Le carnet du CFC
Du cheval au
cheval vapeur
Entre Beauce et Forêt
MAD
Du cheval au cheval
vapeur il a fallu un saut de siècle pour passer de l'ornière au rail, de la
diligence à la voiture, du cocher au mécanicien. Cette transformation qui a
révolutionné les modes de transport sur notre continent, la
Société Archéologique et Historique de Loury (Loiret) (1)l'a
magnifiquement exposée dans les murs du Musée
des Métiers et des Légendes de la Forêt d'Orléans.
Située au premier étage du musée l'exposition présente une suite de
tableaux dont le premier relate pas moins de trois siècles de Louis XI à
l'ère industrielle. On y apprend que c'est Le Roi qui pour accélérer la
transmission de ses informations a fait installer toutes les sept lieues des
relais de poste sur les routes royales. Ce système, pérenne à travers les
siècles et les régimes, a sans cesse été perfectionné et étendu aux colis
puis aux voyageurs. Le personnel et les véhicules y sont savamment décrits, du
maître de poste au postillon en passant par les diligences, turgotines et
autres malle-poste.
Et ce premier tableau s'achève avec le train de messagerie et le système
Arnoux illustré par la classique lithographie de Bayot montrant le
transbordement d'une caisse de diligence sur un wagon plat. Le voyageur reste
dans la diligence qu'elle soit tirée par des chevaux ou acheminée par wagon de
Paris à Orléans en ... pas moins de huit heures, mais n'oublions pas que le
train a doublé la vitesse des chevaux autorisés au pas ou au trot.
"L'hirondelle orléanaise"(2)
est définitivement dépassée par le cheval de fer.
Le chemin de fer
entraînera la fin des relais de poste situés toutes les sept lieues (28 km) et
en 1843 le P.O. conduit par Casimir Lecomte construit la ligne Paris-Orléans
par Etampes inauguré le 2 mai.
Une autre ligne P.L.M. celle-là, traversera en partie le Loiret en passant par
Montargis.
Il faut attendre la défaite de 70 et la volonté de reconquérir
l'Alsace-Lorraine pour voir se créer des lignes transversales Orléans-Malsherbes (1872) Orléans- Chartres (1872) Orléans-Gien (1873),
Orléans-Montargis (1874) (3),
ex Compagnie d'Orléans à Châlons-sur-Marne.
En 1937 les sept grandes Compagnies seront nationalisées et prendront le nom de
SNCF.
Un troisième et quatrième tableau relatent l'histoire des deux grandes lignes qui traversent le Loiret :
Pour les habitants de
cette région, diverses cartes postales et photographies anciennes montrent des
petites gares de campagne dans leur cadre encore empreint de poésie.
Ainsi on peut voir la gare de Loury-Rébréchien (débarcadère de 5ème
classe), celle de Neuville-aux-Bois qui a nécessité un détournement au
dépend de Chilleur-aux-Bois.
Une photo en couleur montre l'autorail unifié X5000 en gare de Vennecy en 1969
date de fermeture de la ligne Orléans-Montargis aujourd'hui neutralisée et en
partie déférée, ainsi que le plan type des voies de ces petites stations de
chemins de fer secondaires.
Des vitrines
présentent des généralités sur les débuts du chemin de fer ainsi que les
matériels qui ont circulé sur ces lignes du Loiret.
Mais le chemin de fer c'est aussi les hommes qui l'exploitent et une large part
est laissée à l'aspect humain sur les bouleversements qu'ont entraîné cette
révolution des transports On y voit ainsi des caricatures de Daumier,
l'évolution des uniformes, les métiers : le mécanicien, le chauffeur, le chef
de gare, le lampiste, le taupier, etc.
Diverses vitrines exposent des objets liés au chemin de fer comme les outils de la voie des lanternes, des clés, la signalisation.
Les objets traditionnels, casquettes, clés, etc. | |
Les lanternes, celles que le lampiste devait entretenir dans la lampisterie, local affecté à cette activité. |
Un coin est réservé
à Decauville et la voie de 60 car il est impossible d'évoquer la ville voisine
de Pithiviers sans parler du "Decau" qui reliait dès 1892 Pithiviers
à Toury (31 km) et son réseau betteravier qui atteignit 80 km d'embranchements
particuliers.
Moins connues ces photographies du chemin de fer Decauville au service du
déblaiement des ruines de la ville d'Orléans après le second conflit mondial.
Enfin le transport routier dans le Loiret est évoqué avec les autocars d'hier, ceux qui ont sillonné les routes de campagne, de la Beauce et de la Forêt d'Orléans.
Le tracteur utilisé en Beauce. | |
La locomobile pour entraîner la batteuse en Beauce et le banc de scie en forêt d'Orléans (la plus grande forêt domaniale de France). |
Un
fascicule publié par la SAHL (4)
de 84 pages retrace très fidèlement cette intéressante exposition qui s'est
tenue dans le Musée
des Métiers et des Légendes de la Forêt d'Orléans à Loury (Loiret).
À noter qu'un chapitre entier est consacré à des témoignages d'anciens qui
relatent des anecdotes relatives à leur métier ou activité liés aux
transports et à la vie rurale.
Notes :
|