Ouest avant d'entrer en gare de La Bouilladisse
équipée de la voie principale et d'une voie de débord.
La Bouilladisse
Centre minier avec le site de Pinchinier, le charbon était chargé dans
les wagons par plan incliné ou directement à partir des charrettes qui faisaient la navette entre l'extraction et la voie ferrée.
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Vue
générale de La Bouilladisse.
On distingue à droite le bâtiment de la petite vitesse et le garage de
wagons tombereaux pour le transport du lignite. Au centre le passage à
niveau qui croise la route nationale 96. |
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L'ensemble
des installations avec le B.V. et la petite vitesse en arrière plan. À
droite les wagons houillers de 10 tonnes modèle 1855.
La Compagnie des Mines de la Bouilladisse avait obtenu l'expédition de
son lignite par le rail vers Marseille. |
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Voie
unique en gare de La Bouilladisse. La voie d'évitement aurait été
déposée en 1874 et dès 1902 des rappels de vœux auraient été
formulés pour sa repose.
L'abri de quai, sens Aubagne a disparu. |
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La
gare de quatrième classe de La Bouilladisse (à deux travées) vue en direction d'Aubagne. |
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La
passerelle au-dessus de la voie en face de la Mairie et des écoles. |
À la sortie de la gare, la
voie traverse la RN96 à niveau et continue vers le Nord-Ouest.
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Le
PN n°4 qui coupe la RN 96. Même si on ne les voit pas, les rails sont
sous le bitume.
"Sous les pavés, la plage, sous le bitume, la voie ferrée"
Vue en direction d'Aubagne. |
Entre La Bouilladisse et Valdonne, la voie tangente la partie Est de la Chaîne de
l'Étoile
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Peu
après le pont sur l'I.C 6 (aujourd'hui D8), la voie passe en sous-bois et
est restée en relativement bon état. Cela dit, les dernières traverses ont été changées en 1965.
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Les
ouvrages d'art ont conservé leur harmonie, s'intégrant à la nature. |
Valdonne-Peypin
Cité ouvrière, Valdonne a connu une activité industrielle importante.
Différents embranchements miniers des Houillères de Provence amenaient les
wagons aux divers puits.
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L'usine
de ciment Vicat à Valdonne juste à l'entrée du tunnel du Collet du Servet.
Cette usine était reliée à la carrière par une voie de 50 qui en
desservait ses installations.
Des coupons de voie ont été retrouvés sur place. |
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Juste
avant d'arriver en gare de Valdonne. À gauche une voie en impasse
utilisée par l'ancienne cimenterie Lafarge (ex. ciment VICA), à
droite, la ligne en direction d'Aubagne. |
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Côté
La Barque, le
mur de soutènement. Un peu plus loin, c'est l'entrée du souterrain juste
après la courbe vers le Sud. |
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Le
B.V. de la gare de Valdonne bien restauré et habité. L'œil non averti
ne voit pas que c'était une ancienne gare de chemin de fer.
Dans la cour marchandises un marchand de bois a installé son activité. Diverses
industries occupent encore le site, même si l'animation n'est plus celle
d'il y a cinquante ans. |
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À Valdonne un embranchement
minier se détache à droite de la ligne pour desservir le puits Castellane. La
ligne, prolongée en 1904 s'incline vers la gauche pour
passer dans le tunnel de Collet du Servet (382 m.). |
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Pont
donnant accès à l'embranchement minier des Charbonnages de France (Puits
Castellane). On serait tenté de croire que c'est le prolongement de la
ligne, il n'en est rien. La ligne s'incurve vers le sud pour s'enfoncer
dans un souterrain bien caché. |
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La
plate-forme de l'embranchement minier est devenu un chemin et une réserve de chasse. |
Revenons à la ligne qui décrit quelques
circonvolutions pour reprendre de l'altitude et juste après la gare de Valdonne
passe en souterrain. La rampe est alors de 26,5%o jusqu'au
sommet et redescend sur le versant de l'Arc avec la même pente.
