Du 19 au 23 septembre le CFC était  sur le quai du Châtelet à Orléans

MAD

Avec le nouveau millénaire, Orléans redécouvre la Loire et fête tous les deux ans son fleuve majestueux et sauvage, fascinant et imprévisible. Cette année, les festivités ont été grandioses avec 220 bateaux, venus de toutes les régions de France, descendant le courant ou à la remonte par vent d'Ouest. A ces trains de bateaux, s'est joint pour la première fois un petit train Decauville : celui des Chanteraines. Pourtant dans la région d'aucun s'accorde à penser que c'est le train qui a tué la marine de Loire et le chemin de fer n'est pas l'ami des mariniers qui en ont été victime. Il est vrai que si à l'ouverture de la ligne Paris-Orléans en 1843, le chemin de fer a contribué à favoriser les échanges commerciaux entre Orléans et la capitale, l'ouverture des lignes Orléans-Nevers et Orléans-Nantes a en revanche tué la marine de Loire tant pour le transport des marchandises que pour celui des voyageurs. D'ailleurs la Compagnie P.O. a elle même formé les chauffeurs et mécaniciens des fameux bateaux "Inexplosibles" avant de racheter la compagnie pour ensuite la fermer en douceur. Les panaches de fumée se sont, au fil de temps, déplacés du fleuve vers sa rive nord. 

Alors pourquoi un Decauville au festival de Loire ?
Ces petits trains de chantier acheminaient le sable des gravières jusqu'aux embarcations. En effet le sable de Loire est réputé pour sa qualité et sa pureté et au fur et à mesure que la drague s'éloignait du fleuve en vue de son exploitation, il fallait le rapatrier vers la rive pour charger les bateaux. Une pelle mécanique à vapeur chargeait les wagonnets qui, quelques centaines de mètres plus loin, les versaient dans les embarcations.

Ici à Jargeau en amont d'Orléans, l'exploitation d'une sablière avec une drague à vapeur qui charge des wagons des tramways du Loiret en voie métrique.
Lorsque que le sable n'était pas transporté par la voie navigable, il l'était par la voie de fer.

Une autre raison plus discrète, moins connue, mais évoquée par les anciens, est celle des trains de chantiers Decauville qui ont participé aux déblais des gravats suite à la destruction massive de la ville. Il y avait une petit voie de 60 centimètre qui descendait par la rue de la Recouvrance et qui suivait le quai Cypierre jusqu'à l'autre pont qui fait l'arcade. Ils ont remblayé toute la rive nord de la Loire. 
"Je me souviens très bien, j'avais 6 ans. Le Decauville faisait tout le long des quais, remontait la rue Royale et après il se répartissait dans le centre d'Orléans parce que tout le centre d'Orléans était démoli. La rue Royale n'était pas détruite, seulement dans le haut du côté du Martroi. Par contre tout le quadrilatère, rue du Colombier, rue du Grenier à sel, rue Sainte Catherine toute cette partie là était démolie et alors pour pouvoir déblayer tous les gravats, c'était la société Campenon Bernard qui assurait le chantier. Le chantier a duré au moins deux ans. Cela a commencé en 1941, car Orléans  a été détruit en juin 40. Le Decauville a circulé dans cette partie. Alors ce qui est intéressant, c'est que la promenade du quai  de la Madeleine, ce sont tous les gravats qui ont été mis dans le lit de la Loire pour élargir la berge et faire la promenade. Il y avait plusieurs locomotives qui tiraient des trains entiers de wagonnets comme çà. A l'époque mes parents demeuraient sur le quai de la Madeleine et on voyait les trains passer. Il y avait deux voies parallèles, une descendante, celle des rames pleines et une autre qui remontait les vides vers le centre ville. Au quai Cypierre, ils n'ont rien remblayé, ils allaient au delà du pont Joffre qui était démoli aussi".

Cliché d'un chantier de reconstruction dans la ville de Sully en amont d'Orléans. Locomotive Decauville type Progrès de 8 tonnes à vide tractant des wagons "girafe"
Cliché transmis par Jean Luc Decherit d'après le livre "LE LOIRET DANS LA GUERRE 1939 / 1945"par Yves DURAND aux éditions HORVATH.

 


Aujourd'hui la guerre est finie et c'est la fête de la Loire. D'ailleurs des mariniers allemands et autrichiens sont venus du Danube pour sillonner le bassin avec leur zilles (bateau d'une dizaine de mètres à fond plat) et petits remorqueurs.

Jean Marie L. avec nos amis de Sequana a même ramé à bord du Drakar des Vikings qui avaient élu domicile sur le quai pour cette semaine un peu particulière.

Regardez-les les quatre, au premier plan, j'ai un peu l'impression qu'il font semblant !

De nombreux groupes scolaires sont également venus nous rendre visite. Bon nombre de CM2 connaissaient la locomotive à vapeur.
Dis monsieur, elle roule à combien la locomotive ? et le charbon où il est ? Il n'y a pas de fumée. Où sont les rails ?
Pour des enfants de sept, huit ans, la locomotive à vapeur est passée dans l'imagerie populaire et semble être chargée d'une grande part d'affection. Certains venaient avec un questionnaire, d'autres la dessinaient et lorsqu'ils montaient sur la plate-forme, alors là c'était le bonheur. 

Explications du fonctionnement de la machine à vapeur données aux enfants des classes de CM2 sur les quais d'Orléans. 

Un autre témoignage, nous a été apporté, concernant une installation de voie Decauville avec une série de plaques tournantes, qui servaient à la coopérative d'Olivet pour desservir les bâtiments. Les voitures, venaient verser leur raisin dans des wagonnets à benne basculante qui étaient ensuite poussés à la main vers la vis d'Archimède avant de disparaître vers le pressoir.

Les traces de ce qui reste aujourd'hui de l'installation. Deux voies parallèles communiquant par une batterie de plaques dont la partie mobile a disparu.

La presse en a parlé

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