Le carnet du CFC

Sur la trace des C.S.A., la ligne en images
En février 2010, nous sommes retournés dans la région du sud de l'Aisne pour essayer de retrouver des traces de ce chemin de fer départemental oublié.
Notre recherche a commencé sur la place de la gare de Château-Thierry

De Château-Thierry à Éssômes

Hier

Aujourd'hui

 
La place de la gare au début du XXè. Le café "Terminus." Aujourd'hui le "Terminus" existe toujours mais il a bien moins fière allure, le charme a disparu.
Puis la voie partait en direction de l'Est et s'infléchissait sur la gauche pour traverser l'avenue de la République et 
atteindre la sucrerie aujourd'hui remplacée par un silo. Les voies métriques et voies normales convergeaient pour la desserte de la sucrerie. Aujourd'hui seules deux VN subsistent et sont encore utilisées par le silo.

Ensuite la ligne des C.S.A. traversait d'abord la Marne par un pont en béton de 77 m à double arches qui a été détruit à plusieurs reprises puis reconstruit, pour enfin disparaître à jamais, amputant la C.S.A. de sa correspondance avec la Compagnie de l'Est.
Le premier pont était caractérisé par une sculpture représentant des chevaux marins exécutée par le sculpteur Albert Laplanche
 
Aujourd'hui, on devine les culées sous la végétation.
Le pont détruit en 1918 
puis  reconstruit en 1920. Les chevaux marins ont disparu.
Sur la rive gauche de la Marne en remblai la voie arrivait au dépôt-atelier de la C.S.A. aujourd'hui repris par la Régie des Transports de l'Aisne. Rien n'est reconnaissable, si ce n'est le tracé de la raquette de retournement suite à la destruction du pont rail-route.
La voie suivait ensuite l'avenue de Château-Thierry à Brasles pour arriver 
au Quai de la Poterne. Noter la maison d'angle qui a subsisté.
La voie passait au droit du pont sur la Marne et poursuivait vers l'Ouest pour arriver à la station Champ de Mars près du port
Elle continuait ensuite pour prendre la direction d'Éssômes au carrefour de la Girafe au lieu dit La bascule où la voie s'incurvait légèrement.
La voie de la C.S.A. passait sous le pont de la ligne Château-Thierry, Brény aujourd'hui disparue. Le pont a été remplacé par ce beau carrefour et la plate-forme remplacé par une rocade bien pratique pour les automobilistes.
Éssômes, gare de bifurcation. Au nord vers Mareuil-sur-Ourcq et Neuilly Saint Front et au sud vers Verdelot.
La voie arrivait par la rue du général De Gaulle laissant admirer le chevet de la Basilique St Féréol
puis arrivait place de la mairie et passait derrière la fontaine St Féréol construite en 1874 et qui existe toujours.
pour arriver à la gare qui se composait de trois voies plus une en impasse.
À gauche la gare vue  de la direction de Gandelu. À droite seule le bâtiment de la petite vitesse subsiste recouvert de lierre.
À Éssômes, vue en direction de Château-Thierry. La boutique à gauche de la photo existe toujours. C'est devenu une boulangerie.

D'Éssômes à Verdelot

En direction de Verdelot les virages de la route vers Azy.
La gare d'Aulnoy en bord de route. C'est aujourd'hui une coopérative vinicole.
La ligne suivait la RN 369 en direction d'Azy. La gare a disparu et à la place ce sont des maisons qui se sont construites. L'ancienne voie est devenue la rue de la Gare.
La voie franchit ensuite le pont sur la Marne, pont qui a été reconstruit depuis et peu de gens savent qu'à cet endroit circulait autrefois un tacot bien sympathique.
Elle traversait à niveau la route de Château-Thierry à Rebais dans le village de Chézy-sur-Marne et suivait la route IC36 en direction de Rozoy et Viels-Maisons.
Sur cette photo, on voit très bien la plate-forme assez bien conservée à l'endroit exact où elle croise la Dhuis (aqueduc qui aliment la région parisienne en eau potable).
Elle continue ensuite en direction de Rozoy. de temps en temps on peut voir sur la route des panneaux "Chemin du C.S.A.". 
Qui aujourd'hui peut savoir ce que ces initiales peulent signifier et pourtant nous elles nous ont sauté au visage. 
La plate-forme en direction de Rozoy, au niveau des Roches.

