Train Touristique de la Vallée de la Scarpe (TTVS)
MAD
Voilà des années
que je désirais voir le Train Touristique de la Vallée de la Scarpe,
situé à proximité de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) le long de la
Scarpe, rivière de plus de 100 kilomètres, canalisée depuis Arras et qui
se jette dans L'Escaut.
De mes souvenirs d'enfant, je pensais revoir dans cette région valenciennoise,
un paysage minier ponctué de terrils (ne prononcez pas le "l" final
comme pour fusil), de chevalets avec des usines interminables, partout, reliées
par des voies ferrées et bien non, maintenant c'est le parc régional
Scarpe-Escaut, verdoyant à souhait, on se croirait en vacances toute l'année.
Le vert a remplacé le noir et si on a gardé un ou deux terrils pour que les
jeunes générations se souviennent qu'ici avant, on extrayait le charbon des
entrailles de la terre c'est pour le fun (ou pour faire du ski l'hiver).
Toujours est-il que je me pointais vers 11 heures le long du canal et trouvais
la voie ferrée avec un évitement pour la remise en tête de la locomotive. Un
peu plus loin un pont de chemin de fer métallique et la petite voie de 60 qui
fait une courbe pour passer dessous en bord de rive. Comme je ne vois pas le
dépôt, je continue ma course à la recherche du trésor. La voie longe en
alignement, puis serpente le long de la rive à l'endroit où le canal semble
s'élargir, sans doute pour permettre le croisement ou l'amarrage des péniches,
puis elle continue sur la berge qui autrefois, avant la mécanisation de la
batellerie, était tout simplement un chemin de halage. Mais le halage, ici, se
faisait au moyen de tracteurs Latil sur pneu, équipés de trolley. Dans les
années 60, la mécanisation des péniches les rendirent autonomes et le halage, un peu
plus tard, fut supprimé à l'exception du dépôt. En 1998, le Train
Touristique de la Vallée de la Scarpe signe une convention avec les
Domaines pour avoir l'autorisation de poser de la voie de 60 sur le chemin de
halage et exploiter un chemin de fer. Bien vite la voie est posée, d'abord du 9
kg, puis du 15 kg et enfin du 20 kg au mètre, un travail de forçat. Divers
locotracteurs des briqueteries voisines arrivent au fur et à mesure des cessions
de matériel et la collection s'enrichie. Au début des années 2000, Marcelle,
une DFB Henschel de 1917 vient du parc de St Eutrope rejoindre la quinzaine de
locotracteurs. Il s'agit de la 1535 ex Ruvenhorst & Humbert de
Villeneuve-la-Guillarde. Cette entreprise de TP possédait une quantité
invraisemblable de machines à vapeur en VN, VM et V60 dont certaines ont été
conservées par les réseaux touristiques. Puis il y a deux ans, Pistache
une O&K ex. Rail Rebecq-Rognon en Belgique.
Aujourd'hui le matériel se compose de :
Le Train Touristique de la Vallée de la Scarpe exploite de Mai à Septembre, avec un départ toutes les heures à partir de 14h30. Au bout de la ligne, les visiteurs ont le loisir de visiter les installations et le matériel dans l'ancien dépôt des tracteurs de VNF, un bâtiment en briques, construit entre les deux guerres et qui a su garder son charme d'antan.
La voie serpente le long de la Scarpe, on ne se croirait vraiment pas dans le Nord |
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Et puis l'ancien dépôt des tracteurs Latil surgit dans son appareillage de briques rouges rappelant cette fois la région où nous sommes. Il a été édifié entre les deux guerres. |
Ce jour là il n'y avait pas d'exploitation, mais la petite équipe, vraiment sympathique, était occupée à préparer la machine pour la circulation du lendemain. Les portes étaient ouvertes et une partie du matériel était sortie. Comme je me proposais de retourner à la voiture chercher des dépliants du CFC, Frédéric un des animateurs a immédiatement mis en marche le Jung pour me raccompagner à ma voiture en tête de ligne et nous avons parcouru la ligne au rythme, des briqueteries, gravières et sablières d'autrefois, dérangeant parfois les pêcheurs qui avaient laissé leur matériel sur la voie. Au retour, l'apéro était sur la table, puis le casse-croûte, finalement j'ai passé l'après-midi et vers 18 heures, les portes se sont fermées, les mains serrées et j'ai repris la route pour Paris.
Mais si vous poussez un peu plus loin, la voie longe le dépôt et derrière c'est l'univers singulier que les plus anciens d'entre nous ont pu connaître dans leur enfance. Des voies, des aiguillages, des wagonnets stockés dans "leur jus" au milieu des herbes. L'ambiance des années 50 des chemins de fer à voie étroite est assurée.
Un autre grill dessert encore 5 voies pour accéder au dépôt par le côté opposé. Impossible de photographier à l'intérieur, tant il y a de locotracteurs de toutes origines. Mais pour l’amateur averti, la visite vaut le coup, il y a des pièces uniques. |
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A l'entrée, une aiguille sans lames. C'est une partie de la voie qui est ripée vers la voie déviée (à droite). |
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L'ancien dépôt en briques… |
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… et une extension de 5 voies pour le garage du matériel, |
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avec des aiguilles courtes de mine. |
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Wagons trémie venant du carreau de Wendel. |
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et des wagonnets Decauville à bennes basculantes, |
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un plat Pershing de la première guerre. |
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Des wagonnets de séchage utilisés pour entrer à l’intérieur des fours de briqueterie. |
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Un beau wagon tombereau métallique tout neuf. |
et d'autres encore
Informations Train Touristique de la
Vallée de la Scarpe
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Sur http://ffmf.nord.free.fr/actualites.htm on peut également voir des photos de "Pistache" lors de la requalification de sa chaudière.