Le carnet de MAD

Le CFC aux fêtes, de Napoléon III

MAD

Napoléon III (1808-1873) a été le premier président de la République (1848)  et le dernier empereur français. Il est le neveu de Napoléon Ier. Son règne au milieu du XIXème Siècle est marqué par ses idées de développement industriel et c'est aussi grâce à son initiative que le chemin de fer a connu un essor considérable dans notre pays. Sous le règne de Napoléon III, le chemin de fer dessert désormais toutes les grandes et moyennes villes françaises. C'est tout naturel que notre Association lui rende hommage à l'occasion du spectacle donné par l'Association "Sons d'Histoire" ce dimanche 21 mai 2009 au Château de Ferrières-en-Brie. 
On lui doit entre autre la transformation de Paris (travaux du Baron Haussmann) et la construction des grandes gares.

Comme souvent, pour l'équipe du CFC, l'aventure commence au dépôt avec le chargement du matériel avec cette fois La Bouillotte et les voitures du Père Noël avec leur dais remarquablement façonnés par Gilbert.
Le vendredi les deux semi-remorques de M2S arrivent au dépôt et nous commençons par charger la Bouillotte et une voiture sur le porte-chars, puis les voies (200 m) et les deux autres voitures sur le plateau avec bras de grue.

La Bouillotte et une voiture sont chargées, il ne reste plus qu'à sangler.
Puis c'est au tour des coupons de voie. Le bras de grue facilite considérablement la tâche... mais il nous est arrivé de la faire à la main.
La Bouillotte passe devant le pavillon de garde du château.

Malheureusement nous n'avons pas pu installer notre chemin de fer sur l'allée sud entre le château et la pièce d'eau, les camions ne pouvant l'atteindre sans piétiner les plates-bandes. Au moment de décharger une pluie intense nous est tombée dessus et tout le monde s'est réfugié sous les arbres et dans les baladeuses.

Grâce à l'équipe de l'Association "Sons d'histoire", la voie est bien vite posée et boulonnée dans une des magnifiques allées du parc.
Vers 17 heures, l'ensemble est prêt pour la fête, seule la lanterne a été oubliée. La rame attend les visiteurs sous les frondaisons.
Plan du parc et localisation de la voie.
Les poseurs. Un grand merci à l'équipe de "Sons et d'Histoire" pour leur aide et leur bonne humeur.

            

Huit heures 17 mai, nous allumons la machine. Tout est trempé, journaux, cartons, petit bois, ce n'est pas dans la poche et nous sommes isolés. Le feu prend lentement, très lentement. Pendant ce temps nous resserrons les boulons d'éclisses. Tout est détrempé, mais l'allée est empierrée et la voie stable. La bouille commence à chanter, maintenant il n'y a plus qu'à attendre. 
Les derniers coupons de voie ont été posés la veille devant l'entrée du château qui n'a jamais vu d'aussi près une machine à vapeur et réciproquement La Bouillote qui était plutôt habituée aux forges, aciéries et travaux publics n'a jamais évolué dans un magnifique parc Second Empire devant la demeure d'une des familles les plus fortunées de France. Vers 10h30 la pression est à 10 bars, nous faisons un galop d'essai en refoulant la rame. RAS, ça passe sans problème. 
Vers 11 heures, c'est l'inauguration du spectacle avec les officiels. Tous les acteurs se rassemblent vers les pavillons d'entrée, suivent les sonneurs, attelages et autres figurants. Tout le monde se met en place pour l'ouverture des festivités. Commencent alors à retentir les "viva".
Puis par l'allée d'honneur,  la calèche de l'Empereur accompagné du Baron se dirige vers l'entrée du château.

 

L'Empereur Napoléon III et l'Impératrice Eugénie montent dans le train pour une promenade dans le parc.
Puis c'est au tour des acteurs. 
Le petit personnel : les dames de cuisines au premier plan et les lampistes de service au second.

Après un rapide sandwich, l'heure de l'ouverture est bien vite arrivée et le public envahit la cour d'honneur et les tours de trains commencent, interrompus par les scènes du spectacle données dans le parc.

Et pourquoi pas une petite video

L'après-midi les calèches 
Les sonneurs ont rendu hommage à la machine et ont sonné à tête découverte.