À partir de là, la voie est, aujourd'hui déferrée. Seule persiste la plate-forme
accompagnée de son tuyau (boues rouges).
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Entrée
du tunnel du Collet du Servet d'une longueur de 382 m. côté Valdonne une
tranchée embroussaillée et remblayée partiellement avec des gravats
annonce le tunnel. L'entrée est murée. Non loin de là une entrée de
mine mène à un travers-banc. |
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Sortie
du tunnel du Collet du Servet côté Cadolive. De ce côté la visibilité
est meilleure et le tunnel semble être utilisée. |
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Puits
Armand (1890). Le
paysage minier des cités ouvrières de Peypin et de Valdonne, commune de
Peypin.
Sur un rond-point, on peut voir un locotracteur Berry en voie de 50 en
monument pour rappeler, l'activité industrielle du site. |
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Peypin,
le puits Armand à l'écart de la voie ferrée et de la route de Marseille
à Saint Maximin. |
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Triage
du charbon au puits Armand. Ce sont les femmes qui assurent cette tâche
ingrate. |
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L'Auberge-neuve
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L'Auberge-neuve. Le pont
sur la voie ferrée.
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Cadolive
Saint Savournin
La déclivité atteint alors 26,5%o, c'est le maximum sur
cette ligne difficile.
Entre Cadolive et Gréasque,
il est mentionné sur la carte une gare qui pourrait être celle de Puits
Léonie, bien que le village de Saint Savournin se situe assez loin, mais cette situation n'était pas rare.
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La
gare en question passablement transformée et méconnaissable, ... (si c'est
bien elle). |
Ensuite
la ligne continue vers le Nord en direction de Gréasque. Si la voie a été enlevée, la
plate-forme est encore bien présente avec cette canalisation 2
que l'on retrouve
un peu partout.
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Petit
pont routier supérieur avant d'arriver sur Gréasque.
Noter l'état impeccable de la maçonnerie plus que centenaire. |
Gréasque
Gréasque était une ville minière avec l'extraction du lignite. Les mines
ont fermé en 1961. Pour l'œil non averti à l'archéologie industrielle, rien
ne laisse à penser que cette petite ville avait une activité minière et
ferroviaire importante sinon, le musée de la mine 1
installé au Puits Hély d'Oissel qui fut en activité de 1922 à 1962.
Le Puits Hély d'Oissel fut dans les années 50 un puits phare du bassin minier de
Provence qui ne comptait pas moins d'une cinquantaine de foncements.
Un traînage aérien menait le charbon à la station de criblage où il était
chargé dans les wagons.
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La
gare au temps des charbonnages. Vue en direction de La Barque-Fuveau.
C'est un peu après, sur la gauche qu'aboutissait le traînage arien du
puits Germain. |
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Un
train en direction d'Aubagne entre en gare de Gréasque. |
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Aujourd'hui
il reste le B.V. construit en 1901 avec sur son pignon sud (côté Aubagne) une fresque
imposante qui rappelle la présence du chemin de fer. |
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Pignon
Nord (côté La Barque-Fuveau) avec la halle marchandises accolée au B.V.
Un ancien mineur m'a expliqué que le tri des wagons se faisait dans la
cour marchandises. Les manœuvres se résumant en l'échange les vides par
des pleins qui descendaient sur Marseille. |
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Vision
poétique de la locomotive qui crache des fleurs au milieu des champs de
lavandin dans un décor provençal sur arrière fond de Montagne Sainte
Victoire. Cette
fresque, si elle rappelle la présence du chemin de fer (à vocation
industrielle), fait oublier par ailleurs que cette ligne traversait il y a
une soixantaine d'années une région de houillères.
Et oui il n'y pas eu que de la lavande en Provence. |
Puits l'Huillier
Simple halte de desserte minière aujourd'hui disparu. Un rond-point a pris
la place de l'emprise ferroviaire.
