La Vigie est une vedette de Seine construite en 1904. Elle mesure 8,70 m, largeur 1,80 m, tirant d'eau 0,70 m. Sa coque est en tôle rivetée et son moteur était thermique (essence) contrairement à la "Mouette" qui avait une propulsion vapeur. Elle a appartenu à la Préfecture de police de Paris et affectée à la police fluviale de 1904 à 1985 puis elle a été donnée à l'AMERAMI en 1985 date de sa réforme. Elle est aujourd'hui en cours de restauration en région parisienne.
Une machine britannique White & Sons a été acquise et une chaudière est en cours de fabrication. 
Aujourd'hui il s'agit des essais de la machine à vapeur qui l'équipera et qui n'a jamais tourné en France.

	La coque riveté de la Vigie en 2007 sur son lieu de restauration. Les rivets ont une tête de 4 mm.
	Le condenseur sous la coque à l'étrave
	La machine en place dans la coque.

La machine White & Sons

C'est une machine compound

	Puissance indiquée	11 cv à 300 tours/mn
	Courses des pistons	114,2 mm
	Alésage HP	88,9 mm
	Alésage BP	203,1 mm
	Distribution	Coulisses de Stephenson

White & Sons était un constructeur de machines à vapeur fixes et mobiles dans les premières années du 20^ème Siècle. Il construisait aussi des machines marines.

Ce qu'en dit la revue "La Nature"

Les banquettes qui servent en même temps de coffres, sont disposées de chaque côté sur toute la longueur du canot; il n'y a pas de cabine, ce qui est avantageux lorsque les nécessités mettent aux prises agents et malfaiteurs ; elle est simplement recouverte d'une tôle destinée à mettre le personnel à l'abri des lapidations dont ils sont fréquemment l'objet pendant la nuit. Dans cette embarcation, la machine à vapeur a été remplacée par un moteur à explosion; c'est plus moderne et beaucoup moins encombrant. Ce moteur sort des ateliers Filtz; il est à deux cylindres et développe 16 chevaux. Il forme avec les organes d'embrayage et le différentiel, un bloc unique calé sur le fond du bateau. La mise en marche s'effectue par une manivelle, placée à la hauteur des cylindres qui commande l'arbre moteur par l'intermédiaire de deux pignons réunis par une chaîne. Le levier de manœuvre opère, suivant la position qu'il occupe, l'embrayage, l'arrêt (freinage) et la marche arrière. Le bloc pèse approximativement 300 kg et commande l'hélice par un arbre de transmission. Le réservoir d'essence contient 70 litres d'essence qui sont suffisants pour une croisière de 8 à 9 heures. La vitesse est un peu supérieure à celle de la "Mouette"(¹).

(¹) La mouette quant à elle était un canot similaire à vapeur.

Les essais au CFC

A la demande de Bruno, président de l'association des Amateurs de Bateaux à Vapeur, nous avons mis en chauffe la Chanteraine pour fournir de la vapeur à cette belle machine qui lui est contemporaine. 
A 10h30, la Chanteraine était à 10 bars. Le raccordement en 3/4 de pouces est branché sur la prise de souffleur et une demi-heure plus tard la White & Sons reprenait vie dans un nuage de vapeur. 

Après réchauffement convenable des cylindres, nous avons fait tourner la machine à 240 tr/mn dans les deux sens.

	La vapeur est prise sur le souffleur, la machine est fixée sur des traverses et une fois l'admission ouverte, tous les yeux sont fixés sur la machine qui renaît.
	De gauche à droite, Denys Courtier responsable du projet de restauration de "La Vigie" à l'AMERAMI, Bruno Martin-Neuville, président de l'ABV, François Malatier, responsable technique de l'ABV, Michel, et deux anciens du CFC Jean Chapotel, et Philippe Ravé qui étaient venus pour l'occasion (la vapeur ne les a jamais quittés.

Ensuite, Thierry Febvret a essayé de nouveau, cette fois avec succès. 

La White & Sons 11 cv à gauche et la Stuart 5,5 cv à droite.

Cette machine équipera le canot Midship.

Thierry, sa 6A Stuart dans le canot Midship.

	Comme il reste quelques hectopièzes dans la bouille, un petit tour à la Ferme fera tomber la pression. Photo Pascal Aguillée
	et comme souvent cela se termine par un repas et la pression remonte sensiblement. Photo Pascal Aguillée

Allez, Bon vent à la Vigie et à son équipage !

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