Le carnet de MAD
Le CFC au FestiVapeur de Digoin
MAD
Le FestiVapeur de Digoin est le plus important rassemblement de machines à vapeur agricoles et industrielles de France. Il est organisé par le Musée Charolais du Machinisme Agricole de Neuvy Grandchamp.
Comme chaque année, le FestiVapeur s'est déroulé
Les liaisons entre les deux sites étaient assurées par des calèches et routières à vapeur tractant une remorque (type train Renard).
Pour les amateurs de vapeur c'était l'opportunité de voir fonctionner sur
quelques hectares des Pecquard, des Breloux, des Brouhot, une Fives- Lille, des
Merlin, des Société Française, qu'elles soient sous forme de locomobiles, de routières ou de cylindres, sans
compter les pompes à vapeur et machines fixes françaises et étrangères, les
calèches et camions à vapeur. Oh ! là là, j'ai la tête qui tourne et le cœur
qui accélère.
Le temple de la vapeur en délire en quelque sorte, en tout cas le ravissement.
Et pour couronner le tout, il y en avait pour tous les goûts (je parle du
"bon goût") collection de voitures anciennes, de véhicules
agricoles, de tracteurs, de véhicules militaires, etc.
Sans oublier le petit train du Chemin de Fer des Chanteraines qui a promené sur
les berges du canal quelques 777
voyageurs sur 110 m de voie type brigade
prêtée au Chaudron par les associations du Musée de Souvigny et le chemin de fer de la Vallée de l'Ouche.
Les 110 m de voie ne nous ont pas empêché de parcourir 18 km donnant ainsi aux
rails un aspect brillant qu'ils avaient perdu depuis de nombreuses années.
À 8h30 Jean-Luc est à pied d'œuvre avec la semi du Chaudron. Nous nous étions donné rendez-vous. L'équipement est idéal : une remorque porte-char avec rampes larges et bras de grue sur le tracteur. La compétence et la précision de Jean-Luc fait qu'en moins de deux heures tout est chargé (à la française) : la Bouillotte en arrière de la remorque sur les essieux, un Feldbahn devant et l'autre sur le col de cygne. À 11h30, nous quittons Villeneuve le périphérique est bouché, il nous faut 1h30 pour atteindre l'A6. Nous arrivons vers 17h. L'équipe des poseurs nous attend et nous déchargeons dans la foulée.
Le matériel sur les rails, c'est la pose photos. Merci les gars. |
La journée se termine et n'annonce pas du beau temps pour le
lendemain. La logistique du couchage se précise, je dormirai chez Gérard que
je remercie au passage pour son accueil. Vendredi 27, six heures du matin (ça
ne rigole pas en Saône-et-Loire) petit déjeuner. La journée va encore
être dense pas moins de trois voyages entre Neuvy Grandchamp (Musée) et Digoin
où se tient le festival. Pendant le premier voyage, je visite les merveilles
qui sont déjà arrivées de toute la France. Je pars avec le camion pour le
deuxième voyage et je reste au musée pendant l'acheminement des matériels. Jean-Luc me
précise que le musée se vide pour le festival mais dès que je passe la grande
porte toutes les pièces anciennes me sautent au visage, je ne sais pas par où
commencer la visite il y a une Tosi Dujardin avec pompe en bout de tige de
piston, alors bien sûr c'est la priorité. Je sens déjà que je ne vais pas
avoir assez de mémoire pour les photos...
... bien vu !
Je me retourne et c'est un Aillot qu'ils sont en train de charger
Dehors il y a encore une Merlin
Et je pénètre dans le temple. Au fond encore trois locomobiles dont une à retour de flamme, une petite chaudière marine sur des roues.
Toutes ces machines sont S.G.D.G. ...
... et on s'en fout du "gouvernement". En tout cas, un siècle après leur création, elles fonctionnent encore et leur régularité est impressionnante, fascinante.
Bon ! Passons quand même aux autres témoignages du patrimoine
rural qui a fait vivre tant de familles, produit tant d'émotion, de soucis et de
satisfactions.
Ah
! Voyons la forge et ses outils. Mais, je me suis égaré inconsciemment vers
l'atelier du musée. Cette pièce ne se visite pas. C'est terrible cette
attirance vers tout ce qui vit, tout ce que la main de l'homme fait vibrer pour
façonner, pour créer.
Enfin nous sommes au sein d'une association et je suis impressionné par le rangement
des outils, l'organisation des lieux, le respects des choses.
Tiens
il y un petit moteur en réparation. Je sors de l'atelier, dans la cour
l'arrière cour. Un autre Aillot le numéro 52 plus
ancien, plus malade aussi, mais il est entre de bonnes mains.
Revenons vers la partie "public". Battage, tracteurs,
motoculteurs, motocyclettes, un corbillard, calèches, divers moteurs outils de
sabotier, outils de menuisier, il faut tout voir. une véritable liste à la
Prévert archivée dans ce bel espace dont la charpente en bois mérite aussi
d'être regardée.
Alors assez de texte, regardons plutôt.
Latil à Suresnes c'était la fin des années 30, 1939
exactement et la guerre qui se profilait allait participer au développement de
la Société.
La société LATIL a été créée par Georges LATIL, ingénieur marseillais en
1897. Le brevet concernait le principe d'une transmission articulée, permettant
d'actionner les roues d'un essieu brisé, les rendant ainsi à la fois motrices
et directrices. Pas bête ! il fallait y penser à l'époque. D'ailleurs
on en a vu un à l'œuvre à l'attaque du talus du canal qu'il n'a pas pu
franchir
Pour les Latil voir : |
Bon continuons.