Fuveau
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Il
ne reste rien de l'emplacement de l'ancienne gare de Fuveau sinon, ce mur
de soutènement bien caractéristique et dont certaines pierres ont
déjà été subtilisées. |
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La
gare au début du siècle. Une voie unique sans évitement à cause de la
proximité de la gare terminale de La Barque.
Le B.V. a été rasé. |
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L'inauguration
de ligne en gare de Fuveau le17 février 1906. |
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Le
dernier pont avant l'arrivée de la ligne en gare de La Barque-Fuveau.
La suppression du tablier a obligé le Petit Train de la Sainte Victoire
à stopper sa ligne côté La Barque. |
La Barque
Le nom de la gare de La Barque, vient du fait que le chemin le plus rapide pour aller de Fuveau à Aix était autrefois la voie fluviale. On empruntait une
barque sur la rivière de l'Arc, qui passe au Nord du village.
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La
gare de La Barque. Le bâtiment a reçu une travée sur son aile Ouest et
trois sur le côté est en 1904 lors de la jonction avec la ligne venant
d'Aubagne. |
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Le
plan des voies de la gare de La Barque en 1904. |
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La
Barque à la création du Conservatoire
Provençal du Patrimoine de Véhicules Anciens par Noël Mailliary.
À gauche le locotracteur Berliet et la 020T Henschel de 1911. |
La ligne rejoint celle de
Carnoules—Gardanne.
En 1904 suite à ce prolongement de Valdonne à La Barque, le B.V. a été
agrandi d'une travée côté Gardanne et de quatre côté Carnoules.
Aujourd'hui cette gare est encore desservie pour le transport de l'alumine.
Gardanne
Gardanne était un centre charbonnier important il y a encore quelques années en
arrière.
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Gardanne
tête de ligne vers Aubagne. Un train se dirigeant vers Marseille. |
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Au Chaix de 1936, il y avait
quatre trains dans le sens Aubagne—La
Barque et cinq en sens inverse dont deux partiels Valdonne—La
Barque.
Les derniers trains voyageurs étaient financés par les Houillères pour le transport des ouvriers de
part et d'autre de Valdonne et des centres miniers.
Au début les locomotives étaient comme sur beaucoup de lignes du P.L.M. des
030 "Mammouth" vite remplacées par des 031, des 040 et enfin des 140 E
et autres séries.
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Locomotive
030 tender type "Mammouth" à mécanisme intérieur.
(Photo P.L.M.) |
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Locomotive
030 tender type Bourbonnais chaudière type 1867 série 1814 à 2457 (Photo
Muséon di Rodo). |
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Locomotive
mixte 031-A série 1 à 140. |
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Locomotive
mixte 140-E série 101 à 213. |
En 1940 le service voyageurs est rétabli sur l'ensemble de la ligne, des
voitures sont adjointes aux trains de marchandises.
Des BB 63000 ont circulé entre Aubagne et Valdonne jusqu'à la fin en 1960.
Enfin la difficulté de la ligne incita la S.N.C.F. à en faire une école de conduite des
locotracteurs.
Voilà notre voyage terminé
et certainement bien incomplet. Il aurait fallu parcourir la ligne à pied de bout en
bout comme le faisaient les cheminots jusque dans les années soixante.
Une ligne attachante associant l'ère du charbon et des cités industrielles à
la belle lumière de la Provence.
Aujourd'hui les visiteurs de la région ont du mal à imaginer l'activité
industrielle intense que cette partie de la Provence a connu de la fin du XIXème
Siècle et jusque dans les années 60. Pourtant quelques terrils cachés sous la
végétation, les remblais, buissons et tranchées de ligne oubliée sont là
pour le rappeler à ceux qui savent voir.
Témoignage
de Jean Baredge du CPPVA - Entretien de l'été 2010.
Il y a un train de voyageurs qui a roulé jusqu'à la fin des années 60,
"Le Train des Mineurs", c'est à dire jusqu'à la fermeture des mines, mais
c'était un train payé par les Houillères de Provence. C'était le train des
Houillères qui circulait aux heures de relève.