Ponceau entre Les Roches et Éssises. 
Le BV d'Éssises côté voies. le bâtiment a été transformé mais l'œil averti reconnaîtra  la cheminé, la pente de la toiture et le liseré qui ponctue les pierres d'angle
Il en est de même pour la gare de Rozoy. En revanche celle de la Haute Épine est devenue une maison particulière qui a gardé son apparence de gare.
À partir de là, la ligne change de direction et se dirige vers l'Est en accotement de la RN33 jusqu'à Viels-Maisons qu'elle contourne par le nord.
La plate-forme venant de la Haute Épine a disparu sous l'influence des "Mangeux d'terre".
En direction de Verdelot, avant Viels-Maisons, la voie est devenue un chemin
et la gare est aujourd'hui une école moderne.
À nouveau la ligne reprend la direction du sud pour entrer dans le département de Seine-et-Marne et terminer sa course dans la petite gare de Verdelot des Chemin de fer départementaux de S-et-M. après avoir traversé le hameau de Cornoult.
Le pont du chemin de fer juste avant l'entrée en gare.

La gare de Verdelot en excellent état de restauration.
Cette gare appartenant au réseau des C.F.D. de Seine-et-Marne est de construction différente.


Aujourd'hui, il ne reste que les culées et encore faut-il les trouver.

D'Éssômes à Gandelu

La ligne s'infléchit vers le nord en suivant la route en direction de Bouresches et Belleau. La première station est Monneaux où nous avons retrouvé peu de traces du tacot sinon quelques remblais.
Vaux, la route de Paris à Château-Thierry (RN 3) avec au fond le pont de la C.S.A..
Aujourd'hui le tablier a disparu, en revanche, les culées sont encore en bon état
La gare de Vaux a été rehaussée et transformée et perdu son "esprit de gare". 
Vue sur le pignon. Comme on peut le voir sa transformation a été radicale. Cela dit la halle a subsisté.
Puis la ligne suit un chemin vicinal ordinaire avant d'arriver à Bouresches où la gare a subi quelques transformations mais reste reconnaissable.
Par contre le pont, lui a disparu. Sur la photo, on devine les talus de part et d'autre de la route. Le chemin n'a pas été élargi.
La ligne suit ensuite le Gobert, petit affluent du Clignon avant de traverser à niveau l'ancien chemin de Grande Communication n°9. On en distingue encore bien le remblai qui mettait la voie à l'abri des inondations.
C'est enfin la gare de Belleau toujours au bord du Gobert, gare qui a été très transformée mais dont on retrouve l'aspect général des toitures du BV et de la petite vitesse. La voie était entre le ru (le Gobert) et le bâtiment. 
La photo est prise de la route que l'on aperçoit sur la carte postale.
La ligne suit ensuite le CG9 et le Clignon après avoir desservi la gare de TorcyLicy-Clignon, reconnaissable à ses cheminées en extrémité de pignon. Cette gare est devenue un poney-club.
Et atteint celle de Veuilly-la-Poterie à l'intersection des CG9 et CG11.
On distingue très nettement la plate-forme.
Cette gare est située entre Veuilly-la-Poterie et Brussiares.
La gare de Gandelu bifurcation vers les antennes de Mareuil-sur-Ourcq et de Neuilly Saint Front.
Aujourd'hui le BV et la petite vitesse subsistent dans un état acceptable.
La bifurcation est un peu plus loin environ 300 m en direction de Brumetz. Il ne nous a pas été possible d'aller à l'endroit exact mais nous n'en étions pas très éloignés.

De Gandelu à Mareuil-sur-Ourcq

La ligne continue vers l'Ouest coincée entre le Clignon et le CG22. Elle dessert la gare de Brumetz...
 ...puis celle de Montigny-l'Allier qui est restée dans son jus, à peine transformée.
Enfin elle arrive à la gare terminus de Mareuil-sur-Ourcq C.S.A....
...où elle est en correspondance avec celle de la Compagnie de l'Est.

 

Sur la carte postale, on voit l'antenne de Betz et Ormoy-Villers aujourd'hui déferrée.
La voie de la C.S.A. arrivait sur la droite après avoir traversé la RN36 de Meaux à Villers-Cotteret.