Bon ! Le temps passe, on ne peut pas tout voir et puis ce sera l'occasion de vous y rendre au Musée Charolais du Machinisme Agricole à Neuvy Grandchamp 71130 mais avant de partir vers le FestiVapeur un coup d'œil sur la charpente du musée.
Ah
! Si j'allais oublié la trépigneuse de la Société Bourguignonne de Nuits
sous Ravière (Yonne). En 1881, on utilisait encore le cheval dans les fermes.
La révolution industrielle n'avait pas encore tout balayé. Alors ce brave canasson
prenait place sur le tapis incliné et là il avait le choix entre avancer ou se
prendre les pieds dans le tapis. Le paysan, futé, ne manquait pas de lui mettre une
botte de foin que ce pauvre bourrin ne pouvait jamais attraper. Ainsi il faisait
tourner la petite batteuse.
Une trépigneuse en voie de 60, ça existe ?
Après l'apéro, le repas. Certains se reconnaîtront. La cuisine est "maison", le coup de fourchette franc, le godet bien rempli et tout ça, ça se passe dans la bonne humeur. Le FestiVapeur c'est aussi une ambiance. On ne partage pas qu'une passion, les regards sont complices et les rires illuminent l'assemblée.
L'après-midi,
j'éclaire la Bouillote. Pas de briquet, pas d'allumette. Non loin de moi un
feu de branchage qui se meurt. La pelle, je prends des cendres et hop dans le
foyer. Pas de bois non plus et en plus il pleut à verse. J'ai les pieds
mouillés et ça caille ! Je ramasse des copeaux et déchets de coupe tout est
humide, ça prend mal, mais ça fini par chauffer. Beaucoup de fumée et puis la
flamme, c'est gagné. Le feu est un art. Deux heures plus tard, j'ai 4 bars. Pas
terrible, mais ça permet de sécher mes chaussettes sur la nourrice. Je fais
quelques aller-retour sur la courte ligne, il pleut sur le canal. Les
locomobiles sont muettes, les pompes inactives. Je me réchauffe.
La journée se termine. Demain ce sera le grand jour, la fête de la vapeur
commence.
Le lendemain, six heures. Dans la cour de la ferme, les moteurs tournent déjà. Je retrouve la loco. Toujours pas de briquet. Le feu de branchages n'est pas éteint, il reste quelques braises. J'éclaire à nouveau le foyer, vers neuf heures j'ai du gaz, je laisse monter et aide à l'allumage de la pompe à incendie.
Entre temps Jean Marie et Daniel L. arrivent et s'occupent de notre bouille. Le bois aussi est arrivé à pied d'œuvre : de la charbonnette et puis c'est le remplissage des soutes avec une moto pompe. L'eau du canal ira très bien, comme à l'époque et c'est l'occasion pour les injecteurs de digérer quelques algues.
Pratique cette petite moto-pompe. Elle servira à amorcer la grosse pompe à vapeur qui est notre voisine. |
Puis les officiels arrivent. Nous sommes triplement honorés car le FestiVapeur est à la croisée de trois départements, l'Allier, La Saône-et-Loire et le Cantal et au carrefour de deux régions la Bourgogne et l'Auvergne. Il y a un truc à faire pour les subventions. Allons, pas de mauvais esprit.
Le train des Officiels. Ils ont trouvé les banquettes confortables, donc c'est validé. Et après le petit voyage il y eut les discours et le pot de l'amitié. | |
Puis
dans l'après-midi, ce sont les musiciens. Biniou, viole de gambe,
bandonéon. L'ambiance est assurée. Le train a du succès. et le manche a vu se poser nombre de mains, hésitantes, timides, frêles sûres, déterminées, des mains féminines blanches devenues grises. Enfin des mains qui ont |
Les tours commencent. Nous nous relayons. Je ne sais plus très bien si c'est sur la machine ou sur la fête. Enfin le service est assuré et tout le monde est content. Le train fait des aller-retour sans discontinuité du matin au soir.
La vapeur sur les rails et sur l'eau. Un ensemble harmonieux. Aujourd'hui, ce n'est plus le temps du déchirement. Fini le temps où le rail enlevait le travail au canal. C'est la route qui a eu raison des deux. |
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Une petite video du train... | |
..
et le son d'une Breloux. Plus régulier...
difficile ! La locomobile, c'est la régularité de la rotation du volant. On ne joue pas du régulateur comme sur une locomotive pour augmenter ou réduire la vitesse. On joue sur un petit coulisseau en prise directe sur le régulateur à boules. |
Dimanche
soir 20 heures, nous démontons quelques coupons de voie pour que la semi puisse s'approcher du matériel. Nous chargeons d'abord les Feldbahn, puis
c'est au tour de la loco. Jean Luc sangle le tout.
Il gare le camion près des stands. Nous allons prendre une douche, la journée
a été chaude puis un repas, le dernier avant de saluer nos hôtes.
La
nuit commence à tomber doucement. À 22 heures nous reprenons la route
pour Villeneuve-la-Garenne.
Nous arrivons vers trois heures du matin et nous déchargeons sous la lumière
des projecteurs (très utiles les projecteurs).
Jean Luc reprend la route, moi je vais me coucher. Impossible de dormir, je suis
scotché à mon ordinateur, il faut que j'écrive.
Sites
à visiter
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