Les trains de charbon étaient chargés à Gréasque, Cadolive, Valdonne et
descendaient par Aubagne parce que à Aubagne, il y avait le triage et puis la
descente était plus douce.
Il y avait quelques trains qui passaient par La Barque, mais pour l'industrie
locale, sur Gardanne, Aix....
Et puis il y avait les marchandises générales.
À Valdonne, il y avait une grande cimenterie qui utilisait un tiroir le long de
la voie en direction de La Bouilladisse et puis il y avait plein de
petites industries, des briqueteries, une usine de carrelage, alors tout ça, ça
donnait des marchandises à transporter.
Dans les années 50 sur la ligne il y avait des 140 J. Des E, il y en avait
un peu moins et à Aubagne on voyait des 140 G.
La ligne s'est arrêtée avec la fermeture des mines. Elle a été
déferrée de La Barque à Gréasque d'abord et ensuite jusqu'à Valdonne.
Mais avant elle servait d'école pour les tracteurs jusqu'à Gréasque à
cause de sa rampe de 26%o, ensuite ils ont
neutralisé le morceau Valdonne—Gréasque et les derniers trains qui sont
venus ici, ce sont les trains de plaisir de la FACS avec une locomotive
qui poussait les voitures parce que soit disant que c'était dangereux vue
la rampe, alors que pendant près d'un siècle des rames entières
circulaient machine en tête et avec des trains plus lourds. Il y eut aussi un train organisé par le
syndicat d'initiative d'Aubagne, d'Aubagne à Valdonne.
Aujourd'hui il y a un projet de réouverture de la ligne d'Aubagne jusqu'à Valdonne
en tram-train ou en TER.
Valdonne fut longtemps le terminus avec plaque tournante et sa remise à
locomotives. C'est après, en 1904, qu'ils ont construit le tunnel et
prolongé la
voie vers Cadolive et St Savournin. On l'avait construite pour le charbon
(le lignite) surtout pour la navigation à vapeur à Marseille.
Le train des mineurs, il a marché pratiquement jusqu'au bout. C'était un
train ouvriers avec certainement le matériel le plus vieux de la SNCF.
C'étaient des voitures à trois essieux à portières latérales et
certaines n'avaient que la vitre de la porte, donc les plus vieux modèles
du 19ème siècle.
À Aubagne il y avait deux voies à quai et une autre voie de départ pour
Valdonne. Comme les mineurs faisaient les trois-huit il y avait un train
aux heures de relève.
Ici à La Barque j'ai vu des 140 J et comme la plaque était trop
courte, on dételait le tender et on tournait la machine et le tender
après. Ah ! c'était une sacrée époque !
Après quand il y avait des express, c'était des 230 B. Il y en a une
qui est restée longtemps à Aubagne, peut-être dix ans, elle n'avait plus
de bielles.
Aujourd'hui il n'y a plus rien.
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|
En suivant
la ligne sur la carte. |
Notes
- 1
Le puit Hély d'Oissel, pôle historique minier présente l'histoire
de l'exploitation minière et l'évolution des techniques
d'extraction, le métier de mineur ses conditions de travail, ses
dangers.
On y voit également la salle des machines, le chevalement de 25 m. et
une mine reconstituée.
Le pôle Historique Minier est animé par l'Association La
Carbouniero de Prouvènço
Information
Tél. 04 42 69 77 00
http://ww.poleminier.com
info@poleminier.com
- 2
Cette canalisation qui suit la plate-forme de Gardanne à Aubagne,
puis jusqu'à Cassis évacue les boues rouges issues du lavage de la
bauxite à l'usine de Gardanne. Ces boues minérales vont en mer dans
la fosse de Cassis.
Liens
Bibliographie
- "Entre
Aubagne et La Barque-Fuveau, la voie ferrée du lignite" - Jean
Le Dantec, Jean-Claude Chaussedent, - Club cartophile - 1006
marseillais
|
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