  

Le château de Ferrières-en-Brie
Le château de Ferrières-en-Brie a été construit entre 1853 et 1861 dans le style Second Empire pour le baron James Mayer de Rothschild. Le parc à l'anglaise est planté d'essences rares (cèdres bleutés, hêtres pourpres, séquoias, etc.). Ses façades sont de style néo-renaissance. À l'entrée on peut voir un extraordinaire escalier d'honneur, réplique de celui du Crystal Palace de l'exposition universelle de 1851 de Londres. 
La décoration intérieure est caractéristique de l'éclectisme du XIXème siècle.
Légué par les héritiers aux Universités de Paris sous le nom de « Fondation Marie-Hélène et Guy de Rothschild », il abrite aujourd'hui le "Musée de l'imaginaire" et sert fréquemment de cadre pour le tournage de films, pour des réceptions, séminaires, concerts, exposition de peinture, etc.

Le petit train des cuisines
Le Château possédait un petit train (en voie de 40 ?) qui acheminait les repas des cuisines au château. 
Ce petit chemin de fer était souterrain et sa distance n'était que de quelques dizaines de mètres. Aujourd'hui, il n'en reste rien sinon quelques rails de 4,5 kg au mètre et seules sont visibles les plaques de tôle qui sont sur l'ancien parcours.

Derrière le lierre des rails de 4,5 kg/m.
Les plaques de tôle sont dans l'alignement de l'ancienne voie souterraine.
Le bâtiment des cuisines un peu à l'écart du château d'où partait le voie ferrée.
Dans les anciennes cuisines l'arrivée de la courte ligne (porte de droite) d'où partaient les plats.

La famille de Rothschild
Cette illustre famille aux nationalités multiples est réputée depuis le XVIème siècle dans les domaines de la finance et des banques. Il est naturel qu'à l'ère de l'industrialisation Le Baron James Mayer de
Rothschild (1792-1868), fondateur de la branche française gestionnaire de la fortune du roi Louis Philippe, investisse dans le développement des chemins de fer et notamment dans la Compagnie du Nord (1843), celle dont la rentabilité restera sans égale par rapport aux autres grandes compagnies.

L'exposition universelle de 1867
Elle suit de près la première exposition universelle du Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations (1851) est organisée au Palais de Cristal inaugurée par la reine le 1er mai. 
C'est l'empereur Napoléon III qui décide que la prochaine exposition universelle aurait lieu à Paris en 1867. Paris, passé sous les plans du Baron Haussmann est tout neuf et en fête, les grands travaux viennent de se terminer. L'exposition universelle marque l'apogée du second empire et le triomphe du libéralisme saint-simonien.
Le site retenu pour la manifestation est le Champ-de-Mars sur une superficie d'une cinquantaine d'hectares à laquelle s'ajoutent les vingt hectares de l'île de Billancourt.
Pour cette occasion, la première Gare du Champ-de-Mars est construite pour l'acheminement des matériaux, puis des visiteurs.
Un jeune entrepreneur de constructions métalliques, Gustave Eiffel, se voit confier l'édification de la Galerie des machines.
Henri Giffard propose des ascensions dans un ballon captif à hydrogène de 5 000 m3, avec treuil de descente à vapeur. L'impératrice y monta en 1870.

Longueur de la ligne 155 m.
28 voyages soit : 4,34 km.
463 voyageurs.

Merci aux organisateurs de Sons d'Histoire, à Madame la Conservatrice du château de Ferrières-en-Brie et maire de cette commune et à l'équipe de poseurs qui  nous ont facilité la tâche.

Épilogue
Le lendemain nous étions sur le chantier vers 9h30, la voie était déjà déboulonnée et en moins de deux heures tout était démonté, les coupons de voie empilés, tout était prêt pour le retour.
Des écoles en visite ont profité de notre présence pour quelques explications sur la machine à vapeur et son fonctionnement et bien que ni les très jeunes élèves, ni leurs instituteurs n'ont connu la locomotive à vapeur tous l'avaient reconnu. La locomotive est bien ancrée dans la mémoire collective.

La voie est démontée, nous attendons le camion.
Les traces de notre passage seront bien vite effacées par la pluie.

Deux heures de libre avant le chargement, nous en profitons pour faire une visite inédite du château d'un goût et d'un luxe inégalé. Dans le style néo-renaissance l'escalier d'honneur, est une réplique de celui du Crystal Palace de l'exposition universelle de 1851 à Londres. La décoration intérieure est caractéristique de l'éclectisme du XIXème siècle.

La façade sud La salle à manger La grande salle Le salon gris L'Empereur et le Baron de Rothshild

 

Sites à visiter :

 

 

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