De Gandelu à Neuilly Saint Front

La plate-forme en direction de Neuilly Saint Front juste après la bifurcation. On note la courbe également très marquée (180°) sur la carte.
Puis elle coupe le CG11 avant de s'éléver vers le plateau de l'Orxoix pour arriver en site propre à Chézy-en Orxois.
À partir de cette gare, il est difficile de suivre la ligne qui a disparu sous les labours et seuls quelques indices (PN, gares) permettent d'imaginer le tracé.
Elle franchit ensuite le rû de l'Allant et arrive à Dammard dont le BV est méconnaissable tant sa transformation a été sans goût.
La voie continue à travers le plateau pour desservir Monnes dont le BV situé près de la route a été conservé en l'état, volets repeints et crépi neuf.
Puis elle s'incline vers l'Est jusqu'à la halte de Remonvoisin... aujourd'hui disparue.
... pour se diriger à nouveau vers le nord et arriver à Neuilly Saint Front C.S.A. magnifiquement restaurée en maison d'habitation.
Il est à noter que Neuilly Saint Front est à l'écart de la gare Est et que celle des C.S.A. avait au moins la vertu s'être plus centrale.
La ligne coupe le CG9 à la sortie de Neuilly et continue vers le nord jusqu'à la halte de la sucrerie de Neuilly Saint Front. La sucrerie est aujourd'hui transformée en village d'entreprise et déchetterie.
Cette sucrerie était desservie par la VN et la VM comme le montre cette carte postale pour la VM. la VN passait juste devant le bâtiment administratif.
Devant l'entrée de la sucrerie il y avait la halte de la sucrerie aujourd'hui disparue.
Les restes d'un ancien faisceaux en impasse, parallèle à la ligne de l'Est est visible. Il existait encore en 1961. Seuls subsistent le bâtiment de la bascule en ruine.
Puis la ligne des C.S.A. suit celle de l'Est en direction de Neuilly Saint FrontEst situé sur Paris—Reims terminus des C.S.A.
La gare du C.S.A. aujourd'hui, un bâtiment sans intérêt.

Les cartes IGN parlent
Comme on peut le voir sur ces cartes IGN la plate-forme existe toujours et un repérage sur les lieux a permis de le confirmer.

De Château-Thierry à Éssômes
Bouresches , Belleau, Bussiares, 
Veuilly-la-Poterie, Gandelu, Vinly, Chézy-en-Orxois, 
Brumetz, Montigny l'Allier,

Montigny l'Allier, Mareuil-sur-Ourcq.

Aulnoy, Azy-sur-Marne, Chézy-sur-Marne, Les Roches.

 

Notes :

À l'observation des cartes postales anciennes et des bâtiments qui ont survécu certaines constantes subsistent et ce sont elles nous qui ont permis d'identifier avec crédit les traces de l'ancien C.S.A.

  • pour les plate-forme  les déblais, remblais, courbes à rayon constant en dessous de 100 mètres sont resté caractéristiques
  • Les bâtiments sont à rez-de-chaussée ou présentent un étage.
    Dans le premier cas le BV a sur son pignon le bâtiment de la petite vitesse en bois ou en maçonnerie sur un pignon et un abri à pan coupé sur l'autre.
  • Les bâtiments sont construits en moellon avec un chaînage de pierres d'angle. Au niveau de la soupente du toit on voit à chaque fois un liseré, point de départ du second étage quand il existe. La pente de la toiture est également caractéristique formée de tuiles mécaniques et les tuiles de pignons pratiquement toujours identiques (sauf en cas de remplacement)
  • Les gares à étages ont un appentis avec un toit à pans coupés et une halle en bois avec quai de déchargement. Parfois une seconde halle est distincte du bâtiment.
    À l'étage il y a un œil de bœuf sur les pignons et en dessous la plaque avec le nom de la gare.
    Les cheminées sont à chaque extrémité des pignons
    Les abris de halte étaient comme ceux actuels à trois pans de murs, ouverts côté voie, toiture en bois et frise décorative.
  • Il a existé des remises à machines avec dortoir à Neuilly Saint Front, Mareuil-sur-Ourcq.
  • et des plaques tournantes à Neuilly Saint Front, Mareuil-sur-Ourcq et Gandelu.

 

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